Luxieuse prison

Une semaine après le combat opposant Gaikotsu Kioko à Kaguya Aohime.

Hidemi aimait jouer de ses cibles, elle était comparable à une araignée observant sa proie se débattre dans ses toiles. Dans le cas présent, les toiles étaient plus luxueuses. Un lit de bois et des couvertures de plumes. Quelques tapis et quelques étagères. La Hattori s'était fait enguirlander par bien des personnes, dont le Raikage en personne. Pour justifier son acte, la Kunoichi s'était servie d'un plan bien bateau... Un représentant de chaque clan dans l'objectif de gouverner sur les Kirijins en cage. Masashi n'était pas idiot, il n'y croyait sûrement pas. Malgré tout, il estimait sûrement que l'acte de Hidemi n'était pas anodin. Effectivement. Kiri était un ancien village militaire, cachant sûrement des secrets. Deux gardes dans un couloir comportant 4 portes. Chaque prison faisant plus de 14m², afin de ne pas abuser dans le luxe pour des prisonniers.

Sans même toquer à la porte, Hidemi pénétra dans la chambre de Gaikotsu Kioko. Elle fichait de déranger, cette femme était à elle. C'était sa chose.


S'approchant d'elle, la Hattori scrutait bien les meubles de l’appartement, un à un. Il ne semblait manquer aucun pied. Bonne nouvelle. Une fois assez proche, elle se mit à pincer la joue de la blonde.


Elle semblait moins hostile que la Kaguya, Hidemi ne retenterait pas de ci-tôt d'aller voir l'autre sans préparer une arme.

Suite à son combat éprouvant, Kioko avait été reconduite en prison. Une bien différente cette fois ci. Une belle prison. Avec un lit bien moelleux, des oreillers, une bonne odeur ... Kioko ne pu s'empêcher d'apprécier tout ça. Elle se reposa tranquillement sur son lit, oubliant son anxiété qu'elle avait pu avoir lorsqu'elle vit son acheteuse. Elle avait bien mérité un peu de repos. Elle se demandait tout de même ce qu'il était arrivé à Aohime, si elle avait pu se remettre de ses blessures.
On ne la laissa pas très longtemps tranquille. Hidemi vint lui rendre visite. Son regard n'était pas des plus affectueux. Elle avait l'impression qu'elle la regardait comme un vieux pervers au coin de la rue. Kioko la toisa du regard sans dire mot. Puis une main vint agripper sa joue. S'en était trop. Du tac au tac, elle attrapa l'avant bras d'Hidemi pour l'enlever de son visage. Son regard, défiant, fit comprendre qu'il s'agissait d'une limite à ne pas franchir. Même esclave, Kioko ne se laissera pas insulter de la sorte.



Elle repoussa la kumo-jin sans violence mais avec fermeté.



Il y avait un fond d'agressivité mais à peine perceptible. Hidemi partait très mal en voulant toucher au corps de la belle Gaikotsu.

Se laissant faire par la femme dans un premier temps, Hidemi préféra garder son calme. Il était essentiel de remettre la Kirijin dans le droit chemin, mais ce n'était que secondaire. Le principal semblait brûler au sein des pupilles de la Hattori.



Espérant que cela facilite la communication, Hidemi préférait garder les menaces pour plus tard, il était préférable de jouer de sa bête afin de la dresser plus convenablement. Se posant sur le lit et posant ses mains sur ses propres cuisses, la Hattori reprit la parole :


Et dans son cas, Raiko pourrait se faire un malin plaisir à la droguer et à la prostituer dans les rues du village...

Hidemi lâcha prise et cela rassurant Kioko. Elle savait qu'un affront ne lui serait que défavorable. La kumo-jin parla alors de ses affinités et la blonde serra discrètement les dents. Elle avait montré 3 affinités lors du combat. Comment la jeune femme pouvait-elle savoir qu'elle n'en avait que trois ? Kioko préféra garder le silence. Elle écouta attentivement ces compliments qu'elle accueillit d'un faux sourire très convaincant.



