Arrivée à la ville du centre.

Plusieurs semaines de voyage plus tard, Mariko et le jeune Kaguya atteignent finalement la fameuse ville du centre, autrement nommée : Tekunoroji. C’est ici même que Mariko ainsi qu’une bonne partie des siens vivait. L’un des chefs Rihatsu y résidait aussi, finalement, cette ville était un peu la plaque tournante de toute l’économie de la confrérie. C’est aussi ici que les conseils exceptionnels avaient lieus lorsque les différents dirigeants du clan devaient se revenir pour discuter de choses urgentes. Ce n’était d’ailleurs pas arrivé depuis des années. Le dernier conseil remontait à la mort de Rihatsu Sasuke, qui avait quelque peu ébranlé le clan en divisant son pouvoir. Ainsi, sa fille, Harumune, se retrouva alors avec seulement une partie de la confrérie sous ses ordres. Peut-être était-ce pour le mieux finalement au vu des ambitions de la nièce de Mariko.



Pour sûr, à côté Kiri n’était qu’un tas de boue. Architecturalement, technologiquement, même les civils avaient de l’avance sur les Kirijins. Ces derniers étaient bien trop isolationnistes par le passé, et leur « conquête » par Kumo n’arrangea en rien les choses. Alors que le chariot s’arrêtait, Mariko tendait une capuche en direction du Kaguya.



Malgré le fait qu’ils passaient une grande majorité de leur vie sur l’archipel, les Kaguya avaient leur réputation. Contrairement aux Rihatsu qui passaient inaperçus et se fondaient dans la masse, le clan aux cheveux blancs était aisément repérable. Une fois qu’il eut mit cette capuche, Mariko sortir du véhicule et commença à se diriger vers les portes du village.

Cela faisait désormais de nombreuses semaines que j'avais choisi de suivre cette Rihatsu dont je ne connaissais d'ailleurs toujours pas le prénom. Plusieurs jours durant lesquels il m'avais semblé avoir changé d'univers tant l'aspect du lieu vers lequel nous nous dirigeons était si inhabituel pour moi.

Durant le trajet, je n'avais été que très peu bavard et ne cessais de penser à mon abandon envers les miens. Avais-je seulement fais le bon choix en acceptant de la suivre ? Tout ce que j'attendais désormais, c'était de savoir ce que cette femme me réservais réellement, j'espérais simplement ne pas être déçu.

En nous approchant de cette ville inconnue, la Rihatsu me tendit une veste avec une capuche tout en me suggérant de la porter afin de ne pas attirer l'attention aux vues de mon apparence typique des Kaguya.
Je m'exécuta sans dire un mot.



J'avoue commencer à devenir impatient, mes blessures avaient guéri depuis notre précédent affrontement et je commençais à perdre patience.

Répondit-elle calmement au jeune Kaguya tandis qu’ils avançaient vers les portes de la ville. Arrivés à celle-ci, les gardes ne cherchèrent même pas à contrôler leur identité, malgré un regard pour le moins suspicieux en direction du garçon aux cheveux blancs. Le visage de la Rihatsu était connu en revanche, les gardes savaient son « influence » dû à sa grande richesse, alors elle pouvait aller et venir sans être importunée. Après quelques minutes de marche à travers les immenses rues de Tekunoroji, les deux parvinrent jusqu’à un quartier luxueux. De nombreuses et magnifiques demeures s’y trouvaient, pour la plupart ornées d’un immense jardin. La Rihatsu arrêta ses pas devant l’une d’elle et quelques secondes après, le grand portail s’ouvrait sur l’entrée de la demeure. Une grande allée, décoré d’une fontaine et de nombreuses fleurs. Mariko et Yasuke parcoururent alors celle-ci jusqu’à la porte de la demeure.



