Vivre ou laisser mourir.

Voilà déjà plusieurs semaines que Mariko et Kyoko se trouvaient sur les routes. La vieille Rihatsu, sentant sa dernière heure arriver, avait décidée de régler certains détails avant qu’il ne soit trop tard. Après sa mort, les Rihatsu ne tarderaient pas à se déchirer, car l’équilibre interne du clan reposait en partie sur la succursale de Tekunoroji, où Mariko dirigeait les siens dans l’ombre. Seul les Rihatsu de Koya demeuraient, sous l’égide d’Harumune, suffisamment indépendants pour ne pas être trop impactés. Ce dernier point était une bonne chose, car cela signifiait que Miwa était en sécurité, pour l’instant. Les autres chefs Rihatsu avaient eu vent des manigances de Mariko concernant la jeune Rihatsu, faisant d’elle une cible parfaite le jour où la doyenne rendrait l’âme. Pourquoi ? Car ces derniers savaient que Mariko souhaitait faire d’elle son héritière en dépit du fait qu’elle soit une totale inconnue aux yeux des siens. Bien entendu, la vieille Rihatsu ne faisait pas cela par hasard, Miwa possédait une capacité qui la rendait unique en ce monde. Ce pouvoir, il pouvait faire d’elle la plus grande Rihatsu que le monde ait connu, car elle pouvait accomplir ce que ni Sasuke, ni Mariko n’étaient parvenus à faire : dominer les villages ninjas, et ce, sans avoir à faire la moindre guerre.

Le plan de la vieille dame reposait néanmoins sur certains facteurs qui, même de son vivant, demeuraient hors de son contrôle. En premier lieu, il y avait Miwa elle même. Sa loyauté envers Harumune était gênante et il y avait le risque que cette dernière n’en profite pour usurper la place que Mariko lui réservait.
En second point, il y avait le jeune Kaguya que Mariko avait « recueilli » et formé. Lorsqu’elle lui rendit sa liberté, elle lui offrit un livre important, nommé Le Codex. Un véritable artefact Rihatsu, un livre incompréhensible à première vue, mais celui-ci permettait tout bonnement d’en décrypter un plus important. Yasuke avait obtenu la responsabilité de trouver le ou la parfaite héritière, peut-être serait-ce Miwa, peut-être un autre Rihatsu… mais c’était là la dernière mission du jeune homme, et le sens de sa vie.
Ce second livre était caché, dans un lieu dont seul Mariko et un autre Rihatsu connaissaient l’existence.
C’était là la troisième et dernière partie de son plan, car le second Rihatsu n’était autre que Koseime. Toutefois, le jeune homme n’avait aucune idée qu’il possédait l’emplacement d’un véritable trésor ni même son existence, une chose que seul le temps lui révélerait s’il finissait finalement par accepter l’idée qu’un autre que lui ne dirige les Rihatsu. Une personne plus sage, et surtout plus puissante, que Yasuke
Ces deux livres, ils représentaient le passé et l’avenir des Rihatsu. Un clan dont l’origine de la manipulation du chakra restait trouble. C’est pourquoi ils étaient si importants aux yeux du clans, et c’est aussi pour cette raison que Mariko avait la main mise sur les siens malgré le décès de son frère aîné. Avoir ces vieux ouvrages offrait une influence sans pareil sur le clan et son possesseur pouvait facilement obtenir la loyauté des Rihatsu en les possédant.

Toutefois, une autre variable avait fait son apparition, menaçant directement tout ce que les Rihatsu avaient accomplis jusqu’à aujourd’hui, et cette variable se nommait Kyoko. La jeune nukenin exprimait des désirs dangereux, et si elle n’était pas maîtrisée, ceux-ci auraient un impact gigantesque sur le clan de Mariko. Au cour de ces dernières semaines, les deux femmes avaient longuement discutées, et la Rihatsu en était arrivée à la conclusion qu’il fallait ni plus ni moins se débarrasser d’elle. Une décision rude à laquelle Mariko avait longuement réfléchie.

Les deux femmes se trouvaient sur la route du retour. Elles voyageaient au sein d’une luxueuse calèche, accompagnés d’une dizaine de Rihatsu. La plupart d’entre eux n’étaient que des mercenaires incapables de se servir de leur chakra



La jeune femme ne répondit pas, elle semblait pensive tandis qu’elle observait les plaines de Kusa, illuminées par la lumière de la lune.

