Le projet final des Shinayaka

Me voilà, en direction de ce pourquoi j'ai été créé et entraîné. J'ai quitté le sanctuaire qui m'a vu grandir depuis les quinze dernières années, alors que j'ai été abandonné par mes lâches de parents. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai connu que bataille, entraînement, rigueur et discipline. Jours après jours, on m'a poussé et poussé encore, alors que je n'en pouvais plus. Au début, je pleurais, je ne comprenais pas. Avec le temps, à force d'être battu suite à ses faiblesses, j'ai appris à vivre avec cette douleur. Appris qu'il ne faut jamais broncher, ni même ne montrer quelconques sentiments. Au fond de moi, ces sentiments sont toujours présents, je ne semble pas capable de les oublier ou de les taire, mais à la surface, rien n'y parait, simplement une pâle façade, un robot qui obéit. Malgré la mort de mon maître Choichiro, je suis resté dans ce sanctuaire, car c'est tout ce que j'ai toujours connu, alors que les autres en ont profité pour s'enfuir. Était-ce la peur de l'inconnu qui m'avait empêché de prendre ma liberté comme les autres ou bien mon envie de vivre jusqu'au bout ce pourquoi j'ai été créé, protéger et défendre Kumo et avant tout, son Raikage. Voici ce à quoi sont bon les Shinayaka, tout simplement. De simples pantins, de pauvres chiens au repos mais toujours aux aguets, prêt à mordre quiconque qui approcherait leurs maîtres. Alors je suis resté malgré tout et j'ai continué de m'entraîner, comme je l'ai toujours fait, repoussant toujours plus loin les limites de mon corps, progressant sans cesse dans l'art de mon clan d'adoption. Selon Choichiro-sensei, j'étais différent, promis à un grand avenir, mais lequel? Je n'avais jamais vraiment médité sur la question, je me contentais de progresser encore et toujours, je devais être l'arme parfaite et ultime, le projet final des Shinayaka. Ce jours était enfin arrivé, le jours où je me suis finalement sentis assez puissant pour protéger l'homme le plus important de ce village et accomplir ma destinée. Dès mon arrivé dans le village, malgré la très haute surveillance, mon apparence fût reconnu. Mes cheveux rasés, ma tenu de moine, il n'y avait pas photo, l'un des derniers membres du clan Shinayaka encore fidèle à ce qu'il avait été conçu était de retour. Une fois aux portes du bâtiment du Raikage, deux gardes me bloquèrent tout de même le passage.



J'avais dévoilé mon identité, malgré mon apparence flagrante. Droit comme une barre et fier tel un roi, je me tenais devant ces hommes, espérant qu'ils ne me causeraient pas trop problème. Le Raikage devait connaître mon existence, il serait surement content d'avoir une carte de plus dans sa manche advenant d'éventuel problèmes. Un homme sur-entraîné à sa merci et à son commandement, prêt à obéir au doigt et à l’œil, affamé de réaliser son devoir.

        Le trône était de nouveau sous le majestueux fessier de Hattori Masashi. Il aimait son bureau plus que tout. Il aimait le conquérir et le reconquérir encore et encore. Cependant, il n'était plus l'heure de jouer et il était dorénavant temps de penser à l'expansion de Kumo. Pour cela, il allait falloir totalement changer le procédé.


        On venait tout juste d'annoncer qu'un Shinayaka souhaitait rencontrer le Raikage. Malgré ça, le ninja emblématique de Kumo ne semblait pas très heureux de voir un énième pion se soumettre à lui. Il connaissait l'histoire de cet homme et il considérait celui-ci comme l'exception du programme Shnayaka. Une tâche. Une très dangereuse tâche.


        L'air hautain du Hattori provenait de sa famille, il ne contrôlait pas du tout sa façon de discuter. Il semblait vivre ailleurs, dans un monde où il était le seul maître.

Je n'ai pas eu à attendre bien longtemps que le haut dirigeant du village me laissa entré. J'ai donc pénétré à l'intérieur de son bureau, une démarche assuré mais stricte m'accompagnait. Une fois à l'intérieur, je pu apercevoir un bureau très bien rangé, tout était parfaitement à sa place. Soit cette homme avait une excellente femme de ménage ou bien il était quelqu'un d'extrêmement ordonner. Je pensais d'avantage pour la deuxième option, un Kage n'est pas le genre de personne qui laisse accès à des informations aussi importantes à n'importe qui. Ce trait de caractère laissait paraître un homme rusé et ordonné, qui aime que tout soit fait à sa façon et comme il l'avait prévu. Je ne connais aucunement cet homme, mais j'ai le sens de l'observation et ça m'avait sauté au yeux, en une fraction de seconde c'était l'impression qui m'avait été donné, mais je pouvais me tromper, naturellement. Baissant la tête et le poing sur le cœur, je pris la parole.



