J’avais vu juste, au moins commençais-je à voir plus clair au sujet de la Hattori. Nous avions bien plus de point commun que ce à quoi je m’attendais à vrai dire. C’était pour le mieux, au moins j’avais un semblant de confiance en elle. L’une de nos différences était la manière dont nous utilisions nos dons. Pourquoi étais-je devenue « puissante » ? Tout simplement pour protéger mon frère le jour où il reviendrait. Qui plus est, je n’avais peut-être jamais connu ma mère, mais elle m’avait légué de bonnes gênes, ainsi qu’une d’excellente prédisposition à l’usage du chakra. Il ne me fallut pas longtemps avant de ne faire plus qu’un avec cette énergie puissante dont nous disposions. Toutefois, je privilégiais toujours le dialogue, je n’étais pas du genre à montrer l’étendu de mes capacités dès que j’en avais l’occasion – n’est-ce pas, Reika ? - Mais cette fois, j’allais peut-être devoir y mettre du mien…
Je suivis alors la Hattori tandis que nous pénétrions dans le village, plutôt calme, rien d’étonnant au vu de l’heure. C’est alors qui nous faisions la rencontre d’un civil pour le moins… représentatif de la campagne. Je me retenais sévèrement de rire, surtout quand je voyais le regard de Miyu. Cet homme l’agaçait, probablement son accent qui était une nouvelle fois… représentatif de la campagne. J’en eus la confirmation lorsque je l’entendis grommeler quelque chose à propos d’analphabète et d’idiots. Typique d’un Hattori, mais à vrai dire, je ne pouvais que la comprendre. Nous étions bien loin de nos habitudes de vie ici, le monde tel qu’il était vraiment. Après leur brève discussion nous ayant rapporté quelques informations, Miyu me demandait mon avis. Je pris un instant, regardant autour de nous j’observais le village avant de répondre calmement :
« Allons voir ce qu’il en est dans cette fameuse taverne. Avec un peu de chance, un soldat saoul sera un peu trop bavard, c’est une bonne occasion de parfaire notre couverture. Quoiqu’il en soit, j’ai déjà ma petite idée quant à notre manière de procéder si nous décidons de… tuer… la patrouille. Mais nous verrons cela plus tard. »
Sur ces mots, je commençais à me diriger vers le lieu le plus bruyant du village. Il n’était jamais difficile de localiser une taverne, surtout à cette heure. C’était d’ailleurs plus un lieu de réunion qu’une taverne à proprement parler, l’homme gérant tout cela ne devait pas faire beaucoup de bénéfices… Alors que nous entrions, les seuls clients étaient d’autre pégus ainsi que quelques Hattori appartenant probablement à la patrouille. Les regards se tournèrent tout de suite vers nous, et un silence se fit.
S’écria soudainement et joyeusement l’un deux. Mon regard se tourna immédiatement vers Miyu, niveau discrétion, c’était fichu. Je regardais alors l’homme m’interpellant, il titubait légèrement alors qu’il s’approchait de moi, je n’avais pas la moindre idée de qui il pouvait être. Voyant que je n’arrivais pas à mettre de nom sur son visage, il ajoutait :
« Vous ne me reconnaissez pas ? Mitsuki ? Nos parents se connaissaient et nous nous sommes entraînés ensemble il y a de cela au moins dix ans voir plus ! En tout cas, je vous reconnaîtrais entre mille madame ! »
Touchant, ou presque. Maintenant, je me souvenais quelque peu de lui, encore une personne que j’ai été obligé de fréquenter, dans son cas, je pense que je ne l’avais jamais laissé indifférent, « Shina-
sama est assez révélateur me direz vous. Je suis toutefois surprise de le voir ici, étant donné le rang de sa famille, je m’attendais à ce qu’il trouve un meilleur poste. Autant en profiter pour faire la conversation…
« Mitsuki ! Si bien sûr que je me souviens. Allons nous asseoir en souvenir du bon vieux temps. Je te présente d’ailleurs Yumi, elle m’accompagne pour ma mission. »
« Enchanté Yumi-san ! Je ne crois pas avoir déjà eu l’honneur de vous rencontrer. »
Je m’efforçais de mettre un sourire sur mon visage. Miyu comprenait certainement qu’au vu de la situation, nous ferions mieux d’en profiter. Il nous invita par la suite à sa table, en demandant – poliment – à son compagnon de boisson d’aller voir ailleurs. Je n’avais pas spécialement envie de parler du bon vieux temps, surtout maintenant, m’enfin…
« Je suis étonnée de te voir ici, dans une simple patrouille. Ton père n’a t’il pas insisté pour que tu ais un poste important ? »
Il semblait comme surpris par ma question. Il regarda alors à droite à gauche avant d’approcher sa tête pour nous dire quelque chose à voix basse :
« Vous n’avez pas été prévenue ? Nous ne faisons pas que patrouiller, il paraît que notre chef à ramené une super relique de notre dernière mission ! Mais elle fut jugée dangereuse, et en attendant une quelconque décision, nous devons la surveiller ici même, oui oui ! »
Ainsi donc, la rencontre avec une vieille connaissance ne fut pas si mauvaise. Son côté bavard était plutôt aidant d’ailleurs. Prétexter un simple contrôle alors que nous ne savions même pas la vérité sur cette « patrouille » aurait été délicat. Je répondis alors, afin de dissoudre tout toute :
« Nous ne sommes que de passage, on nous à demandé de veiller si tout allait bien ici, puisque c’était sur notre chemin… Je comprends pourquoi maintenant. Tu en sais plus sur cette « relique » ? »
L’homme bu une gorgée dans son verre, il semblait plutôt mal à l’aise à l’idée d’aborder le sujet. Une éventuelle pression de son supérieure ? Possible, ou alors, ce qu’ils gardaient avait une certaine valeur, et il avait peur de tomber sur des voleurs surarmés ? Hmm, stupide et peu probable, il n’en n’aurait sûrement pas fais mention autrement.
« Pas vraiment… Tout ce que je sais, c’est que quand mon supérieur est ressortit de son entrevue à Kumo, il était pâle comme un linge. Nous sommes venus ici car c’est isolé, les habitants étaient plutôt heureux de voir une « patrouille » débarquer, donc nous vivons plutôt bien au final… »
Les minutes passèrent, nous jouions notre rôle à la perfection, si bien qu’au bout d’un moment, nous l’avions fais assez boire pour qu’il ne s’endorme sur la table. À cet instant, je dis faiblement à Miyu d’une voix basse :
« Cette histoire est de pire en pire. Je suis presque certaine que le Hattori de la grotte se sert de nous pour atteindre cette relique. Qu’est-ce que tu en penses ? Que pourraient-ils avoir trouvé qui possède une si grande valeur au point d’hésiter quand à à sa destruction ? »