Un pas de plus vers les morts

Je pouvais le sentir en moi. Quelque chose ne tournait pas rond dans le monde du Yuukan. Toujours cette sensation, ce sentiment d'être observée en permanence... Depuis notre rencontre, j'éprouvais de plus en plus fréquemment un mal-être dont je n'arrivais à me défaire. Le "mal" rodait autour de sa future proie. C'était oppressant et pour ne pas le voir, je décidais de fermer un maximum mes yeux. Ma peur grandissante de jour en jour, je ne cessais de m'entrainer et de prier au temple pour me sentir partiellement apaiser.

Depuis ces dernières années, j'avais beaucoup changé. Je cessais de pleurer depuis bien longtemps et me renfermais d'avantage sur moi même. La solitude était devenue quelque chose de bénéfique pour moi et pourtant j'étais toujours très entourée. Je maitrisais plus qu'à la perfection mon arc et continuais à persévérer dans l'art du ninjutsu. Je soupirais péniblement avant d'inspirer profondément entourée de ses ombres que je pouvais distinguer même les yeux clos...


Chuchotais-je. Puis, plus un seul bruit dans la pièce, le calme plat.

Les bougies que j'avais allumé s'éteignaient peu à peu, laissant à nouveau la pénombre gagner du terrain... Pourquoi fallait-il que les choses se passent ainsi ? Je souhaitais seulement vivre en paix et voilà que les âmes des défunts me tourmentaient indirectement, jour comme nuit... Lentement je me levais de ma place avant de l'entendre non loin de moi... Ma plus grande peur...


Je relevais la tête les yeux clos. J'étais certaine d'avoir reconnu sa voix !




Et voilà qu'il riait à nouveau.


Je me tins la tête en tentant de chasser cette présence de mon esprit. Je ne voulais le voir encore... Il m'effrayait beaucoup trop...


Puis, plus un bruit à nouveau. Les bougies restaient éteintes et ne me sentant plus à l'aise en ce lieu de prière j'optais pour sortir en gardant mon sang froid et l'esprit encore présent dans le monde réel. La nuit de printemps était fraiche, mais agréable. Cela faisait un bien fou de pouvoir respirer dans tous les termes du sens.

Je me dépêchais de quitter ces lieux. Je voulais m'isoler, rester dans ma solitude et ne voir personne... Je comprenais un peu mieux ce que voulait dire les légendes de Faust et à mon plus grand regret j'en fis l'une des victimes... Mettant mes mains sur les oreilles, je traçais sans faire attention à ce qui m'entourait. Répétant inlassablement les mêmes mots comme une sorte d'affirmation pour éloigner cet esprit malsain de ma tête.


Mes pas furent rapide et mes yeux restaient le plus fermés possible. Le monde était pourtant si beau et il fallait que cet infâme âme me persécute sans arrêt... Je ne voyais plus vraiment les miens et me cacher aux autres depuis un bon petit moment... De mon naturel chaleureux et accueillant je ne pouvais continuer à vivre ainsi... Les gens me voyant à la limite de courir me regardaient étrangement ne comprenant pas ce qu'il se passe. Ceux que je connaissais essayer de m'intercepter, mais je ne les écoutais pas et continuais mon chemin. Je voulais rentrer au plus vite, loin de tous... Je manquais beaucoup à mon devoir envers Daichi ne faisait plus de livraisons pour lui depuis quelques temps...


Et pourtant il jurait qu'il reviendra me hanter. Quand ? Je n'en avais aucune idée....

Bouquet de fleurs en main, la jeune femme se rendait sur la tombe de ses parents. Un an que Seishiro était distant avec elle et Ibuki. Un an que leurs géniteurs avaient quitté ce monde pour celui du défunt. Un an que leurs trios étaient brisé. Même Ibuki avait perdu sa joie de vivre habituelle. Quant à Sora, elle devenant un petit brin de femme. Bien qu'elle n'avait que peu gagnait en taille. Ce qui ne la gênait guère. Ce n'était qu'un menu détail qui ne l'empêcherais pas de s'affirmer dans le monde.

Se rendant au pré de ces défunts, dans une tenue qui se voulait à la fois sobre et élégante. Elle prenait l'habitude de se vêtir dans la boutique de son mentor Chikara Takehiko ce qui lui assurait une qualité certaine. Alors qu'elle montait les marches, elle aperçut une vieille connaissance.

Si leur équipe n'était plus qu'une vieille histoire. La jeune Chikara considérée toujours la Gaikotsu comme son amie. Bien que la vie les avait éloignées ces dernières années. Entre les mésaventures avec sa famille, la vie professionnelle et la tendance de son ami à s'isoler depuis quelque temps. Les deux femmes ne se voyaient plus trop.


