Journée en centre ville

Sumika avait déçu sa nouvelle instructrice. Mais elle avait raison. Il fallait qu'elle apprenne à contrôler ce dégout des morts...



Alors qu'elle cherchait quelque chose pour tout nettoyer, Sumika se retourna pour regarder Kazami.



Sumika soupira et continua de chercher de quoi nettoyer.

Mh oui je te prend pour une folle. C'est bien les kitto ça. Leur consanguinité les perdra !
Kazami resta impassible à cette histoire abracadabrantesque et fit d'un ton neutre :



La rouquine regarda une dernière fois cette femme vraiment très étrange et s'en alla en fermant la porte derrière elle. Il y avait vraiment des gens bizarres à Konoha. Enfin, sûrement dans les autres villages aussi. C'était un des plus courts entrainement que la jeune femme n'eut jamais eut. Un peu déroutant mais au moins elle avait fait connaissance avec une autre ninja-médecin. Elles n'allaient probablement jamais se retrouver dans la même équipe (vu qu'en général les équipes étaient formée d'un seul ninja médecin sur 3) donc elle s'en fichait un peu ... Mais au moins elle avait une rivale de plus. Quelqu'un à surpasser. Et pour le moment, Kazami était assez satisfaite.

C'est donc avec un petit sourire qu'elle se dirigea vers la bibliothèque pour continuer ses recherches.

Sumika regarda partir la rouquine en soupirant. Elle venait certainement de se taper la plus grande honte de sa vie et elle avait en plus été raconter la malheureuse histoire qui était arrivé à son petit Ebi sans même savoir si ça intéresserait vraiment l'Uzumaki. Et vu la tête de la dernière, elle s'en foutait royalement...

Sumika chercha donc dans la pièce de quoi nettoyer ses dégâts. En passant à coté d'un cadavre, elle s’arrêta pour se forcer à le regarder.



Elle se força encore et se rapprocha un peu plus. Elle voulait se prouver à elle-même que c'était juste un accident. Elle voulait combattre son dégout ! Elle avança alors sa main vers le front du macabé et y posa le bout des doigts, puis toute la paume. Son envie irrépressible de vomir revint mais elle se forca à combattre de toute ses forces...

Et elle ne vomit pas cette fois. Elle vola le drap posé sur l'homme refroidi pour s'en servir à tout nettoyer. Quand elle regarda l'étendue de la catastrophe, elle se tapa le front avec le poing.

Quand l'ennui vous prend, il vous arrive de faire des choses insensées, futiles, parfois même idiotes.
Et Masato s'ennuyait souvent. Vous voyez où je veux en venir, non ?
Toujours est-il qu'aujourd'hui il en était arrivé à errer dans la morgue à la recherche de quelqu'un, quelque chose, ce on ne sait quoi qui aiguillerait sa misérable journée. Il croisa une femme aux cheveux rouges sur la route mais ne s'y intéressa pas. Non. Il avait décidé qu'il passerait sa prochaine heure en compagnie de morts, de corps froids et silencieux. Arrivé dans la pièce, il eut un mouvement de recul en sentant l'odeur nauséabonde qui planait. Mais plus que l'odeur de la mort elle-même, il y avait comme une odeur de vomi, ou de vieux repas oublié dans un coin pendant des mois et moisi.
Un cadavre était découvert, et une jeune femme semblait éponger le sol du bout des doigts. Amusé, Masato s'avança un peu et s'accouda à une des tables de dissection non loin.



La brune se retourna, probablement surprise, et l'œil de Masato la dévisagea un instant en essayant d'identifier ce visage.

Surprise, Sumika releva la tête. Un homme d'à peu près son age la dévisageait. Il avait l'air d'être quelqu'un d'étrange et son regard mettait mal à l'aise. La kunoichi ne l'avait jamais vue avant. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien chercher dans cet endroit.



Et la politesse mon gars ? Sumika avait décidé de ne rien répondre d'autre pour le moment. Elle devait finir de nettoyer. Elle en avait déjà bien marre. Elle voulait aussi vite sortir de là et prendre un peu l'air.

Bonjour. Ce terme était tellement...étrange. Il n'avait aucun sens et pourtant était ancré dans l'éducation depuis toujours. Comme si un " bonjour " conditionnait réellement votre journée. Il soupira. Finalement, il aurait peut-être mieux valu qu'elle ne soit pas là. Il aurait été seul et se serait occupé à comparer les bocaux un peu répugnants sur les étagères. Entre autres. Mais elle était là et s'il y a bien une chose que Masato n'aime pas, c'est bien les silences longs et ennuyeux. Même si elle ne l'aidait franchement pas, là.



