Luxieuse prison

Hidemi se mit à rire. Pas vraiment des éclats de rire... mais un rire. C'est ça, un rire retenu. On ressentait comme une touche de fausseté dans cette façon de mettre en avant les dires de la blondinette, comme si la brune s'amusait de cette situation et que son rire n'était qu'un élément de manipulation. La Kirijin n'était bien évidemment un toutou aussi docile que son pelage semblait le signifier, il allait ainsi être nécessaire de mettre les moyens pour la convaincre de trahir les siens. La Hattori n'était guère en négociation, elle était totalement prête à mettre le prix pour posséder de la discipline au sein des prisons de Kumo. Le peuple des eaux devait être utilisé afin de mieux répondre aux conflits opposant le village de la foudre au reste du monde. Restant en position assisse, la Kunoichi prit un malin plaisir à regarder cette femme faire les milles pas. Tout en réajustant ses lunettes, la femme reprit la parole :


Évitant volontairement la première question de la Kunoichi, Hidemi aimait garder une part de secrets dans chaque révélation. Et cette interrogation était une preuve d'inquiétude et ceci était sûrement la faiblesse exploitable de Kioko. Ceci était étonnant pour la Kumojin, elle semblait comme déçue par ce sentiment pouvant autant de faiblesse que de stupidité.



Se taisant quelques secondes, la femme reprit ensuite :

Hidemi parlait de projet, de grandeur ... Ce genre de discours qui sait chatouiller les oreilles de la belle Gaikotsu. Ses yeux pétillaient légèrement, tout en gardant un visage impassible. Mais traquer les siens ... en était-elle seulement capable ? Hidemi avait raison : Kiri n'existait plus. L'esprit de clan ou de village n'avait plus lieu. Aujourd'hui, il fallait se battre, se battre pour sa propre vie. Elle était tombée au plus bas, devenue esclave. Et pour remonter la pente, il ne suffisait plus d'une belle coiffure et d'un rouge à lèvre pourpre.
De toute façon, elle ne pouvait refuser la proposition de la kumo-jin. Si non c'était retour à la case départ. Elle lui tendait la main et elle se devait d'accepter, quelqu'en soient les conséquences.



Kioko tendit sa main en signe de bonne foi.



Elle n'avait pas pu empêcher cette question de sortir de sa bouche. Malheureusement, elle connaissait déjà la réponse. Elle serra les dents.

En disant cela, la femme replaça ses lunettes sur son nez fin. Cette Gaikotsu était habile et elle apprendrait à se battre.



Cette Gaikotsu serait-elle suffisamment patiente pour se retirer son épingle du jeu ? Hidemi le savait, il allait falloir canaliser cette femme pour en savoir plus à son sujet. Kiri était un village contenant encore de nombreux secrets et l'intendante ne comptait pas passer à côté. La discussion continua encore de nombreuses minutes avant que les deux femmes retournent à leurs occupations.