Décidé à saisir l'occasion d'aborder son amie, elle se rapprocha d'elle et, alors qu'elle allait la saluer. La voix de Mai la surprit. Non pas que la différence taille maintenant importante la dérangeant. Mais la Gaikotsu semblait s'adressait à la Chikara. Elle ne voulait plus la voir ?


Un mal entendu ? Elle ne voyait personne d'autre à qui Mai pouvait s'adresser. De plus, elle semblait étonnamment pressée.

Cette voix... C'était les yeux clos que je me stoppais dans ma course. Je ne voulais plus le voir lui, mais il semblerait qu'elle le prit pour elle... Ce n'était pas comme cela que j'imaginais nos retrouvailles... Loin de là !


Je ne savais pas vraiment où elle se situait, alors je mettais mes mains en avant pour le lui faire comprendre différemment.


Ma voix s'emprunt d'une tristesse. Je ne savais pas comment exprimer mon ressenti intérieur sans être jaugée de folle... Pleurer ? Cela faisait bien trop longtemps que je pleurais et j'avais déjà déversé toutes les larmes de mon corps ces années précédentes. De plus, il mettait inutile de préciser que je n'y arrivais même plus.


Continuais-je hésitante.


Enfin, plutôt "lui" qui me bouffait la vie et mon énergie. Totalement las, je relâchais la force mise dans mes bras pour les laisser retomber contre moi. Tout cela allait être brouillon pour ma camarade. Combien d'années ne l'avais-je pas vu ? Une, deux ou trois même ? Je ne savais plus. La notion du temps ma elle aussi échapper. Et je sentais son regard constamment posé sur moi. Il ne me laissera plus jamais... Je le craignais...

Levant un sourcil, la jeune femme au cheveux émeraude s'en voulut de ne pas avoir remarqué plus tôt que l'albinos ne la regarder même pas. A vrai dire. Elle ne regarder rien du tout. C'était plutôt perturbant de la voir ainsi. Par contre, elle ne n'ait pas spécialement ne plus vouloir la voir...


La Chikara ne comprenais pas du tout le comportement de Mai. Du moin, il y avait une raison a se renferment qu'elle ne comprenais absolument pas.

En d'autre circonstance, Sora aurait laisser tomber. Mais Mai n'était pas n'importe qui au yeux de la jeune Kunoichi.


Une voix neutre, elle ne se permettait pas de juger immédiatement son amie.

Je remettais mes mains sur mes oreilles. Le voilà qui murmurait à nouveau... Mes yeux se fermaient d'avantage comme pour chasser son image.




Et je me mettais à courir à nouveau en dévalant les escaliers du temple pour rentrer à la résidence Gaikotsu. Du moins, c'était mon but pour m'isoler de tout, encore une fois. Je n'arrivais pas à exprimer ce qui m'effrayait, c'était difficile. À part être prise pour une folle et me retrouver entre quatre mur... cela ne changeait plus grand chose à ma vie.

Le comportement de Mai était bien différent de celle qui peuplait les souvenirs de Sora. Il n'y avait pas besoin d'être une experte pour comprendre que quelque chose clochait. Et Mai devait suffisamment bien connaître la femme à la chevelure émeraude pour savoir comment elle réagirait. Pourtant, cela ne semblait pas être le cas. C'était rassurant de savoir que ça ne là concernait pas, mais pour une étrange raison, elle aurait presque préféré qu'il y ait un problème venant d'elle. Car là, elle ne comprenait pas. C'était qui d'ailleurs ce "il" ?



Regardant brièvement au alentour, Sora fut pris de court quand son amie prit la fuite. Décidément, rien n'aller dans cette étrange réaction. Il n'y avait personne d'autre...





Murmura t'elle en observant le bouquet de fleurs qu'elle amener sur la tombe de leurs parents. Seishiro ne s'y rendait plus et Ibuki n'avait plus le cœur à ça. C'était donc elle qui en avait pris la responsabilité. Malheureusement, ils devraient attendre. Abandonnée, une amie dans le besoin n'était pas envisageable. Limitant les efforts physiques au simple minimum pour assuré sa forme physique. Sora détestait courir si ce n'était pas prévu. Et courir après Mai ne l'était assurément pas. Elle devait fournir un effort important pour suivre la Gaikotsu.


Elle parlait assez fort pour que son amie l'entende. Elle doutait de la rattraper d'ailleurs. Mais elle devait essayer. Sa tenue n'était clairement pas des plus adaptés pour le coup.


Non, elle n'était vraiment pas prête un courir un petit sprint à ce moment-là. Le ton ressemblait presque à un ordre. Sora n'aimait pas courir après les gens.

