Traitement de faveur

De bon matin, je m’étais mise en route en direction du quartier Kirishitan. L’été touchait à sa fin, et il était bientôt temps pour Konoha de commencer à agir. Les problèmes du village étaient nombreux, et tout les ninjas possibles allaient être nécessaires à plein temps durant les prochains mois. La sécurité des frontières, le cas des Rihatsu et bien entendu, le sujet qui nous intéressait aujourd’hui : les déserteurs de Konoha. Je ne me rendais donc pas voir la dôno, Fumika, par simple plaisir, mais bel et bien pour discuter d’un sujet important. Je n’avais pas prévenu de ma visite, il s’agissait plutôt d’une initiative que j’avais décidée la veille. En me rendant là-bas, j’allais directement à ce qui était son bureau, hélas je n’eus la joie de n’y croiser personne, à l’exception de cette jeune Kirishitan qui m’aborda aussitôt qu’elle aperçu une membre extérieure à son clan traîner dans les environs.



Mon visage montra ma légère surprise, mais très vite, mon habituel sourire recouvrait à nouveau celui-ci alors que je me retournais vers la jeune fille :





Une attitude bien suspicieuse de sa part et légèrement ignorante également. Visiblement les non-Kirishitan ne mettaient pas souvent les pieds ici, et la jeune génération n’était même pas encore tout à fait au courant de l’identité de leur nouvelle Hokage, ce n’était pas les seuls il faut dire…  ! Toutefois, je ne portas pas grande attention à ce fait, cela m’était égal, et j’appréciais presque le fait de pouvoir encore passer incognito de temps en temps. Les gens avaient tendance à paraître moins… sincères, lorsqu’ils me parlaient depuis ma récente élection…





À défaut de reconnaître mon visage, l’on connaissait au moins mon nom… Visiblement enjouée par sa rencontre, la jeune Kirishitan m’invita à la suivre en partant au quart de tour en direction du centre du quartier. Je la suivis alors sans poser plus de questions, et quelques minutes plus tard nous nous retrouvions devant un autre bâtiment. J’eus à peine le temps d’approcher celui-ci que la jeune fille s’engouffra à l’intérieur en un rien de temps !

Récemment, les Kirishitan avaient célébré la vie, il y'avait eu une énorme fête pour célébrer les nouvelles naissances ainsi que des prières pour ces enfants. C'était une fête très importante chez eux et il y'avait certaines dépenses à faire. Les vêtements traditionnels utilisés pour l'occasion avaient un certain prix, de même pour la nourriture ou la sécurité. Bref, en cette matinée de fin d'été, la Dono se retrouvait avec certaines personnes de son clan qui étaient capables de chiffrer les coûts qu'avaient engendrés cette fête et voir les problèmes qui ont été posés ou encore les possibles améliorations pour l'hiver, où le clan célébrera de nouveaux ses naissances.

Pour se faire, Fumika était dans un bâtiment au centre du quartier du clan, ils étaient une demie douzaine dans la pièce et ils discutaient depuis maintenant une petite heure. Si elle devait faire un résumé de leurs paroles depuis le début, cela n'avait pas couté particulièrement cher et il n'y avait pas eu de problèmes de sécurité en raison des personnes missionnées pour assurer cette dernière. Les fêtes Kirishitan permettaient d'apaiser l'esprit de tout le monde, car même pour les derniers indépendantistes, ces fêtes étaient sacrés et permettaient donc à tout le monde de se retrouver dans l'harmonie que pouvait leur offrir la Mère Nature.

Tout d'un coup, la Kirishitan vit débarquer Dalia à tout allure, c'était une petite adorable de son clan, elle était un peu bruyante par moment certes mais avait bien plus de qualités que cela. Enfin, si Nami était là, cela voulait dire que cette discussion allait prendre fin à effet immédiat, de toute façon ils s’approchaient déjà de la fin assez naturellement.



Dit-elle en se tournant vers ses derniers interlocuteurs tout en les invitant à sortir. La femme aux cheveux noirs se dirigea à leur suite hors du bâtiment, accompagnant la jeune Dalia.



Elle l'invita alors dans le bâtiment en question, c'était globalement une pièce libre avec une table au milieu, la Kirishitan retira les quelques papiers qui se trouvaient sur la table centrale et les rangea dans un coin, elle devra d’ailleurs les apporter à son bureau plus tard. Cette pièce ne servait jamais à grand-chose sauf à servir de point de rendez-vous plus utile pour la politique intérieure au clan. Cela dit elle pouvait être utilisée par les enfants de l'académie pour travailler ou bien pour faire certains jeux, ce bâtiment était bien pratique bien que trop peu utilisé.



