Loin des yeux proche du cœur

Encore une journée bien ennuyante... Je me demandais comment j'allais pouvoir la rendre attractive et divertissante ? S'il y avait une chose dont j'étais certains, c'était que cette nuit je ne la passerais pas en solitaire. Hors de question ! Depuis ces trois dernières années, loin de ma sœur bien aimé, j'éprouvais ce besoin de désirer, de posséder et de jeter toutes femmes lui ressemblant. C'était probablement ma manière à moi de pouvoir penser sans penser.




Bientôt j'entendis une voix non loin de moi. En tournant la tête c'était l'autre phénomène là. Je me souvenais jamais de son nom...


Encore une personne qui venait me rappeler ma tâche journalière des travaux forcés de mon père... Un jour il comprendra ma façon de penser et un jour je pourrais récupérer cette précieuse perle qu'il m'a dérobé !


Je soupirais, lassé de devoir encore m'obliger de m'acquitter de tâches ingrates pour les comptes familiaux. Seulement, je voulais qu'elle possède tout et qu'elle ne manquait de rien, alors je prenais chaque jour mon courage à deux mains, pour qu'elle puisse vivre éternellement comme une petite princesse.

Quel genre de travail effectuais-je ? Et bien vous serez surpris d'apprendre que je participe au casino... Cet endroit maudit où se trouvait mille et une femmes toutes aussi sublimes mes unes que les autres, mais... aucune n'égalaient la beauté de ma sœur. Soupirant, je prenais ma veste et la mettais sur mon épaule tout en me dirigeant là-bas.

Devoir respirer toute cette bourgeoisie. Très peu pour moi... Je préférais encore travailler à la ferme qu'ici ! Hélas pour moi, notre père apprenant que je prenais du bon temps ordonnaient à ses abrutis de "complices" de me délaisser dans ce milieu déplaisant à départager des cartes à longueur de journée... Plus cruelle encore, je n'avais donc pas le temps de m'occuper des petites aguicheuses et mon dieu... Il y en avait un beau paquet.

Je soupirais alors, prenant mon poste avant de me trouver à une table ou seuls des hommes demeuraient.




Je me devais de jouer le jeu et mélanger ces foutus cartes, mais combien de temps tiendrais-je loin de toi ? Reclus dans cet univers qui n'était pas le mien ? Notre paternel n'hésitait pas à vendre mes services pour que tu sois la plus heureuse au monde... Mais... Je peux ressentir cette douleur dans ta poitrine... Tu es loin d'être satisfaite de ta vie et je peux le concevoir mieux que quiconque. Tu me manques tant ma Nana.... Ma douce, ma moitié, ma jumelle...

Je détournais aussitôt mon regard en voyant une jolie Hattori aux cheveux longs, ressemblant brièvement à ma Shina.


Me chuchotais-je loin des oreilles indiscrètes qui m'écoutaient, loin des yeux qui ne faisaient que de me regarder en permanence...

Me voilà à mélanger encore les cartes, à les couper, puis les distribuer dans la plus grande des classes. Gestuelles parfaitement calculées sous les yeux ébahis de ces vieux porcs pour la majorité. La plupart participant à de nombreux trafics illégaux provenant d'autres terres que la mienne et l'autre majorité appartenant directement au clan Hattori. Ca pullulait d'yeux jeunes, d'hommes d'affaires et de belles michtos à draguer... et plus si affinité.

Je patientais pour ces messieurs se décidaient sur le choix de leur carte avant de les voir poser un à un leur paquet face caché. Le premier me fit signe de retourner ses cartes, comme s'il ne pouvait le faire lui-même... Fainéant au plus au point. Je le fis et alors, j'annonçais d'une voix normal.


Sur cinq cartes, cela représentait deux cartes identiques et pour le coup, ce fut deux "9". La personne suivante me faisait faire de même ainsi que les deux autres joueurs de "poker".


Commencer une partie ainsi ne pouvait que trop mal se terminer... J'espérais ne pas être impliquer directement, car dans un casino c'est souvent le croupier qui prend taro. Je ne voulais pas être l'heureux gagnant et décrocher le Jackpot de la mauvaise fois.

