La journée était belle et avait débutée sous les meilleurs auspices, sa matinée mise à profit pour les entraînements coutumiers dont la petite shinobi avait habitude. Jouer avec ses lames, des plus courtes à son ninjato, lui procurait un plaisir simple et un exutoire parfait à sa frustration constante de ne point pouvoir passer plus de temps qu'elle ne le faisait déjà avec Shizuka. Mais voilà, elle était devenue la Dame du clan, mariée à son frère et depuis, leurs instants mutuels s'étaient fait rares.
C'était un honneur cependant, elle ne pouvait en tenir rigueur à quiconque. Néanmoins, cela apportait toujours ce petit rien de surplus d'énergie qu'il lui fallait écouler dans la rigueur de l'exercice physique. Levée à l'aurore, le Soleil était bien haut lorsqu'elle jugea en avoir fait assez. Elle ne pouvait guère empêcher à ce sourire ravi qui trônait sur son visage de persister. Elle allait passer le reste de la journée avec son amie, son supérieur, sa Dame. Les raisons importaient peu. On aurait pu l'envoyer nettoyer les latrines avec cette dernière que cela aurait revêtu malgré tout un minimum de plaisir.
Une fois rafraîchie, elle alla retrouver Shizuka. Elle s'était un tant soit peu soignée, si la chose était possible pour elle. Coiffée comme à son habitude, vêtue de ses atours martiaux coutumiers, elle avait fait l'effort de se parfumer un minimum d'une essence boisée. Prévenue la veille, elle savait qu'elle allait seconder sa douce amie lors d'une rencontre qui frôlait la diplomatie à l’intérieure même du clan. Traiter avec les Miwaku était si complexe... Elle n'arrivait pas à oublier ce que son propre clan avait fait à ce dernier, ni à nombreux d'autres, moins chanceux, aujourd'hui éteint, car leur culture était ainsi.
Elle haussa les épaules. Mieux valait eux qu'elle de toute façon. Elle retrouva Shizuka, bien ennuyée devant un choix cornélien du cadeau que cette dernière ferait à l'héritière des divinatrices du clan. Elle ne manqua pas de lui demander son propre avis, ce qui l'a mit dans un profond embarras, bien éloignée qu'elle était des choses de l'esthétisme.
« Ah ! Euh... C'est que... Ce ne sont que des épingles ! Je veux dire... Je ne sais pas... Je n'en porte pas moi-même. Peut être que... »
Elle s'attarda sur l'une d'elle, son regard s'adoucissant à sa vu, un sourire naissant. Elle prit celle de nacre et de jade, l'admirant presque. Elle tourna le regard vers Shizuka, radieuse et renchérit :
« Elle. Ce petit papillon... Il pourrait être un salut à l'épanouissement de Asae-sama, non ? Je suppose que cela lui plaira. Je veux dire... à moi, cela me plaira... Je crois. »