Une longue attente

Cela faisait maintenant quelques jours que Akeno était enfermé dans cette cellule, sans nouvelle, sans voir la moindre personne autre que des gardiens qui lui apportaient les vivres nécessaires, sans avoir la possibilité d'entendre les oiseaux siffloter, sans voir un rayon de lumière naturelle, sans entendre le clapotement de l'eau... Tout simplement prisonnier... Même son frère Takeo, qui travaille pour la section Rûto n'avait pas daigné bon de lui rendre visite... Etait-ce à ce point si grave que de vouloir vivre sa vie seul, loin de tout village militarisé, loin de toute obligation sociale, loin d'un système douteux dont le peuple n'est que simple esclave... Loin, tellement loin... Mais retour à la case départ, Konoha... Ce village ne veut pas de liberté, ce village ne veut pas d'honnête citoyen! Ils veulent uniquement des barbares prêts à tuer quiconque se met sur le chemin, prêt à obéir à tous les ordres sans émettre la moindre penser personnelle! A l'afflux de toutes ces pensées, Akeno ne pu s'empêcher d'agresser violemment l'un des quatre murs de ça cellule d'un coup de poing violent... Résultat final: mur 1, Akeno 0...



Il en était trop, le temps était long, seul avec ces pensées les plus sombres, obsédé par le temps qui passait et l'inoccupation de ces membres, rien, l'ennuie n'était que plus pesant! C'était donc ça la vie de taulard ? Passer ces journées entières à ne rien foutre, mise à part s'ennuyer jusqu'à en mourir... Mourir, si seulement il pouvait l'être, mort... Plus de penser, plus de prison, plus rien... Seulement lui, mort au sol... Pourquoi le Chikara et l'Uzumaki ne mon t-il pas tué lors de ma chasse pensait le nouveau Nukenin...



C'est à ce moment même, alors qu'Akeno se retrouvait genoux au sol, en train d'implorer la mort de venir le prendre dans ses bras, qu'il arriva enfin une chose...

Shinji avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée depuis sa dernière descente dans les profondeurs de la prison. Il n'était encore qu'un jeune officier, plutôt inexpérimenté dans le domaine de l'interrogation, mais il s'était retrouvé réquisitionné d'urgence pour un entretien à haut risque avec une Kenketsu. La jeune femme (du moins en apparence) s'était disputée avec Gekido, déjà Hokage à l'époque, et avait fini par s'empaler sur la lame du Kitto. Shinji savait que après avoir tué un vampire, même accidentellement, il ne serait plus le même.



Le criminel qui se trouvait derrière les barreaux et qui suppliaient ses geôliers de mettre fin à ses jours n'était autre que Akeno Chikara. Un autre déserteur qui pensait pouvoir tourner le dos à son village sans y payer le prix fort. Peut-être se pensait-il assez intelligent ou puissant pour échapper aux forces judiciaires du village ?



Il n'y aurait aucun intérêt à donner la mort à quelqu'un qui ne sait pas pourquoi il la mérite.

Enfin, l'attente avait été longue, cela faisait plusieurs jours qu'il attendait un jugement.... ou ne serait-ce qu'une simple discussion... Une attention, bonne ou mauvaise peu lui importait... Et c'est ainsi qu'un jeune homme arriva...



Puis alors, il se stoppa quelques instants, envahit par les émotions... Comment pouvait-il être considéré comme un criminel, lui qui n'es qu'amour, citoyen avec un chakra qui ne lui n'est d'aucune utilité... Comment...



Puis s'asseyant à même le sol, Akeno était étonné que son frère ne lui ai toujours pas rendu visite ? Ou était Takeo, membre de la section Rûto...

Shinji en venait presque à regretter d'avoir commencé l'interrogatoire. L'homme qui lui faisait face avait été tellement seul ces derniers jours, recroquevillé sur lui-même dans cette petite cellule, qu'il ne faisait certainement plus attention au temps de parole qu'il occupait. De plus, il ne faisait que nier la réalité qui était pourtant explicite.



Shinji s'avança, de façon à ce que son visage apparaisse aux yeux de son interlocuteur.


Il soupira, avant de répondre à la dernière question du prisonnier.

Une nouvelle fois Gekido se retrouvait dans les couloirs sombres et humides de la prison de Konoha. Et, comme à chacune de ses apparitions en ce lieu, les cris des prisonniers retentissaient dans toute la prison. Certains criaient leurs innocences, d'autres voulaient voir l'Hokage mourir. De nombreuses réactions pour une seul même effet: un gros mal de crane. Heureusement, les gardes de la prison firent régner le silence bien vite.

