Chasse à l'homme

"Est-ce qu'il y a ne serait-ce qu'un seul homme sobre dans tout cet Empire ?"

Ce fut la seule réflexion, des plus absurdes qui lui vint à l'esprit. Pour être honnête, elle était fatiguée de toute cette affaire. Elle n'était pas venue pour résoudre les enquêtes les plus tordues du Yuukan.
Miyu entendit sans peine à travers les paroles de Shina qu'elle était du même avis. Pourtant, elle n'avait jamais vraiment envisagé de tuer toute cette patrouille. Pour un premier meurtre, on les lançait vite dans le bain...



Y avait-il une seule solution qui n'avait pas d'inconvénients, de toute manière ? Elles en étaient arrivées au même cheminement de pensée. Obéir serait si sage... Mais à qui obéiraient-elles ? Elles n'avaient que trop tergiversé, et la décision devait se prendre dès maintenant.



Elle eut une pensée pour ces vies qu'elles s'apprêtaient à prendre, pour celle d'un seul homme. Ce n'était pas son genre de faire preuve d'humanité, et d'empathie. Mais il était que c'était d'une injustice sans nom. Et tant de sang amènerait plus de sang... Seulement c'était nécessaire.

C'était nécessaire.
Elle se le répéta intérieurement, comme pour s'en convaincre elle-même.



Miyu avait aussi perdu son regard dans les flammes.

Notre choix était-il déraisonné ? Complètement. Finalement, n’étais-je pas en train d’agir par peur ? Je ne songeais nullement aux répercussions, j’avais un désir égoïste d’en terminer avec cette mission et de reprendre ma petite vie tranquille. Il nous restait un peu de temps pour mettre un plan sur pied, j’avais déjà ma petite idée à ce sujet.



Je croisais les bras, mon plan avait-il la moindre chance d’aboutir ? Il allait falloir compter sur la chance ainsi que sur notre persuasion. Mon regard alla trouver celui de ma partenaire, puis je poursuivis :



Une petite partie des gardes étaient ivres, ce qui devrait grandement nous faciliter la tâche. La plus grande menace provenait de ce fameux Kemuri dont nous ne savions rien. Je peinais à croire que j’en arrivais là, moi qui pensais avoir le contrôle sur ma vie depuis des années… je réalise que je ne suis encore qu’un simple pion sur un échiquier géant. Mais je ne compte pas me laisser sacrifier bêtement.

Elle avait répondu du tac au tac. Elles n'avaient pas le temps d'y réfléchir, et Miyu avait remisé son peu de moral dans un coin de sa tête, là où elle ne l'embêterait plus. Elle aurait tout le temps de se questionner sur la justesse de ses actes plus tard. Pour l'instant, elles n'avaient pas une seconde à perdre.
Les deux femmes se préparaient à partir. Elles n'avaient pas plus discuter, n'ayant l'une comme l'autre pas envie de se poser des questions.



La Hattori la scrutait d'un regard absent de toutes émotions. Elle n'avait pas vraiment peur. Elle savait garder son sang-froid. Cependant, elle n'aimerait pas que cette petite diplomate soit aussi opportuniste, et qu'elle finisse par lui rejeter la faute... Sans compter qu'elle était la plus âgée, et qu'elle serait peut-être jugée plus expérimentée.

...



Miyu avait intercepté un des soldats de la patrouille, pour l'alerter de l'incendie comme prévu. Shina et elle s'étaient séparées une trentaine de minutes plus tôt, et comme prévu, c'était à son tour d'entrer en scène.







Complètement pris au dépourvu, le soldat se laissa intimider, sûrement plus facilement que s'il avait été complètement sobre. Ce dernier appela quelques-uns de ses camarades à lui, et envoya l'un d'eau prévenir le camp.
En à peine vingt minutes, la grande majorité de celui-ci s'était vidé, laissant à Miyu le champ libre.