Cette histoire d’héritage ne faisait que peu de sens pour la Kitto. Elle comprenait l’importance de la réputation au sein de leur clan, mais elle pensait aussi que cette fameuse Miwa n’était pas n’importe qui pour que la Rihatsu ne souhaite faire d’elle son héritière. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que cette femme était en vérité très peu connue des siens, et ce seul fait suffisait à la mettre hors jeu pour succéder à Mariko.





Miwa était avant tout fidèle à Harumune, et elle n’avait pas la moindre idée des plans de Mariko à son égard. Mais surtout, celui qui choisirait son potentiel héritier n’était autre que Yasuke. La Rihatsu avait formé le Kaguya durant plusieurs années, lui inculquant par la même occasion sa vision vis à vis de son clan. Ce dernier allait, au cour de ses voyages, devoir juger de lui même qui serait en droit de recevoir l’un des deux ouvrages et la responsabilité qui y était associée.



La jeune femme ne comprenait pas un tel comportement, ni pourquoi elle rendait les choses aussi compliquées. Elle souhaitait faire d’une personne précise son héritière, mais ne semblait pas certaine d’avoir choisie la bonne personne. Cela ne faisait aucun sens à ses yeux. Peut-être finalement n’y avait-il rien à comprendre, peut-être la vieille femme n’avait-elle plus toute sa tête. En vérité, Kyoko était simplement ignorante sur beaucoup de sujet concernant les Rihatsu, et ce n’était pas pour déplaire à Mariko. Il n’y avait de toute façon plus d’intérêt à ce qu’elle comprenne.







Kyoko s’apprêtait à répondre à nouveau, mais la calèche s’arrêta au même instant et une voix se fit entendre à l’extérieur :

L’escorte venait d’arriver au niveau d’un petit bois, situé à quelques kilomètres à peine de la cité de Tekunoroji dont les lumières pouvaient être aperçues au loin. Les deux femmes mirent alors pied à terre et commencèrent à s’enfoncer au creux du bois. Tu marchais accompagnée de la Rihatsu, avec quelques pas d’avance sur le reste de la troupe, attentive à ce qui pouvait vous attendre au fond de ce bosquet.







Tandis que tu parlais, la Rihatsu avait ralentit peu à peu sans que tu ne t’en aperçoives. Ce n’est que lorsque tu l’entendis parler que tu ne notifias :





Soudainement, avant que tu ne puisses complètement te retourner, tu ressentis une violente douleur au niveau de ton épaule. Tu n’eus pas le temps de réaliser ce qui venait de se passer qu’un autre coup, tout aussi violent se fit sentir, cette fois au niveau de ta jambe. Tu venais d’être, par deux fois, transpercée par des carreaux d’arbalète. La Rihatsu t’avait trahit et ne t’avais menée ici que pour t’exécuter. Alors que les deux arbalétriers rechargeaient, les autres mercenaires s’approchèrent pour en finir.



La douleur était grande mais pas encore insoutenable, probablement à cause de l’adrénaline. Tu n’eus pas le temps de réfléchir et exécuta instinctivement une série de mudras. Très rapidement, un flot de flamme se dégagea de ta bouche, surprenant au passage l’un des mercenaires s’approchant de toi. À ce même instant, tu entendis ce bruit significatif, celui d’une arbalète qui venait d’être chargée. Tu réagis alors à une vitesse éclair, formant une véritable armure de foudre autour de ton corps. Son apparition désintégra une partie des deux carreaux que tu avais reçus. Ton jutsu te permit alors de réagir à une vitesse surhumaine en dépit de tes blessures. Tu esquivas la seconde salve de justesse, te plaçant alors à quelques mètres du groupe d’assaillant.

La Rihatsu profita de la diversion pour préparer son propre jutsu. Alors que la jeune Kitto se mit à parler, elle ne tarda pas à se faire surprendre par les cheveux de Mariko, qui vinrent alors saisir son corps afin de l’empêcher de se mouvoir. Une technique des plus basiques, mais qui se révélait diablement efficace lorsqu’elle était utilisée au bon moment. Blessée et surtout distraite, elle pouvait être aussi rapide qu’elle le souhaitait, elle n’avait pas vu cette attaque venir.



