Une fois que j'avais outre-passé la porte et remontais à la surface du temple, je mettais de suite diriger dans une salle annexe au temple, bien évidemment, je gardais celle-ci sous clefs, interdiction d'accès pour quiconque: même pour l'être que j'aimais: Sayuri. Je ne suis pas entrain de dire que cette pièce resterait éternellement fermé à tous, mais uniquement que ce qui se passait à l'intérieur était d'une violence que rare sont les personnes à vouloir pénétrer dans ce lieu... Ouvrant doucement la porte, ma peau fut prise d'un frisson. Notre corps fait preuve d'une grande mémoire face à la douleur, et ma peau savait qu'en rentrant dans cette pièce, elle souffrirait... Je refermai doucement la porte et me trouvait seul dans le silence de ce lieu. La pièce était vide de tout superflue, seul résidait un cousin au sol et un coffret de bois entreposé devant celui-ci. Alors, telle une adepte de cet endroit, j'ôtai ma tunique et vins déposer mes genoux sur la douceur du coussin. Mon doigt fin et agile vint décrocheter la fermeture du coffre pour y redécouvrir un fouet. J'utilise le terme redécouvrir puisque mon dos connaissait parfaitement la sensation cuisante des lanières s’abattant sur sa peau et mes oreilles ne pouvaient oublier le bruit du cuir qui claque... Je commenca mon rituel:
« Kagayaku le divin, maitre de la lumière, je vous implore de me pardonner. Je me suis offerte aux actions de votre vil frère Warui. Par mes actes j'ai déservit votre cause. Je me suis laissé emporter par la colère face à Sayuri, moi qui venais pour lui enseigner la bonne parole, j'ai peché et sombré dans la facilité que sont les ténèbres... Acceptez ma douleur et mon sang en guise de punition et preuve que je ferai de mon mieux lors de mes prochaines actions... »
D'une main légèrement tremblante, j'attrapai le fouet et le lançai sans attendre dans mon dos. Je ne sais si j'ai d'abord entendu le claquement du cuir où ressentit ma peau se déchirer sous la violence du coup... Mais, sincèrement, peux importe... La vérité est que j'ai souffert... J'ai répété cette action trois fois encore. Le sifflement des lanières, le claquement du cuir et la brulure sur ma peau. Puis, des larmes ont coulé sur mes douces joues. Des larmes de douleur, des larmes de honte, des larmes d'excuses....
[Une fois la nuit tombée]
Alors que j'étais dans un sommeil profond, dans la froideur de mes draps, j'entendis la porte s'ouvrir doucement... Sans même ouvrir les yeux je savais que Sayuri se trouvait là et je put entendre sa voix tremblante, pleurnichante demander des excuses. Cette voix me fendit le coeur, l'amour que j'éprouvais pour cette femme était-elle qu'imaginer son mal etre me faisait terriblement souffrir. Mais je devais garder encore quelques instants le silence afin que celle-ci comprenne que ses actions étaient mauvaises. Alors, tout en me redressant péniblement sur mon lit, peur que ma lacération s'ouvre à nouveau si je forçais trop dessus, j'observai la jeune rouquine qui était venu se mettre au sol à implorer un pardon qui en réalité était accepté lors du quatrième coup de fouet... Avec ma voix la plus douce et la plus aimante, je l'invitai à me rejoindre:
« VIens me rejoindre, mon amour... Tout ceci est oubliée... Je suis certaine que tu as su expier tes péchés ! »
J'arborai une tenue blanche et rouge. Cette tunique était réservée à l’après de mes séances de flagellation. Avec difficulté, je me déplaçai dans le lit afin de laisser de la place à celle qui allait me rejoindre.
« Ta noirceur m'a fait atrocement souffrir Sayuri... Promet moi de m'offrir uniquement de l'amour, comme je l'ai fait pour toi jusqu’à présent... »