Le Feu

Kazami savait que ce qui lui fallait c'était juste du repos. Si non la prochaine intrusion de l'Autre sera fatale. Mais d'un autre côté elle ne pouvait refuser l'invitation de Nakatsu, si non ce serait trop louche. Et elle ne voulait pas passer encore pour la fille louche du village. Nakatsu semblait sympa et elle avait vraiment pas envie de tout gâcher. Elle se mordilla la lèvre pour réfléchir un peu puis finalement accepta l'offre :



Elle accompagna ses paroles d'un sourire amicale et ils se dirigèrent vers le petit stand de ramen. Ils s'installèrent et Kazami décida de changer de sujet afin que la situation se détende :



Elle rigola doucement et commença à manger. Le bouillon chaud lui réchauffait la gorge et l'estomac. Elle apprécia ce moment. La jeune femme leva les yeux vers Nakatsu et attendit sa réponse.

Après avoir obtenu l'accord de Kazami, ils se dirigèrent au stand de ramen et passèrent commande. Très vite, deux bols fumants vinrent prendre place devant eux et l'odeur alléchante titilla les narines du blond. Il se saisit d'une paire de baguettes et les sépara tout en écoutant les dires de la rouquine. C'est vrai qu'ils ne s'étaient jamais croisés... Bon, le village était grand et Nakatsu ignorait de son mieux tout ce qui était roux et qui passait devant lui mais quand même... Il ne savait pas trop quoi répondre... Non, en fait, il ne savait pas à quel genre de réponse elle s'attendait. Devait-il la flatter comme un boulet avec une réplique clichée où lui dire cash « j'aime pas les roukmoutes. » ? Véritable dilemme mais il fallait faire un choix...



C'était, d'après lui, un bon compromis. Au moins, ça faisait la conversation sans qu'il n'ait à prendre parti. Pourtant, ça ne le dérange nullement d'exprimer la haine qu'il ressent à un membre du clan Uzumaki mais là, il s'en sentait incapable. Le pouvoir des biscuits, peut-être ? Ouais, ça devait être ça et son côté professionnalisme. C'est tout.

Kazami commençait à se sentir mieux, les ramens enfin au fond de son estomac. Nakatsu lui, semblait pas très confiant. Elle se demandait bien ce qu'il avait dans la tête ... Elle réfléchit quelques minutes puis abandonna, plus la force aujourd'hui ... La jeune femme finit son bol de ramen et s'adressa au shinobi :



Elle lui adressa un petit sourire en coin accompagné d'un petit signe de la main un peu timide. Kazami remis alors son sac sur son dos, laissa de l'argent sur la table pour les ramens et tourna les talons. Elle s'en alla vers le quartier où elle habitait en marchant tranquillement. Elle rêvait de tomber dans son lit si moelleux et de dormir des heures et des heures... Lorsqu'elle arriva enfin dans son petit appartement, elle posa son sac par terre et soupira. Kazami enleva son pentalon plein de boue et le posa sur la chaise avec un peu de dégoût. Le symbole de la honte de cette journée. Sans y accorder plus d'importance, elle s'allongea sur le dos dans son lit. Les yeux grands ouverts qui fixaient le plafond, elle repensait à cette journée. Une tête blonde se dressait devant elle avec un sourire mi-figue mi-raisin. Finalement c'était pas une si mauvaise journée. Elle ferma les yeux.

Nakatsu avala ses nouilles avec acharnement et férocité, quitte à se bruler un peu la langue. Il avait faim et ce maigre bol réchauffait ses entrailles, sa carcasse, son petit être tout entier, pour sa plus grande satisfaction.
Et malgré cet appétit féroce, la jolie rousse qui l'accompagnait eut fini son repas avant lui et ne tarda pas à s'esquiver, trop épuisée pour être de bonne compagnie. Soit, après tout. Lui aussi était fatigué alors il aurait dû comprendre.



Pourtant, une sensation étrange de malaise s'était emparé de sa personne. Un malaise qu'aucun bouillon chaud ne pouvait éloigner. Comme si quelque chose clochait. Décidément, aucune de ces fréquentations n'était bonne en dehors de son clan...
Pris d'un frisson, Nakatsu se secoua, finit son repas qu'il paya honnêtement avant d'errer un peu plus longtemps dans le village de Konoha. Que pouvait-il faire de plus que ce ressasser cette journée unique en son genre ? Rien de bien plus spectaculaire, en tout cas.
Les mains dans les poches, Nakatsu s'enfonça dans les rues de Konoha, des songes plein la tête et des nouilles plein l'estomac.