« Uzumaki Jin ? Hmm, un nom que je n’avais pas entendu depuis des années… »
Les fantômes du passé ne disparaissaient jamais complètement. Jin était comme d’autres, une relique d’une époque révolue dont les Konohajins ne parlaient que peu aujourd’hui. Entendre son nom être prononcé en ces temps n’avait franchement rien de réjouissant. Quoiqu’il en soit, son cas devait être résolu, de la même manière que celui de Kimino, du fameux Genichi et du dit Gouverneur. Hélas, Hegi ne pouvait rien faire pour le moment, il restait trop de parts d’ombres à éclaircir.
En revanche, la prisonnière lui confia de nombreuses informations très intéressantes au sujet de Kumo. Dont quelques unes étaient des plus surprenantes. La régence de l’Impératrice n’était pas inconnue, depuis le temps, les rumeurs avaient eu le temps de parcourir le continent. Toutefois, apprendre que la personne la plus influente de Kumo n’était peut-être pas la personne qu’elle prétendait être rendait les choses d’autant plus compliquées. Une fois encore, il y avait trop de mystères qu’il fallait résoudre avant de tenter quoique ce soit.
C’était sans compter cette mention de la Prêtresse. Ainsi était-ce à Kumo qu’elle était partie se réfugier ? Au plus près de pouvoir qui plus est… Hegi n’avait jamais suivi aveuglément cette femme contrairement à d’autres de son clan, mais elle était forcée de reconnaître une forme d’admiration envers elle. Elle était de ceux qui agissaient en dépit de l’avis général, parce-qu’il le fallait. Néanmoins, la Kitto pensait autrefois que cette femme servait les intérêts des siens, mais sa fuite, et son « alliance » avec l’Impératrice lui prouvait le contraire. Elle était au service de sa propre personne, ou de quelqu’un dont Konoha ne soupçonnait sans doute pas l’existence et les Kitto n’avaient été qu’un outil.
« J’ai la ferme intuition que je dois vous croire, car grâce à vous les pièces semblent s’assembler entre elles, mais… Je ne pourrais que difficilement convaincre les autres Konohajins du danger qui nous guette… Shimazu peut-être… Votre fille n’est pas la seule à avoir ressentie un changement dans le chakra, nous autres senseurs également, alors sans doute Shimazu aussi. Mais celui-ci souhaitant votre mise à mort, je ne sais pas s’il acceptera de croire à tout cela. Et sans preuves concrètes, je ne peux pas mettre l’Hokage au courant, elle risquerait de perdre la confiance des autres en agissant à l’aveugle. J’imagine que l’Okasan est l’une des seules solutions que je possède… »
Tandis qu’elle parlait, la Kitto constatait l’état de la vieille femme qui ne faisait qu’empirer. Malgré ses airs durs et son cœur qui semblait de pierre, Hegi ne put s’empêcher d’avoir de la pitié pour cette femme, surtout si elle était vraiment qui elle prétendait être. Mais cela n’avait plus d’importance, la fin de sa vie approchait, elle le savait et cela se voyait venir. La Kitto ouvrit alors la cellule et y pénétra. S’approchant d’elle, elle passa le bras de la vieille femme par dessus sa nuque et lui dit :
« Allez Kaori, vous avez survécu et sacrifié toutes ces années, ce n’est pas pour mourir dans une cellule. Debout, on va prendre un bain de soleil. »
Lentement et difficilement, la Kitto l’aida à marcher à travers les couloirs de la prison. Se dirigeant alors vers la cour intérieure située à l’étage juste au dessus, Hegi poursuivit la conversation :
« Je ferais en sorte de rencontrer l’Okasan, vous avez ma parole. Toutefois, j’ai une demande légèrement plus personnelle à vous faire : auriez-vous eu la moindre vision concernant ma fille aînée ? »
D’une voix légèrement plus basse, elle demanda également :
« Je dois savoir si elle est impliquée de près ou de loin dans cette histoire… et si nous devons réellement la considérer comme une ennemie ou non. »