Sortir du trou

Tandis que Jio lançait sa technique, l'homme qui lui faisait face repris la parole en lui demandant, plus ou moins subtilement, s'il était seul ou non. Cependant, la jeune vampire ne répondit pas à ces paroles. Après tout, cet homme n'avait guère à savoir cela. Cette information, en plus de pouvoir mettre en danger le Village de Cha, pouvait également porter préjudice aux deux vampires dont Jio c'était précédemment séparé.

Sa technique semblait avoir fait mouche. Ou du moins, le silence qui c'était installé semblait tendre vers cette supposition. La fumée, que son adversaire avait lancé quelques temps plus tôt, semblait se dissipé. Jio vit alors le corps de son adversaire empalé sur les piques de sang. Tout en se dirigeant vers le corps de son adversaire, méfiant, le jeune vampire se mit à dire:

Alors que la fumée venait de disparaitre et laissé place à la scène où avait eu lieu le duel, le jeune adversaire, semblant plus que vainqueur de l’affrontement s’approchait doucement de celui vaincu. Toujours méfiant, il faisait preuve d’une prudence montrant un certain savoir-faire. Après tout il avait réussi son coup sans même pouvoir voir comment cela avait pu se réaliser. Ni même la première esquive, ni même le moment où les pics touchèrent l’homme. La seule chose qu’il pouvait dès lors voir et accepter comme une vérité, c’était le corps, là, complètement meurtri et ce sang qui coulé abondement.

Cette scène était suffisamment évocatrice. Il se tarda d’une parole, certainement rhétorique, sur un fond d’ironie, n’espérant pas avoir la moindre réponse. Sauf si cela ne servait qu’à vérifier que l’homme empalé était toujours en vie. Mais il n’allait avoir aucune réponse, si ce n’est le son des gouttes de sang tombant sur le sol. Un son et une odeur des plus aguichantes pour un vampire.

N’est-ce pas ce que faisait les vampires, alors qu’il venait de vaincre ceux sur leur chemin, de se délecter du breuvage résultant des cadavres. Montre-moi donc cet instinct plus fort que tout autre chose …

Une goutte de sang tomba au sol. Aucune réponse. Cet homme était toujours étendu sur ces piques de sang tel un crucifié. Une goutte de sang tomba à terre. Jio était à présent assez près de sa victime pour s'apercevoir qu'il y avait encore quelques mouvements de respiration. Un léger et assez irrégulier mouvement, mais un mouvement tout de même. Une nouvelle goutte de sang s'échappa d'une des plaies de l'homme étendu et s'écrasa par terre. Jio contemplait son oeuvre. Il venait de battre un adversaire ayant les même capacité que lui mais qui ne semblait pas être un de sien. Après tout, ces questions allaient en ce sens. Une nouvelle goutte de sang s'écrasa au sol. Ainsi, cet homme était un humain possédant des capacités de vampires. Étrange. Manipulation du sang. Un don que Jio pensait réservé aux vampires.

Sans plus attendre, Jio annula sa technique. Le corps de son adversaire retomba lourdement sur un sol rouge. Une rivière de sang se creusa dans la neige, colorant par pigmentation le reste de la neige. Ce fut donc sur un tapi rouge que Jio avançait afin de se rapprocher du corps de son adversaire. Puis, une fois assez proche, il pris le bras de ce dernier et planta ses crocs dans la chair -froide- de son adversaire. Et tandis que le sang de son ennemi affluait vers lui, Jio compris que quelques chose n'allait pas. Ce sang avait un gout répugnant !

Goutte après goutte, ce son, cet appel, un véritable supplice pour ces êtres de la nuit à la lune rouge. S’il était ce qu’il se devait d’être, alors il ne pourrait pas résister, son instinct allait vite l’emporter. C’était ainsi le destin de ces êtres, de ces rejetés du jour et des êtres l’accompagnant. C’était la légende qui était écrite sur eux, redouté de tous. Il fallut tout de même un certain moment pour qu’il vienne craquer, lui semblant si prudent. Dans un sens ça n’était pas acceptable…

Les pics disparurent, mon corps tomba lourdement sur le sol, il ne fallait manifester aucun signe de force. Le moment décisif n’allait pas tarder à venir. La patience, l’attente de l’instant propice, celui qui changera tout. Jouer la comédie, oublier sa fierté s’il en était nécessaire, il fallait être prêt à tout perdre si on voulait arriver à nos fins. Dans un duel, comme dans la guerre, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Enfin, s’agissait-il vraiment de ça ici ?