Fumika se doutait bien que ce n'était pas une simple visite de courtoisie ou une rencontre pour partager un thé entre copine, bien que ça ne la dérangerait pas forcément cela dit. Mais Nami ne devait pas avoir autant de temps à sa disposition et devait déjà pâtir du manque de ce dernier.

Alors que j’approchais doucement du bâtiment, je vis la petite Dalia en ressortir presque aussitôt accompagnée de Fumika. Je saluais cette dernière tandis que la jeune Kirishitan s’exclamait, visiblement satisfaite d’avoir accompli son « devoir » à la perfection :





Une véritable pile électrique, l’innocence des enfants et leur joie de vivre étaient touchantes. Je regrettais quelque peu d’avoir perdu moi même cette naïveté, d’autant plus depuis quelque temps… Mais au moins, cela me confortait dans mes choix, je me battais pour les miens, les autres Konohajins, mais surtout pour les jeunes gens comme eux. Une fois la chipie partie, je portais à nouveau mon attention sur Fumika qui m’invitait à entrer.



Sans plus attendre, nous pénétrions dans la bâtisse avant de rejoindre une pièce dans laquelle je ne tardas pas à m’asseoir autour de la table. C’est alors que Fumika alla droit au but et me demanda la raison de ma visite, était-ce si évident que je ne venais plus par simple courtoisie ? Qu’importe, nous avions à discuter du cas de certains des siens, mais je dois bien avouer que je ne savais pas trop par où commencer. Les choses allaient bouger à Konoha, et des Kirishitan étaient notamment concernés. Au vu de leurs tendances indépendantistes de ces derniers temps, je préférais ne pas échauffer d’avantage les esprits. Ce faisant, je considéra, peut-être à tort, les Kirishitan comme un clan à part, du moins temporairement. Fumika devait faire rentrer les siens dans les rangs, et alors nous pourrions réellement les impliquer d’avantage dans la politique du village. Et pour cela, il y avait une première étape indispensable, celle d’affirmer son autorité.



Peut-être y en avait-il plus en vérité, mais nos informations concernant les Kirishitan étaient… incomplètes. Sans parler de la mort de Risako qui avait crée un certain tumulte, ce qui n’arrangea nullement les choses. Nous ne pouvions donc parler que des cas de désertion avérés.

Il n'y avait rien à dire, Nami savait y faire avec les enfants, elle avait ce trait qui la rendait très sympathique aux yeux de tout le monde, bien qu'elle était jeune. Cela contribuerait sans doute à son succès en tant que Hokage, car même si elle était très douée et prenait des décisions qui étaient bonnes pour le village, elle n'irait pas très loin si elle n'était pas aimée de ses compatriotes. Et de ce qu'elle comprenait des décisions de la nouvelle Hokage, elle aurait tout pour réussir, en tout cas Fumika croyait en elle et ferait son possible pour l'aider, bien que la Kitto était déjà très bien entourée.



Bon ce n'était pas totalement vrai, mais ce n'était pas grave, elle aurait d'autres moments pour faire ce que la Kirishitan Dono avait à faire. Une fois que les deux femmes s'étaient assises, Nami commença donc à lui présenter la raison de sa visite, cela allait donc parler des déserteurs, et particulièrement des déserteurs Kirishitan ? Ce n'était pas vraiment ce qu'elle aurait parié, mais soit. C'était un sujet compliqué au sein du clan, il y'avait énormément de statuts différents pour les Kirishitan, ceux qui n'avaient jamais rejoint le village, ceux qui l'avaient quitté, ceux qui étaient morts, et au milieu de tout ça il y'avait la mort de Risako qui venait mettre un bazar administratif. Mais elle pensait qu'il y'avait au moins 3 déserteurs Kirishitan, et non pas 2, mais c'était de toute façon un minimum et non une estimation donc cela ne changeait pas grand chose.



Elle se rappelait de Tomohiko, enfin un peu en tout cas, précisément grâce à sa relation avec Risako. Pour Kalia en revanche, Fumika n'en avait jamais entendu parler hormis dans ce contexte de désertion. Ces dossiers traînent sur son bureau depuis plusieurs années et elle y jetait un œil de temps en temps mais pas grand chose avançait, et l'éventuel reste des déserteurs n'étaient pas forcément officiels, elle devrait tout de même y jeter un nouveau coup d'œil.



