Il se faisait déjà tard cette soirée-là quand Shinji se motiva à rentrer chez lui. Le jeune homme était épuisé : il avait passé sa journée, comme tous les autres jours de la semaine, avec les plus hauts dignitaires et shinobis du village. La fuite de l'Hokage et de son amante avait laissé une énorme pagaille, que ce soit dans les esprits des habitants ou dans l'organisation administrative du village. Ainsi, en sa qualité de chef de section, et avec les autres gradés des services parallèles, il s'était retrouvé à s'occuper de la régence le temps que le village se stabilise et qu'un nouvel Hokage soit trouvé. Lui-même était d'ailleurs candidat à la succession de Gekido. C'était d'ailleurs pourquoi il avait rencontré aujourd'hui toutes les têtes importantes du village : il avait dû plaidoyer pour sa propre cause.
Le sabreur n'aimait pas la fausse modestie. Il savait qu'il était pour l'instant le seul prétendant solide au pouvoir, et cela pour trois raisons. D'abord, il était maintenant considéré comme le héros de Konoha. Par son intervention, il avait réussi à avorter l'atroce plan génocidaire de l'ancien Hokage. Ensuite, il pouvait compter sur le clan Kitto. Certes, beaucoup d'entre eux étaient partis, mais les restants - du moins dans leur majorité - plaçaient leur confiance en Shinji. Et en des temps aussi troubles, l'avis du clan Kitto compte beaucoup. Il est source d'équité et de justice. Enfin, il avait l'expérience nécessaire. Chef de section, il avait l'habitude de côtoyer le pouvoir et même si il avait fini par s'en désolidariser, il faisait parti du cercle restreint qui entourait Gekido. Ainsi, il savait comment le pouvoir s'employait.
Alors qu'e le s'apprêtait à passer le seuil de sa porte, un bruit retint son attention : celui de pas qui s'approchaient doucement. Il ne fut pas surpris d'entendre une voix l'interpeller. Il le fut toutefois lorsqu'il se retourna pour voir qui le requérait. Au debut, dans la pénombre, il n'aperçu que la chevelure rousse. Mais c'était déjà un élément suffisant.
« Taram, quelle heureuse surprise.. »
Il parlait d'une voix calme et fatiguée. Ce qui l'intéressait plus était de savoir que ce que la jeune femme avait lui dire. Et il ne pu s'empêcher de sourire bêtement - comme si c'était un jeu - lorsque qu'elle lui annonça le fond de sa pensée.
« Tu fais bien d'utiliser le terme "convaincre" et non celui de "persuader". Persuader , c'est s'appuyer sur les sentiments, la subjectivité.. Alors que moi, je fais appel à votre raison. »
Shinji a toujours été quelqu'un de très pédagogue. Mais il savait aussi, à son grand malheur lorsqu'il dépassait les bornes, se montrer provocateur.
« Je comprends que tu aies des doutes.. Après tout, tu es celle qui n'avait pas remarqué que, au sein de son propre clan, se préparait un génocide. Ça doit nous peser quand on commande la police du village. Tu dois te méfier de tout le monde. »
Loin de lui l'idée de critiquer gratuitement la rouquine. Les deux shinobis, depuis leur enfance, nourrissaient une petite rivalité. On pouvait dire que c'était de bonne guerre.