Dit-elle juste avant d’entrer. Des maisons immenses, avec un nombre de pièces inutilement grand. C’était probablement le genre de chose qu’un « barbare » comme le Kaguya devait se dire à cet instant. Kiri était bien rustique à côté des villes du continent. Elle fit signe au jeune homme de continuer à le suivre, elle rejoignit un escalier qui semblait descendre jusqu’au sous-sol de la maison. Une fois arrivé en bas, Yasuke sera probablement surpris de constater une nouvelle fois l’immensité du lieu. Une énorme bibliothèque se trouvait devant ses yeux, dans les pièces alentours, de nombreux objets rares, tels que des œuvres d’arts, ou plus simplement des armes anciennes.



Bien entendu, elle attendait quelque chose en retour. La Rihatsu ne faisait jamais rien qui ne desservait pas ses propres intérêts. Mais pour l’heure, elle se contentait de laisser le Kaguya observer ce lieu par lui même.

Sa réponse me conforta donc dans l'idée que notre trajet était enfin terminé. Il était temps me disais-je.
En tout cas, je dois avouer que ce clan si particulier m'intriguais de plus en plus. Leur fonctionnement semblait si différent du notre.

Une fois aux portes de la ville, les gardes, sans poser la moindre question nous laissèrent donc passer, prouvant la potentielle influence de cette Rihatsu ici. Je me contenta d'avancer tout en baissant la tête et en ignorant les regards des gardes. Je me permis toutefois de lever la tête afin d'observer cette ville si particulière. Celle-ci transpirait le luxe et la richesse, deux choses qui ne m'impressionnais pas réellement mais qui valaient tout de même le coup d'être constatés.
La vieille femme appuya cet aspect en comparant cette ville à Kiri.



Pour moi, un être faible et riche ne fera que se cacher derrière chaque difficulté et ne se salira pas les mains. Cet aspect là avait tendance à me répugner.

Nous arrivions finalement dans ce qui semblait être la propriété de cette femme. Un endroit transpirant au moins autant la richesse et le luxe. Toutefois, la force de cette femme et le fait qu'elle se soit présentée d'elle même en faisait une exception parmi les riches plus vantards qu'effrayants.

Une fois arrivés dans cette propriété, la Rihatsu dévoila finalement ses intentions.



Suite à cette phrase, je ne pu que difficilement me retenir d'éclater de rire.
Elle se fichait de moi ?

C’était peut-être là le plus grand défaut d’un bon paquet de Kaguya. Cette manière de voir la force comme une réponse à toutes les questions. Ce clan pouvait être défini comme l’exacte opposé des Rihatsu finalement. Ces derniers, bercés dans l’art des affaires, n’étaient pas aussi enclins à se battre que les autres clans. Mariko elle même n’était pas une guerrière, non, ses forces étaient ailleurs. Toutefois, elle n’avait pas choisit un Kaguya pour rien. Elle savait très bien à quel genre de caractère elle allait avoir à faire. Qui plus est, elle se doutait que le jeune Kirijin risquait de ne pas apprécier sa vie ici.



La Rihatsu fit alors un signe avec sa tête afin que le jeune homme ne la suive jusqu’à une autre pièce, situé au bout d’un long couloir. C’était à se demander si ce sous-sol n’était pas plus grand que la demeure elle même finalement… Elle ouvrit alors la porte avant de tendre son bras pour l’inviter à entrer.



Une chambre, pour le moins très banale. Nous étions loin du luxe du reste de la maison, mais le minimum vital était ici. Il n’y passerait de toute façon que très peu de temps. Entre les cours et les entraînements qui l’attendaient, il n’aurait pas énormément de temps libre dans ses journées.

Je commençais à comprendre de mieux en mieux la situation ainsi que les motivations de cette femme. Je ne voyais pas vraiment d'un bon oeil son envie de m'éduquer, cependant, elle avait également sous entendu que je serais entraîné et qu'elle avait besoin d'un "homme fort".