Fumika espérait sincèrement qu'elle voulait faire ceci, car cela faisait tout de même un moment que c'était une bonne idée et la Kirishitan avait la vague impression qu'ils avaient la vie facile. Peut-être parce que récemment elle n'avait pas été investie dans la politique extérieure du village, mais même quand elle était forestière, elle n'avait pas l'impression qu'il y'avait une volonté de retrouver activement ces déserteurs. Elle espérait que Nami pourrait insuffler cette volonté à Konoha.

Ils avaient, l’un comme l’autre, profité de la confiance que nous placions envers les Kirishitan pour quitter sereinement le village et ainsi s’enfuir. En d’autres termes, cela faisait d’eux des traîtres, aussi bien à nos yeux qu’à ceux de son clan, du moins j’espérais que ces derniers voient également les choses ainsi. Il était inacceptable pour nous de laisser de telles choses se produire. Bien évidemment, si cela n’en tenait qu’à moi, je laisserai ceux souhaitant nous quitter le faire, mais ce n’était malheureusement pas aussi simple. C’était peut-être même ma tâche la plus difficile, diriger le village tout en essayant de contenter tout le monde, ce qui était mission impossible.



Eux, comme le reste des déserteurs, allaient devoir faire un choix. Je n’allais pas déclarer leur mise à mort aujourd’hui, en fait, c’était bien la dernière des choses que je voulais faire. Konoha allait changer, et c’était là l’opportunité pour eux de participer à ce changement.



Un choix sur lequel Hegi ne me rejoignait que peu, et ce même si cela concernait sa propre fille. Nous faisions tous des erreurs, certaines plus grosses que d’autres, mais j’étais prête à accorder mon pardon, ne serait-ce que pour leur montrer que les choses étaient différentes désormais. Beaucoup n’étaient pas prêts à l’admettre, mais nous avions besoin d’eux.



C’était un moyen pour elle de gérer les siens à sa manière si elle le désirait. Mais j’avais également peur que Konoha ne puisse pas se montrer aussi convaincant qu’un autre Kirishitan auprès des siens. Évidemment, elle pouvait, au besoin, emmener n’importe quel Konohajins avec elle, mais je souhaitais qu’elle soit toutefois responsable des éventuelles missions les concernant. Je ne saurais dire si c’était une bonne idée de m’y prendre ainsi, mais le temps nous le ferait vite savoir. »

Jusque là, elle était d'accord avec Nami sur toute la ligne, il n'était pas possible pour un konohajin de trahir la confiance que ce village a placé en eux. Evidemment, pour les Kirishitan c'était une sujet bien plus complexe que simplement une histoire de village, c'était donc assez particulier à gérer, cependant ils n'avaient pour autant pas le droit de trahir la confiance des leurs ainsi. Que ce soit Konoha ou bien le clan. Bon après des ninjas à l'intérieur même des murs qui étaient contre le village il y'en avait un sacré tas, les tendances indépendantistes de son propre clan en était la preuve.



Fumika ne savait pas trop quoi penser de cette décision, elle aurait plutôt tendance à dire que c'en était une mauvaise, si un ninja trahissait le village une fois était-ce sage de le laisser remettre les pattes ici ? Autant pour les membres de son propre clan elle pouvait comprendre, il y'avait de multiples facteurs qui entrent en jeu et la religion, la recherche de l'Eden, les nombreux trajets, la perte de leaders, cela faisait un tas de facteurs qui pouvaient être déterminants dans la prise de décision. Mais pour un Kitto ? Pour un Chikara ? Il n'existait aucune raison légitime ? Fumika avait du mal à comprendre pourquoi donner l'amnistie au lieu de juger cela dans un tribunal martial, avec des sanctions allégées et une possible amnistie en jeu. Mais il y'avait des personnes qui étaient des traîtres, c'était comme ça.

Cela dit, il y'avait surement des enjeux qu'elle ne saisissait pas, et cette foi qu'elle avait en Mère Nature et qui lui insuffler l'amour de la jeunesse lui disait que si Nami pensait que c'était une bonne décision, alors elle devrait la prendre, même si Fumika n'y trouvait pas vraiment d'intérêt, ce n'était pas elle qui avait été élue.