Il était tout proche maintenant, je pouvais sentir son souffle, ses mains levés mon bras. Dès que les crocs vinrent se planter dans ma chair, que le flux de mon sang dériva vers sa bouche, dès l’instant où son attention n’était plus que dans le plaisir. Attrape ta proie quand son intention envers toi n’est plus, quand toute son attention est porté ailleurs, quand ta proie se révèle prédateur, dès l’instant où il saute pour attraper sa propre proie, à ce moment attrape la à la gorge sans qu’il ne sache rien de ce qui lui arrive. Il ne fallut qu’un instant pour que mon poing frappe de toute les forces qu’il me restait sa mâchoire, dans un mouvement de bas en haut, un uppercut violent qui ne laissa pas la chair de mon bras y échapper, déchiré par la bouche vivement refermé par mon geste.

Je ne pourrai pas le tuer, cela était un fait. Ce n’était pas mon intention avec ce coup, je n’avais ni la force ni la possibilité de le faire face à une telle personne. Donc sans cette possibilité, la meilleure chose était de l’assommer, toute la puissance de mon coup loin de son regard n’avait que ce but.

Son corps avait été repoussé devant moi. Avais-je réussi ? Quoi qu’il en soit à présent ce combat était bel et bien fini. J’avais pu en voir suffisamment, je n’avais plus de doute. Je me contentai juste de suturer mes plais qui finiraient vite par se refermer toute seule.


S’il était dans les vapes j’allais devoir faire tout cela moi-même. Sinon au pire, ça me faisait moins de boulot ♫.

Un moment d’inattention fatal, voila ce que j'avais été ce moment. Jio penché sur le bras de son adversaire, occupé à lui sucer le sang, fut surpris par le coup porté de bas en haut dont il fut la cible. Cet uppercut violent, renforcé par l'énergie du désespoir de son opposant, projeta le jeune vampire quelques mètres plus loin. Il n'était pas inconscients mais terriblement sonné. Sa vue était trouble, ses oreilles émettaient un sifflement aiguë et il sentait son équilibre précaire malgré le fait qu'il soit encore allongé à terre. Cet homme avait réussi à le surprendre et l'envoyé au tapis, au moins pour quelques instants, tout en le rendant incapable de le combattre pour le moment. Il est fort. Et j'ai merdé, pensa le vampire aux cheveux bi-colore.

Essayant de levé son corps à l'approche de son adversaire, Jio échoua. Il était si sonné, si déséquilibré qu'il ne put même pas se relevé. Il réussi cependant, et avec une difficulté extrême, à ce mettre assis. Une position bien peu confortable quand on connait la férocité du combat qui avait fait rage mais, au moins, son adversaire pouvait voir qu'il n'était pas trop ravagé par son coup.



Je n'avais que faire que l'on sache qu'un combat avait eu lieux ici. Je voulais que l'on continue à craindre les Kenketsu.

Le coup avait bien atteint sa cible et son objectif. Ca avait été risqué, tout l’action se basé sur le fait que l’adversaire puisse bien être un vampire comme je l’envisageai. Plusieurs éléments semblaient aller dans ce sens, mais jusqu’alors aucune certitude ne pouvait exister de ma part. Et cela pour une raison des plus simple et pouvant être bête si ma présence ici se révélé être justifié : Je n’avais jusqu’alors jamais rencontré de vampire.

Malgré que je n’aie rencontré une telle espèce, je savais très bien que certaines personnes ne les voyaient pas simplement comme un mythe. Et ces derniers s’ils ne les redoutaient pas simplement, venaient à se spécialiser dans la chasse de ces bêtes de la nuit. … Il préféra donc rester au sol, laisser les traces de notre affrontement, tout ce sang qui en un tel lieu allait certainement soutenir ces chasseurs que leurs proies puissent se trouver ici.

Devais-je révéler mon identité ou jouer du bluff encore. Lui révéler que je ne pouvais encore maintenant être certain de ce qu’il était, pouvais bien être une erreur. S’il était un vampire, alors j’étais un vampire. S’il n’était qu’un simple membre d’un de ces clans humains, alors il en était de même pour moi. Même s’il en était rien.

Cet homme était bizarre, Jio l'avait remarqué. Son adversaire parlait comme si il savait qu'il était un vampire. Il employait des mots, des allusions, qui allait en ce sens. Que cherchait-il a savoir. Était-il l'un de ces KenKetsu errant ? Ceux que l'on avait mordu puis abandonné ? A quel jeu jouait-il ?



