A l'aube d'un nouvel avenir

Ils venaient d'arriver à Koya. Après ces jours interminables de progression dans le désert, la petite équipe avait enfin atteint un lieu un tant soit peu civilisé. Tetsuko n'aimait pas particulièrement les villes, et ne détestait pas spécialement les paysages vides, mais il fallait avouer que voir d'autres humains la soulageait. Le silence qui les avait accompagnés était maintenant remplacé par le brouhaha de la ville animée.
Elle contemplait avec curiosité tout ce qui l'entourait. Pour une fille qui n'avait jamais vu plus loin que les arbres qui entouraient son village, elle découvrait tout un panel de nouvelles choses.

Par contre, à partir de maintenant, elle n'avait plus la moindre idée de ce qui l'attendait. Comment ils allaient rejoindre Suna, par exemple. Mais elle ne dit rien, et laissa ces occupations aux deux Anbu qui l'accompagnaient. Elle se contenta d'observer un peu plus la ville, et les gens qui s'y affairaient.

Jusqu'ici, elle était sûre d'elle. Mais maintenant que la première étape était passée, quelle était la suite ?

Dans cette ville les Shinobis ne risquaient normalement rien. Mais d’expérience, Ryu le savait c’est lorsque l’on relâchait sa vigilance que les choses tournaient mal. De plus il y avait beaucoup de monde autour d’eux. Trop à son goût. Car même si Kenshin aimait se mêler à la foule en temps normal et flâner sur les marchés, lorsqu’il était Ryu et qu’il devait escorter quelqu’un il préférait éviter. Difficile de repérer un assaillant dans la foule, difficile d’anticiper un assaut…



Dit il alors que son regard scannait la foule a l’affût du moindre mouvement suspect ou de quelqu’un les regardant avec trop d’insistance. Bien sûr la présence de deux ANBU auprès de la jeune fille en dissuaderait sans doute plus d’un, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Il aurait bien user de la même technique utilisée plus tôt avec les loups, mais cela aurait sans doute eu des chances de déclencher un mouvement de panique. Il gardait donc son Yari sur l’épaule droite et sa main gauche sur sa dague tout en marchant, près à utiliser de l’un ou de l’autre selon le besoin de la situation.
Jusqu’à présent ils avaient eu de la chance. Pourvu que ça dure…

Du sable, du sable et encore du sable à perte de vue. Il état temps que nous arrivions enfin à la ville du désert, Koya. La chaleur étouffante, les rayons de soleil qui ne cessaient de nous chauffer la peau à travers nos épais vêtements. Nous transpirions, la fatigue se faisait ressentir et la faim commençait à nous ronger l'estomac. Pour autant, nous continuions à rester en retrait de notre équipe afin d'assurer nos arrières. Sur le chemin, nous avions fait la rencontre fort sympathique de ces foutus vers des sables. Attaquées par surprise, ces sales bêtes visaient nos jambes et nos pieds pour que nous puissions courir. Cela nous valut une entaille sévère au bras gauche.


La main posée sur notre katana, nous étions prêtes à déployer notre lame à la moindre entourloupe. Pour le moment, nous rejoignons la foule après avoir été fouillées et désormais nous suivions un tout autre guide. Le guide qui nous emmenait au bout de notre mission. En revanche, connaissant les nombreux traquenards nous restions encore plus sur nos gardes et Ryû aussi. Premier ordre de cette mission, escorter Uzumaki Tetsuko jusqu'à Uzumaki Shimazu. Aucun échec n'est toléré.

Ils avançaient encore. Et chaque pas la rapprochait encore un peu plus de Shimazu-sensei. Encore un peu, et elle pourrait bientôt poser toutes les questions qui l'avaient torturé ces derniers jours. Mais la plus importante restait la suivante :

"Qu'est-ce que je fiche ici ? Pourquoi m'avoir fait demander ?"

Les deux Anbu avec qui elle avait traversé le désert pour se retrouver à l'autre bout du Yuukan, étaient plus que jamais sous tension. Ils n'avaient pas parlé, mais ils n'en avaient pas vraiment besoin. La mise en garde de Ryu le lui confirma encore. Elle jeta un œil furtif à leurs mains. Tous deux les avaient sur leurs armes, prêts à intervenir. A intervenir face à quoi, elle n'était pas certaine de vouloir le savoir.