Elle rajusta ses cheveux avec élégance. Hidemi semblait à la menacer mais Kioko n'en pris pas compte. Les menaces étaient son quotidien depuis la chute de Kiri. Elles ne faisaient plus aucun effet. Kioko savait qu'il fallait plutôt la jouer fine si elle voulait sortir de l'esclavage. Elle s'assit donc sur le lit en croisant les jambes comme si elle venait d'accueillir une amie.

Une histoire de famille ? Décidément, les Kirijins transmettaient des choses plus intéressantes que de vulgaires os et des yeux rouges. Cette femme représentait un genre nouveau, quelque chose de plus intéressant qu'un simple pouvoir ethnique ; de la polyvalence. Chose souvent discutable pour les uns, mais primordiales pour les autres. Hidemi était du genre à penser qu'il était indispensable de savoir s'adapter à son environnement et aux compétences des autres. De cette façon, elle s'intéressait à la Gaikotsu comme un enfant s'intéresse bêtement à un animal dans un zoo. Toujours dans la même postule, la femme reprit :



Hidemi semblait réellement curieuse, cela ne lui ressemblait guère. Elle se fichait totalement de l'ethnie de son interlocutrice et préférait se concentrer sur le principal ; la manipulation des différentes natures de Chakra. Redressant ses lunettes, elle reprit :

Hidemi était intelligente. Bien sûr qu'elle n'allait pas lui dévoiler ses plans. Mais Kioko s'attendait à ce qu'elle mente mais elle n'en fit rien. Elle lui demanda alors si elle possédait ces affinités depuis la naissance. Malheureusement il ne s'agissait pas d'un don mais d'un travail rude et acharné.



Sa famille connaissait l'entrainement qui permettait d'acquérir autant d'affinité mais cela était bien loin d'une quelconque génétique. Elle souleva un sourcil quand Hidemi proposa de l'aider. Kioko voulut répondre immédiatement qu'elle ne voulait pas de son aide, qu'elle savait se débrouiller toute seule mais en fin de compte, si elle avait appris quelque chose en prison ces derniers temps c'était qu'il valait mieux la jouer fine.



Kioko s'apprêtait à entendre toute sorte de fantaisies, ces kumojins avaient l'esprit bien tordu.

Effectivement, Hidemi était fière de sa place au sein de ce village, mais elle avait cette impression de n'être qu'une intendante parmi les anciennes. Ce n'était pas suffisant, elle voulait changer les choses. Elle n'était pas aussi cupide que Kazuna ou Reiko et elle ne souhaitait nullement contrôler le village, elle imaginait quelque chose de plus probant. Quelque chose qui lui permettrait de se faire connaître et d'être adulée par le plus faible comme par le plus fort. La Hattori souhaitait simplement s'entourer convenablement pour agir de sorte à faire reconnaître son prénom. Observant un vase semblant fixé à une étagère, la femme aux yeux d'or reprit :


Hidemi redressa ses lunettes tout en continuant :


Petit à petit, l'intendante semblait s'approcher du réel sujet. Elle possédait ce don lui offrant la capacité de noyer un adversaire dans un flot perpétuel de nouvelles données. De cette façon, elle comptait détourner l'enclos psychologique de son interlocutrice. Hidemi réalisait bien que cette blonde n'était pas dupe, mais elle voyait en elle une copie imparfaite de sa personne.

Devenir quelqu'un.>> Une réponse qui déstabilisa un peu Kioko. Elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Cela voulait-il dire qu'Hidemi voulait devenir Raikage ? Cette femme était plus intéressante que ne l'avait imaginé Kioko.



Elle parlait là comme une guerrière mais c'était la pure vérité. A aucun moment elle n'avait regretté son choix de s'être battue alors que beaucoup avaient fuit. Ce qui avait possiblement conduit à la perte de Kiri.
Kioko se leva et fit les cents pas dans la petite chambre.



La kunoichi avait une idée de la réponse mais elle préférait entendre la version de son acheteuse. Quelque chose lui disait que cette affaires pourraient leur être mutuellement avantageuse...