La chevelure de la Rihatsu se renfermait petit à petit sur l’ex-Konohajin. D’ici moins d’une minute cette dernière finirait par suffoquer. Elle était piégée, sans la moindre chance de s’en sortir. Pour Mariko, le « combat » était déjà gagné. La vieille femme était véritablement déçue de devoir tuer une personne si jeune, mais sa vision était erronée et surtout dangereuse. Elle lui rappelait d’ailleurs une vieille connaissance…

La Rihatsu avait bien prévu son coup. Ces hommes n’étaient là que pour t’occuper pendant que le vrai danger te prenait en traître. Avec de tels méthodes, il ne t’était pas difficile de comprendre comment elle avait réussie à survivre aussi longtemps. Mais tu n’avais pas le temps de juger ce serpent, tu commençais cruellement à manquer d’air. Tu refusais de mourir ici, surtout de cette manière. C’est alors que ton armure de raiton, qui jusqu’ici demeurait sans effet, enflamma soudainement l’espèce de couche de cheveux qui t’entravait. Ces flammes étranges et blanches se propagèrent rapidement et n’allaient pas tarder à atteindre l’origine du jutsu, Mariko, qui à cause de ton dôjutsu, n'avait plus aucun contrôle sur sa capacité. L’un de ses hommes trancha rapidement les cheveux servant de liane, et tu profitas de cet instant pour t’approcher rapidement de la Rihatsu. Les mercenaires, de simples hommes dénués de chakra, n’eurent le temps de réagir. Tu te retrouvas à portée de Mariko et ta jambe vint violemment l’atteindre au niveau des hanches. Le coup fut si puissant qu’elle s’en retrouva projetée contre l’un des arbres environnants.



Alors que tu venais de porter ton coup, tu enchaînas, d’un mouvement presque artistique, tu dégainas ton arme en un éclair, tranchant la gorge du mercenaire par la même occasion. Avant même que son corps ne se soit écroulé au sol, des éclairs enflammés vinrent atteindre le reste de l’escorte. Ces derniers se mirent à brûler vifs, suscitant des cris de douleur si forts qu’ils pouvaient être entendus à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Débarrassés d’eux, tu approchas, sabre en main, de la vieille Rihatsu que tu avais précédemment projetée contre un arbre. Ton gouken était puissant, surtout couplé à ta maîtrise du raiton. La femme ne s’était pas encore relevée, en avait-elle au moins encore la force ? Tes yeux ne montraient pas la moindre pitié, froidement, tu lui dis alors :



Autrefois, tu possédais déjà ce caractère, presque bipolaire, lorsque tu combattais. Tu ignorais ce qu’il se passait autour de toi, et même la létalité de tes coups. Tout ce qui comptait, c’était de l’emporter. Aujourd’hui, la situation était différente, il ne s’agissait plus de simples combats, mais bel et bien de survie. Malgré cela, ces hommes que tu venais de brûler vifs allaient te hanter pendant longtemps, mais tu ne réalisais pas encore.

Le jutsu de la Kitto s’avéra être surprenant. Une affinité que la vieille femme avait déjà entendu parlé, mais dont elle n’avait jamais fais l’expérience de ses propres yeux. Mais cela ne s’arrêtait pas là, ses réflexes et sa capacité de réaction étaient dignes de plus grands shinobis. À côté, Mariko faisait pâle figure et elle le savait pertinemment. Son dôjutsu l’empêcha même de se protéger et elle reçu le coup de pied de plein fouet. Les vieux os de la Rihatsu se disloquèrent au premier choc, tandis que le second lorsqu’elle percuta l’arbre vint probablement lui perforer un poumon. C’était un miracle qu’elle soit encore consciente. La vieille Rihatsu était du genre tenace et n’en était pas à son premier affrontement, mais son âge avancé jouait en sa défaveur. Elle crachait du sang, signe d’une hémorragie interne, toutefois cela ne l’empêcha pas de sourire en relevant la tête vers la kunoïchi :



Malgré la situation, la vieille femme semblait amusée. Pour elle, ce n’était rien de mourir ici, son temps était de toute façon compté, même si désormais ce n’était plus en mois mais en minutes… Sa seule inquiétude concernait cette jeune fille à l’affinité inattendue. Sa technique de combat était remarquable, ses réflexes et sa rapidité aussi étaient au-delà de ses estimations. Soit elle était une véritable prodige, soit elle avait apprit auprès des bonnes personnes. Dans un cas comme dans l’autre, il n’y avait plus aucun doute quant à sa dangerosité.



Mariko faisait bien évidemment référence à son fils adoptif, Koseime. Ce dernier, à l’instar de la Kitto, était doté d’un véritable talent mais également d’un altruisme, d’une bienveillance et d’une générosité sans limite. Mais lui aussi était obsédé par sa propre vision des choses, c’est pourquoi Mariko n’avait pas jugée bon de lui confier son héritage. Koseime avait toutes les cartes en main pour devenir quelqu’un de grand, mais il n’avait rien d’un chef, encore moins chez les Rihatsu.