Il serait extrêmement malvenu de la part de Konoha d'envoyer des personnes qui n'étaient pas des Kirishitan aller chercher d'autres personnes à la peau noire. Ils ne comprendraient pas les enjeux de cette désertion et les conditions de celles-ci. Alors il fallait que ce soit un ou une Kirishitan qui s'en charge, et qui pourrait mieux le faire que Fumika, leur représentante ? Non, il n'y avait que ce choix là, aucun autre, et elle était prête à endosser ce rôle.



Elle ne connaissait pas très bien Tomohiko, ni Kalia d'ailleurs, mais elle avait probablement ressenti la même chose qu'eux à la même période. Et si Konoha avait changé pour le mieux, le clan n'avait pas spécialement bougé, elle n'avait pas réussi à incarner la leadeuse qu'elle aurait dû être, pas que la tâche soit simple bien sûr. En tout cas, il y'avait ici une opportunité de se rattraper et de faire un grand pas en avant pour le clan et le village. Nami venait de lui donner sur un plateau l'occasion de mettre un grand coup de pied dans ce qui était la fourmilière du clan.

Il était évidemment très difficile d’absolument tout pardonner à nos nukenins étant devenus pour certains de véritables criminels. C’était la raison principale pour laquelle certains s’y opposeraient, Hegi elle même était contre cette idée, alors que sa propre fille était concernée. De mon côté, je savais que présenter ces déserteurs à la justice militaire équivaudrait à les condamner à mort, ce que je souhaitais éviter. Certains parmi eux se sont révoltés contre les anciens gouvernements, et j’avais espoir que l’idée du renouveau puisse au moins les intriguer, mais je ne me faisais pas d’illusions…



Fumika aurait donc un choix à faire si elle ne parvenait pas à les ramener à Konoha. Elle devrait décider si ils devaient être considérés comme des nukenins ou si nous devions simplement les ignorer. Dans d’autres circonstances, une telle offre aurait été impossible, mais les Kirishitan n’en savaient autrefois pas assez au sujet du village pour constituer une réelle menace simplement en désertant. Si certains des leurs souhaitaient vivre leur vie ailleurs je n’avais pas d’objection, mais les Kirishitan avaient peut-être une autre vision à ce sujet, c’est pourquoi le choix revenait pleinement à Fumika. En tant que dôno, elle était leur représentante directe et sa voix était celle de tout un clan.



Précisais-je alors. Ce traitement de faveur n’allait pas pouvoir durer, au risque de créer des conflits internes. Kalia et Tomohiko étaient « excusables » mais ils ne devaient pas devenir une référence. Depuis, les Kirishitan s’étaient engagés à servir Konoha et notamment son armée. Bien que je n’aimais pas forcer les choses, ils avaient le devoir de vivre comme nous autres, avec le même cadre.

Surprenante, c'était le mot. Fumika n'approuvait pas vraiment cette décision et n'en voyait pas l'avantage, mais si Nami pensait que cela pouvait apporter un plus au village, elle lui faisait confiance. Elle savait que c'était une personne de devoir qui donnerait sa vie au village malgré son jeune âge. Certes des fois l'expérience était une valeur sûre, mais voir les choses par un prisme nouveau était une autre approche qui fonctionnait tout autant. Ce qui était sûr, c'est que la Hokage connaissait les enjeux et ne se lançait pas à la légère.



Fumika était plutôt de nature réaliste, voire un peu optimiste. Mais elle ne pensait pas pouvoir faire changer ces Kirishitan d'avis. En revanche, elle aurait tout de même besoin de discuter avec eux et appliquerait les lois de Konoha du mieux possible. Mais elle ne ferait pas passer la légalité au-dessus de la légitimité, elle jugera donc si Tomohiko et Kalia avaient suffisamment de raison pour déserter. Si non, elle appliquera la peine consacrée au déserteur de la manière la plus stricte possible.



Il était complètement normal que les Kirishitan soient traités comme n'importe quel autre konohajin, sauf les exceptions citées par Nami. Et dans un sens, même si cela s'accompagnait d'une certaine sévérité supplémentaire, il en serait préférable pour la réintégration du clan au village. Dans les précédentes années, les membres du clan avait voulu se "séparer" de Konoha, en tout cas s’en éloigner quelque peu. D'où les tendances indépendantistes actuelles qui ne sont qu'un héritage du mal-être du clan des derniers temps. Cependant, il semblerait que la plupart des membres du clan aient fini par faire la paix avec le village et les tensions commençaient doucement à s'atténuer, en était la preuve le bénévolat du clan Kirishitan dans la reconstruction du quartier Kitto il y'a de ça quelques mois.