Elle avait raison d’être inquiète. Qui sait ce que déciderait Kumo ? Peut-être aurions nous du tout arrêter tant que nous en avions l’occasion. Ce fut notre curiosité qui nous emmena dans cette situation, et maintenant je regrettais déjà de m’être aventurée dans ce fichu tombeau. Un Hattori louche, une mission meurtrière, une « relique » étrange… rien n’allait. Mais il n’était plus la peine de reculer, maintenant que la Hattori et moi étions d’accord, il n’y avait plus qu’à appliquer. Nous nous séparions alors, je me rendis discrètement à la périphérie du village, là où se trouvait la grange. Des murs en bois, un toit en paille… quelle idée stupide. En l’espace de quelques secondes et de deux trois mudras, je ne tarde pas à y mettre le feu.

Je me reculais alors quelque peu dans la pénombre, histoire que personne ne comprenne immédiatement mon identité. En à peine quelques minutes, une bonne partie des gardes arrivèrent en trombe. Les villageois s’affrétaient à éteindre l’incendie avec des seau d’eaux, tandis que l’un des hommes de la patrouille me repérait non loin. Très vite, il s’écria :



Aussitôt, ils se mettent à arriver dans ma direction. Je ne pouvais pas me battre ici, pas si près des villageois. Ce serait dangereux pour eux, mais surtout ils pourraient rapporter les faits à d’autres Kumojins à l’avenir, je ne pouvais pas me le permettre. Je reculais alors, et me mit à courir. Après quelques minutes de courses, je m’arrête, légèrement essoufflé. Je suis désormais à au moins un kilomètre du village, les gardes toujours à ma poursuite. Nous nous retrouvons alors face à face, au bord d’une falaise, je ne pouvais pas aller plus loin. Alors qu’ils étaient tous armes en main, prêt à m’arrêter pour me tuer ou m’interroger – selon leur humeur – l’un d’entre eux s’avançait. Ils étaient suffisamment proche pour voir mon visage, et cela n’avait pas manqué.



Je restais silencieuse… lui qui s’était endormi saoul dans la taverne, le voilà ici ? Il fallait que je lui retire la vie aussi, c’était probablement la cible la plus importante pour Miyu et moi, mais je pensais qu’il ferait partie des gardes dont elle s’occuperait. Je ne leur donnais nul réponse, au lieu de cela, j’effectuais quelques mudras avant d’apposer mes mains sur le sol. Une nouvelle fois, mon ancien camarade m’interpella :



Était-ce lui le fameux Kemuri que nous cherchions ? Tout cela m’aurait bien arrangé, mais il y avait peu de chance que ce soit le cas, il n’y avait d’ailleurs aucun signe à ce sujet... J’étais toujours terrée dans mon silence, mais j’eus un moment d’hésitation, allais-je vraiment tous leur retirer la vie ?

Miyu était dans le camp. Elle n'avait encore croisé personne, et secrètement, elle espérait ne pas avoir à se salir les mains. Qu'arriverait-il dans ce cas ? Si des survivants arrivaient à fuir dans la patrouille, ils iraient rapporter ce qu'ils ont vu. Ils ne tarderont pas à faire le lien avec l'arrivée de deux Kumojin à l'allure hostile. De plus, quel genre de bandits tuaient autant de soldats en si peu de temps ? Des bandits endurcis aux arts ninjas. Non, c'était trop risqué. Si elle croisait un soldat, elle le tuerait froidement avant même qu'il ait le temps de crier.

Au moment où cette pensée lui vint, elle entendit le bruit d'un groupe d'hommes qui arrivait dans sa direction, et elle se retrouva nez à nez avec eux. Elle eut un temps d'arrêt, puis se rappela sa résolution. Cependant, ceux-là pouvaient encore lui être utiles.



Au début méfiants, ils baissèrent vite leur garde. Ils ne réfléchirent pas à savoir qui elle était où ce qu'elle fabriquait ici avant de répondre.