Voir la Rihatsu rire réussissait à t’énerver, toi qui en dépit de la situation parvenais jusque là à garder ton calme. Tu avais accordée une partie de ta confiance à cette femme, car elle semblait comprendre ta vision des choses. Pour autant, tout cela n’était qu’un mensonge afin de comprendre de quel côté tu étais réellement. Tu t’étais pourtant promis de ne plus montrer une telle naïveté à nouveau. Tu pensais avoir le contrôle de la situation car Itsuki t’avait prévenu à son sujet, mais en vérité tu étais encore bien trop gentille pour ce monde. Les gens comme elle, ils étaient des ennemis, prêts à te planter un couteau dans le dos à la moindre occasion. Au moins cette expérience allait te servir de leçon… Pour autant, tu ne comprenais pas comment la Rihatsu pouvait prendre autant de risque juste pour toi.

La Kitto pouvait se mentir à elle même autant qu’elle le voulait, elle devrait un jour ou l’autre faire face à la dure réalité : elle n’était rien d’autre qu’une tueuse. C’était ce qu’elle était fondamentalement au fond d’elle. Elle faisait preuve d’une réelle indifférence lorsqu’elle se battait, car son instinct et sa nature prenaient le dessus sur le reste. Les caractéristiques même d’un excellent assassin si l’on demandait à Kumo. Elle pouvait se leurrer, rejeter la faute sur les autres, c’était bien ses mains qui étaient couvertes de sang aujourd’hui.





Son avenir était prévisible, du sang, des morts, peut-être même la sienne. Mais plus jamais la jeune femme ne sera capable de vivre normalement. Peut-être prétendait-elle en être consciente, mais cela n’allégerait en rien les regrets et le poids du fardeau qu’elle allait ressentir. Sa voie n’était pas compatible avec les sentiments, alors elle devrait supporter tout cela seule. Aucun être humain n’était assez fort pour vivre éternellement de cette manière, un beau jour, elle finirait par craquer elle aussi.

Alors que tu t’apprêtais à partir, tu entendis cette voix… Tu ne l’avais pas entendue depuis bien longtemps mais tu la reconnaîtrais entre milles. Cela te fit un tel choc que tu restas figée quelques secondes avant de tourner la tête en direction du groupe qui arrivait vers vous en courant.



Demandas-tu d’une voix tremblante. Tu avais appréhendée l’idée de la revoir un jour, mais pas dans une telle situation. Ce carnage autour de toi, la vieille Rihatsu mourante à tes pieds et ton sabre ensanglanté ne laissaient que peu de doute quant à ce qu’il venait de se passer. C’est alors Itsuki, que tu fus également plus que surprise de voir ici, surtout en compagnie de ta mère, qui s’adressa alors à toi, choqué par ce qui se trouvait devant ses yeux :



Itsuki, ta mère et Uzume ? Tu ne comprenais pas, et tu ne voulais pas comprendre. Tu fus prise de panique, d’autant que tes blessures commençaient à te faire souffrir de plus en plus. Tu pointas ton arme vers eux, les forçant à s’arrêter tandis que tu reculais.



Leur crias-tu alors. Il n’était plus possible pour toi de faire confiance à quiconque, pas même eux. Était-ce de la paranoïa ? Tu n’avais pas envie de le vérifier. Konoha, les Rihatsu… ils n’étaient plus des alliés potentiels à tes yeux, pas après ce qui venait d’arriver. Néanmoins, Uzume et ta mère tentèrent de te rassurer.





Mais c’était peine perdue. Alors qu’elle parlait, ton arme se recouvrit de chakra. D’un geste net, tu envoyas celui-ci dans leur direction. Tu voulais leur montrer que tu ne plaisantais pas, même si tu devais les blesser pour cela. Ils esquivèrent au dernier moment, presque trop tard pour ta mère qui pouvait sentir le sang couler sur sa joue. Elle passa son doigt sur l’entaille et se mit à regarder le sang qui en sortait. Elle resta là, immobile tandis que tu en profitas pour partir en courant. Uzume se mit immédiatement à te poursuivre tandis qu’Itsuki lui alla auprès de Mariko…

Doute, déception, choc, colère, tristesse, amertume, incompréhension… La liste des mots pour décrire l’état de la Kitto était longue. « Qu’es-tu devenue ? » se demandait-elle en boucle. Il ne s’agissait plus seulement de désertion, sa propre fille n’avait pas hésité s’en prendre à elle. Tant de route et d’effort pour la retrouver, tout cela pour ça ? Ses conversations avec Uzume étaient parvenues à la faire reconsidérer son cas, car peut-être la vie à l’extérieur du Konoha lui convenait mieux finalement. Mais cet acte ainsi que les paroles de la Rihatsu remettait une nouvelle fois tout en question. Et si Kyoko était véritablement devenue un danger pour Konoha ? Pouvait-elle seulement faire comme si de rien était ?





