Le retour à la capitale sous tension


Le Cœur - Région de Kinchū, Quartier administratif

Année 8 | Printemps

II. Sauvetage de Miyuka
L’Empereur revient à la capitale, imposant et impassible, face à un bureau massif symbole de son autorité. Il apprend la rébellion renaissante, les infiltrations et l’incendie récent. Inquiet concernant Kitto Kyoko, il envisage de restreindre ses déplacements et de renforcer la surveillance. Il ordonne de rétablir et d’élargir la liste des recherchés, tout en planifiant des visites stratégiques.

Le bureau venait d’être installé, massif et imposant, façonné dans un bois aux veines profondes, comme si chaque fibre portait l’histoire des siècles. Sa surface luisait d’un éclat sombre et solennel, digne d’un trône.

À l’entrée, une foule se pressait déjà, mêlant curiosité et appréhension. On chuchotait, on s’écartait instinctivement, chacun conscient de l’importance de l’instant. Puis il apparut : l’Empereur, calme et imposant, avançant avec une assurance souveraine. Même le tumulte des événements récents semblait s’effacer devant sa présence.

Un subordonné, hésitant, expliqua rapidement la situation : le bâtiment incendié, les infiltrations qui se multipliaient, et la rébellion qui refaisait surface. L’Empereur écouta, immobile, impassible. Son regard pénétrant balayait la pièce, analysant chaque visage, chaque réaction.

Puis, d’une voix claire et autoritaire qui fit frissonner la foule :

Dialogue de personnage
« Où se trouve Kitto Kyoko !? »

Le silence tomba, lourd, presque vénérable. La rébellion, longtemps considérée comme un simple dossier, revenait brutalement au premier plan. Et dans cette simple question, toute l’autorité et la puissance de l’Empereur se faisaient sentir.

Dialogue de personnage
« Je veux des noms. Rétablissons la liste des recherchés. Intégrons d'autres noms gênants à cette liste. »

Un autre parla d'un ancien Konohajin brûlé... L'empereur allait devoir lui rendre visite. Cet homme pourrait bien lui servir.

Il y a 3 jours


Alors qu’il venait de faire un rapide briefing avec quelques-uns de ses ministres, il se décida à aller visiter ce fameux grand brûlé, mais une voix vint annoncer quelque chose qui remonta son moral : Gaikotsu Mai était de retour.

Il n’était pas aisé d’obtenir des faveurs de la part de l’Empereur, mais cette femme répondait toujours la première. Elle était là lorsqu’il fallait l’être. Fidèle au-delà des convenances, elle revenait sans jamais demander, comme si une force invisible la liait à lui. Son cœur, qu’il savait d’ordinaire impassible, se serra d’un élan secret. Il cacha son enthousiasme, comme toujours. Seule sa voix, ferme et sèche, donna l’ordre :

Dialogue de personnage
« Qu’elle me rejoigne immédiatement dans le salon arrière. »

Ce lieu n’était pas choisi au hasard. Lorsqu’il discutait avec cette jeune femme, il le faisait toujours dans un espace monochrome. Les couleurs semblaient agresser ses sens, malgré sa cécité. Ici, rien ne heurtait sa perception : des murs blancs, une table basse de bois sombre, un tatami entretenu à la perfection. La lumière des panneaux de papier de riz ne variait pas, égale, douce, comme un souffle.

Il se souvenait encore de leur première rencontre, de cet oiseau blessé dont il avait sauvé l’aile. Il revoyait dans sa mémoire cette jeune femme se percevant monstre, rejetée, ignorée par les siens — trop aveuglés par une autre. Dans son esprit, elle n’était pas un instrument à façonner, ni une marionnette à manipuler. Il avait trouvé en elle quelque chose de plus rare : une fragilité qui éveillait chez lui un instinct presque paternel.

Quelques minutes plus tard, le silence du salon fut troublé par le léger crissement de la porte coulissante. La silhouette de Mai apparut, fluide, blanche, spectrale presque, dans la lumière pâle du lieu. Elle s’avança sans hésitation, comme si ses pas connaissaient déjà le chemin.

L’Empereur, assis en tailleur derrière la table, l’observa un long instant. Il ne dit rien d’abord, retenant le poids de ses pensées. Son regard s’attarda sur cette présence singulière qui, malgré son air détaché, avait toujours répondu à son appel. Puis enfin, sa voix résonna, grave, posée, mais traversée d’une nuance qui lui était rare :

Dialogue de personnage
« Comment te portes-tu ? »

Il y eut un silence, lourd, presque sacré. Il connaissait déjà le résultat de sa bataille et c'est aussi pour cette raison qu'il venait de la faire venir. Il lui fallait quelqu'un pour diriger les hommes de l'Empire... Quelqu'un de confiance. Quelqu'un qui devrait agir vite.