Fumika savait que les tendances indépendantistes de son clan pouvaient effrayer la Hokage surtout dans le cours d'une discussion sur la désertion. Mais aujourd'hui plus que jamais et surtout avec la dissolution de l'anbu, il fallait des shinobis compétents particulièrement dans la forêt entourant le village. Ils devraient recommencer à mettre la main à la patte, comme tout le monde.

Au moins avais-je son approbation, bien qu’il y avait peu de chance que cela ne soit pas le cas puisque je lui laissais tout bonnement la possibilité d’outrepasser nos lois, même si ce n’était qu’exceptionnel pour deux personnes spécifiques, je suis certaine que les autres clans auraient parfois aimés avoir cette possibilité. Mais, je priorisais ma volonté d’unir le village sous une seule et même bannière, une volonté que Fumika semblait partager.



Parvenir à apaiser les tensions et intégrer plus pleinement les Kirishitan était un point important pour ma propre légitimité. Il ne faut pas croire que je me servais d’eux pour prouver ma valeur, j’agissais avec la réelle envie de nouer des liens durables avec eux, mais je ne mésestimais pas l’importance de mon échec ou de mon succès dans cette entreprise. C’est pourquoi je ne pouvais qu’être satisfaite lorsque la Kirishitan-dôno m’annonça que les choses commençaient à s’améliorer au sein de son clan. Je répondis à cette annonce suivi de sa proposition avec un large sourire :



La protection des frontières était un autre sujet important. À l’heure où nous parlions, nous étions trop désorganisés pour nous montrer réellement efficaces. Une bonne partie de notre territoire n’était pas couvert, et les bandits s’en donnaient à cœur joie pour en profiter. Sans parler des animaux agressifs qui étendaient d’avantage leurs propres zones de chasse puisque l’homme était de moins en moins présent. Et tout cela au détriment des nombreux hameaux présents au sein de nos frontières. Je comptais sur Chikara Takehiko pour régler une partie du problème, notamment en ce qui concerne nos routes commerciales, mais nous allions devoir trouver une solution très rapidement pour palier au manque de sécurité qui s’accroissait de jour en jour. Reformer les forestiers, dissous par mon prédécesseur, était une éventualité, mais je n’appréciais guère de confiner les Kirishitan à cette seule activité. Ils devaient, comme d’autres, pouvoir obtenir leur place ailleurs.

Il y'avait de claires convergences entre les avis de Nami et de Fumika, c'était une très bonne chose car maintenant plus que jamais Konoha et les Kirishitan avaient besoin l'un de l'autre. Il était agréable de voir que les choses avançaient du bon sens et la Dono appréciait les opportunités que Nami lui fournissait. Elles allaient sous la même bannière, en tête de gondole. C'était une excellente chose pour tout le monde, là était tout le positif dans cette histoire. Après des années de patauge, quelque chose allait enfin bouger, et pour le mieux.



La phrase "nous avions raison de te faire confiance" était mal prononcée, en soit c'était les siens qui avait fait confiance à Fumika. Mais elle n'allait pas jouer sur les mots et elle connaissait, ou en tout cas pensait connaitre, les intentions de Nami. De son côté elle allait simplement faire le lien entre Konoha et son clan pour les missions et autres patrouilles qui allaient lui être transmises, puis au fur et à mesure, au niveau administratif comme au niveau citoyen, les Kirishitan réintégreront peu à peu le village dans son entièreté. Elle avait déjà beaucoup avancé sur le fait d'inclure des Kirishitan dans la vie civile de Konoha dans son entièreté, les principaux domaines dans lesquels elle avait mis son plan d'action était pour la médecine, le commerce et l'éducation. C'était 3 domaines imbriqués entièrement dans la vie quotidienne du village et où la représentativité Kirishitan devait s'imposer pour retrouver une harmonie.

Evidemment les résultats ne se verraient pas de suite car elle traitait le problème à la source, chez les plus jeunes. Et de fil en aiguille le clan avancera. Elle n'était clairement pas mécontente du travail qu'elle avait effectué en tant que Dono, que ce soit officiellement ou officieusement.



Nami sortit du bâtiment, suivit par Fumika, les deux femmes partirent dans des directions opposées, Nami probablement vers son bureau et la Kirishitan vers le sien également, les feuilles qu'elle s'était dit d'emporter sous le bras. Elle croisa une nouvelle fois Dalia sur le chemin. C'était fou ce qu'on pouvait s'amuser quand on était gosse...