Si le pouvoir impérial reposait essentiellement sur les épaules de l’Empereur, Hidetakadan Borodari, l’administration de l’Empire jouait également un rôle important. Cinq ministres, de sphères bien distinctes, eux même accompagnés d’une vingtaine de magistrat chacun, grossissant alors le nombre de personnes présentes au sein de l’Assemblée Impériale à plus d’une centaine de personne.
Cet échantillon de membres « d’élites » débattait plusieurs fois par semaine, ils étaient notamment en charge de proposer de nouvelles lois à l’Empereur, ce qui donnait souvent lieu à certaines tensions, les divergences d’avis étaient monnaie courante ici, ce qui rendait l’administration de l’Empire plutôt lente, il faut bien l’admettre, mais elle n’en restait pas moins efficace.
Ce mode de fonctionnement était un élément essentiel du règne de Borodari, et le serait-il sûrement aussi pour ses successeurs. En effet, diriger un Empire était une chose compliquée, accorder tout le monde sur la même longueur d’onde et éviter les conflits internes n’étaient pas des choses évidentes à réaliser.
Alors, si les Ministres étaient soigneusement choisis par l’Empereur, les magistrats eux étaient généralement élus par les familles nobles, provenant de la capitale et d’ailleurs. En procédant ainsi, ces derniers avaient l’illusion de posséder une véritable influence sur le pouvoir impérial et sur le futur de l’Empire. Les luttes intestines étaient alors basées sur la richesse et l’influence que pouvaient dégager les familles nobles, rien qui ne représentait un véritable danger pour l’Empire en lui même, il s’agissait plutôt d’un jeu pour maintenir tout le monde occupé.
En revanche, la réunion d’aujourd’hui était plus… bruyante. Depuis longtemps l’Assemblée n’avait pas eu à affronter une telle crise, l’attaque du train et l’infiltration au sein de la capitale avaient fait couler beaucoup d’encre en l’espace d’une nuit et demeurait le sujet principal depuis plusieurs heures déjà.
Malheureusement, cette session coïncidait également avec l’absence de plusieurs Ministres, sur cinq d’entre eux, seuls deux étaient présent : Mikito Tan, Ministre des Sciences, ainsi que le Ministre des Etat-Civils.
En l’absence de leur supérieur, il n’était alors pas rare que les magistrats ne tentent de prendre les devants, en proposant des méthodes parfois… drastiques. Là où les Ministres étaient plus au fait de la politique de l’Empire, et surtout des désirs de son dirigeant. L’un d’entre eux se présentait aujourd’hui comme le leader de ce que nous pourrions appeler une faction, en effet, lui et les siens militaient depuis longtemps pour le durcissement des lois concernant les ninjas…
« Nous avons été attaqué au sein de notre propre cité, ces terroristes ont même fait dérailler un train qui aurait pu transporter bon nombre de civils. J’appelle à la modification de la loi concernant les shinobis et requiert leur mise à mort immédiate, y compris ceux faisant prétendument partie des nôtres, ils ne sont d’aucune confiance. »
Chaque prise de parole apportait avec elle un vacarme assourdissant. Vous pourriez croire que faire partie des familles nobles apportait également une certaine éducation, couplée à une excellente discipline, mais il n’en était rien. Cet appel au vote n’améliora pas les choses, car chacun, partisan ou détracteur avait son mot à dire, mais aujourd’hui il va sans dire que la majorité des voix allaient dans son sens.
« Je suis d’accord avec lui ! Il a ma voix ! »
« Et la mienne aussi ! Nous ne pouvons laisser ces terroristes agir impunément ! »