Gekido se mit donc en route en direction de la cellule de Akeno Chikara. Shimazu, lors de son retour de mission, avait expliqué qu'il ne c'était pas défendu avant de suivre -nonchalamment- ceux qui c'était lancé à sa poursuite. Et, même si son attitude était louable, il avait néanmoins déserté de son plein gré le village militaire de Konoha. Une sanction devait être prise.

Alors que l'Uzumaki à la tête du village caché de la feuille arrivait au niveau de la cellule d'Akeno, il remarqua Shinji. Le Kitto semblait être en grande conversation avec le détenu et, même s'il ne saisissait que des brides de mots, Gekido comprenait que sabreur passait déjà un savon au prisonnier. Voila l'attitude que le chef de ce village attendait d'un homme comme Shinji.



Shinji n'était pas là par hasard, c'était Gekido qui l'avait fait venir. Il l'avait convoqué afin de lui annoncé une promotion. Il remplacerait Masao, l'ancien chef de section, dans ses fonctions. Et, même s'il savait Shinji trop gentil pour ce poste, il ne voulait personne d'autre.

Shinji était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne réalisa pas que réalisa pas que Gekido s'approchait de lui. Il fut si surpris lorsqu'il entendit son nom qu'il faillit dégainer son sabre. Néanmoins, la voix lui parut tout de suite familière ; après tout, ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait le chef du village.



Il s'arrêta le temps de quelques secondes, afin de synthétiser les maigres informations qu'il avait pu récolter jusque là.

Gekido regarda alors Shinji. Quelque chose se dégageait de cet homme. Une aura calme et sereine malgré l'endroit sombre et lugubre dans lequel ils se trouvaient. Il se tenait ici, en ce lieux chargé d'émotion négative, comme si il était chez lui. Comme si il avait dompté ses lieux, ses vibrations et ses ténèbres.



Gekido avait une idée derrière la tête. Cela était bien visible. Il voulait savoir si Shinji avait les épaules nécessaires pour réaliser un interrogatoire. Un vrai interrogatoire. Après tout, aucun ninja ne déserte sans vrai raison.

Takeo était mort... Voilà tout ce dont il avait retenu du long discours qu'avait pu tenir son interrogateur, mort, sans vie, froid, lugubre... Une tonne de question défila dans son esprit, mais plus aucun mot n'arrivait à sortir de sa bouche, pas la moindre sonorité, le néant... Comment, où, depuis combien de temps, pourquoi ? Jusqu'à présent, il était assis au sol, se tenant un minimum, mais l'annonce lui fit le même effet qu'une balle en plein coeur, tous ces muscles se relâcha, comme si la vie le quittait à jamais, son corps s'affaissa, ses yeux fixait le vide, comme s'il était prit de cécité... Après quelques instants, il réussit à bafouiller quelques mots...



Il avait pu entendre au dire du dénommer Shinji, prénom qu'il découvrit lors de l'arriver de l'hokage, que le Chef du village était arrivé, mais peux lui importait, il ne défendrait pas sa cause, il ne présenterait aucune plaidoirie... La mort pouvait venir le récupérer, plus rien ne le retenait à ce bas monde... Toutes ces craintes, ses raisons de désertion venaient d'être prouvé... Son frère était mort... Même s'il ne connaissait en aucun cas les faits et la raison de sa mort -peut-être accidentelle- Il avait déjà remit tout cela sur le dos d'un village militaire...Konoha...

Un jeune chunin était au milieu de meurtriers, déserteurs, et autre ennemis de Konoha. Depuis quelques jours déjà Chikara Jellal voulant devenir membre de la section Ruto recevait une sorte de formation au sein de la police de Konoha. Il avait visité la prison, apprenait comment rédiger un rapport, les bases sur les interrogatoires et les différentes façon de les mener. Tout ça lui plaisait, lui qui combattait au nom de la justice. Pour ce ninja aux cheveux bleus, la Loi est le pilier d'une civilisation en paix, c'est pour cela qu'il la respecter et la faire respecter. Venant de lui c'était une idée des plus agréable quand on sait que c'est un Chikara, ce clan qui était en conflit avec le clan Uzumaki. Il trouvait ce conflit des plus grotesques et il s'est toujours dit que si un jour une guerre éclaté de nouveau entre eux, il agirait pour la protection du village uniquement.

Mais son rêve d'être dans la section des traqueurs et des interrogateurs pouvait se réaliser s'il ne faisait pas de bêtise. Sa mission si on pouvait le dire ainsi était d'assister à un interrogatoire, voir comment se déroule réellement ce moment important pour le village. Il trouva alors un ninja qui allait interroger quelqu'un mais, surprise l'hokage en personne était aussi présent.



