Clarté dérobée


Zone co-administrée des Archipels du Sud - Futai-shō, Hirui-shima

Année 8 | Printemps

III. Les Éclipses du Sud
Après avoir appris la capture de Hinae par les forces impériales, Daiki et Kagero se sont retrouvés dans un village côtier de Hirui-shima. La nuit précédente, ils ont recueilli des informations fragmentaires auprès d’un pêcheur terrifié, confirmant l’existence d’un petit campement militaire installé à l’intérieur des terres. Ils ont profité des heures sombres pour se reposer brièvement et préparer

La Miwaku était toujours aussi froide, le tranchant de la moindre de ses actions était caractéristique, sa précision était sans pareille. Le Kitto avait toujours dans le cou les sueurs de ses visions, il essayait d'ailleurs toujours de recoller les morceaux et de comprendre ce qu'il n'avait pas encore réussi à percer, les différents secrets que contenaient encore ces sensations.

Dialogue de personnage
« Il y'avait... de la brume... Celle de la mer plus précisement, sous une lumière matinale... Mais j'ai bien peur que ce soit de maigres indices. »


L'eisenin réfléchissait, essayait de se repasser les images, mais il n'y avait rien de plus, cela pouvait-il réellement suffire à la Miwaku ? Il en doutait fortement, mais malheureusement il ne croyait rien avoir de plus...

Dialogue de personnage
« Elles doivent encore être dans les Archipels du Sud, mais je pense qu'elles sont parties le plus loin possible. »


Ajouta-t-il. Elles n'étaient de toute évidence plus à Hirui-Sama, mais maintenant où étaient-elles ?

Dialogue de personnage
« Il y'a de fortes chances que oui, si c'est le cas, la vie d'Hinae est en danger... Nous devons d'autant plus nous hâter. »


Une tueuse aux cheveux blancs dans le même campement d'Hinae ? Se pourrait-il que ce soit une Gaikotsu de Konoha ? Si c'est le cas, se pourrait-il que ce soit Mai ? Elle était devenue aveugle, mais Daiki avait participé à sa rééducation. La Gaikotsu était particulière et le médecin n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle était devenue, de là à devenir générale de l'Empire...

Mais il était fort probable qu'elle chercher à extirper des informations à Hinae, ce qu'elle réussirait sans doute à faire, il fallait donc se dépêcher. Le Kitto savait que cela mènerait probablement à la perte de la brune, mais soit, elle avait fait son choix.

Il y a 2 mois

Lys épineux

Kagero resta un moment immobile, les bras croisés, le regard tourné vers la ligne d’horizon noyée de brume. L’esprit en alerte, elle réorganisait mentalement les fragments d’informations accumulés depuis leur arrivée sur l’île : la capture volontaire de Hinae, la présence du samouraï impérial, la tueuse à la chevelure blanche, et ces indices fugaces laissés par la vision du Kitto.
Tout commençait à prendre sens ... ou, du moins, à se dessiner dans une direction précise.

Elle savait désormais quoi faire.

La Miwaku pivota brusquement, ses mèches noires effleurant son visage. D’un ton ferme, elle déclara :
Dialogue de personnage
« Un pêcheur m’attend sur une île voisine. Nous pouvons le rejoindre en moins d’une heure et demie si nous nous pressons. Deux, si tu préfères la prudence et que nous évitons les routes principales. »

Ses yeux se posèrent sur Daiki, l’évaluant comme on jauge un partenaire d’opération. Il n’était pas question ici de confiance, mais d’efficacité. Le temps jouait contre eux, et chaque seconde risquait de transformer une poursuite en enterrement.

Elle reprit, d’un ton plus bas mais toujours aussi assuré :

Dialogue de personnage
« Un ferry part en fin de nuit, avant la matinée, vers Shinkiri-jima. Il transporte des ouvriers vers les chantiers portuaires de la capitale du Sud. Cela semble correspondre. »


Elle marqua une brève pause, le regard s’assombrissant à la simple évocation du lieu.
Shinkiri-jima… C’était un nid d’espions, de soldats, de travailleurs surveillés. Une zone où même les mouettes semblaient voler sous ordre impérial.
Mais c’était aussi, paradoxalement, l’endroit idéal pour disparaître.

Dialogue de personnage
« Plusieurs ports y sont desservis. Si elles ont quitté Hirui-shima, c’est forcément par là. Et si c’est le cas, alors nous approchons de la solution. »

Le vent de mer se leva, soulevant leurs manteaux. L’odeur du sel et du bois humide emplissait l’air.
Kagero se mit en marche, rapide, déterminée. Chaque geste trahissait la rigueur d’une femme qui n’attendait plus les ordres de personne.

Dialogue de personnage
« Allons-y. Nous n’avons plus le luxe d’hésiter. »

Le sentier descendait en pente raide, longeant des falaises couvertes de mousses. En contrebas, on distinguait les reflets argentés de la mer. Leurs pas précipités faisaient craquer les branches, et le souffle du vent couvrait le rythme de leur respiration.

Il y a 2 mois


Prendre les routes principales et gagner du temps mais c'était aussi prendre le risque d'en perdre si ils faisaient des mauvaises rencontres. Ce que le Kitto savait : tout s'accélèrent, la présence de généraux ne faisait que confirmer son hypothèse, tout ne tardera pas à être mis au clair. Il n'y avait alors pas une minute à perdre.

