Rencontre inopinée

Le jeune garçon se mit à crier ce fameux son sorti de ses tripes. Un "let's boogie" digne de ce que le quarantenaire attendait, c'était parfait. Hadô ne réagit pas immédiatement, et après la folie de moment, l'homme à l'afro cessa de danser. Il descendit ainsi tranquillement de la piste improvisée tandis que le gamin sembla rejoindre la fameuse dame qui avait refusé l'invitation quelques instants auparavant. Le gens semblèrent s'amasser autour de l'autoproclamé "Prince de la soirée". Il pesta.

Barrez-vous ! C'est quoi ça ? Elles sont où les belles donzelles du début de soirée ? Il y a plus que des thons là... Aller, m'faites pas chier à m'racoler au cul parce que je vous ai envoyé une sauce sévère à base de big boogie. C'est d'votre faute si vous vous enfermez vous-même dans des conditions de vie minables au point d'entrer en trans dès que vous apercevez un mec comme moi. La moindre habitude qui se creuse pour laisser place au moindre événement inhabituel et votre journée est refaite... C'est à croire que vous n'avez rien à vous, aucune passion...
La tristesse m'afflige quand je vous regarde ébahis de cette manière. L'instant de la danse et du show est terminé, ce serait temps pour vous de retourner à la morosité de votre vie, triste de monotonie. Alors vous tentez vainement de faire perdurer le moment, et vous v'nez m'coller comme des rats. Mais y a erreur sur la personne. J'suis pas celui que vous croyez, et j'vais pas faire changer votre condition misérable... Moi, je suis juste cet éclat lumineux, merveilleux et insaisissable... Un éclat qui se veut éphémère et c'est bien ça la différence...

D'un geste de main Hadô écarta toute la foule qui l'entourait. Les pieds sur le sol ferme, il s'était renfermé dans la condition humaine et monotone des Kirishitan tout autour de lui. Il cherchait à rejoindre le gamin, qu'importe la femme qui l'accompagnait. Ce gamin avait quelque chose...
Il aperçut la silhouette de l'immense femme qui l'accompagnait au loin, s'éloignant du marché des milles merveilles. Le lieux continuerait de resplendir une bonne partie de la soirée, tandis que Hadô quittait les lieux, à la poursuite du fameux gamin.