Il y a 3 jours

Kako No Uta

Mai inclina la tête en réponse à la question.

Dialogue de personnage
« Je suis encore debout, Majesté. »


Sa voix était calme, nette. Chaque mot tombait comme un bloc de pierre : maîtrisé, mesuré, solide. Elle n’ajouta rien immédiatement. Elle ne comblait jamais le silence inutilement. Elle se tenait droite. Impeccable. Pas un pli dans sa tenue. Pas un geste qui trahissait la douleur et pourtant, elle était là. Alors que le bandage noué sous sa robe la gênait. Il comprimait la plaie encore fraîche sur son flanc, chaque mouvement l’arrachant à un équilibre fragile entre tension et contrôle. La blessure était propre, mais vive comme une brûlure qui refusait de s’éteindre.

Sa côte fêlée, quant à elle, battait sous sa peau à chaque respiration, comme un tambour de guerre sourd, obstiné. Le moindre souffle profond était une agression. Alors elle respirait court. Mesuré. Silencieuse. Elle avait choisi de rester debout, non par défi ou formalité, mais parce que s’asseoir aurait été pire. Le mouvement pour descendre, pour plier son torse meurtri, aurait réveillé cette douleur qu’elle tenait enfermée depuis le combat. Debout, elle souffrait moins. Debout, elle gardait l’avantage. Et surtout, debout, elle restait ce qu’elle devait être : présente. Inébranlable. Fidèle.

Dialogue de personnage
« Je suis opérationnelle. Prête à reprendre le commandement dès que vous l’ordonnerez. »


Puis elle baissa la tête très légèrement, non pas en soumission, mais en marque de respect. Elle avait parlé. Mais une chose, pourtant, la tenait encore immobile. Un détail. Ce n’était pas ses blessures. Ni le rapport à venir. C’était lui.

Dialogue de personnage
« Je vous remercie de votre attention. »


Souffla-t-elle, prise entre l’étreinte du bandage et le poids muet de la douleur.

Dialogue de personnage
« Et vous, comment vous portez vous ? »


Elle ne releva pas la tête. Ce n’était pas une provocation, ni une curiosité déplacée. C’était autre chose. Une chose plus rare. Depuis leur première rencontre, c’était Borodari qui avait porté les silences, protégé les blessures, donné sans jamais exiger. Il avait été l’ombre constante derrière sa reconstruction, la main invisible qui ne s’était jamais refermée sur elle. Et maintenant, c’était un juste retour des choses le monde tournait, lentement, et Mai se dressait à son tour, comme une fille qui, sans effusion, demande à son père s’il va bien. Pas par faiblesse. Mais par loyauté et amour silencieux.

Il y a 3 jours


L’Empereur l’observa, chaque mot, chaque geste, chaque silence pesant dans la lumière blanche du salon. Ses paupières restaient immobiles, mais son esprit parcourait à nouveau les souvenirs. L’image de l’oiseau blessé lui revint, fragile et tremblant entre ses mains, et il pensa à la façon dont Mai se tenait maintenant, semblable à cet oiseau mais plus farouche, plus maîtrisée.

Il sentit une pointe d’émotion qu’il n’aurait jamais cru lui appartenir. Ce n’était pas de l’attendrissement naïf, ni de la pitié. Non, c’était une fierté silencieuse, teintée d’un amour presque paternel, une reconnaissance de la résilience. Il percevait chaque effort qu’elle faisait pour cacher sa douleur, chaque muscle de son corps tendu dans l’équilibre de la posture. Et pourtant, malgré les bandages, les plaies encore vives, elle se tenait là, debout, fidèle à son rôle, fidèle à lui.

Sa voix se fit plus basse, mesurée, mais chaleureuse dans sa rare inflexion :

Dialogue de personnage
« Je vois… et je vois aussi que tu souffres encore. »

Il marqua une pause, laissant le silence s’installer entre eux, épais et tangible. Les murs blancs, le tatami parfait, la table sombre : tout semblait soudain s’effacer pour ne laisser que cette présence immobile, ce lien presque invisible mais indestructible qui les unissait depuis leur première rencontre.