Mais je ne m'arrêtais pas. Je voulais m'enfermer le plus rapidement chez moi. Je continuais donc de courir, malgré l'appel fort autoritaire de ma camarade. Peut-être qu'elle m'en voudrait alors que cela faisait longtemps que nous nous étions retrouvées. Hélas, je ne me sentais pas en état d'affronter les personnes qui m'entouraient.


Mais à cette distance, il était certain qu'elle ne m'entendrait plus... Je me trouvais seule à nouveau à sentir le poids de sa malfaisance sur mes épaules. Son rire, son sourire hautain et ses mauvaises intentions... Il fallait que "la chose" prenne en plus l'apparence de mon premier amour... Ki. Me rappelant que ce n'était qu'une amourette passagère dont je n'avais jamais eu le fin de l'histoire.

Je ne m'arrêtais toujours pas et continuais ma course effrénée pour me cacher loin de tout.

Il faut croire que ce n'était pas la journée de Mai aujourd'hui. Elle enchainée les point négatif auprès de la jeune femme à la chevelure émeraude. Elle ne doutait pas de s'être fait entendre la Gaikotsu. Il était indéniable que le moindre passant l'ai entendu. pourtant, Mai ne décélérait point. La distance les séparant augmentant petit à petit. Quelque soit le problème dont son amie souffrait, elle semblait le fuir tout comme elle la fuyait elle. Ce qui était plutôt vexant. Pourquoi mai décidait t'elle de rendre tout ça plus compliqué. Quelque soit le type responsable des tracas, il était certain que Sora le rembarrerait. Du petit gamin au hokage, si Sora avait décidé de se faire entendre, elle le ferait. Alors pourquoi fuyait t'elle?


Pestant, elle se mordilla brièvement la lèvre inférieur. Les effort physique était son talon d'Achille. Elle n'allait certainement pas la rattrapé ainsi. Dire qu'elle passait certainement pour une personne bizarre à courir, bouquet de fleur à la main, derrière son amie. Elle n'aurais jamais crut le faire d'ailleurs. A croire qu'elle avait quelque peu changer à côtoyait la jeune femme archères.

Quelque mudras, et la jeune femmes accéléra subitement. Ayant lâché les fleurs qui l'encombrait, elle usa du vent pour ce "propulser". Non, elle ne comptait pas laisser Mai ainsi. Pas aujourd'hui.

Alors que je pensais que mon amie me laisserait pour cette fois, j'étais plutôt surprise de la voir me dépasser avec son fuuton. La mini bourrasque avait le don de soulever légèrement ma jupe que j'eus le temps de retenir à temps. Cette action m'obligeait à m'ouvrir au monde qui m'entourait, alors que je le fuyais.


Je me sentais un peu gêner de me dire que ma meilleure amie avait fait tout cet effort...


Mon regard resta clos et fuyant, mes mains s'entremêlaient nerveusement et mes jambes fléchissaient légèrement. La Mai que j'étais ne sera plus la même qu'aujourd'hui. Je le comprenais de mieux en mieux, l'entité s'en prenait à ma personne et je ne pouvais lutter contre elle. Je ne pouvais que la subir jusqu'à devenir totalement folle un jour... Mais tout cela, ô Sora-chan, tu ne pouvais le comprendre et j'avais peur de devoir te l'annoncer.


La souffrance que j'avais en moi était réelle et me dévorait de l'intérieur, mais comment pouvais-je l'exprimer sans être prise pour une aliénée ?

Reprenant son souffle, la jeune femme au cheveux azure toisa du regard la fuyarde qui s'excusait. Si elle avait ouvert les yeux, elle n'aurait pas manqué d'observer le regard dur et accusateur de la jeune Chikara. Il y avait peu de personne que Sora considéré comme de vraie amie. Alors voir Mai souffrir ainsi au point de la fuir. C'était à la fois humiliant et frustrant. La Gaikotsu pensait t'elle que la Chikara était incapable de l'aider? Ou qu'elle n'était pas une amie fiable au point de ne pas venir la voir alors qu'elle souffrais clairement?


Evidemment, Mai l'avait déjà fait courir. Il n'y avait plus rien à faire pour changer ce fait. Le ton était malheureusement tout aussi accusateur que son regard. D'un geste vif mais ferme, la Chikara vint attraper les mains agité de Mai.


Le ton était volontairement plus doux. bien que légèrement agacés, la jeune femme voulait rassuré sa camarades.


Le ton évoluait sur l'amusement alors qu'elle souriait à ce triste fait. Si Mai ne pouvait être joyeuse pour le moment. Elle tacherait d'être sa bonne humeur et son soutient.