Deux partis. Une discussion.

La vieille femme mélangea déception et admiration pour l'homme. Hidemi était décidément bien trop présente dans sa vie. D'une voix peu mélodieuse, elle reprit :



L'homme ne ressentait déjà plus suffisamment. Ce n'était pas de sa faute. Hidemi le souhaitait sûrement. Malgré tout, cela lui assurait une vie bien riche au sein du village...

La vieille Dame refusa la proposition de Genichi, avait-elle été choqué, déçu, admiratif, ? Il ne le savait pas, mais au fond de lui, il était heureux d'avoir pu donner le choix à l'Okasan...



Le Miwaku, ne comprenait pas le sens de l'équilibre dont lui parlait si souvent l'Okasan, un équilibre était impossible réellement, par le simple fait que chacun est libre de ces actions, cela était impossible...

Genichi était bien jeune, bien trop pour estimer que même sous une douleur immonde, une vie était agréable pour une vieille femme. Elle l'observait avec lacune, cela datait bien. Elle aimerait pouvoir gambader comme celui-ci en était capable. Il était dorénavant bien trop tard. Il ne fallait que survivre. Oui, le mot semblait approprié pour une femme mourante.



Une larme coula. Hidemi en avait déjà bien trop fait. Genichi semblait irrécupérable.



Elle repensa à Masashi. Malgré tout, la différence était énorme entre les deux hommes. L'un se battait avec l'envie de réussite, l'autre se battait simplement... Il semblait affronter la mort, l'attiser, la frôler... Pour sa mère, pour elle et pour ses nombreux amis tués.
Il ne pouvait la comprendre et ainsi l'accepter. Il était voué à constamment avancer vers elle. Il savait qu'elle n'était pas accessible, il consumait ainsi ses ailes... Petit à petit... Il se tuait..

Genichi écoutait les paroles de la vieille Dame, mais très sincèrement, toute cette philosophie lui était incompréhensible, c'était un homme d'action, plus qu'un homme de réflexion... Il se renseignerait comme l'avait conseillé l'Okasan sur les différents clans de ce monde, ainsi que les attitudes à adopter faces à eux, mais il était loin d'être un sage de ce monde et avait conscience de ces lacunes de culture générale... Bien que cela puisse changer avec le temps...

Une larme s'échappa sur les joues de la vieille dame...



Il était temps pour Genichi de quitter les lieux, il n'avait pas encore eu le temps de sculpter le macchabée, Buichi... Alors, il fit ces adieu à la vieille Dame...



Le jeune homme se redressa, puis embrassa le front de la vieille Dame mourante, c'était la première et la dernière fois qu'il aurait un véritable geste de tendresse envers cette femme! Tout en s'approchant de la porte, il reprit la parole:



Sur ces derniers propos, il prit la porte, il y avait de grandes chances pour que ce soit la dernière fois qu'il voyait l'Okasan de son vivant... Mais il avait une merveilleuse sculpture de la vieille Dame dans une pièce de son habitat... Au cas où...

Ses sentiments ne sont pas les tiens.. Genichi.. Elle souhaita répondre, mais préféra le silence. Il devait comprendre. L'avenir semblait s'ouvrir à lui. Masashi n'était pas du genre à déterminer un homme selon son clan. Il allait savoir lui offrir son indulgence. Elle en était certaine.



Elle le savait, l'homme possédait une copie d'elle. Elle y faisait référence sans qu'il puisse comprendre. Elle se fichait de ce qu'il allait pouvoir se passer après sa mort. Le principal était qu'il se sente bien...



De Raiko ? Oui, en partie. Avant de mourir, la femme avait pu prendre bien des précautions. Asae sembla se courber pour signifier un au-revoir à l'homme. Ils étaient amenés à se rencontre de nouveau...