Cela pouvait sembler très solennel, mais c'est ainsi que j'ai appris à parler à mes supérieurs lors de ma formation. Le terme bouclier avait été utilisé intentionnellement, car je savais très bien que je ne pouvais pas protéger cet homme qui était assurément mille fois plus puissant que moi et utiliser ce terme, protéger, n'aurait pu que l'offusquer. Mon rôle est d'exécuter le sale boulot ainsi que de prendre le dégât pour lui, tout simplement. Mon discours était sincère envers cet homme, que je ne connaissais même pas. D'où je viens, on n'entendait pas parler de ce qui se passait à l'extérieur et l'accès nous y était interdite. Je ne sais donc pas à quel type d'homme je dois ma vie, ce qu'il a accomplit ou ce qu'il a vécu, mais cela était le dernier de mes soucis. Tout ce que je sais, c'est que je suis l'épée qui accompagne son bras.

        Il y a de ça quelques jours, un autre homme du clan avait fait sa demande, Masashi s'était longtemps demandé pourquoi. Étaient-ils plus malins que les autres ? Ils comprenaient peut-être l'importance de Kumo sur le Yuukan. Pour le Hattori, ce clan était une oeuvre d'art, la preuve qu'un homme pouvait être parfaitement maté et façonné. Bien évidemment, le Raikage avait un réel besoin quant à la protection de ses enfants, mais ils ne pouvaient pas faire en donner autant à des potentiels ennemis. Masashi était bien trop paranoïaque pour cela.


        Durant la guerre face à Kiri, Masashi s'était joué de l'ennemi en faisant intervenir le clan Shinayaka de sorte à percer la défense de l'ennemi. Durant cette bataille, cet homme était là. Fort et habile, il représentait son clan avec brio. Yomei s'était occupé de les dresser et le spectacle était inimaginable.


        D'après les rumeurs, cet homme s'était battu face à deux Kaguya, l'un était le petit-fils du célèbre Mishi et l'autre était l'ancien Mizukage. Il n'avait bien évidemment pas eu l'occasion de terminer les deux combats, les aléas de la guerre...

Forcément qu'il était au courant, je n'allais tout de même pas osé penser qu'un homme de cette importance allait oublier un moment aussi cruciale. Je me souviens de cette fois, l'une des seules fois que nous avons pu quitter le temple, nous devions remplir notre rôle et nous l'avions fais. Ce combat avec les Kaguya avait été très difficile, il s'agissait-là de redoutable guerrier, mais peu peuvent rivaliser avec le corps à corps des Shinayaka. Cet homme me demandait en quoi je pouvais me distinguer de l'autre Shinayaka qui avait formulé la même demande que moi auparavant. Je me demandais bien pourquoi cet homme se devait de n'en choisir qu'un seul. À la base, nous sommes tous créer pour servir le Raikage et Kumo, plus on était, mieux c'était pour lui à mon avis, je ne suis pas ici pour penser ou prendre des décisions, je me demandais bien lequel de ces hommes s'était présenté à lui.



Je n'avais pas détourner le regard de cet individus, si important. Malgré l'enjeu, je ne ressentais pas une certaine pression ou excitation quant à un éventuel affrontement, ils avaient été si nombreux au temple. Combattre n'était même plus considéré comme une deuxième nature pour moi, il s'agit de qui je suis.

        Les déserteurs de Kumo... Les mots assemblés semblaient incohérents au sein du village de la foudre. Masashi n'était pas du genre à accepter la trahision au sein de son village. Il ne supportait pas les manquements aux ordres.


        Il n'était pas évident de se trouver des alliés à Kumo, surtout depuis que l'esprit de Masashi débordait d'imagination suite à la trahison de Hattori Kazuna.

Mes paroles semblait être à la hauteur des attentes du Raikage. Je ne connaissais pas son nom et je n'allais pas lui demander non plus. Je ne connaissais pas son nom et ma vie était être ces mains, aussi misérable était mon existence. L'homme sous-entendait une éventuelle trahison de ma part, y avait-il une raison pour qu'un homme aussi dévoué que moi se rebelle ? Je ne crois pas, ce serait à suivre ..





