Il est grand d'y mettre un terme [I]

La dernière fois cela remontait en début de Printemps, en l'an 13. Après mon entretien particulier avec Chikara Eri, les deux amies tentaient furtivement de fouiller dans mon casier à l'académie insinuant que j'étais un fainéant. Une vérité en partie, mais pas totalement non plus. De ca fait, je n'eus d'autre choix que de leur proposer cette mission, la fameuse mission qui est de trouver ce ninja infiltré au sein de Konoha. Il m'était impossible de reconnaître la nature du chakra et jusqu'à maintenant, toutes les personnes qui me paraissaient suspectent étaient sous l'œil avisé des deux Chûnin, voir même de notre nouvelle Kitto Dono.




Je tendais les documents en ma possession vers les demoiselles pour connaître leur avis.

A travers les rues de Konoha, je zigzaguais, dossier dans les mains, entre les passants. Distribuant des centaines de bonjours souriants et prenant quelques nouvelles par ci - par là, j'arrivais sans grande surprise avec quelques minutes de retard devant les portes du commissariat. Comme chaque semaine depuis un an, j'avais mon petit rapport à faire. Un rapport souvent guère très rempli mais il faut dire que je n'étais pas une des meilleurs enquêtrice du pays du feu. Accuser, mentir, soupçonner... N'était vraiment pas ma tasse de thé !


La tête passée dans l'entrebâillement de la porte, j'esquissais un petit sourire gêné à la vue d'Eikichi-sensei et d'Akiko-kun.



Prenant place à côté de ma comparse de mission, je lui laissais la parole. Première arrivée, première servie après tout. Puis une fois que la jeune femme aux cheveux neigeux eut fini je ne me fis pas prier pour prendre le relais.



Dévoilant pour la première fois le dossier, qui reposait sur mes genoux, à mes deux interlocuteurs, je sortais une feuille de ce dernier. La tendant à Eikichi, je lui indiquais de mon doigt les lignes à lire.



Puis mon doigt parcouru la feuille de papier et s’arrêta une nouvelle fois sur une petite indication, que j’avais moi-même écrite à la plume.



Je marquais une pause. La piste que je tenais méritait-elle d'être explorée ? Ne me fourvoyais je pas sur les intentions de cet homme ? Mon petit doigt me disait que non.



J'avais dit beaucoup d'informations, certaines peut-être inutiles mais tout était inscrit sur la feuille. Si un trou de mémoire subvenait à mon ancien sensei, il lui suffirait d'y jeter un petit coup d'œil !

Croyant en avoir fini pour aujourd'hui, je me levais avant de me rasseoir très vite sur ma chaise. Eikichi-sensei semblait, lui aussi, vouloir recueillir notre avis sur diverses archives. Un avis qui se transforma, pour ma part, très vite en question à leur lecture.

Eikichi était un type sympa, il était sûrement le seul ninja à insister pour que la jeune Gaikotsu puisse sortir pour des interventions militaires. Bien que sa mère était attentive, Akiko savait bien que celle-ci préférait que sa jeune fille puisse rester à la maison. Depuis l'accident lié à Uzumaki Kanashisa, l'ancienne Kirijin n'avait pas vraiment la motivation de prouver sa gentillesse et sa bienveillance... Pour dire la vérité, elle ressentait toujours cette haine incalculable envers la membre du clan des utilisateurs du Fuinjutsu. Arrivée plus tôt que sa collègue, la belle demoiselle esquissa un rapide sourire à sa comparse cheffe du clan lorsqu'elle fit son apparition. Intérieurement, Akiko se remémora cette promesse de devenir dirigeante du clan et... du village... C'était raté.