De toute façon, que je le veuille ou non, je suis désormais bloqué ici avec elle et le village était bien trop grand et trop peuplé pour que je m'en échappe. Pour la première fois depuis longtemps, je décida de faire preuve de raison. J'allais accepter sa stupide éducation dans l'unique but de devenir plus fort. Je n'ai nulle part d'autre ou aller pour le moment de toute façon.

Cette femme voulait se servir de moi comme d'une arme, je me servirais d'elle pour devenir plus fort.

Après son bref discours, une autre pièce me fut présentée. Bien moins luxueuse que le reste, cette simple pièce allait donc devenir ma salle de repos. Peu importe me disais-je, je n'ai pas besoin ni envie de vivre et de m'adapter à ce luxe inutile.

C'est en me présentant cette chambre que Mariko se présenta enfin complètement à moi, comme en signe de bienvenue bien plus formel que nos précédents échanges.

Nous étions au beau milieu de la journée, et je m’apprêtais à enfin rentrer chez moi après quelques courses. En arrivant à la demeure, je compris de suite que Mariko était enfin rentrée. Ravi de ne pas avoir été faire ces courses pour rien. Voyant la porte du sous sol ouverte, je pose mes sacs et m’empresse de descendre. Personne dans la bibliothèque, ni dans les autres pièces, très vite je me souviens de l’objectif de ce voyage, elle devait donc l’avoir trouvé ! Je me précipite alors dans la pièce au fond du couloir, entrant dans celle-ci dont la porte était entrouverte, je m’exclames alors :



Dis-je avec joie, comme un enfant qui n’avait pas vu sa mère depuis longtemps. Car oui, c’est ce qu’elle était pour moi, une mère. Sans elle, je serais sûrement encore en train de fouiller dans des poubelles… ou mort. Puis, mon regard se pose sur le garçon aux cheveux blancs qui se trouve dans la pièce avec nous. Avec un sourire sur mon visage, je dis alors :



Je tendis ensuite ma main dans sa direction, en espérant qu’il comprenne, je savais que les barba… je veux dire les Kaguya avaient des traditions quelque peu différente, peut-être qu’un serrage de main était une insulte ? Non… tout de même pas. Si ? En tout cas moi, je souhaitais juste lui dire bonjour.

Alors qu’elle lui répondit par ces quelques mots, un jeune homme blond fit irruption dans la pièce. Un sourire se dessine alors sur le visage ridé de la Rihatsu. Elle l’avait adopté non pas par pitié, mais parce-qu’à l’époque, il s’était montré très intelligent pour son jeune âge. Le temps lui prouva qu’elle avait raison quant à son potentiel, ses capacités en iroujutsu étaient très bonnes en plus d’être utiles. Il ne tarda d’ailleurs pas à se présenter au Kaguya, Koseime savait beaucoup de choses sur mes projets, nul autre que lui ne possédait autant de confiance de ma part. Je le formais dans le but qu’il soit mon second, et ses débuts étaient déjà très prometteurs.



Dit-elle sereinement avant de quitter la pièce. Ces deux là allaient se côtoyer un moment. Qui de mieux que Koseime pour établir un climat de confiance après tout ? Un enfant d’une telle bonté était rare, et elle tenait énormément à ce jeune garçon.

Soudain, un jeune homme surgit dans la pièce tout en interpelant Mariko. Je devina assez vite que cette personne était probablement la compagnie dont elle me parlait.

Suite à un bref échange avec Mariko, il se tourna vers moi et se présenta d'une manière très amicale. Koseime donc ? En temps normal, je l'aurais probablement envoyé balader, mais ça irait à l'encontre de mon accord avec la Rihatsu. Je fixa dans un premier temps sa main sans tendre la mienne et ajouta.



Cette fausse cordialité dont je faisais preuve me répugnais, mais il fallait que je prenne sur moi pour le moment.
J'étais désormais rassuré par les garanties que Mariko me proposait, je n'avais pas fait tout ça pour rien. Je n'avais plus qu'une hâte : commencer ma formation.