Dialogue de personnage
« On ne peut pas vraiment tout cacher. Bien que tu n'es pas mauvaise pour le cacher. »


Puis, comme pour alléger la tension, il reprit, d’une voix plus ferme mais toujours empreinte de cette considération rare :

Dialogue de personnage
« Panser ne suffit pas toujours à cicatriser. »

L’Empereur savait qu’il ne fallait pas presser Mai. Il savait qu’elle répondrait lorsqu’elle le jugerait nécessaire. Mais rien dans sa posture, dans la manière dont elle s’était redressée malgré la douleur, ne laissait planer le doute.

Il s’adossa légèrement, les mains croisées sur ses genoux, et se surprit à ressentir l’inquiétude discrète de tout mentor face à une élève qui revient d’une épreuve qui aurait pu la briser. Il se rappela chaque instant où il avait été l’ombre derrière elle, protégeant ses blessures, portant ses silences. Et maintenant, dans cette pièce monochrome, il comprit que le temps avait inversé cette femme. Elle se tenait là, debout, solide, prête, et c’était à son tour de recevoir ce geste silencieux, cette fidélité muette, cette loyauté indéfectible.

Dialogue de personnage
« Un nouveau problème. Ils ne cessent de tomber du ciel. Cette rébellion doit être éteinte. Pour cela, je crois être en capacité de mettre la main sur quelque chose qui nous permettra de traquer n'importe Shinobi... »

Le salon, lumineux et immobile, semblait retenir son souffle avec lui, suspendu dans la gravité douce de cet échange silencieux.

Il y a 3 jours

Kako No Uta

Mai aurait voulu répondre tout de suite. D’un mot sec, d’une certitude claire, comme elle l’avait toujours fait. Mais ses lèvres restèrent closes. Et pendant une seconde une seule quelque chose fléchit en elle. Pas un soupir. Pas un geste. Juste un frisson intérieur, imperceptible, une brèche discrète où la culpabilité s’infiltra. Elle ne voyait pas, mais elle sentait. L’espace, les silences, les tensions suspendues dans l’air. Elle sentait la présence de Borodari, toujours là, calme, précis, attentif. Et cela suffisait à faire vaciller cette force qu’elle s’efforçait de maintenir. Il savait. Il avait compris. Cela suffisait.

Et ce n’était pas la douleur qui la dérangeait le plus. C’était qu’il l’ait perçue. Qu’elle ne soit pas parvenue à la lui dissimuler. Pas par orgueil. Mais parce que Borodari avait toujours été le repère, celui devant qui elle voulait être forte, droite, sans faille. Et à cet instant, il avait vu sans avoir besoin de voir. Ressenti ce qu’elle avait tenté de contenir. Et cela, plus que la blessure elle-même, lui donnait envie de détourner le visage.

Elle n’avait pas été à la hauteur.

Dialogue de personnage
« Veuillez m'excuser de ne pas avoir été à la hauteur... »


Dialogue de personnage
« ...je n'ai aucune excuse concernant leur fuite. »


Ils s’étaient échappés, les anciens shinobis qui dirigeaient se monde autrefois. Ceux qui, naguère, partageaient les feux, les entraînements, les idéaux même. Et si elle avait serré les mâchoires, commandé avec précision, déployé chaque stratégie enseignée, cela n’avait pas suffi. Leur fuite avait laissé un échec. Et cet échec, c’était le sien.

Mai baissa la tête, cette fois un peu plus. Elle ne cherchait pas de pardon. Elle n’en voulait pas. Ce n’était pas sa place de supplier, encore moins devant lui. Mais elle devait dire les mots. Les poser là, entre eux, comme on dépose une lame sur la table, tranchante et offerte. Elle savait qui ils étaient, ceux qui étaient partis. Elle savait de quoi ils étaient capables. Elle connaissait leurs méthodes, leurs failles, leur loyauté brisée. Elle connaissait leurs noms. Et c’était bien cela le plus insupportable : ce n’était pas un ennemi inconnu qu’elle avait laissé s’échapper. C’était des visages. Des souvenirs. Des voix familières. Des frères d’armes devenus ombres.

Et dans le silence du salon, elle ajouta, presque malgré elle :

Dialogue de personnage
« Je les ai reconnus. Jusqu’au dernier. »


Elle aurait voulu s’arrêter là. Mais elle ne pouvait pas. Elle avait tenu bon. Elle avait encaissé. Mais à cet instant, face à lui, la seule chose qu’elle ne pouvait pas supporter, c’était ce sentiment d’avoir été un maillon faible.

Dialogue de personnage
« Dites-moi ce que je dois faire pour réparer cela. »


Ce n’était pas un aveu de faiblesse. C’était une promesse. L’exact opposé d’une supplique. Une volonté nue, offerte, sans condition. Mai n’attendait pas d’être rassurée. Elle attendait un ordre. Une mission. Une chance de corriger.