Jio avait une idée sur la question. Pour lui, il ne faisait aucun doute que cet homme était un Kenketsu. Un membre de son clan. Mais, celui-ci en était-il conscients ?

Je m’approchais de lui toujours assis sur la neige, me penchant en posant un genou au sol de telle sorte d’avoir le visage au même niveau que le sien. Nos regards se croisaient dès lors. Plus que leur couleur, il y avait quelque chose de profond que la plupart des gens ne seraient voir, mais lui qui partageait le même destin que moi ne pouvait que comprendre.

Les liens du sang était quelque chose de fort, ils liés les êtres normalement encré dans leur individualité. Ce lien se révélé parfois plus bête que de raison. Si le sang avait une valeur de vie et d’envie, qu’il était un caractère commun chez nous – monstre -, pour autant nos liens étaient plus forts que cela. On en partageait pas le même sang, ce n’était pas la question. Ce qui nous lié était une situation, nous étions les même car nous partagions le même destin. Et nous le savions sans avoir besoin de nous concerter.

Il avait montré des capacités que je ne pouvais négliger, en réalité il devait même être plus fort que je ne l’étais, seulement qu’un combat dépend de plus de paramètre. Le seul intérêt d’un combat était la survie si on en était victime et d’imposer sa volonté s’il nous l’avions provoqué. Les soldats étaient nécessaires, mais n’étaient pas plus que des outils.

Il se comportait comme beaucoup d’homme que j’avais rencontré. On disait que les vampires pouvaient transformer les hommes et les faire rejoindre le monde de la nuit. Etait-il un ancien homme, ou bien tous les vampires se comportaient au final comme des hommes.

Après c'être rapproché de Jio, en posant un genou à terre afin d'être à la même hauteur que le jeune vampire, l'homme que ce dernier avait affronté se mit à le regarder dans les yeux. Des yeux rouges rencontrant des yeux similaires. Cette étrange échange ne durant que peu de temps mais Jio compris alors que cet homme était comme lui, un représentant de l'éternité face à une espèce humaine si mortel. Et, tandis qu'il confirmait de ses mots ce que Jio soupçonnait, il comprit également que ce dernier était né vampire. Ainsi, il n'était pas exactement lui. Il n'avait pas à prouver sa valeur contrairement à Jio. Il était vampire de naissance et non par la bonne grâce de l'un d'eux. Une fois de plus, la hasard me met sur la route d'un immortel de naissance. Est-ce la mon fardeau ? Rencontrer de véritables vampire ?

Jio écoutait attentivement les paroles de cet être de la nuit -sans doute plus âgé que lui-, le jeune vampire n'en fut pas intimidé pour autant. Il l'avait dit lui même: Jio ne connaissait que le combat depuis qu'il était devenu KenKetsu. Et le sang. Voulant prouver sa valeur à chacun, il n'avait cessé de se battre.



Tout en se relevant doucement, Jio continua à parler à son interlocuteur. La douleur du coup porté par l'homme avait disparut et ses autres effets aussi. Cependant, le contre-coup de se combat se faisait ressentir peu à peu. Les courbatures liés à l'utilisation de ses muscles, du sang et du chakra s'éveillaient petit à petit. Cependant, il était encore possible pour Jio de les négliger encore quelques temps. Peut-être même jusqu'à la fin de cette discutions.

Je pouvais le sentir, j’avais touché un point sensible, cela ne dura qu’un instant où il sembla évasif. Ma conclusion quant à l’origine de cela ne fut pas difficile, après tout j’avais choisi mes mots avec mesure et m’était rapproché de cette manière non pas sans raison. Cela était une bonne chose, d’autant plus bonne si par la suite il venait à se confier de vive voix. Bien entendu il ne fallait pas trop en attendre, pas si rapidement, surtout pour des êtres pour qui le fil du temps les a quitté.

Qu’en était-il pour lui. Lui qui n’était pas né avec cette chose, lui qui devait changer sans peut-être même avoir pu en donner son avis. Une telle personne qui chercher le combat, prêt à danser avec la mort, devait avoir un rapport bien plus complexe avec la vie et la mort que les autres vampires … Tel que moi … Non pas vraiment.

Je me levais à mon tour, me tournant vers la scène de notre affrontement. Il y a si peu de temps si une personne nous avait vues elle aurait pensé que l’un de nous allait mourir. A vrai dire, que j’allais mourir. Et pourtant on tenait là une discussion comme si nous nous retrouvions dans un bar alcool à la main à discuter du monde qui nous entoure avec insouciance ou mépris.

