L'indiscipline rencontre la discipline

Eikichi-senseï était un homme occupé et il ne pouvait pas toujours participer à de périlleuses missions avec ses élèves préférées. Lorsqu'il devait se charger de ses autres tâches, les jeunes filles étaient en congés ou en obligation de suivre des entraînements variés pour les missions futures. Cette technique d'apprentissage était certainement efficace, mais plus qu'ennuyante pour l'intrépide Gaikotsu Akiko. La jeune fille se mit à lancer un Shuriken sur une cible face à elle. Elle soupira ensuite.


Quelque peu énervée, Akiko était ennuyée d'envoyer encore et encore des Shuriken sur la même cible depuis plus minutes. Elle continua de se plaindre.


Effectivement, l'hiver était encore là et ce n'était nullement un temps pour flâner de la sorte. Au sol, le gel recouvrait les rares mauvaises herbes du terrain d'entraînement. Soudainement, une idée traversa l'esprit de la Gaikotsu.

Assise sur un tronc, je regardais inlassablement Akiko lançait ses shurikens. C'est qu'elle avait de l'adresse en même temps ! Me contentant de ramasser les munitions qui se fichaient profondément dans la cible en bois, je commençais néanmoins à en avoir les mains gelées.



Mais malgré mes propos tenus, je devais avouer que les entraînements individuels étaient bien plus ennuyants que ceux avec notre sensei... Il était de bon conseil et sans lui, à défaut de ramasser les shuriken d' Akiko, je ne savais pas trop quoi faire de mes pieds et bras !

Alors, les mains sous les cuisses, en quête de chaleur, je ne pus qu'acquiescer la proposition de la jeune fille aux cheveux blancs.



En temps normal, j'aurais refusé, mais là... Avec un froid pareil... Je faisais une petite exception... Rien qu'une petite ! Et puis cela lui ferait plaisir de nous voir, nous ses élèves préférées !

Nous partîmes donc toutes les deux, main dans la main, se réchauffant comme l'on pouvait, en direction de l'académie. Quelques flocons commencèrent à se déposer sur le sol lorsque nous arrivâmes sur les lieux.



Disais-je en poussant la porte d'entrée.



Je lâchais un rire avant de commencer à parcourir les longs couloirs de l'établissement.

Comme à son habitude, Nami ne tardait pas à suivre la Gaikotsu dans ses délires loufoques. Bien que la belle Kirijin semblait grandir à une vitesse fantastique, cette dernière était toujours la victime de son esprit moqueur et joueur. C'est donc sans la moindre pression qu'elle se mit à suivre son homologue du clan Kitto.

En pénétrant dans les locaux pour les académiciens, la Kunoichi se mit à souffler de l'air chaud dans ses mains tout en se plaignant :


Elle se mit à mimer une technique de combat à l'aide de ses deux mains tout en riant. Alors que les deux jeunes filles couraient le long du couloir de l'école, elles aperçurent alors une salle vide qui intéressa subitement la Gaikotsu. Celle-ci s'arrêta alors et mit à dire à sa camarade :



La jeune fille fit alors un clin d'œil à sa comparse et pénétra dans cette salle logiquement interdite en prenant soin d'être particulièrement discrète. Au loin, deux académiciens observaient la scène tout en riant. Cachées derrière le bureau le plus proche de l'entrée, elles se mirent à parler.


La crinière de l'ancienne Kirijin était bien trop connue au sein de cette académie... Celle-ci ne pensait même pas au fait que son maître était capable de la repérer à l'aide de sa capacité de senseur...

Akiko était vraiment une fille pleine de vie. Oui c'était un peu osé venant de moi, mais que dire ! Elle débordait d'énergie et avait un don pour les bêtises !
Alors, arrêté devant une salle vide, je n'eus pas à chercher longtemps pour comprendre ce que comptais faire la jeune Gaikotsu ! Enfin... Ce qu'elle comptait que je fasse plutôt...



Trop tard... Dans son rôle d'espionne, elle était déjà partie surveiller les allées et venues du couloir. Et moi, toujours caché derrière le bureau, je lâchais en réponse un petit soupir...



À quatre pattes, je commençais ainsi bien malgré moi à traverser bureau par bureau. Je ne savais même pas pourquoi j'agissais de cette manière ! La salle des professeurs était vide ! Mais était-ce le silence pesant de la pièce qui me forçait à agir ainsi ? Je ne savais guère.