Elle poussa un cri perçant, et ils tombèrent tous à terre, les mains sur leurs oreilles. Ainsi déstabilisés, peu d'entre eux seraient capable de se relever avant plusieurs minutes. Elle sortit un kunai de sa poche et leur trancha la gorge proprement.



Bon, elle avait éliminé ceux-là. Elle s'enfonça un peu plus dans le camp, et plus elle avançait, plus elle s'éloignait du village. Le son avait une meilleure qualité maintenant qu'elle n'entendait presque plus le brouhaha environnant. Elle se concentra et se dirigea vers les autres rares petits groupes de soldats restés au camp. En une dizaine de minutes, à ses oreilles hyper-sensibles ne parvinrent plus que le silence.



Miyu suivit les nombres inscrits sur le tissu des tentes. Elle tâcha de compartimenter son esprit des meurtres qu'elle venait de commettre, et y arriva sans trop de mal. Finalement, elle arriva devant la fameuse tente numérotée 14. Elle poussa le tissu qui lui cachait l'entrée et y pénétra. L'intérieur avait l'apparence de n'importe quelle tente de soldat qu'elle ait pu voir, ce qui lui fit pousser un soupir d'agacement. En espérant que ça soit la bonne. Elle fouilla l'endroit en prenant soin de remettre chaque chose à sa place - à la fois réflexe maniaque et stratégique. La Hattori tomba rapidement sur le journal de bord que cet imbécile rédigeait, à peine caché dans la taie d'oreiller de son lit de camp. Et pour couronner le tout, il y avait décrit la relique. C'était presque trop facile, quel idiot...

Dans une sacoche en cuir, elle y dénicha la cartouche cylindrique dont le chef de la patrouille avait fait la description dans son journal. Pourtant elle avait beau le relire, il n'avait pas été assez bête, à son grand malheur, pour y expliquer ce qu'elle contenait. Elle savait ce qu'elle avait à faire à présent... Détruire la relique au plus vite. Pourtant, elle n'avait pas envie de se pénaliser de cette manière. Après tout, la possession de cet objet leur donnait un avantage. Tant que ce Mitsurigi n'apprenait pas qu'elles l'avaient encore, tout devrait aller bien pour elle. Enfin bon, elle le gardait pour l'instant, et elle en discuterait avec Shina.
Miyu ouvrit en grand la bouche et y glissa l'objet. Comme ça, elle ne risquait pas de le perdre.

Elle jeta un œil au journal, et en poussant un nouveau soupir le glissa dans sa poche. Ca pouvait toujours servir, ne serait-ce que comme preuve auprès de l'Empire.
A présent qu'elle avait accompli sa part de la mission, elle sortit de la tente, et repartit vers la sortie du camp. Elle contourna les cadavres qu'elle avait laissé sans même les regarder, et prit la direction du point de rendez-vous.

Elles avaient intérêt à mettre les voiles rapidement.

Il ne fallait pas que je réfléchisse, je me devais d’agir, il était trop tard pour reculer maintenant. Ma main toujours posée sur le sol, j’effectue un dernier mudra avec mon autre main. Soudainement, de violents éclairs blanchâtre s’écrasèrent en continu sur le groupe de garde, la lumière provoquée par le jutsu était certainement visible de très loin... La plupart d’entre eux ne purent éviter l’attaque, et finalement ils rendirent l’âme dans un hurlement de douleur. Je me relevais alors, constatant non seulement les quelques cadavres devant moi, mais aussi deux survivants, deux chanceux plutôt. Survivre ou éviter un jutsu d’une telle ampleur n’était pas donné à tout le monde, et je vis dans leur yeux ce soudain excès de confiance, comme si c’était tout ce que j’avais en réserve… à l’approche de la mort, les hommes deviennent bien stupides. L’un et l’autre se ruèrent vers moi, kunai en main. La distance nous séparant me laisser tout juste le temps d’effectuer un nouveau jutsu. Quelques lames de raiton apparurent autour de moi, ornant cette couleur blanchâtre elles aussi, et en quelques mouvements seulement, je tranche ces deux pauvres hommes.