Suite à cette nouvelle rencontre, Mariko nous laissa seuls. Je me mis donc à fixer Koseime sans dire un mot.
Était-il fort lui aussi ?

Ma main resta dans le vide alors qu’il se présentait à son tour. Bon… Au moins aurais-je tenté de me montrer poli et courtois envers lui. Mariko m’avait prévenue que les Kaguya pouvaient être un peu… différent. J’étais légèrement inquiet, car par dessus le marché, c’était moi qui allait devoir m’occuper de lui. Je savais déjà quels genres d’entraînements attendaient le garçon aux cheveux blancs, lui n’en avait probablement pas la moindre idée, mais c’était mieux ainsi, il trouvera très vite ma présence importante quand il s’agira de le soigner… Après s’être présenté il commença à me fixer étrangement, était-ce un comportement que j’étais supposé craindre avec lui ? Je devrais commencer à prendre des notes à son sujet…



Ma mère avait atteint un âge déjà assez avancé, plus que la moyenne du continent en tout cas. Quoi de plus normal ? Elle était maligne, assez pour rester en dehors des guerres inter-villages en tout cas. Quand à la confrérie… ce n’était pas un travail très dangereux, du moment que l’on savait comment s’y prendre. Parfois il suffisait simplement de hausser la voix pour se montrer convaincant. Qui plus est, elle n’était pas n’importe qui, et une grande partie des Rihatsu la connaissait au moins de loin. Rien d’étonnant finalement, son frère fut le premier à posséder du chakra, c’est leur génération qui à permis aux rares chanceux de la mienne d’apprendre.

Et voila que le nouveau venu venait encore une fois me vanter la prestigieusement ennuyeuse puissance de sa maîtresse. Enfin bon, j'allais devoir m'habituer à ces discours, je n'avais certainement pas finis de l'entendre.
Cependant il avait raison sur un point. Il faut être assez doué pour vivre aussi longtemps si l'on choisit un mode de vie à risque comme celle que semblait vivre Mariko.

Suite à ça, il appuya à nouveau sa disposition à m'assister durant mon séjour ici ainsi que ma formation. De toute façon, cette vieille femme ne me l'aurais pas mis dans les pattes si il ne m'étais pas utile.
Je vais donc essayer de faire preuve de plus de sympathie avec lui, il a probablement deux ou trois choses utiles à m'apprendre.

Inutile de préciser que j’avais été adopté vers mes 8 ans, cela ne changeait rien à mes yeux. Elle m’avait élevé et apprit la totalité de ce que je sais à présent. Ce faisant, elle m’a offert un avenir. Quoique l’on en pense, peu sont les gens habitants sur le Yuukan à en avoir un. Je n’envies pas ces pauvres gens qui se tuent à la tâche, pendant que moi je m’occupe des livres de compte ou de jouer aux apprentis médecins… Cette vie me plaisait, mais je savais que c’était très loin de ce que le Kaguya avait connu jusqu’ici.



Qui était bien loin de nos convenances habituelles mais allons bon… avec un peu de chance il finirait par changer, et en bien. J’avais émis quelques réserves à son sujet, mais très vite Mariko me fit me rappeler que je n’étais pas si différent de lui. Les Kirijins n’allaient pas tarder à l’envoyer à la mort, c’est en tout cas ce que m’expliquait Mariko, je n’étais que peu aux faits des affres de cette guerre en vérité. Point bonus supplémentaire, lui et moi étions sensiblement du même âge, pour une fois j’allais avoir quelqu’un d’autre qu’un adulte comme compagnie…



Un vilain mensonge car je savais pertinemment que ma mère ne prendrait pas ce risque avant des années. La confiance est quelque chose qui se construit, et le Kaguya restait un inconnu. Un inconnu avec de la valeur certes, mais cela ne changeait rien. Au moindre signe suspect venant de lui, je n’hésiterai pas à en faire part. Hors de question de faire courir un risque à Mariko pour un simple étranger.