La Kitto était incapable de se concentrer. Trop de choses lui traversaient la tête au même instant. Après un long moment la Kitto parvint à reprendre ses esprits, son visage fermé se tourna alors vers la Rihatsu, ses mots n’étaient pas passés inaperçus, Hegi devait en savoir plus. Elle se fichait bien qu’elle y reste, car elle était de toute façon condamnée, alors, elle demanda froidement :



La vieille dame était à bout de force, sa vie n’allait pas tarder à la quitter. Hegi s’agenouilla alors devant elle, et insista :





Et ainsi furent les derniers mots de Mariko. La Rihatsu aura œuvré jusqu’à son dernier souffle pour assurer un avenir meilleur aux siens. Les cartes étaient désormais entre les mains d’une autre génération, dont l’avenir semblait bien sombre.
La Kitto se redressa, et Itsuki à son tour après qu’il eut fermé les yeux de la défunte.

Pendant ce temps…

Quelques centaines de mètres plus loin, Uzume continuait de poursuivre la déserteuse. Cette dernière perdait peu à peu son sang qui parsemait alors le chemin. Cela ne pouvait continuer indéfiniment, mais la jeune Kitto ne voulait rien entendre. Était-elle effrayée ou à ce point convaincue que Konoha était néfaste ?







Subitement la Kitto s’arrêta dans sa course. Elle se retourna vers Uzume qui lui même s’arrêta quelques pas derrière. Leurs regards se croisèrent et la jeune femme répondit, ses yeux trahissant sa colère :







La Kitto, bien que passablement affaiblie à cause du sang qu’elle avait perdue, dégaina à nouveau son sabre. Faisant face à son congénère, elle pointa son arme dans sa direction et ajouta :



Uzume resta silencieux quelques instants, cette réponse ne le satisfaisait pas. Wattan s’était-elle réellement sacrifiée pour les simples caprices de sa sœur spirituelle ? Méritait-elle vraiment que l’on lui accorde autant d’importance ? À l’exception de la perte de son paternel, elle avait eu tout ce qu’un shinobi pouvait souhaiter et même plus. Une éducation attentive, la reconnaissance de ses talents par sa propre Hokage, de véritables amis et une famille aimante. Pourquoi tourner le dos stupidement à toutes ces choses ? Pourquoi apporter le chaos au sein d’une vie presque parfaite ?



Un tel mode de vie allait finir par avoir raison d’elle de toute façon. Si la jeune femme était si désireuse d’imposer sa vision du monde aux autres, qu’elle essaie. Elle n’était pas la première, et probablement pas la dernière, mais cette voie n’avait généralement que deux issues possibles : la réussite ou la mort.

Tu passas ta main sur l’une de tes blessures, tu perdais ton sang à une vitesse inquiétante. Tu devais aller te mettre en sécurité, vite et suffisamment loin pour être capable d’échapper aux talents de senseur de ta mère. Peut-être Uzume aurait apprécié plus de réponses de ta part concernant Wattan, mais toi même, tu ne savais pas réellement ce qui motivait cette dernière. Tu étais même trop jeune pour la comprendre à cette époque.





La blessure te faisait souffrir de plus en plus. Tenir debout commençait à devenir difficile et ta vision de plus en plus trouble. Tu jetas alors au sol cette pince en forme de papillon, dont tu te servais autrefois pour t’attacher les cheveux. Reculant alors pas à pas de nouveau, tu ajoutas :



Sur ces derniers mots, tu repris ta fuite tant bien que mal, sans prendre le temps d’écouter une éventuelle réponse. Eiko était la seule personne encore en vie qui comptait réellement pour toi. Parfois, tu souhaitais retourner à Konoha ne serait-ce que pour l’apercevoir. Une envie que tu chassais bien vite de ton esprit lorsque tu retournais à la réalité. Konoha… les Rihatsu… Tu étais en train de te faire de nombreux ennemis, combien de temps allais-tu pouvoir continuer seule ?