Dis-je alors à ces deux cadavres se vidant de leur sang. Il paraissait que j’avais hérité des dons de ma mère, de ses affinités et sa maîtrise. Ne l’ayant jamais connu, je n’en avais aucune idée, tout ce que je savais, ce que l’on m’avait formé non seulement pour être « diplomate » mais aussi pour être une effroyable combattante. La plupart de mes adversaires, comme beaucoup, se fiaient à mon physique, me qualifiant de jeune « princesse ». Il était souvent trop tard pour eux lorsqu’ils se rendaient compte de la vérité.

J’en avais finis de mon côté, j’essayais de ne pas penser à ce que je venais de faire, c’était pour mon propre bien, et aussi celui de Miyu. Il était d’ailleurs temps de la rejoindre, à cette heure elle devait en avoir terminé elle aussi… Je repris donc le chemin inverse, je laissais à mes flammes le soin de dévorer les cadavres… aucune preuve, aucune accusation possible. Après quelques minutes, je suis de retour au village, je contourne celui-ci pour rejoindre le campement. Très vite je tombe sur des cadavres, Miyu était probablement passée par ici, mais elle était d’ores et déjà repartie visiblement. Je ne tarda pas, mais je mis le feu à ce campement ainsi qu’aux morts, une nouvelle fois… pas de preuves. J’allais alors au point de rendez-vous, à quelques kilomètres du village, où nous serions en « sécurité ». Très vite je l’aperçois dans la pénombre et m’approche d’elle, nous venons toutes deux de commettre plusieurs crimes, nous en sommes bien conscientes…



J’estimais que oui au vu des cadavres que j’ai croisé, mais je ne voyais pas la relique dont nous parlions tant depuis notre arrivée. Toutefois, elle comme moi n’avions pas la moindre égratignure, pouvions nous seulement espérer meilleur déroulement ?

Shina arriva au point de rendez-vous peu après elle. Visiblement, elle était encore en vie, et n'avait pas l'air amochée, alors c'était que tout s'était passé comme prévu. Pourtant, elle ne relâchait pas sa vigilance ; elles n'étaient pas encore tirées d'affaires. Miyu acquiesça brièvement à la question de sa coéquipière et commença à s'éloigner.



La cadette s'inquiéta de la relique. Miyu hésita à lui expliquer en détail, mais elle voulait éviter les questions superflus. Tant pis si son âme était trop sensible pour le supporter.



Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle voulait partir le plus vite possible de cet endroit. En réalité, elles étaient plutôt dans les temps pour le délai que leur avait fixé ce maudit Hattori Mitsurigi. Mais après tout, quel meurtrier aimait rester sur les lieux de son crime...



Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait même pas pensé à vérifier si la cartouche contenait vraiment ce qu'elles cherchaient. Mais même si elle l'avait vu, elle n'aurait pas su ce que c'était, puisque feu ce chef de patrouille ne l'avait indiqué nulle part.

Qu’est-ce qui pouvait justifier un contingent de garde, et par extension le massacre de ce dernier ? À quel point ce document ne devait-il pas tomber entre de mauvaises mains ? Et qui étaient ces mauvaises mains finalement ? Mitsurigi ou le Kemuri dont il parlait ? Ce dernier devait d’ailleurs être mort, mais je ne sus même pas lequel d’entre eux c’était, peut-être que Miyu en savait plus que moi à ce sujet.



Elle me proposa alors de la regarder plus tard car elle voulait s’éloigner, je fis un signe de la tête pour dire non et je repris :



J’avais toujours ce côté pessimiste en moi, celui qui me dit que tout peut mal se passer à tout moment. Si nous mourrions sur le chemin du retour, qu’en serait-il ? J’étais dans l’excès, mais je préférais prévenir que guérir, c’était ma manière de faire habituelle, la même raison pour laquelle j’avais froidement abattu les miens aujourd’hui.

Miyu l'observa longuement sans rien dire. Finalement, elle se décida à répondre, en tournant la tête.



