Rencontre avec un homme solitaire

Je m'asseyais sur une pierre plutôt plate d'une quarantaine de centimètres et croisais les jambes. Je glissais ensuite mes doigts autour d'une mèche de cheveux, tandis que je déposais la seconde sur ma cuisse. Je relevais alors la tête pour plonger mon regard dans le sien, et puis je m'adressais à lui d'une voix qui mimait la gêne et qui mêlait le jeu :



J'avais bien articulé son nom pour qu'il ponctue ma phrase. Et puis je me décidais à lui avouer que je l'avais déjà repéré depuis longtemps...



Je terminais de me moquer pour m'adresser à lui avec un peu plus de sérieux :

Le jeune Shiro regardait la jeune fille ou que dis-je jeune femme qui glissait ses doigts autour d'une mèche et jouait avec comme elle jouait avec le coeur des hommes. Cette dernière jouait une comédie, mais une comédie bien attirante dans laquelle on ne peut s'empêcher de rentrer. Elle avait un charme, une chevelure argentée, un regard de braise et l'allure d'une jeune femme à peine mûrie. Pourtant notre protagoniste répondait avec un petit air comique, ne cherchant pas à la vexer :



Explosant de rire l'homme montrait bien là sa maturité, un homme un vrai ! Philosophe en sa matière amoureux des jeunes femmes en âge de faire pleurer un homme par leur corps. Des femmes pulpeuses aux hanches bien taillée et aux fesses de bonne chaire ! Pourtant ce dernier n'arrêta pas net la conversation, ayant repris à peu près son calme Shiro continuait :



Ne s'attardant pas sur cette phrase il continua :

Je me tues un peu gênée. Décidément, Shiro me prenait pour une gamine... Je le laissais poursuivre, et même s'il se moquait un peu, il entrait tout de même dans mon jeu.



Il fallait maintenant que je réponde véritablement à sa question. Sugushi et Sai n'avaient pas été un choix pour moi, ou alors un choix qui s'impose. Chaque homme renferme une certaine force et il est sûrement un peu bête de la mettre de côté... Je ne comptais pas abandonner un Uzumaki si un Kitto s'avérait un choix plus judicieux. Je n'avais pas de sélection à faire, une addition offrirait plus de possibilités. Plus de puissance. Comme si un, ou même deux hommes pouvaient faire quelque chose contre une armée de démons. Non ! Il faudrait nous-même constituer une armée... Probablement...



J'avalais ma salive avant de demander :

Le jeune Shiro voyait la jeune femme rougir à ses paroles, après tout il était un homme plutôt attirant, ce n'était pas réellement de sa faute s'il ravissait les yeux des jeunes pucelles. Ce dernier les chevilles enflant dans ses chaussures répondait à la jeune femme par une large sourire sous sa capuche avant de continuer :



L'homme répondait ensuite à sa seconde question :



Après avoir dit des paroles si philosophiques celui-ci continua en s'approchant de la jeune femme afin de lui dire, d'un ton très aguicheur, si proche d'elle qu'il empiétait sur son espace vital :

Ce type me narguait vraiment. Il était du genre moqueur, mais il n'était pas le seul ici à vouloir jouer !



Il s'approchait près. Très près. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage. Il prenait maintenant des airs charmeurs, mais je ne me démontais pas malgré une petite gêne que je cherchais tant bien que mal à cacher. J'avalais ma salive et essayais de répondre avec de l'assurance et un peu d'humour :



Je n'étais pas complètement à mon aise, même si je me laissais facilement entraînée par le jeu.

L'homme sentait qu'il était au-dessus dans ce jeu, il sentait que le game était sous sa domination. L'homme, qui était maintenant proche de la jeune femme, avec une gêne légèrement dissimulée, oui elle avait beau être très jeune, trop jeune, un homme ne pouvait pas cacher un petit charme autour d'une jeune femme qui tentait de le charmer. Pourtant celui-ci tentait de garder son dessus dans cette conversation.

D'un coup ce dernier s'approcha encore plus près de la jeune femme, effleura sa peau et vint se cacher près de son oreille afin de lui susurrer un petit mot. Celle-ci devait sentir la chaleur de son souffle, la douceur du tissus de sa capuche, peut-être même les sensations de sa barbe de quelques jours. Et celui-ci dit :



Retirant lentement sa présence légère d'à côté de la jeune femme celui-ci attendait peut-être une réponse de la petite, Shiro n'avait rien d'autre à ajouter, qu'allait répondre la jeune fille ? Allait-elle être charmée, allait-elle reprendre le dessus ou allait-elle être imprévisible ? Dieu le sait, mais quelque chose semble annoncer que celle-ci répondrait très prochainement au jeune homme.

Il s'approchait plus encore et vint à me susurrer quelques mots à l'oreille. Il cherchait à démontrer une position dominante dans ce jeu, mais je n'arrivais pas à l'accepter. J'avais des sensations assez surprenantes par rapport à tout ce qui se passait, il faut dire que c'était sûrement la première fois qu'un homme me tournait autour d'aussi près. Mais je ne comptais pas me laisser écraser par tout ça comme une vulgaire mouche. J'attendais donc qu'il retire son nez de mon oreille et puis je lui lançais ces quelques mots, à voix basse, mais en essayant de me montrer sûre de moi. Je savais qu'il ressentait mon malaise et qu'il s'en amusait. Mais j'essayais de ne pas cesser le jeu. Je ne supportais pas d'être prise au dépourvue, de me sentir "plus faible".



