A force d'analyser la situation il était prévisible qu'à un moment donner Manjiro foncerait tête baisser face à son adversaire. La patience est une vertu que je connaissais que trop bien. Inutile d'envisager une quelconque confrontation dans l'immédiat, le fil du destin allait placer les choses de façon à ce que je puisse intervenir.
Pendant ce lapse de temps qui s'était écoulé entre des paroles désobligeantes de la part de Manjiro et les menaces de cette femme, j'en avais profité pour m'inscrire des signes dans la paume de mes mains. Lorsque que je constatais que le corps du pauvre Daiki fut jeté pour que la jeune femme puisse se mouvoir à la suite d'un talisman surprise. Activant ma zone de protection pour limiter le coup puissant que le Chikara s'apprêtait à donner à l'étrangère, je me jetais aussitôt dans le vide afin de m'interposer à la dernière minute. Un signe incantatoire et voilà qu'aucun de nous ne pouvait bouger désormais. Une brève illusion qui me permettrait de gagner un légèrement du temps pour passer à la suite de mon plan avec une épaule bien amochée désormais. Certainement cassée, voir plus malgré le bouclier que j'avais mis en place. Ce jeune homme possédait une force impressionnante, je pouvais être fier de lui, mais également montrer mon mécontentement de l'utiliser de cette manière. Bref. Ce n'était ni le sujet et ma blessure n'était pas le plus important.
« Jeune femme, je vais en venir au fait. »
« Vous n'êtes en aucun cas en mesure de négocier quoi que ce soit. »
Je marquais une courte pause.
« Il semblerait que vous cherchez à sauver une personne qui vous est chère. Je me trompe ? »
Sinon, pourquoi vouloir à tout prix kidnapper un médecin ? Et quel intérêt à venir dans la forêt de Konoha, si ce n'est que pour fuir quelque chose ? Sa couleur de cheveux n'est pas commune et ses yeux ne sont pas rouges. Ca ne devait pas être une Gaikotsu.
« Cependant, je ne peux pas vous laisser prendre la poudre d'escampette aussi facilement. Vous agissez clairement comme un suspect après avoir avouer que votre parcours ne vous a pas laissé le choix d'ôter la vie d'autrui. »
« Je peux entendre qu'il est difficile d'accorder sa confiance, nous les premier. »
Etais-je sincère en tenant ce discours ? Mais quel intérêt avais-je de mentir en comprenant que cette étrangère était potentiellement dans la détresse ? J'avais ce sentiment qu'elle n'était pas l'ennemi que nous cherchions et pourtant, mon corps me criait de rester tout de même sur mes gardes. Cette femme pouvait se montrer à tout moment imprévisible. Nous ne la connaissions pas et elle ne nous connaissait pas en retour.
« Alors, cette fois-ci je vais vous proposer un marché à mon tour. »
Disais-je en ayant les paumes de mes mains face visibles au cas où.
« Nous vous escortons pour sauver la vie de votre ami.e, mais en échange vous allez devoir prouver votre innocence en nous aidant pour notre mission. »
« Mais avant, j'aimerais entendre votre condition. »
Une sorte d'alliance temporaire pour calmer le jeu et analyser d'avantage le danger que pouvait représenter cette femme.
« Le mot nation peut parfois effrayer, mais nous sommes tous différents. A vous de réfléchir. »
Le niveau de combat de Manjro et de cette femme était certainement égal. Du moins, c'était l'impression que j'avais. Mais au moins, la vie du jeune Daiki était sauf et c'est ce qui comptait le plus. Je ne voulais aucun blessé, aucun mort sous mon commandement. Autant allié qu'ennemi. La haine appelle la haine, quant à vouloir la paix il est parfois difficile de faire le premier pas.