Jellal vêtu de sa tenu sombre qui masquait une partie de son visage, il pencha légèrement la tête en signe de respect envers les deux hommes présents, mais il y avait aussi cet individu, surement le prisonnier. Il se demandait ce qu'avait bien pu faire cet homme pour être ici. Qui plus est il lui disait quelque chose.

La mission était claire : Shinji devait prendre en main l'interrogatoire. Il ne pourrait pas compter sur la pression morale que pouvait exercer le Hokage, mais cette condition lui était égale ; ce n'était pas la première fois qu'il menait seul une audience dans les prisons. Ils s'apprêtèrent à s'engouffrer dans la cellule lorsqu'un nouveau acteur arriva sur scène. Il était vêtu de plusieurs couches de vêtement, mais dans la pénombre des cachots seul son regard brillant était perceptible. Le jeune homme s'était présenté comme étant une nouvelle recrue intéressée par la section Ruto.



Le Kitto s'était permis de répondre à la place de son supérieur. Ce n'était pas qu'il ne souhaitait pas voir son prisonnier s'impatienter, mais il voulait profiter au mieux de l'état psychologique dans lequel il devait se trouver. Le deuil était la pire des armures.

Shinji ouvrit la cellule, cédant le passage à ses deux camarades. Comme il s'y attendait, l'homme qui leur faisait face semblait déstabilisé, voir effondré. Il ne s'attendait certainement pas à ce qu'on lui annonce la mort d'un proche, et encore moins d'un frère.



Shinji lui avait exposé la voie simple que pouvait prendre cette entrevue. Était-il assez intelligent pour accepter de se soumettre maintenant ?

Une pleureuse... Derrière la porte de sa cellule, Akeno sanglotait. Il pleurait la subite disparition de son frère, disparut subitement. Il n'était pas au courant mais ce dernier avait perdu la vie dans l'endroit même où il se trouvait: la prison. Gekido n'avait pas encore tout le détail de cette sombre histoire mais, de ce qu'il avait pu comprendre, Takeo n'était pas étranger à sa mort. Une sombre histoire qu'était celle de sa mort. Une que l'on pourrait compter aux prisonniers afin de les faire cogiter sur leur propre avenir.

Et, tandis qu'il écoutait celui qui allait être interroger par Shinji chouiner sur la mort de son frère, Gekido fut surpris d'entre une voix s'élever derrière lui. C'était une voix masculine, peu assuré et presque tremblante qui se tenait derrière lui. Et, alors que son interlocuteur se présentait à eux, Gekido se retournait afin de connaître son visage. Mais, quel ne fut pas surprise en s'apercevant que celui qui souhaitait intégrer la section Ruto portait lui aussi un masque. Après Ike puis Haruhime voilà que celui qui se nommait Jellal s'y mettait. Etait-ce devenu une mode ?

Lorsque la présentation du "stagiaire" pris fin, Shinji s'empressa de répondre. Gekido n'en fut pas offusqué le moins du monde puisqu'il lui avait donné les reines quelques secondes auparavant. Ainsi, ce jeune Chuunin serait aussi de la partie. Une première pour lui.

Après que tout le monde soit entré dans la pièce, assez sombre, Gekido se pencha à l'oreille de Jellal et lui dit:



Cette dernière phrase avait été prononcé de manière à ce que seul Jellal puisse l'entendre. Après tout, c'était un test pour Shinji... et le traître n'avait pas besoin de savoir ce que Gekido recherchait.

Des questions... Qu'est ce qu'Akeno en avait à foutre désormais de ces foutues questions ? Qu'elle était l'importance de voir un corps sans vie, si ce n'est d'envenimer une douleur plus que présente, comment était-il mort ? Etait la seule et unique réponse intéressante que pouvait lui apporter son tortionnaire... Mais hélas, au risque de ne jamais le découvrir, il préféra le silence... Un lourd silence... Lui qui pensait préalablement que son frère et lui n'était plus lié, une relation sans importance, alors pourquoi cette douleur intérieure est-elle si vive ? Pourquoi la ressentait-il? Apparemment, les liens familiaux sont plus fort qu'on ne pouvait l'imaginer même en période de froid...

Après quelques instants de calmes, à moitié allongé au sol comme une loque, il retrouva enfin la capacité de parler, s'exprimant à voix basse, comme s'il murmurait un secret:



Puis Akeno leva les yeux petits à petits, cherchant désespérément le regard du troisième homme qui visiblement n'était pas un habitué de ce genre de situation... Akeno serait jugé en tant que prisonnier et probablement torturé pour avoir simplement voulu vivre libre et sans violence... Doux paradoxe...