Ils avaient été fouillés. Tetsuko n'avait toujours rien dit. Elle s'était décidé à se contenter d'écouter, mais personne d'autre n'avait ouvert la bouche. Ils suivaient un guide, maintenant. La marche était longue, et elle eut plusieurs fois l'impression de repasser aux mêmes endroits. Son impatience et son ignorance de la ville lui faisaient sûrement imaginer des choses.

"Encore un peu... On touche presque au but..."

Une fois le guide venu à eux, Ryu avait spontanément prit la tête de la marche juste derrière le guide, se mettant ainsi entre lui et Tetsuko. Kitsune fermerait sans doute la marche. Il regardait aussi bien les toits des hautes bâtisses que les moindres intersections qu’ils passaient dans cet espèce de dédale qu’étaient les ruelles de cette ville. Sa main gauche toujours sur son couteau de combat, la droite sur son Yari, il commençait à trouver le chemin relativement long… est ce que ce guide les baladaient? Gagnait il du temps? Il finit par demander d’un ton neutre et autoritaire.



Il surveillait autant les éventuels signes qu’aurait pu faire le guide a des complices que ses mains, prêt à réagir rapidement…

Pour le moment rien d'anormal à proximité de notre protégée. Le guide continuait à nous faire emprunter des chemins que nous ne souhaitions pas vraiment prendre. Cela nous éloignait de la foule et n'importe quel danger pouvait si trouver. Les ruelles devinrent sombres et nous pouvions entendre notre camarade s'impatienter. L'homme ne daignait donner réponse et commençait même courir avant de passer par l'une des fenêtres de ces demeures miteuses.

Prête à recevoir n'importe quel coup, nous nous mettions en position de défense Katana dehors. Notre œil florale surveillait nos arrières, tandis que notre œil restant scrutait le moindre mouvement.


Nous restions proche de la jeune Tetsuko. Nous ne devions surtout pas la perdre de vue.

Ils s'éloignaient de la foule. Le bruit s'estompait, et les ruelles se faisaient plus étroites, et aussi plus sombres. Ryu semblait agacé, et Kitsune aux aguets. A leur attitude, Tetsuko comprit rapidement que quelque chose clochait.

"Pourquoi rien ne peut se passer comme prévu…"

Enfin, ça aurait été trop facile. Le guide, qui avait non seulement proprement ignoré la question de Ryu et était resté muet comme une tombe, se mit à courir. Il sauta dans une des maisons par une des fenêtres ouvertes avec une facilité déconcertante. Kitsune sortit son katana. Ses questions allaient bien devoir attendre encore un peu. Comment pouvait-elle penser à ça alors qu'un nouveau danger les guettait peut-être à nouveau ? Elle l'ignorait. Les deux Anbu prirent position proche d'elle. La jeune fille ne bougea pas, mais resta prête à agir, ses yeux se baladant tout autour d'elle pour prévenir une attaque.
Elle n'osa pas le chuchoter discrètement à ceux qui l'accompagnaient, mais cette pensée résonna comme un échos dans son esprit :

"Qu'est-ce qui se passe ?"

Et voilà… Ryu se doutait bien que quelque chose clochait depuis un moment. Sa question n’avait que pour but de mettre la pression sur leur guide qui se carapata presque instantanément. Ne pas laisser leur protégée à portée d’une fenêtre. Rapidement il la plaqua avec son bras gauche contre un mur et fit barrage de son corps ses mains jointes prêtes à effectuer des mudras pour protéger d’éventuelles attaques à distance coinçant son Yari contre le creux de son épaule.



Dit il a Kitsune sans se retourner. Le but était qu’ils puissent surveiller les deux côtés de cette ruelle à la fois se mettant presque dos à dos avec Tetsuko entre eux. Les loups, les vers des sables… des prédateurs doués de peu d’intelligence et de stratégie… là ils auraient affaire sans doute à des hommes entraînés… Ryu scrutait alors chaque fenêtre visible et les toits à l’affût du moindre éclat brillant tel qu’une pointe de flèche, un shuriken ou un kunaï…

Nous y voilà. Une confrontation allait bel et bien se faire, du moins, c'était ce que nous pensions avant qu'une drôle de femme se pointe. Nous nous rapprochions et nous mettions en position tortue afin de protéger au mieux la jeune femme à la chevelure rousse. Tandis que notre œil florale scrutait la moindre fenêtre, nous ne lâchions pas Tetsuko et les alentours du regard. Nous maintenions fermement notre Katana, prêtes à dévier tout projectile.