Je savais que j'avais été excessive, et ce serait certainement encore un prétexte pour lui de se moquer. Mais j'avais joué mon rôle, c'était le plus important pour moi. J'essayais rapidement de changer un peu de sujet ...

Le jeune homme voyait maintenant les traits de la jeune fille redevenir plus sévères, moins tendancieux, tout ceci présageait que celui-ci avait terminé le jeu en étant vainqueur, YATA ! Shiro regardait donc la jeune femme qui lui répondait qu'elle n'était pas patiente mais opportuniste, avait-elle réellement cru qu'un homme comme Shiro pouvait réellement s'attarder à attendre une fille de bas âge de devenir une femme ? Erreur ! Explosant de rire et reprenant ses distances celui-ci dit :



Celui-ci s'esclaffait de plus belle, il aimait jouer avec l'âge de la petite. Celle-ci était plutôt mature, mais c'était les personnes les plus matures qui détestaient qu'on leur rappelle à quel point ils étaient physiquement immatures. Mais ce n'est pas grave petite, sache que même le grand chêne a commencé sa vie en n'étant qu'un pauvre gland.



Le jeune homme attendit quelques secondes et céda :

Un peu vexée par ses moqueries, je répondais à sa provocation sans traîner :



Et puis je commençais à me moquer à mon tour sans retenir le moindre rire. C'est alors qu'il commençait à me parler de lui. J'étais assez surprise de son indice. Bien qu'en apparence plus âgé, il baignait dans l'utopie. Quelqu'un lui avait-il bandé les yeux ? Tout ça semblait si surréaliste.. Si cliché... Disait-il cela pour impressionner la petite fille qu'il me pensait être ? Avait-il ainsi attiré Jin avec ces belles paroles ? Je me décidais à lui répondre d'un ton nonchalant.



Qu'importe ce que je pouvais imaginer, il s'agissait là d'un cercle vicieux duquel je ne pouvais entrevoir la moindre sortie.

L'homme était touché au plus profond de lui-même, celui-ci avait toujours été un idéaliste, un enfant de coeur, mais était-ce mal de posséder le coeur et les idéaux d'un enfant ? Les enfants n'étaient-ils pas en réalité ceux qui feraient de ce monde le plus beau des mondes ? Eux qui avaient encore de l'espoir pour ce dernier, n'ayant pas encore connu mort, tristesse, désespoir, peur, ou du moins pas encore compris ces sentiments. En effet le regard d'un enfant d'un monde idyllique dans lequel tout le monde serait égaux, heureux et libre était-ce si difficile à faire ?

Notre protagoniste n'était pas d'accord avec cette jeune fille en tout point. Celle-ci disait que celui qui possédait du pouvoir était voué à en abusé, l'homme répondait non. Shiro était quelqu'un qui ne croyait pas en cela, en effet il était bien trop simple de se reposer sur le fait d'être devenu mauvais parce que l'on a offert du pouvoir à une personne. Non au contraire, cette personne était mauvaise bien avant de posséder le pouvoir, c'est simplement le pouvoir qui avait éveillé son côté sombre, qui l'avait laissé à la lumière !

Celui-ci regarda la femme avec dégoût, comment une si jeune fille pouvait-elle déjà parler comme une vieille en mi-vie, sans envie d'un futur meilleur, sans idéaux, sans rien. Elle était déjà rabat-joie, sans once d'espoir, c'était le genre de personne que notre héro ne supportait pas, les personnes qui acceptaient ce qui arrivait dans ce monde et se disaient " De toute façon on y peut rien ! ".



Le jeune homme attendit quelques secondes avant de continuer :



Après quelques secondes celui-ci reprit encore :

Fis-je timidement pour le narguer, ce n'était pas l'important dans son discours. J'en venais donc à l'essentiel en reprenant une attitude normale.



Je venais placer ma main sur ma poitrine pour parler avec plus de coeur, plus de force.



J'avalais ma salive et ajoutais :



J'avais dit ce que j'avais à dire. Je ne voulais pas me laisser manipuler, charmer par de belles idées... Il en faudrait plus pour me convaincre.

La jeune fille était-elle une philosophe refoulée, avait-elle un Freud coincé dans les fesses, en tout cas si c'était le cas ça devait pas toujours être plaisant... mais bon là n'était pas la question, mon dieu que cette fille avait du répondant. Toutes ses paroles étaient intéressantes et toutes ces paroles pouvaient facilement orienté notre protagoniste à croire en ce qu'elle disait, elle était loin d'être conne la petite !

L'homme réfléchissait quelques secondes à ses mots et répondit à la jeune femme, après tout il avait tout de même quelques petites choses à dire :



L'homme reprit :



Après une seconde de réflexion celui-ci continua :