Dialogue de personnage
« Prenons la route principale, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre davantage de temps. »


L'analyse de la Miwaku semblait bonne. Évidemment on ne pouvait pas être sûrs, mais ce qu'elle avait deviné était probablement ce qui était le plus proche de la réalité. Le Kitto ne connaissait pas particulièrement Shinkiri-jima, mais il s'était renseigné avant de partir en mission. Cet endroit était peut-être un des plus surchargés d'agents de l'Empire dans la zone. Mais c'était aussi une zone riche en informations, alors il ne fallait pas hésiter et y aller.

Dialogue de personnage
« Oui. Allons-y. »


Dit-il alors, acquiesçant aux mots de la Miwaku. Ils prirent alors le sentier périlleux et raide qui longeait les falaises avant de rejoindre la route principale. Ils devraient avancer à un bon rythme afin de ne pas perdre une seconde. C'était parfaitement dans les cordes de Daiki d'avoir un rythme si soutenu.

Il y a 2 mois

La Sainte Vierge

Kazuko avançait à grands pas, le dos légèrement penché vers l’avant, sa cape voletant au rythme de ses foulées assurées. Soshi reposait contre elle, son corps affaibli accroché à son dos comme une plume trop chaude, respirant difficilement contre sa nuque. Chaque gémissement, chaque soubresaut involontaire de la jeune femme, chaque montée de fièvre que Kazuko sentait pulser contre sa peau l’enfonçait davantage dans un sentiment d’urgence. Pas seulement celui de la mission. Non. Quelque chose de plus intime. Plus profond.

Une peur qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps. Le sentier de pierre s’élargissait. Devant elle s’étalait le port sud de Shinkiri-jima, balayé par une brise forte, acide de sel. Le ciel, d’un gris pâle, écrasait les bâtiments de pierre sombre qui semblaient accroupis, comme si la ville entière retenait son souffle. Le bruit des chaînes, des voiles, des ordres hurlés par les dockers et les contremaîtres faisaient battre le tempo d’un endroit qui, en surface, vivait… mais Kazuko savait qu’ici, tout pouvait changer en une seconde.

Elle repéra un groupe d’ouvriers s’éloignant d’un vieux ferry. Quelques militaires aussi, des agents de l’Empire, en uniforme discret. Rien d’inhabituel, mais tout sonnait faux, comme un théâtre bien huilé. Et puis elle la vit.

Une silhouette féminine, au bout d’un quai. Immobile. Droit comme un kunai planté dans la roche. Des mèches noires dansaient dans le vent. Une posture qu’elle aurait reconnue entre mille. Les bras croisés. Le regard perdu dans l’horizon… et pourtant, alerte. Prête. La tension contenue dans chaque muscle révélait l’ancienne kunoichi qu’elle avait été. Kazuko s’arrêta net.

Ses yeux s’écarquillèrent d’un coup, tandis que son souffle se coupa. Elle sentit Soshi remuer dans son dos, inconsciente du moment qui venait de basculer. Une émotion rare, presque oubliée, envahit la Okasan. Un mélange de soulagement et de crainte. De joie et de doute. Kagero. Elle était là. En chair et en os. En vie. Mais elle n'était pas seule...

Kazuko fit un pas, puis un autre, lentement. Comme si elle craignait que l’image disparaisse, qu’un clignement d’œil suffise à effacer cette apparition. Le vent s’engouffrait dans sa cape, et malgré la fatigue, la tension, la fièvre de Soshi sur ses épaules, elle marcha. Et à chaque mètre, des pensées s’entrechoquaient dans son esprit. Un murmure s’échappa de ses lèvres, comme une prière :

Dialogue de personnage
« Attend... ! »


Il y a 2 mois

Le caméléon de Kumo

Le mal qui avait touché Soshi semblait ne pas vouloir prendre fin, et tant qu'elles n'auraient pas retrouvé sa mère, il ne faisait aucun doute que la situation de la jeune femme n'allait pas aller en s'améliorant. Le voyage eut lieu pour la majorité sur le dos de Kazuko. La Miwaku était étonnée de voir la force et l'endurance dont pouvait faire preuve la Okasan, et blottit la tête dans son cou, elle se sentait bizarrement en sécurité. Soshi ne compris pas grand-chose à ce voyage oscillant entre moment d'éveil et de sommeil, la seule chose qu'elle retenait était l'odeur du parfum de Kazuko qui semblait l'accompagner tout au long de ces moments de fièvre.

Endormie, Soshi sentit la Okasan s'arrêter. Elle se réveilla en se rendant compte qu'elle avait blotti son visage dans le creux du cou de la jeune femme, les lèvres contre sa peau, et un léger filé de bave coulant le long de sa bouche. Elle devint rouge écarlate, pas seulement à cause de la fièvre, mais également de la honte d'avoir bavé dans le cou de la Okasan. Difficilement, Soshi ouvrit les yeux et regarda devant elle. Sa vision était flou suite à son réveil, mais tout doucement ses yeux firent le point, et elle apparut devant elle, Soshi retint des larmes en la voyant. Elle était vivante, et elle allait pouvoir s’occuper d’elle.

Dialogue de personnage
« Maman !
»

Soshi laissa échapper ce mot, puis elle descendit du dos de la Okasan, ressentant pendant quelques secondes un manque de contact avec Kazuko qui avait se montrer si réconfortante durant cette épreuve.

Il y a 2 mois