Kagetoki, cette ville, juste après Kumo, était sûrement la quintessence de la décadence. Non pas que j’en avais grand-chose à foutre du mode de vie des Hattori, mais il fallait bien avouer que cela représentait parfaitement ce qu’ils étaient. Mais qu’importe, j’étais allé m’asseoir à une table, le temps d’apercevoir ma cible. Je passais mon tour durant quelques mains, puis subitement, alors que le pot en jeu était plutôt gros, je décidais de passer à l’action. Après cette quinte flush de mon adversaire, les nerfs était sûrement présents dans la tête de mes autres concurrents.



Mon regard alla directement trouver celui du jeune Hattori. Un sourire se dessinait sur mon visage alors que je redressais mes lunettes, était-ce de la confiance ou un pur coup de bluff pour forcer mes adversaires à jouer le coup désiré ? Ma main semblait plutôt bonne, sans plus, à vrai dire je n’étais pas réellement là pour jouer, mais comme j’avais tant l’habitude de le faire, je me fondais dans la masse à la recherche d’un éventuel allié pour mon coup du jour…

Oh ? Plutôt intéressant de jouer ce type de tactique là à un moment pareil. Maintenant que le plus gros jeu était sorti, à l'annonce du tapis tous exigeaient que chacun mettent tout leur jetons en milieu de table. Encore une manière de prouver qu'ici l'égo des joueurs était bien plus précieux et peu importe le prix qu'ils faisaient payer à leur voisin. Cet Hattori semblait bien sûr de lui et il piquait ma curiosité. Si le jeu semblait légèrement ennuyant, c'est à ce moment précis que l'ennui allait devenirs des ennuis !


Et voilà, c'était à cet instant où je me devais de tourner les cartes de chacun qui sera probablement l'élément déclencheur. Me faire injurier ou traiter comme un moins que rien au fil de la partie me donner une très forte envie de tricher... Il n'y avait pas que ça qui me faisait envie lorsqu'une demoiselle bien faite passait non loin. Un bref coup d'oeil, rien de plus. Je commençais dans les aiguilles inverses d'une montre en dévoilant celle du vainqueur précédent...


J'avais tellement envie de rire que je me tins de ne le faire. Puis, j'en faisais de même pour le second.


Quel dommage, le voilà qui se trouvait hors course celui-là, rien que de voir sa tête "tout colère" cela suffisait à me réjouir intérieurement.


Le dernier joueur, les dernières cartes à dévoiler !

Mes cartes n’allaient pas tarder à se retourner, je paraissais parfaitement serein, le jeu déposé sur la table était à mon avantage. Quelques secondes avant que je ne viennes rafler la mise. Ce n’était pas prévu, mais je ne crache pas sur un peu d’argent aisément gagné. En vérité, je crois que je viens même d’avoir une idée.



Quel chance n’est-ce pas ? Dommage pour cet Hattori qui vient de voir tout espoir de richesse s’envoler pour ce soir. La rage mêlée à l’inquiétude dans ses yeux indique clairement qu’il y en a un qui va passer une mauvaise soirée en croisant sa femme à la maison… Les mains continuèrent, et la chance était visiblement de mon côté ce soir. Plusieurs heures passèrent, et je profitais alors d’un moment où je me retrouvais seul avec le croupier qui avait vu ma fortune plus que doubler en un petit moment.



Je poussais alors tout mes jetons dans sa direction, l’équivalent de plusieurs mois de salaire pour lui. Il était jeune, il devait aimer s’amuser, et avec toutes les femmes dans le coin… avoir de l’argent « de poche » était un luxe. Redressant mes lunettes j’affiche un sourire sur mon visage.

Cette partie était intéressante, voir que les individus se faisaient dépouiller jusqu'à la moelle par le même joueur me satisfaisait. Mais je me satisfaisait bien de cette belle donzelle me fixant à l'instant et détournant aussitôt son regard. Une petite timide, hein ?

Le jeu terminé je me devais de ranger le plateau et tout le reste pour laisser place à une nouvelle session qui débutera dans demi-heure à peine. Pensant être tranquille, l'un des joueurs n'avaient pas bouger d'un poil attendant que les autres sortent.


C'était la première fois qu'un drôle d'oiseau vint lui adresser la parole.