Contre toute attente, l'homme qui entrait par la fenêtre en ressortait comme ci de rien n'était et faisait signe à la troupe d'avancer. Tant de secrets, tant de mystère. Nous n'aimions absolument pas cette tournure.


Disions nous d'une intonation sans expression en pointant notre Katana en direction de la femme.


En fait, c'était un homme.




Quel curieux personnage.




Rétorquait-il d'un ton bien sévère sans pour autant montrer la moindre agressivité. Nous pouvions même confirmer que cet individu usait d'un ton ironique ou faisait preuve de prétention dans ses mots.

Rapidement Tetsuko se retrouva prise en sandwich entre les deux Anbu, qui cherchaient à la protéger de tous les côtés. Autant dire qu'elle ne voyait elle-même plus grand chose de ce qu'il se passait. Pourtant, la jeune fille put quand même discerner du mouvement. Kitsune et Ryu étaient toutes armes dehors, prêts à se battre, là, au milieu de cette ruelle miteuse de Koya. Quelqu'un s'approchait, et le guide était ressorti de l'intérieur de la maison.
Kitsune s'adressait à l'un d'eux - elle ne voyait pas à qui elle parlait - pour lui dire de garder ses distances.

La voix que Tetsuko entendit la figea sur place.

"S'il y a bien une personne que j'espérais ne pas revoir en venant ici..."

En jetant un coup d'œil par-dessus l'épaule de Kitsune, elle put confirmer ce qu'elle avait déjà entendu. Mais les deux autres ne pouvaient pas le reconnaître, et ils se méfiaient. Tetsuko fut tentée de ne rien leur dire pour voir si l'un d'eux allaient l'attaquer, mais se dit qu'elle ferait mieux d'être raisonnable. Elle se faufila doucement entre ses protecteurs, juste assez pour attirer leur attention mais en restant dans leur champ de protection.



Enfin ce n'était pas une raison pour lui faire confiance, mais avaient-ils le choix ? Depuis la désertion de Kyoko, elle se disait que Tsuyoshi ne devait pas y être totalement étranger. En revanche, ce qu'il avait bien pu lui dire la dernière fois, elle n'avait jamais eu l'occasion de le demander à son amie.
Peut-être savait-il où elle était maintenant ? Elle était loin de le porter dans son cœur, mais sa présence pourrait s'avérer utile, finalement...

Alors que le guide réapparaissait, Ryu gardait ses mains jointes prêt à agir. Son regard bien que souvent sur leur potentiel adversaire direct, continuait tout autant de balayer les environs. Fenêtres et toits. Écoutant d’une oreille distraite la conversation entre Kitsune et le Rihatsu. Finalement, il répondit tout de même sur un ton tout aussi neutre que sa compagnon d’armes.



D’ailleurs, Ryu n’avait pas compris le but de cette manœuvre… Pourquoi sauter par une fenêtre pour réapparaître juste après? Il aurait piégé cette fenêtre ? Ou bien peut être la salle se trouvant juste derrière?…



Toujours ce même ton neutre absent d’émotions. Quoiqu’il en soit, il devait prévenir Kitsune de ses inquiétudes… passant sa main derrière sa tête pour se gratter, il en profita pour lui faire des signes. « Fenêtre,homme, piège » Peut être se serait elle faite la même réflexion que lui et elle comprendrait, ou bien dans le cas contraire, elle resterait sur ses gardes... C’est alors que Tetsuko en profita pour se faufiler. D’un geste vif, il mit son bras en barrage pour ne pas qu’elle avance plus. Son regard se posa un instant sur elle d’ailleurs. Rihatsu Tusyoshi? Ce nom ne lui disait rien. Alors comment elle le connaissait? Elle était bien plus jeune que lui.



Dit Ryu en reposant son regard sur lui.

Au détour d'une rue, Uzumaki Shimazu fit finalement son apparition aux yeux des Konohajins. L'homme avait été informé de l'arrivée prochaine des membres de son propre village. Il fit signe au Rihatsu relativement énervé de ne pas trop en faire et se mit à marcher en direction de ses compatriotes. Une fois suffisamment proche, il se mit à laver le bras tout en approchant :


L'homme ne pouvait guère connaître ses interlocuteurs et il préférait être vigilent. Effectivement, les ANBU étaient reconnus comme particulièrement actifs et brusques... Une fois à moins d'un mètre des concernés, il se mit à dire :


Shimazu n'était pas un grand fan de l'ANBU, ce n'était pas réellement une question de goût, mais il ne savait jamais comment s'adresser à eux. Il ajouta alors avec humour :