Finalement, j'arrivais au dernier casier : celui de notre sensei ! Pour la première fois depuis que j'étais rentrée dans cette pièce, je me mis sur mes deux pieds. Quel soulagement alors pour mon dos ! Toutefois, malgré la satisfaction d'être arrivé jusqu'à mon objectif, je restais un peu perplexe. Ce n'était tout de même pas très poli de regarder les affaires des autres... Surtout de notre sensei... J'avais un peu l'impression d'être une voleuse là ! Non ! Le mieux était de rebrousser le chemin et dire à Akiko que je n'avais rien trouvé d'intéressant ! Oui mais ce n'est pas correct de mentir à une amie ! Que pensera-t-elle de moi si elle l'apprennait ? Finalement, le mensonge est-il mieux que la curiosité malsaine ou non ?



18 ans et toujours aussi indécise ! Hegi me pincerait les oreilles si elle savait ça !



Je tirais le premier tiroir.
Fermé à clé.
Je tentais le deuxième.
Pareil.
Puis le troisième aussi ! Pas de doute, Enkichi-sensei était un homme prévoyant !



Je poussais un long soupir de soulagement... Un très long soupire... très rauque... Un peu trop rauque pour être le mien même !

Je me retournais, légèrement paniqué.

Et voilà... Je me doutais bien avoir reconnu les deux chakras... Surveillant les couloirs, je vis Akiko au premier plan. Manque de bol pour elle, je me trouvais de l'autre côté et décidais d'entrer par l'autre porte de la salle des professeurs en souriant amusé. Toujours autant d'imagination à seize ans... ne pouvais-je m'empêcher de penses. Je voulais m'amuser un peu avec les deux chipies qui se trouvaient ici et je camouflais volontairement mon chakra. Je m'infiltrais donc dans les bureaux des professeurs avant que...


Surpris et choqué. Je ne m'attendais pas à ce que Nami se trouve devant mon propre bureau à vouloir fouiller dans mes affaires. Je me plaçais derrière elle, les bras croisé et soupirant longuement d'exaspération. Alors qu'elle se retournait enfin comprenant qu'elle n'était plus seule...


Mon regard accusateur pouvait clairement faire comprendre à la demoiselle que je n'étais pas vraiment d'humeur à subir ce genre de gamineries.


Je tenais encore les comptes rendus de mes élèves non finis entre mes mains.

Lorsque le senseï vint à dépasser l'ancienne Kirijin, celle-ci dit alors :


Inutile de prévenir sa camarade, Eikichi était capable de ressentir les énergies... De cette manière, il était déjà trop tard pour s'échapper. Akiko avait une autre idée... Il était temps de faire ce qu'il désirait tant ; le surprendre.


Bien évidemment, la Gaikotsu était en train d'improviser... Elle imaginait pouvoir faire croire à son senseï que cette histoire n'était qu'un vicieux plan pour prouver à l'homme qu'elles étaient dorénavant assez fortes pour partir en mission sans lui. Akiko n'était pas à sa première tentative et lors de la dernière, l'homme avait été clair "Quand vous me surprendrez, vous pourrez"...

D'une manière quasi systématique, la jeune fille se mit à lancer 4 Shurikens de bois en direction des yeux de sa cible.


Elle dégaina alors son Bokken afin de réaliser sa technique ultime... Le coup de Bokken bien placé (ou desuturutionu desu tesitukuro)... D'après Tetsuko, ce coup pourrait bien détruire plusieurs générations en une fois ! Durant ce temps, Akiko comptait sur sa camarade pour ralentir son senseï. Quelques secondes suffiraient à atteindre le bas du corps du Uzumaki, serait-ce assez rapide ?

Expliquer quoi ? Que nous nous étions introduites dans la salle des professeurs par inattention ? Que si ma main était toujours sur le tiroir ce n'était pas ma faute ? Non... J'étais dans les beaux draps ! Mais ça... Akiko ne semblait pas trop s'en rendre compte ! Excitée, la voilà qui sortait son boken prêt à viser les parties intimes de notre professeur !



