« Tu portes déjà plus de fardeaux qu’aucun être ne devrait en supporter... C'est ce qui semble lier les plus doués d'entre nous. Qu'importe l'horizon que nous souhaitons voir se dessiner. »
Masashi laissa ses yeux glisser sur la pièce. Les femmes Miwaku, toujours discrètes mais récemment de retour, semblaient s’activer pour lui tenir compagnie : certaines arrangeaient les coussins, d’autres préparaient le thé, toutes dans un ballet silencieux, presque cérémoniel. Il en connaissait une, familière de sa vie passée, dont le regard mêlait respect et inquiétude.
Sa voix se fit alors plus douce, chargée de gravité :
« Les querelles Miwaku sont souvent particulièrement bruyantes. »
Masashi esquissa un léger sourire, presque imperceptible. Ce soir, pourtant, il n’avait rien d’autre à faire que d’attendre Kazuko. Aucun complot à déjouer, aucune armée à commander, aucun conseil impérial à recevoir. Simplement patienter. Et, pour la première fois depuis longtemps, il pouvait se permettre de le faire sans souffrir, reconnaissant envers la femme qui veillait à son confort.
Il se laissa tomber plus profondément sur le coussin tout juste installé, observant les gestes précis des servantes comme on admire un rituel ancien. L’ombre de la soirée s’étirait, douce et calme, et il prendra un moment pour siroter ce second élixir avec lenteur, savourant chaque goutte comme un luxe rare.
« Je ne te souhaite pas de nous revoir. Je ne crois guère en un quelconque monde psychique après la mort. Mais je crains la science. »
Bien évidemment, son énergie redeviendrait une membrane de la longue rivière de la vie.. Son Chakra reprendrait part à ce fleuve paisible... Mais il connaissait l'histoire et il connaissait la valeur d'un cadavre... Il ne disposait malheureusement plus du nécessaire pour faire disparaître son propre corps.
