Comme j'avais pu le deviner précédemment, la vie simple de fermier semblait satisfaire le Sekken. Une vie simple et paisible avec sa fille, cet homme ne semblait pas en demander plus.
La famille, il n'y a désormais rien de plus sacré aux yeux des Sekken survivants. A défaut d'avoir tout un clan sur lequel se reposer.
Je fis d'ailleurs agréablement surpris lorsque je vis un sourire se dessiner sur le visage de Satoshi après avoir appris l'existence de mes pairs. Ce genre de groupement de Sekken ne devait vraiment pas être commun après tout, surtout vu le maigre nombre de survivants suite à la fuite de Kiri.
Bien entendu, Satoshi partageait la même pensée et vision des choses que mes pairs. Pour eux, notre clan n'est plus et nous ne pouvons désormais qu'aspirer à des vies de civiles anonymes. Chose que je trouvais toujours aussi regrettable bien que compréhensible.
La dite proie était désormais en vue. Sans attendre, Satoshi dégaina son boken avant d'assommer rapidement la bête. Je n'eut même pas le temps d'agir et tout en constatant la scène, je rangea mon katana dans son fourreau.
Nous avions donc enfin capturé du gibier. C'était déjà bien mais probablement insuffisant pour apaiser ces fermiers abusifs. J'aurais été d'avis de poursuivre notre chasse, cependant, le Sekken ne semblait pas de cet avis. Il souhaitait d'ores et déjà retourner à sa ferme. Il ne se sentait évidemment pas à l'aise avec l'idée de laisser sa jeune fille seule là bas, ce que je comprenais aisément.
C'est donc sur ces mots qu'il se précipita vers sa propriété d'un pas soutenu et ne prêta pas attention à moi.
L'inquiétude paternelle avait donc pris le dessus. Je me mis donc à le suivre malgré la petite distance qui nous séparait quant à son départ hâtif.
Je n'étais pas encore sur place et pourtant, je pouvais entendre Satoshi interpeller sa fille. Ca ne me dis rien qui vaille. Je me mis donc sur mes gardes, une main posée sur le pommeau de mon katana.
En arrivant sur place, je vis Mia retenue par ces 3 même fermiers qui menaçaient Satoshi un peu plus tôt.
Tout en profanant moultes menaces et l'ordonnant presque d'abandonner sa propriété, l'un d'entre eux m'interpella et m'ordonna de ne pas intervenir.
Je resta silencieux tout en affichant un regard sérieux. Ces hommes n'étaient que de vulgaires fermiers prétentieux.
« Satoshi, ne cède pas à leurs provocations puériles. »
Je sentais que la situation pouvait dégénérer à tout moment. Le Sekken commençait à perdre son sang froid et je redoutais de plus en plus la suite des évènements.
Soudain, ces fermiers firent le geste de trop. D'un coup de pied arrogant, l'un d'eux plaqua Mia au sol.
Un acte impardonnable qui n'aurait pas manqué de me faire réagir à la place de Satoshi.
Ca ne manqua pas. Le père de famille se rua sur ses oppresseurs et d'un enchaînement habile assomma l'un d'entre eux.
Je dégaina à nouveau mon katana lors de son premier assaut, prêt à intervenir également.
Les deux autres imbéciles, armés de fourches s'apprêtaient à empaler Satoshi. Je les vit arriver et eu suffisamment de temps pour agir.
D'un coup d'épée net, je plaqua leurs deux fourches qui vinrent se planter dans la terre. J'étais désormais furieux. Ces deux-là voulaient vraiment le tuer !
« Vous avez dépassé les bornes vous deux. »
Tout en prononçant ces paroles d'un ton hostile, je plaça désormais mon katana contre leur gorge. Je ne comptais évidemment pas les tuer, mais simplement les remettre à leur place.
Pris de peur pour leur propre vie, ces oppresseurs prirent la bonne décision en lâchant totalement leur fourches toujours plantées dans le sol.
« Ramassez votre ami inconscient et allez vous en ! »
Sans un mot et le visage terrorisé, ces deux-là s'exécutèrent.
Je me retourna donc vers Satoshi afin de m'assurer de son état.
Nous avons réussi à les faire fuir. Mais ce n'est certainement que partie remise. Ces deux-là ne sont certainement plus en sécurité par ici. Un fait malheureux auquel ces deux pauvres Sekken ne pouvaient plus rien y faire selon moi. C'est donc par ces évènements que je pris la décision de leur faire une offre assez logique.
« Ils sont partis cette fois, mais il est presque certains qu'ils reviendront. Je suis sincèrement désolé d'avoir à te le dire mais vous n'êtes probablement plus en sécurité par ici. »
« J'ai donc une proposition à te faire, Sekken Satoshi. Accepterais-tu de venir vivre avec les miens ? Là bas tu y seras plus en sécurité et entouré des tiens. Je t'aiderais évidemment à transporter tout ce qui t'appartient jusque là bas si tu accepte. Tu es un homme bon aspirant à la paix tout comme nous et je me refuse de savoir que l'un des miens vit avec le risque de se faire assassiner pour des broutilles. »