Journée en centre ville

Sumika trainait le pauvre chuunin à travers tout l’hôpital. Il n’arrêtait pas de se plaindre mais c'était sans doute un effet post-traumatique de plus dû à son accident, pensait la noirette. Elle le tira ainsi jusqu'au bureau d'accueil. Là, une petite blonde à lunettes rondes, maigrichonne, mastiquait quelque chose en enroulant ses chevaux dans ses doigts. Elle avait comme un cheveu sur la langue.







Sumika regarda Masato un instant et haussa les épaules.

Après quelques couloirs traversés sans réelle motivation, les deux chuunins arrivèrent devant un bureau et commencèrent à s'entretenir avec une blondinette qui zozotait, ce qui fit ricaner Masato. C'était méchant mais c'était marrant.
Il essaya de les couper dans leurs délires une fois, puis deux. Quelles cruches !



D'un geste brusque, il se libéra de l'emprise de la jeune femme et essaya de se calmer en passant sa main sur son front.



Il soupira, l'oeil rivé sur les deux demoiselles, priant pour qu'au moins une des deux fasse preuve d'un tant soit peu de lucidité.

Sumika haussa les sourcils. Un journal de bord ? Dans un hôpital ? La secrétaire d’accueil voulait sans doute parler du registre des patients.



Sumika tourna la tête vers le Kitto. Oui, si t'es pas malade, c'est quoi ton nom ? disait son regard.

Franchement, comment pouvait-on laisser de pareilles oies tenir l'hôpital de Konoha ? Il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre et Masato était partagé par le côté comique et le côté agaçant de la chose. Au moins, il ne pouvait plus dire qu'il s'ennuyait !
La blonde feuilletait dans son registre avant même qu'il n'ait donné son nom, comme si la réponse allait lui sauter aux yeux. Et la brune, elle, le dévisageait d'une façon à la limite de l'impolitesse.



Il ricana, sarcastique, puis roula des yeux. C'était vraiment n'importe quoi.



La demoiselle continuait d'éplucher ses feuilles avec attention. Le borgne se tourna vers sa presque kidnappeuse et croisa ses bras sur son torse.

Sumika soupira de détresse. Mais qu'est ce que c'était que cette journée de merde !? Elle rencontrait des gens vraiment étranges ces derniers temps. Une rouquine qui la considérait comme une folle, une sannin qui la considérait comme une folle et maintenant lui, qui devait la prendre pour une folle aussi. FOLLE !?



Sumika explosa de rire. Tout le monde pensait qu'elle était folle. La femme derrière le bureau se mit à rire aussi, sans savoir pourquoi, elle.













Dit-elle en se rapprochant très fort de l'homme et en lui prenant délicatement la main. Même si elle le trouvait bizarre, elle l'avait trouvé plutôt gentil et charmant en fait. ♥

Alors que les deux demoiselles gloussaient comme des dindes, une idée traversa l'esprit de Masato. Peut-être s'était-il trompé ? Peut-être n'était-il pas dans un hôpital mais dans un asile. Peut-être étaient-elles patientes de cet asile... Peut-être était-ce elles les folles défoncées aux médocs. Enfin, au moins, elle s'excusait un peu de l'avoir pris pour un gâteux... C'était déjà ça. Il répondit en ronchonnant quelque chose d'inaudible et les laissa ricaner encore un peu.





Il sourit, moqueur, et se demanda où elle voulait en venir. La blonde reprenait son souffle et surtout son calme, rangeant son registre et regardant tantôt la brune, tantôt Masato.

Cool ! Masato aimait les promenades et il n'avait pas trop mal pris le fait de se faire promener partout dans l’hôpital. Il avait l'air vraiment gentil en fait et pour couronner le tout, c'était un Kitto, un vrai !



Elle le regarda dans les yeux - ou plutôt dans l’œil - et attrapa sa deuxième main avec douceur. Elle contourna le beau garçon pour être cotée sortie de l’hôpital et le tira très légèrement vers elle.

Cette fille devait être bipolaire. Moui, il n'y avait que ça comme explication. Elle passa de la colère profonde à une crise de rire puis redevenait sérieuse et joviale, comme si de rien était. Comme s'ils venaient de se rencontrer, juste, là. À l'instant.
Masato se sentit décontenancé par cette personnalité si particulière. Il sentit sa main se faire tirer à nouveau, mais d'une façon plus délicate. Plus agréable. Il sourit une nouvelle fois et suivit la jeune femme, appuyant ses paroles d'un « allons-y » qui se voulait gentil. Ça lui fit bizarre d'être simplement gentil, sans artifices quelconques ou excès de réactions. Mais c'était agréable, malgré tout.



Ils arrivèrent rapidement à la porte du bâtiment. Tant pis pour les expérimentations sur les cadavres. Aujourd'hui, il passera sa journée avec des vivants.

La kunoichi avait le sourire suite à l'approbation de Masato pour partir en promenade. Elle fit un léger signe de main à la blonde de l’accueil et marcha à reculons jusqu'à la porte en tenant les mains du shinobi. Il lui demanda alors son nom à elle. C'est vrai qu'elle ne s'était pas non plus présentée...



Sumika trébucha sur un arrêt de porte fixé au sol, lâcha malencontreusement les mains de Masato et tomba à la renverse. Elle se frappa brutalement la tête par terre et s'évanouit. La blonde de l’accueil avait vu toute la scène.



Deux eisinins arrivèrent très rapidement pour emporter Sumika et la réanimer, laissant seul sur le pas de la porte le shinobi à l’œil bandé.

La jeune femme se présenta, marchant en le regardant dans le blanc de l'oeil. Manquerait plus qu'elle se pète la gueule, tiens. Ce serait amusant, non . Non. C'était méchant de penser à une telle chose, elle était médecin, elle ne pouvait pas être maladroite comme ça... Elle savait forcément ce qu'elle faisait.

BOM.

Il avait sa réponse. Allongée sur le sol, ladite Sumika venait de trébucher et de se cogner le crâne sur le carrelage. Masato grimaça en voyant ça et s'agenouilla pour essayer de la réveiller d'un début de coma. La blonde de l'accueil envoya donc une équipe s'occuper de demoiselle et Masato se sentit pousser par un de ces fameux experts d'une façon peu agréable. Il le fusilla du regard avant de finalement s'écarter pour leur laisser faire leur boulot. Et voilà que Sumika disparaissait déjà, transporté par deux médecins pressés, plantant notre Kitto sur le seuil du bâtiment. Il soupira simplement et passa sa main dans ses cheveux avant de quitter le bâtiment. Il allait devoir se promener tout seul, finalement.