Je ne bougeais pas d'un millimètre. Il fallait savoir dire non un moment ! Akiko allait se débrouiller toute seul ! Frapper mon sensei ou lui faire du mal était stupide et irrespectueux. Et moi qui étais contre la violence gratuite je ne pouvais me résoudre à cela ! Alors, je me mis simplement sur le côté, laissant l'affrontement entre professeur et élève se dérouler dans la petite salle...

Bonne chance Akiko-kun mais cette fois se sera sans moi !

Alors que je me trouvais face à Nami pour savoir ce que les deux filles faisaient au sein de l'école et qu'elle prenait un air coupable... J'en oubliait presque la plus terrible des deux ! À peine l'entendais-je que je me hâtais d'effectuer une barrière de protection. En la connaissant, je savais pertinemment qu'elle tenterait quelque chose de stupide et d'irréfléchi. Une enfant pleine de volonté, mais épuisante à la longue. Les shuriken en bois vinrent se stopper sur la barrière à peine solide qui se dissipait après les quatre impact. Inutile d'user de mes forces indéfiniment.

Mais à ma grand surprise la petite Gaikotsu ne s'arrêtait pas là !


J'eus à peine le temps de protéger mes parties intimes ! Ce sont mes mains qui venaient de prendre le coup violent destinés à mes bourses... J'aurai certainement un bleu sur celle de droite, mais au moins mes parties intimes venaient d'être sauvée ! Enfin, l'onde de choque traversait tout de même ce qui avait pour effet de seulement me les chatouiller... !


Je prenais un air dépité.




Je le lui avais déjà dit en boucle et en boucle qui fallait qu'elle frappe au moment où j'étais le plus distrait possible !


Je tapotais sa tête de ma main.


Il était temps de revenir au sujet principal. Je les regardais de mon air sévère pour obtenir réponse à ma question.

Bien qu'il semblait parfois un peu ailleurs, Eikichi n'était pas un ninja de bas niveau et il avait su aisément contrer l'offensive de la jeune ninja du village. Les deux pieds de la jeune fille ne tardèrent pas à rejoindre le sol. Déçue, l'adolescente était plus que déçue de sa piètre performance. Elle se mit à râler :


Akiko se mit à soupirer en regardant son chef d'équipe.


Elle fit alors mine de bouder en croisant ses bras. Et elle annonça non chaleureusement :

Je lâchais un petit soupir. Pauvre sensei, quelques fois, nous n'étions vraiment pas des cadeaux... Surtout celle qui avait le bâton en main !
Râleuse, elle mit sa piètre performance sur mon hésitation. Les deux mains sur les hanches, je rétorquais sagement.



Je lui attrapais alors les joues et les pinçais sans grande méchanceté.



Je rigolais. Quelle chance nous avions d'avoir un sensei indulgent...
Mais bon ! Indulgence ou pas il fallait répondre à ses questions ! Et comme le faisait remarquer de son air boudeur Akiko nous n'étions pas là par hasard ...




J'accompagnais mes derniers mots d'une mimique boudeuse et croisais tout comme ma comparse mes bras. Je ne l'avais peut-être pas accompagné dans son combat mais je serais avec elle pour bouder !

Je me grattais le haut de la tête lorsque les deux demoiselles affichaient une mine boudeuse. Leur réflexion ne mettait pas indifférent. D'ailleurs, en y réfléchissant bien...


Des excuses ne suffiront pas pour la petite Akiko, j'en étais persuadé. Il en valait de même pour Nami... À deux boudeuses contre un je ne pourrais pas emporter la bataille à moi seul. Mais j'avais déjà une petite idée en tête.






Je me frottais ma main douloureuse avant de sourire légèrement épuisé de cette journée.

Akiko se mit à sourire face à la gentillesse et la tendresse de sa camarade.


Dit-elle en bafouillant à cause de ses joues tendues par sa comparse. La jeune fille rangea alors son arme. Lorsque le senseï se mit à parler de mission, l'ancienne Kirijin se mit à sauter sur place.


Enjouée d'enfin partir en mission et d'être reconnue à sa juste valeur, elle ne tenait déjà pas en place. Bien que très curieuse, l'adolescente était un peu sur la réserver, car elle connaissait son senseï et elle le savait un peu flemmard. Sans attendre, la fougueuse Konohajin se mit à courir jusqu'à la porte d'entrée du bureau des professeurs et ajouta :


Elle reprit alors sa course folle en direction de la sortie de l'école.