Rien de plus simple, j'étais d'accord avec ces dires, rien à dire de plus. Ça faisait bizarre de discuter avec quelqu'un d'autre qu'un Shinayaka ou bien de se faire crier dessus qu'on est qu'un bon à rien. Je me demandais bien quel genre de village était devenu Kumo depuis le temps.

        Masashi semblait finalement trouver utilité à cet homme. Le Shinayaka pouvait modifier bien des plans, il semblait puissant et était sûrement apprécié par les membres de sa famille. Il était impératif d'en tirer profit.

Tout ceci pouvait avoir l'air superflu ou fantaisiste, mais il s'agissait bien là de la réalité de mon peuple. On nous a apprit à ne pas nous arrêter sur des choses aussi futiles que le statut ou la popularité. Je n'ai donc que faire de ce que les autres pensent de moi ou de mon clan et c'est pareil pour les miens, toutefois, c'est ce qui se doit, d'après la mentalité qu'on nous as inculqués. Si vous me demander quel appartenance que j'ai à mon clan ? Je dirais plutôt aucune. Oui ils se sont occupés de moi depuis mon plus jeune âge, d'aussi loin que je puisse me souvenir, mais ils ne représentent rien pour moi comparé ma mission, ma destinée. Je tuerais cent Shinayaka pour l'homme en face de moi, s'il me le demandait. S'il voulait que je les traques, je le ferais, ils ne sont rien pour moi si ce n'est que d'autres êtres humains abandonnés, comme moi, avec qui j'ai grandis et souffert, rien de plus. L'homme en face de moi ce trouvait être celui pour qui je m'étais entraîné si longtemps, je lui devais le respect et l'obéissance. Je me demandais bien ce qu'il avait derrière la tête me concernant, néanmoins, j'étais prêt à toute éventualité, j'attendais ce moment depuis .. toute ma vie!

Du moins, jusqu'au jour de sa désertion... Un véritable coup de pied dans le projet Shinayaka, une erreur de taille. Cet homme possédait tout pour réussir et menait le reste de son clan à la paix. Il avait tout gâché. Depuis, les Kumojins s'acharnaient simplement à mettre en place une version officielle ne comportant pas la réalité. Il ne fallait pas connaître la légitimité du "coup d'état" de Choichiro. Officiellement, il n'était qu'un traître, préférant agir pour sa personne. La réalité était malheureusement bien différente... Il était tombé sur la mauvaise information au mauvais moment... Impossible de savoir comment. Quelques Shinayaka encore vivants à l'extérieur suffirent à le faire changer de camp.


En réalité, les Shinayaka se trouvant dehors y sont depuis des années... Ils sont la raison de la désertion de Choichiro, un espoir qui lui semblait interdit avant la révélation...

Alors que je venais comme servant, cet homme semblait vouloir m'offrir plus, beaucoup plus que je n'aurais crus le valoir. Il semblait décidé à ce que je mène ce qui restait des Shinayaka. Je ne suis pas un leader mais j'exécute très bien les ordres et je suis en mesures d'imposer la volontées de Masashi aux Shinayaka restant. S'il s'agissait-là de la manière de me rendre utile pour cet homme et bien ainsi soit-il, je commanderai ces hommes d'une main de fer.

Yomei-Senseï était donc dans ce village, il y avait bien longtemps que je n'avais pas rencontré l'homme qui a reprit le flambeau une fois la disparition de Choichiro-Senseï. Ce Yomei était beaucoup plus comme un général d'armé, tandis que Choichiro agissait de manière plus parternel avec nous. Personellement, je me fichais bien de l'attitude dirigé à mon égard ou bien si l'on m'offrait une certaines sympathies. Le plan était ancré dans mon cerveau comme si on l'avait formaté. La gentillesse ne m'atteignait donc plus, pas plus que la critique ou l'affrontement.

Une rumeur qui semblait faire rire de nombreux Hattori. Yomei se trimbalerait un boulet pour réaliser des tâches ménagères. Il n'était pas le seul, mais la plupart des hommes qui s'accompagnaient d'une femme esclave s'en servaient pour d'autres tâches plus ... ingrates. Et la chose était particulièrement amusante, simplement car c'était tout le contraire de l'homme. Masashi s'amusait de la chose tout en se moquant des dé-traqueurs de l'homme.


Le Shinayaka qui était en train de discuter avec Yomei était en plein jugement suite à une intervention trop hâtive face aux masques rouges. Les nuances et la compréhension de la politique représentaient les principales lacunes des Shinayaka. Le ton aimable du Raikage cachait bien évidemment un jugement... Que pensait-il de l'homme ? Que souhaitait-il en faire ? Il était difficile de suivre Masashi en ce moment...