Etait-elle déprimée ? C'était peu dire, le goût de la vie semblait être particulièrement amère en ce moment pour la belle blonde platine. Soudainement, Akiko se mit à observer la Kittodôno... Elle se demandait si cette dernière était au courant... Elle était dorénavant membre du conseil du village, Shimazu en parlait potentiellement avec les autres ? Kimino se moquait peut-être de la désinvolture de la Gaikotsu ? Akiko serra le poing en imaginant que Nami puisse douter d'elle. Bien qu'elle pouvait sortir de temps en temps en compagnie de son senseï, Akiko n'était pas d'une grande aide dans cette enquête... Son maître faisait son possible pour l'impliquer, mais il n'y avait rien à faire... Cette dernière semblait plonger vers une crainte de son propre corps...


Une réponse évasive pour simplement indiquer qu'elle n'était pas en mesure d'être aussi informée que sa comparse. Akiko était malheureusement plus orientée vers le théorique que le pratique en ce moment.

Puis, mon regard se posait sur la petite Gaikotsu qui semblait assez perdue. Depuis l'élection de la Kitto en Dono, Akikko doutait grandement de ses capacités et manquait cruellement de confiance en elle. Plutôt surprenant venant de la part de cette jeune femme. Elle qui était si pleine de vie plus jeune. Je regréttais presque ses attaques surprises...




Je croisais les bras, prenant les notes de Nami et toutes les archives précédentes que nous rassemblions depuis une bonne année avec mes élèves. Quelque chose clochait dans tout ces rapports... Mais quoi ?

Silencieuse sur ma chaise, j'écoutais avec grande attention les soupçons d'Eikichi-sensei. À côté de moi, tout autant muette, Akiko semblait faire bien pâle figure. Des réponses, courtes, évasives, il ne fallait pas être une psychologue pour comprendre que quelque chose la tracassait. Lors d'une visite dans les bureaux du Hokage, pour récupérer quelques dossiers égarés, j'avais capté des bribes de conversations à son sujet... Problème intérieur, passé enfoui, et une certaine Uzumaki...Kanasiha ou Kanashisa... Je ne sais plus. À vrai dire, je ne m'étais pas vraiment attardé sur cet échange, il faut dire que ce n'était vraiment pas mon genre d'espionner les discussions !

....Toutefois... En voyant ce visage absent de cette joie que j'avais l'habitude d'entrevoir chez elle, j'en venais presque à regretter mon ignorance.


Mais bon, pour l'instant revenons à nos oignons ! Nous avions un espion à débusquer ! Les problèmes d'Akiko devraient patienter encore un peu ! Et puis après tout... peut-être me faisais-je du souci pour rien ?



Je laissais un petit temps de suspens, pensive. Pour lui avoir parlé plusieurs fois, je la trouvais bien sympathique cette dame. Je ne voyais vraiment pas en quoi Eikichi-sensei pouvait la soupçonner.... Oh certes, elle s'absentait plus fréquemment ces derniers temps et paraissait parfois dans la lune, mais tout de même... Etait-ce vraiment une raison pour lui porter des accusations aussi gravissimes ?

Je demandais donc, sourcils froncés :

Akiko était taciturne et écoutait les différents Konohajins en préservant un silence si pesant. La jeune femme ne pouvait guère s'empêcher de s'en vouloir tout en se remettant en question... Le plus douloureux pour cette dernière était le fait qu'elle était persuadée que la Uzumaki n'était pas si innocente... Bien qu'elle y croyait plus que tout, elle ne pouvait guère préserver son air désespérée et elle se devait d'accomplir sa principale tâche ; aider son supérieur hiérarchique. Effectivement, il faisait tout son possible pour la sortir et pour qu'elle puisse faire autre chose que se lamenter... Elle n'avait pas le droit de le décevoir.

Tentant de regarder du coin de l'œil les notes délaissées par la belle brune, Akiko décida de parler :


Akiko essayait gentiment de participer sans réellement apporter de nouveaux faits, cette situation était relativement gênante pour cette dernière...

Au même instant, quelqu'un vint frapper à la porte.


Mais la personne ouvrit la porte.




Ce n'était que ma femme qui nous annonçait les couleurs de la journée.


Il fallait continuer à chercher et les pistes étaient beaucoup trop nombreuses hélas. Je lâchais un long soupire, car depuis le début de cette mission je ne pouvais réellement m'occuper correctement de ma petite femme. Assis sur ma chaise, je posais les dossiers et entamais un résume de nos trouvailles.


