Tandis que Seishirô s'installait, Masao passa à la cuisine pour faire chauffer de l'eau. Il rejoignit son jeune camarade assis sur un cousin et écouta la raison de sa venue. Allez chasser quelques opportuns terrés dans un temple... pourquoi pas, cette mission en valait bien une autre. Depuis deux ans Masao enchaînait les missions diverses, le plus souvent en solitaire, et les journées passer avec son frère à retaper l'ancienne bâtisse qui lui servirait de restaurant, qu'ils avaient d'ailleurs presque finie de remettre à neuf. Il ne se laissait que le minimum de journées de repos, comme celle-ci, pour permettre à son corps fatigué de tenir le coup. C'était sa façon à lui de faire pénitence, de se pardonner et de fuir le terrible sentiment d'absence, de solitude, qui l'envahissait encore régulièrement.
Il allait donnet sa réponse à Seushirô quand celui-ci posa une question, certainement anodine pour lui. Même après deux ans, la claque frappa tout aussi durement Masao que première fois que l'on lui avait posé une question similaire. Si le choc était toujours aussi violent, le Kitto savait désormais bien mieux en gérer les conséquences. Caressant, presque sensuellement, sa cicatrice, il fuya le regard de son invité. Mais où qu'il pose ses yeux, un souvenir rejaillissait, une trace d'elle était visible. Fermant les yeux pour contenir les larmes qui menaçaient de jaillir, il se contenta de la réponse la plus simple possible.
« Tomoe est morte, le lendemain de notre rencontre. »
Cela faisait désormais deux ans, deux longues années... Alors pourquoi la douleur était-elle encore si forte ? Pourquoi n'arrivait-il pas à faire son deuil comme les autres ? Ce n'était pas le premier proche qu'il perdait en mission, il avait côtoyé la mort de près lors de la guerre civile de Konoha, même si les Kitto étaient restés en marge des combats. Il ne pensait pas pouvoir être affecté à ce point par la mort de sa femme. Alors pourquoi ?
La réponse, malheureusement, il l'a connaissait bien, trop bien. C'était lui le chef de la mission où elle avait péri, c'était lui qui l'avait conduit à sa mort. Il était donc responsable de sa mort, il aurait tout aussi bien pu la tuer lui-même que cela n'aurait rien changé. Tant qu'il ne se serait pas pardonné, il ne pourrait pas faire son deuil. Mais comment se pardonner le meurte de celle qu'il aimait plus que tout au monde ? Non, c'était au dessus de ses forces, il en était incapable. Pour tenter de se racheter à ses yeux il allait continuer ce qu'il faisait depuis deux ans : œuvrer sans la moindre retenir pour son village et pour ses proches, au détriment de sa propre existence. Car après tout, l'existence d'un meurtrier n'avait aucune valeur....