L'observant fermement, Hidemi ne pouvait que se complaire à observer une telle femme gagner en intérêt suite à quelques mots ambitieux. La Hattori ne mentait pas le moins du monde, elle méritait bien mieux que son poste et surtout, elle pouvait apporter un horizon nouveau à ce monde semblant défaillir. Elle était bien plus censée que la plupart des membres de son clan et elle possédait un idéal semblant se faire rare au sein de Kumo.



En quoi ? C'est simple, Hidemi n'était pas du genre à se soumettre dans le simple but de vivre un rêve, elle désirait quelque chose de bien plus profond et de bien plus intéressant. Devenir Kage ? Oh non, c'était bien fatiguant comme titre. Pour preuve, les dirigeants semblaient fuir ou mourir depuis peu... Jouir de la reconnaissance ? Non plus. La femme ne désirait qu'une seule et unique chose ; user de son savoir. Comment ? En surprenant le monde et en le soumettant à ses idéaux. D'une voix ferme, elle reprit :

Hidemi semblait s'ouvrir à elle et Kioko ne savait pas vraiment comment le prendre. Jouait-elle avec elle ? Probablement. Hidemi semblait tout sauf idiote. La blonde écouta attentivement le discours jusqu'à ce que son interlocutrice commença à lui poser des questions. C'est donc ça, elle voulait des informations sur Kiri. Et par n'importe lesquelles, des informations sensibles. Secrètes. Enfin, elle entrait dans le vif du sujet. Kioko n'en pouvait plus de la voir tourner autour du pot.



Kioko s'assit à nouveau sur le lit et croisa les jambes. Elle posa les mains sur ses genoux avec délicatesse. Elle pris le temps d'attendre avant de répondre, comme si elle réfléchissait alors que ses paroles étaient déjà toutes tracées.



Un petit rire échappa de la bouche de Kioko.



Elle s'arrêta puis sourit à Hidemi.

Amusant, Hidemi avait cette étrange impression que de converser avec sa propre personne. Cette femme était belle et semblait plutôt intelligente, elle ne possédait qu'un défaut de taille ; ses origines. Malgré cela, la Hattori possédait un intérêt grandissant. Elle désirait mieux user des talents de cette blonde aux capacités étonnantes. Les deux Kunoichi conversaient, mais la conversation semblant bénins ne l'était nullement, les deux fauves se testaient.


La blonde se permettait des dires de plus en plus piquants, elle pensait sûrement vaincre via la discussion, était-ce seulement si faux ? Hidemi n'était-elle pas en train de se faire dépasser ?



Marquant un temps de silence prolongé, Hidemi réfléchissait à prononcer la suite au bon moment. Elle ne souhaitait pas paraître dépendant de la Gaikotsu. Pour autant, elle éprouvait une certaine difficulté à se jouer de la femme. De la pitié ? Non, ce n'était pas ça... C'était quelque chose de bien différent... Comme si la Hattori était en train de dompter un animal bien trop féroce pour elle...



Quant aux Uzumaki... Hidemi en savait dorénavant suffisamment, ils n'étaient que peu nombreux et quelques uns étaient morts durant la guerre... Malheureusement, la femme aux yeux jaunes n'allait pas pouvoir en récupérer un si aisément...

Kioko écouta attentivement la Kumo-jin. Quand elle se décida enfin à dévoiler ce qu'elle attendait d'elle, Kioko ne pu s'empêcher de ressentir un certain dégoût pour cette femme. Les ninja de ce village étaient vraiment sans pitié. Des monstres. Elle serra les dents, tentant de ne pas trop dévoiler ses sentiments, elle lui tourna le dos et fit les cents pas.



Elle n'allait pas tout de suite dévoiler sa réponse bien entendu. Elle voulait en savoir plus sur les raisons d'une telle mesure. Kumo se sentaient-ils en difficulté face à tout ces kiri-jins emprisonnés ? Craignaient-ils une rébellion ? Pour Kioko, cette mesure était une forme de faiblesse de leur part. Ainsi, la résistance n'était pas terminée.



La belle blonde la regarda avec un sourire un peu coquin. C'était une femme qui aimait les belles choses, le luxe. Une simple cabane n'allait pas lui suffire. La liberté seule ne lui suffirait pas. La bataille des négociations ne faisaient que commencer.