Je restais d'abord interdit à ses propos. Il ne connaissait pas ma condition ici et ne devait se douter dans quel but j'étais enchaîné comme un vulgaire clébard en ce lieu. La proposition était intriguante. Cela ferait plus d'argent pour la famille et donc Shina. Et puis, rendre un tout petit service pour se permettre de donner plus à sa sœur...


Ça sentait les ennuis à plein nez, mais pour ma sœur, malgré le séducteur que je suis, j'étais prêt à de grandes choses.

Je me doutais que la vue de tout cet argent stimulerait quelque peu son intérêt. Ses yeux jaunes trahissait ses origines, un Hattori. Je ne connaissais que peu de Hattori qui refusaient de l’argent. La cupidité, comme la luxure, deux des nombreux pêchés dont ils font preuve. Mais qu’importe, je comptais bien en profiter. Toujours souriant, je répondis alors calmement en pointant du doigt l’un des hôtels que l’on apercevait par la fenêtre.



En vérité, si le jeune homme possédait un semblant de cerveau et de jugeote, cette mission ne représentait aucun risque pour lui. En revanche, il en ressortirait avec énormément d’argent. Posant mes deux coudes sur la table de poker, je joins mes deux mains avant de poursuivre :

Toussotais-je dans ma main. De quelles manières ? Ne valait mieux pas le savoir. Cela n'avait aucun rapport à la gente féminine, mon paterne ne s'était point gêné de me faire une sale réputation. Ce n'était pas pour à rien que je restais toujours sous l'œil avisé des gardes du corps du vieuc en permanence.


Et j'en connaissais bien des méthode pour user d'elles. La proposition et la mission restent alléchantes, mais quelque chose semblait bien trop facile pour jouer un simple rôle et je me devais d'en savoir d'avantage avant de m'engager dans quelque chosequi était un risque dissimuler. Les erreurs de mon adolescence m'en ont appris beaucoup dans la vie... Ce n'était pas le même cirque pour une femme en tout cas et heureusement !

Kagetoki était une grande ville. Bien sûr, à côté de Kumo, ou plus simplement Tekunoroji, elle faisait encore pâle figure, mais cet endroit restait un lieu de choix pour venir dépenser son argent. Nombreux étaient les visiteurs transitants par ce lieu, plutôt pratique lorsque l’on souhaite se fondre dans la masse comme moi. Mais, s’il pensait être incapable de passer inaperçu, je n’allais pas lui faire courir de risque inutile. Quoique je pourrais au vu de son appartenance… m’enfin.



Ainsi donc, la jeunesse tentait de me faire une petite leçon sur mes manières de procéder ? Amusant, légèrement arrogant, mais amusant. J’imaginais déjà qu’il allait me suggérer quelque chose quant aux femmes des environs… J’avais déjà une idée du type d’homme qu’il était, difficile pour moi de supporter les types comme lui en temps normal, mais il pouvait toujours avoir son utilité.

M'amusais-je à ajouter. Rien de bien étonnant connaissant ma personnalité imprévisible.






Une habitude pour moi, servir d'escorte pour ces dames et profiter un maximum de ce qui m'était offert en leur compagnie. C'était une tactique comme une autre après tout, non ? Tout aussi risquer, mais au moins le ratio douleur et plaisir dans cette affaire était bien mieux équilibré désormais.


Continuais-je dans mal lancer tout en préparant la suite du tapis pour les prochaines parties.

Je redressais les lunettes sur le haut de mon nez. Je posais ensuite mes deux coudes sur la table avant de poser ma tête sur mes mains. Me servir d’escorte pour atteindre mon but ? Franchement, autant me débrouiller seul que de faire confiance à ces… mais peu importe. Le jeune Hattori était un pêcheur comme les autres, je n’aurais peut-être rien du attendre de sa part.



Je commençais alors à ramener tout les jetons vers moi. Où allais-je bien foutre tout cela… Remplissant mes poches comme je le pouvais, j’en laissais une grande partie sur la table.



Je me relevais alors de la table en voyant de futurs participants arriver. Avec toute mon élégance habituelle, je m’inclinais légèrement devant le jeune Hattori pour le saluer.