Il y a 3 jours


L’Empereur l’observa attentivement, notant la légère crispation de son corps, le poids de la douleur qu’elle portait sans mot. Il comprit immédiatement la raison de ce silence chargé : elle aurait voulu répondre, répondre avec cette certitude sèche et mesurée qui lui était propre, mais quelque chose l’en empêchait. Une brèche imperceptible s’était ouverte dans sa force. Il savait. Comme il avait toujours su. Il avait perçu ce frisson intérieur, cette culpabilité muette qui se glissait entre ses défenses. Et il n’avait besoin d’aucun mot pour cela.

Il prit une inspiration, laissant ses yeux descendre un instant sur les bandages, sur la tension contenue dans ses muscles. Il ne s’agissait pas de la douleur physique qu’elle portait. Non, c’était le poids invisible de l’échec, la fuite de ceux qu’elle avait dirigés et qui avaient disparu malgré ses efforts. Et cette reconnaissance silencieuse, ce sentiment d’avoir été un maillon faible… il le voyait, et il ne pouvait rester indifférent.

D’une voix grave, posée, mais empreinte d’une douceur rare, il rompit le silence :

Dialogue de personnage
« Tu ne me dois rien. La seule personne à qui tu dois rendre des comptes, c’est toi-même. »

Il laissa ces mots suspendus dans l’air, pesant chacun. Il sentit la tension de ses épaules se relâcher imperceptiblement, le soulagement silencieux qui passait avant même qu’elle ait pu répondre.

Dialogue de personnage
« Ces parasites qui ont tenté de briser notre chemin… ces hommes et femmes qui n’ont jamais su reconnaître la valeur des leurs… ils n’ont aucune place dans ta vie. Ils ne te voient pas pour ce que tu es, mais dans le groupe dans lequel tu étais. Tu es bien plus que ... Konoha. Tu es Mai. »

Rien n’avait changé dans le salon, et pourtant tout était différent. La présence de Mai, droite, fière malgré les blessures et le bandage qui comprimait son flanc, emplissait la pièce d’une force silencieuse.

L’Empereur inclina légèrement la tête, presque en signe de respect. Sa voix, plus basse, plus intime cette fois, ajouta :

Dialogue de personnage
« Ton échec n’est pas le reflet de ta valeur. Tu as tenu, tu as survécu, et tu es toujours debout. C’est cela qui compte. Et maintenant, tout ce qui t’incombe… je sais que tu le relèveras. »

Il savait qu’elle l’entendait, qu’elle avait compris sans avoir besoin de continuer. Il n’y avait ni fierté vaniteuse, ni louange inutile à donner.

Dialogue de personnage
« Tu nous aideras à établir cette liste avant ton départ. Mai. Ensuite, nous les traquerons pour les chasser de ta vie. »

Un rictus ne tarda pas à apparaître.

Dialogue de personnage
« Pour rompre avec le passé et naître de nouveau, il est malheureusement nécessaire de le radier. J'ai vécu cela différemment. Bien évidemment. Ce que tu ressens est un deuil. Crois-moi, un deuil s'affronte seul, mais il est parfois nécessaire de le regarder droit dans les yeux... »

Dialogue de personnage
« Par chance, j'ai pu remonter jusqu'à une personne que tu ne connais que trop bien, Mai. Tu risques de souffrir, mais tu es assez forte pour faire face à ton passé aujourd'hui. »

Il ne parla guère de son échange avec Hikaru... De cet entretien sur un courrier manquant de finesse... Sans la moindre honte, Borodari faisait lire son courrier... Généralement, ce n'était que peu intéressant... Mais il lui permit de remonter à de nombreuses pistes... Dont une au Sud. Sûrement l'auteure des récents monologues épistolaires. L'empereur se doutait depuis longtemps qu'Hikaru blanchissait son argent pour une quelconque cause, mais il avait su trouver la combine que depuis peu... Examinant les combines du pharmacien de ce dernier, il avait pu remonter à une demeure au Sud... Cela coïncidait avec un séjour autorisé il y a quelques années.

Dialogue de personnage
« Akiko et Hinae... Elles semblent cacher quelqu'un qui pourrait nous permettre de guérir tes maux... »

Il posa alors sa main droite sur celle de Gaikotsu Mai.

Dialogue de personnage
« Ce n'est pas un ordre. Mai. Je pense sincèrement que tu cesseras de les entendre. Je te laisserai décider du sort des tiens. »

Il y a 3 jours