Il resta silencieux un instant.



Il fallait bien commencer par parler de quelque chose. Non ?

Sumika termina de frotter la dernière tache, se releva et jeta le drap dans un bac-poubelle près de la porte d'entrée... Pendant ce temps là, elle avait réfléchi à la question de l'homme au bandage.



Sumika fit quelque pas pour se rapprocher un peu de son interlocuteur. Elle aimait avoir les gens face à elle quand elle discutait.

La miss avait finalement terminé de nettoyer le sol et put réfléchir pleinement à la question de Masato, ce qui le fit sourire. Elle s'embrouillait toute seule dans ses idées et le jeune homme trouvait ça assez comique.
Ce qui explique pourquoi il ignora la question de la jeune femme pour se concentrer un peu plus sur cette histoire de bonjour.



Voyant que la jeune femme face à lui semblait un peu... perdue, il finit néanmoins par expliquer -à sa façon- la raison de sa présence ici.



Superbe réponse, n'est ce pas ? Elle ne devait pas vraiment aider la brunette à remettre de l'ordre dans sa tête mais il n'en avait tout simplement pas envie.

Sumika empoigna avec fermeté celui qui commençait à lui casser les pieds et lui jeta un regard noir.



Elle relâcha sa poigne en poussant un peu le chuunin pour bien lui faire comprendre que ce n'était pas le moment.

Menstruation désagréable ou mauvaise humeur passagère ? Masato l'ignorait et à vrai dire, il s'en fichait. Il était de ces rares personnes capables de se délecter de la colère des autres. Oui, ça l'amusait presque de se faire engueuler. Ou plus particulièrement, il aimait voir ce sentiment naitre dans les yeux de parfaits inconnus. Et là, c'était le cas, ce regard noir ne trompait pas. Et la petite était déjà passée au niveau supérieur puisqu'elle en venait aux actes physiques. Après quoi elle lui demanda de décliner son identité et Masato pencha pour la première des deux possibilités proposées au début de ce paragraphe. Pourquoi tant de haine ? Ce monde n'est-il point assez sombre ainsi ?

Il se voyait bien partir dans une tirade shakespearienne pour étayer sa thèse du " le bonjour sont nuls " et celle du monde en perdition. Mais finalement, il opta pour quelque chose de plus mystérieux, et de tout aussi agaçant.



Il se mit à marcher de façon théâtrale tournant lentement autour de la malheureuse en observant son environnement. Un scalpel là, un drap par ici et un cadavre en composition par là bas...



Il avait fini sa tirade allongé sur une table libre de la pièce. Il se releva finalement et revint vers la jeune femme.

Sumika regarda l'homme pavoiser, incrédule. Elle avait là un fameux numéro. Elle l'écouta par pure politesse même si elle se fichait bien de ce qu'il pouvait raconter. Elle ne comprenait d'ailleurs rien du tout à son charabia.





Sumika sourit bêtement en se grattant les cheveux, réfléchit un peu puis se dandina fièrement.



Elle s’avança vers l'homme au bandage et l’attrapa par la manche afin de le raccompagner dans sa chambre, à l'un des étages supérieurs...

Pardon ? Tout ce qu'elle avait compris de sa magnifique tirade était qu'il était défoncé ? Quelle déchéance...
Et puis, c'était son blabla à elle qui était absurde et barré ! Pourquoi prononçait-elle tous ces mots d'une voix trainante et un peu idiote ? Le prenait-elle pour un déficient mental ? Il n'était pas fou ! Il était même extra-lucide ! Il était évolué, intelligent et...
Ni une ni deux, elle se mit à le trainer par la manche dans tout l'hôpital, ignorant ses protestations.



C'est qu'elle était motivée la miss ! Masato soupira avant de finalement s'abandonner à cette balade insensée, puisque de toute façon elle ne l'écoutait pas. Il aura juste le plaisir de découvrir sa tête quand elle découvrira qu'il n'est pas sur le registre des patients. En attendant, il se permettait quelques remarques lascives distribuées à tout va telles que « cette fiiiiille eeeest foooolle » ou des « aux-secours » plaintifs.