La peau de l'homme sous mes mains, je sentais peu à peu mon énergie se vider. Ma réserve de chakra n'étant pas des plus grandes, il me fallait prendre une décision et ceux très rapidement. La vie d'un homme était en jeu !
« Il me faut un scalpel ! »
Paralysés par cette situation plus qu'inattendue, les médecins de la pièce prirent quelques secondes avant de réagir à mes consignes. Quelques secondes bien trop précieuses qui me mirent de mauvaise humeur.
« Réveillez-vous ! Nous avons un homme à sauver ! »
Limitée dans mes mouvements à cause de la transmission de mon chakra, je saisissais d’une main l’objet tranchant que l’on me donnait. Il ne faisait aucun doute que la blessure du ninja avait été désinfecté avec soins et que le problème ne venait pas de là. Non, il y avait autre chose, quelque chose qui avait échappé à l’œil des médecins !
Le scalpel pointant l’endroit où nous avions pratiqué la transfusion, j’effectuais une nette incision. Comme le fit remarquer un des infirmiers présents dans la pièce, il ne fallut guère longtemps pour savoir ce qu’il clochait…
Nos yeux s’écarquillèrent, nous restâmes bouche bée une dizaine de secondes. Nous n’avions jamais connu ça auparavant et il était certain que le répertoire des maladies à Konoha ne comportait rien de cette sorte ! Que faire donc…
Une goutte de sueur tomba de mon front pour s’écraser contre le visage de celui que je maintenais en vie. Il ne me restait plus beaucoup de chakra, nous devions agir vite !
« Hiro-san préparer les outils pour une opération à thorax ouvert ! »
Le temps manquait, nous n’avions d’autre choix que de passer par la sternotomie ! Je n’étais moi-même pas sûr que cela soit la meilleure solution mais si nous n’agissions pas, alors notre patient était voué à une mort certaine !
D’un regard flou, ensevelie par la fatigue que je subissais, je regardais donc le chirurgien, armé d’une scie, découper haut-bas le sternum. Puis thorax enfin ouvert, je donnais mes directives à 3 de mes collègues.
« Vérifiez si l’entrée des artères n’est pas bouché ou s'il n’y a pas la présence d’indésirables au niveau de l’aorte ! »
Le temps que mes 3 coéquipiers se mettent à la fouille, le silence, lourd et pesant, avait repris sa place dans la salle d’opération. Toutefois, il fut de courte durée puisqu’un des infirmiers chargé de la lourde tâche que je lui avais confiée lâcha un cri aigu.
« Il y a une pâte visqueuse noire accrochée à l’artère sous clavière gauche ! »
Mon dieu… Ce n’était pas possible… Sortez moi de ce cauchemar…
Une deuxième goutte d’eau tomba de mon front. J’étais en nage. De par cette glaçante information, mais aussi parce que j’atteignais mes limites. Ma réserve de chakra touchait fin, une fois de plus il nous fallait accélérer. D’une voix tremblante, fatiguée, j’indiquais mes derniers ordres.
« Nous n’avons pas le choix… Il faut dériver le sang ! Faîtes un pontage coronarien ! Inutile de prélever une veine saphène, faîtes l’opération avec un tube prothétique ! En dacron évidemment ! »
Je sentis la main d’Hiro-san, le chef du bloc opératoire, se poser sur mon épaule. En retrait depuis le début, c’était la première que je l’entendais parler.
« Nami… Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? Même s’il s’en sort, cet homme ne pourra plus courir…. plus… plus… plus exercer son métier de shinobi. »
Je me tournais vers lui. Le visage furax. Les yeux lançant des éclairs. Il en recula d’un pas. Comme effrayé par ma colère.
« Et alors ?! C’est toujours mieux que 6 pieds sous terre ! »
Exaspérée par cette remarque et ce manque de temps, je pointais du doigt le thorax ouvert du patient.
« Couper l’artère qui est bouchée, il faut éviter l’infection ! Vous deux faîtes le pontage maintenant ! Toi là-bas… »
Je marquais une pause. J’avais la tête qui tournait, les étoiles dansaient devant mes yeux. Faute de chakra, mon corps semblait refuser de me répondre.
« …Occupe-toi de préparer les fils synthétiques pour la fermeture du… du… thorax… »
Ma vision se brouillait, mais je n'abandonnais pas pour autant. M'accrochant au seul espoir de voir cet homme survivre, je serrais les dents et me faisais la promesse de le sauver ! Moi médecin, personne n'aurait le droit de quitter notre monde sans mon autorisation !
Allez !!!!