C'était bien une des choses qui commençaient à l'inquiéter. C'était étrange, elle qui avait toujours un contrôle sur tout ce qu'elle faisait ; il lui avait suffit d'une mission un peu différente à l'extérieur pour perdre le peu d'ascendant qu'elle avait d'habitude sur la situation. Et si il n'y avait jamais eu de Kemuri ? Venaient-elles d'assassiner une patrouille entière d'hommes fidèles à l'Empire pour les beaux yeux d'un inconnu ? C'était une possibilité à laquelle elle ne préférait pas penser.

Elle soupira, légèrement agacée de la demande de Shina. Un peu d'intrigue leur avait fait oublier qu'elle ne s'entendait pas des masses.



Elle s'arrêta de marcher, et ouvrit la bouche pour en extirper la relique. Tant pis si sa coéquipière était choquée de la scène. Après tout, c'était elle qui avait insisté, elle n'avait pas à se plaindre. Elle enroula l'objet dans un tissu qu'elle gardait dans son sac afin de le rendre un peu moins gluant. D'un air moqueur, elle lui lança :



Miyu fit sauter le sceau qui fermait la cartouche renfermant la fameuse relique. Elle en sortit un document. Elle le tendit à sa camarade pour qu'elle le déroule et le lise elle-même.

Ce sentiment d’avoir été dupée… Tout ça car je craignais trop ma hiérarchie finalement. Ne pas obéir aux ordres, c’était risquer de se retrouver en prison, assassiné, ou plus simplement envoyé dans l’arène. Autant vous dire que cela ne faisait pas parti de mes objectifs de vie, et c’était probablement le cas pour Miyu aussi… Je ne me ferai pas avoir deux fois, j’insistais sur le fait de voir cette relique. La Hattori ne tarda pas à me montrer son jutsu des plus… charmant, et sortit tout bonnement une cartouche de sa gorge. Je m’abstiens de faire une quelconque remarque, en revanche, hors de question que je touche à ce truc.



Une fois en main, je ne tardais pas à ouvrir ce fameux document. Et dès lors que je lis les premières lignes, un sourire se détache sur mon visage. À deux doigts de rire nerveusement, j’ajoute alors :



Sans prendre le temps de consulter ma partenaire, je brûle immédiatement ce papier dans le creux de ma main. Je me fiche bien de ce dont il s’agit réellement, mais je ne compte pas le remettre aux mains d’un ennemi de l’Empire, je m’y opposais. J’anticipais malgré cela la réaction de Miyu.



Bien que, elle comme moi, nous étions consciente qu’il ne faudrait jamais piper un seul mot au sujet de cette mission. Je m’apprêtais à me remettre en route, un voyage qui allait probablement être bien silencieux. Cette mission allait-elle nous hanter ? Je n’étais pas du genre à émettre des remords, mais il fallait bien avouer que pour une fois… Bref.

Voyant le sourire que se mit à arborer sa camarade, Miyu s'approcha pour voir.



Elle se recula d'un coup lorsque le parchemin partit en cendres dans sa main. Agacée, et d'avoir failli y laisser des cheveux, et de cette décision prise sans la consulter, la Hattori toisa sa coéquipière avec le plus de mépris qu'elle put mettre dans ses yeux dorés.



Elle soupira quelque peu en l'écoutant parler. Malgré cette incartade, elle dut admettre que sa théorie tenait la route. De toute manière, à présent plus personne n'aurait l'occasion d'en juger, puisque ce document n'existait plus. Ni aucun potentiel témoin, d'ailleurs, puisqu'ils étaient à l'heure qu'il est en train d'arroser l'herbe de leur sang.



Shina suggéra qu'elles se remettent en route, et Miyu acquiesça sans un mot. Elles rassemblèrent leurs affaires, et sans plus de conversation, elles se remirent en route. A cet instant, les pensées des deux femmes arrivèrent au même point.

"Voyage silencieux en perspective..."