Bien évidemment la sombre époque était cette horrible guerre entre Chikara et Uzumaki.

Soudainement, Akiko se mit à tiquer et à observer l'arrivante un peu étrangement...


La brune se trompait-elle bêtement de mot ? Akiko était du genre taquine, mais elle était tout de même étonnée qu'une experte dans le domaine puisse se tromper de la sorte. Elle reprit alors en observant son maître :


Non, Akiko ne pouvait point se permettre d'accuser les disparus de la sorte... Elle préféra donc se taire.

J'accueillais les explications de Eikichi avec recul. Je n'étais pas très convaincue... Ça arrivait à tout le monde d'avoir une mauvaise passe. Cette femme avait peut-être des problèmes personnels que nous ignorions ! Je trouvais cela un peu hâté de reporter la faute sur elle. Et pas n'importe quelle faute en plus ! Trahir notre village ! Mais bon... Eikichi-sensei avait sûrement le flair du détective, chose que je n'avais absolument pas, alors je me tus.

Au même instant, on vint toquer à la porte. Interrompant alors notre entrevue. Et malgré la réticence d'Eikichi à laisser entrer la personne qui désirait nous voir, on eut tôt fait de voir et d'entendre les nouvelles de l'arrivante. Un suicide ? Un corps pas retrouvé ? Je frémissais sur ma chaise.... Bizarrement il faisait un peu plus froid dans la pièce... Toutefois, quelque chose clochait. Et je n'étais d'ailleurs pas la seule à l'avoir remarquée puisque Akiko décidait de prendre la parole ! Avec son caractère certes taquin mais que voulez vous ? Elle était comme ça !



Soit la femme qui venait d'entrer dans la pièce s'était trompée dans sa phrase soit l'affaire prenait une tournure étrange... Une tournure remplie de magie et de mystères ! De quoi en écrire un livre ! Enfin... Concentre-toi Nami ! L'heure n'était pas aux pensées, mais aux agissements comme le faisait remarquer sagement Akiko.

Je restais néanmoins un peu hésitante quant à sa proposition.



Pas que je n'avais pas confiance en ses capacités mais... Je ne sais pas... Ces derniers temps elle paraissait si distante, si fragile... Je me faisais un peu de soucis pour elle moi ! L'envoyer sur un lieu où possiblement, il y avait des morts ... Était-ce vraiment sain pour la jeune fille qu'elle était ?

Je répondis quant à moi à Eikichi.

Hum.. Les filles comme moi avions du mal à visualiser la chose et pourtant les faits étaient réels. Je soupirais las de ne pas mettre le doigt sur ses individus qui semaient le trouble depuis trop longtemps.


Je regardais les deux demoiselles.


Je me levais de ma chaise avant de rejoindre ma compagne et de tenir son fauteuil.


La liste de toutes les personnes déjà évoquées précédemment.

Akiko ne souhaitait pas contredire quiconque et elle était reconnaissante envers son maître de lui offrir la chance de sortir de sa demeure. Bien qu'elle n'était pas vouée à être prisonnière de Konoha, la Gaikotsu craignait plus que tout de se retrouver face à elle-même... Elle ajouta alors :


Pressante, la jeune femme semblait revivre. Sa camarade était une amie importante pour elle, cette dernière lui permettait de préserver une certaine stabilité mentale et était bien plus calme que la belle Gaikotsu. Elle ajouta alors :

Enchainais je à la suite de Akiko. Pour l'instant, j'étais encore un peu abasourdie par la nouvelle. Mes pensées étaient un peu embrouillées et guère très claires. Il fallait me laisser un peu de temps, chose qui évidemment, avec Akiko semblait bien compromis.



Disais-je à voix de basse. Je pensais que cela aurait pu attendre moi... Mais bon... Tout de même contente que ma coéquipière retrouve un peu de son entrain habituel, je m'empressais de rectifier.