Je faisais bien sûr référence à ma destination, ce village où pourrait se réunir les vampires sous la bannière d’un clan, d’une famille, d’une communauté ou bien même d’une espèce. Difficile de savoir ce que nous étions réellement, si ce n’est que nous étions différents. Je commençais donc le nettoyage, la présence de neige était une bonne chose, il suffisait de la retourner pour que le sang présent ne se voit plus. En attendant, je commençais à me dire que je devrais lui révéler la raison de ma présence, surtout si elle avait une raison d’être, que les vampires se trouvaient bien ici …

Naître. Vivre. Vieillir. Mourir. C'était là ce qui attendait chaque individu sur Terre. Chaque individu "normal". Respectant l'écoulement du temps, piégé par ce dernier, ces individus n'avait pas vrai emprise sur leur vie. Il ne pouvait que décider que de peu de chose dans leur. Seul la longueur de la vie qui leur était attribué ainsi que sa qualité pouvait être influencé par leur choix.
Cependant, cela ne pouvait aller au delà. Et, contrairement à ces êtres normaux sans influence sur le Destin, les vampires faisait figure à part. Eux, pour qui le temps n'avait aucune valeur, pouvait décider de tout. Du moins, c'était ce que les "sangs pur" semblait croire selon Jio. Lui qui, un jour, avait été humain savait que les vampires avaient autant d'emprise sur leur vie que les humains sur la leur. Alors, lorsque cet homme commença sa tira sur le fait de choisir sa voie, le jeune vampire eut un rictus. Sa voie, il l'avait choisie depuis sa renaissance.



Jio regardai mon interlocuteur par dessus son épaule. Celui-ci n'était pas comme les autres vampires. Il ressemblait plus un "changé", un "transformé" ayant vécu plusieurs dizaines d'années qu'à l'un de ses "sang pur". Il intriguait le jeune vampire. On pouvait même dire qu'il l'effrayait, ou du moins ne le mettait guère à son aise. Il avait une façon bien à lui de parler, de voir le monde et de s'y déplacer. Il y avait en lui quelques chose de sauvage. Mais aussi ... d'humain. Ce doux mélange rendait cet homme redoutable.



Le regardant faire, je ne pu m'empêcher de dire:

Et il ne devait pas être le seul. Le nombre d’homme au dessein obscur était loin d’être faible, alors leur offrir une possibilité de pouvoir nuire à l’autre dans un mouvement tout naturelle, ne pouvait qu’être une bénédiction. Le statue de vampire était mal vu, mais au fond c’était à se demander si l’homme n’avait pas agi de la sorte pour révéler son côté sombre. Je ne me sentais pas de brûler le monde qui m’entoure, pas si bêtement, les hommes eux agissaient de la sorte. Ils se trouvaient dès lors une excuse dans la contagion qu’offraient les vampires. Alors ils finissaient par avoir ce double langage à l’origine du mauvais traitement des vampires et de leur extermination, une condamnation de leur propre personne …

Il n’en avait pas de raison. C’était un raisonnement simple. C’était lui et lui seul qui avait choisi d’accepter cette nouvelle nature, peu importe que sans un tiers il ne pouvait l’avoir. Chaque être a son destin et celui qui joue de celui-ci se voit le plus méritant et ne peut se sentir dépendant de ceux l’ayant permis d’être à cette place acquise.

Comment en être sûr en réalité ? Difficile à dire. Depuis que j’avais conscience de ce que j’étais réellement, notamment pour le reste du monde m’entourant, nombre de questions avaient parcouru mon esprit. Comment aurais-je été sans ma vie sans connaissance de ce que j’étais ? Je me voyais plus arrogant que je ne l’étais, plus bête surtout, avoir un regard aussi voilé que les hommes à mon égard. Je me voyais comme le miroir de l’homme, victime de la pseudo supériorité que je me donnerai. Un être croyant être supérieur mais dirigeait tel un pantin.
Je commençais mon nettoyage tranquillement, de mon pied je repoussais la neige, la retournant et l’aplatissant comme si quelqu’un ou un animal s’était assis ici.

Après avoir fini ce travail, sans me retourner, je savais que ce moment arriverait. Difficile d’y échapper en même temps. Qui étais-je, pourquoi j’étais ici, que cherchais-je. Tant de question que nous posions aux inconnus que nous croisions. Mais avais-je moi-même réponse à tout ca ?

Je tournai lentement mon visage, regardant l’autre seulement du coin de l’œil.