Enfin une mission de mon niveau !

Seiji écouta Akira se plaindre de "la bande de débutants" sans rien dire. Le vieux était déjà bien remonté, pas besoin de l'interrompre. Le chef de mission sembla penser la même chose puisqu'il attendit que l'homme marque un silence pour prendre la parole. Et quelle parole ! Le chef de mission était parvenu à calmer Akira et pourtant il était sorti de son pantin pendant qu'il parlait, révélant son apparence d'adolescent, et manquant de provoquer un arrêt cardiaque chez le vieux mais le résultat final était là. L'homme avait beau râler sur leur âge, il venait de se faire clouer le bec par un genin de 12 ans, et toc !

Souriant, il salua silencieusement Ikki avant de féliciter du bout des lèvres le chef de mission, alors qu'un Akira plus serein commençait à les guider :



Un mot, il n'avait aucune envie de faire un monologue, à plus forte raison tant que le vieux était à côté, mais il avait vraiment apprécié l'efficacité du petit speech il faisait bien savoir. En plus, le Chikara n'avait pas tari d'éloges sur son avenir.

Ils arrivèrent finalement devant une cabane où les deux nouveaux s'installèrent. A la demande de Matsuo, ils reparlèrent de leurs techniques respectives un moment.

Une jeune fille messagère toqua finalement à la porte, jeune fille à laquelle le chef de mission ne sembla pas rester insensible. Tout les trois sortirent finalement de la hutte, Ikki en tête. La première partie du tour de garde se passa sans aucun problème, le blond leur donnant parfois un renseignement qu'il jugeait important à certains endroits.

Les autres shinobis se présentèrent, expliquerent leurs capacités. Cette équipe serait dirigé par Chikara Matsuo, un membre du son clan. Il n'y voyait aucun mal, lui-même n'avait jamais eu le sens du leadership.



Le reste n'était pas forcément bon à savoir, puisqu'Ikki n'utilisait pas vraiment ses autres capacités. Vraiment, il ne savait pas pourquoi il avait été appelé à participer à cette mission. Bientôt, il fut temps d'effectuer les tours de garde et une petite visite du village s'imposait.

Ikki, qui à eu le privilège de visiter ce village, quelques jours avants ses nouveaux équipiers, avait pris soin de bien observer le petit village dans lequel ils allaient devoir effectuer leur mission.

Matsuo écouta Ikki décrire les environs du village alors qu'il les faisait faire le tour des infrastructures. Le petit village de bûcherons était construit sur une petite colline au milieux des bois et était ainsi naturellement protégé. On avait le temps de voir venir des groupes d'ennemis escalader les falaises qui menaient au village. La quasi totalité du village était entouré de palissades rendant l'accès aux habitations compliquée, seule la porte au sud ouest et les quelques bicoques du nord du village représentaient des failles. La première car c'était l'accès le plus facile, et les secondes car n'étant pas protégées par des murs de bois elles étaient là comme des trous béants. De véritables invitations pour des assaillants aguerris.

Il venait de désigner les habitations du nord.

Alors qu'il disait ceci un groupe de bûcherons se mit à sortir du village par la porte sud. Matsuo fit signe à Seiji de le suivre alors qu'Ikki partait voir Akira. Une fois que les deux ninjas les eurent rejoint Matsuo demanda :


L'un d'entre eux lui dit qu'ils partaient récolter leur fameux bois. L'adolescent lui répondit que Seiji et lui allaient les accompagner. Il laissait donc la défense du village à Ikki et aux villageois restants. Ils marchèrent un bon moment dans les bois. Les bûcherons semblaient être de bons compagnons, ils riaient et plaisantaient sur des sujets divers comme si la menace qui planait sur eux n'était plus vraiment d'actualité. L'arrivée de deux ninjas supplémentaires, bien que jeunes avait fait son effet. Ils n'étaient que des genins mais Ikki aussi en était un et jusqu'à présent, à lui seul il avait tenu les pillards en échec alors avec deux de plus ils n'avaient sans doute plus rien à craindre ...

Au bout d'un moment, le sentier sur lequel ils progressaient depuis un moment se divisa en deux. Un des bûcherons leur expliqua que leur groupe allait se diviser pour couper du bois à deux endroits différents. Matsuo acquiesça et dit à son acolyte de suivre le groupe de gauche alors que lui allait suivre l'autre groupe, celui qui prenait la direction de droite. Enfin, son groupe parvint là où le précieux bois se trouvait et ils commencèrent leur ouvrage. Leur escouade s'était vraiment divisée, ç'aurait vraiment été le bon moment pour une attaque surprise ...

Seiji marcha avec son groupe de bûcherons un moment, avant qu'ils n'arrivent à leur point de récolte. Les bûcherons commencèrent à couper du bois. Même en travaillant, ils continuaient à parler un minimum, les voix haletantes, la discussion allant au rythme de leurs outils. Parfois, ils donnaient à Seiji une information qu'ils jugeaient utile, de leur temps de travail habituel au prénom de leurs filles. Il restait cependant sur ses gardes. Les bûcherons avaient semblé rassurés par le fait qu'ils soient maintenant trois genins, mais là, ils étaient tous à une distance raisonnables les uns des autres, et donc plus vulnérables. Si les bandits avaient remarqué qu'il y avait maintenant trois "remparts" entre eux et le bois qu'ils cherchaient tant, c'était un moment judicieux pour frapper, tout le groupe se concentrant sur un des trois....

Soudain, il entendit un bruit dans son dos et fit volte face en brandissant son sabre.... avant que son regard ne se pose sur un écureuil. Il s'approcha, juste au cas où, de ce redoutable ennemi et regarda autour de lui sans lâcher son arme, cherchant dans les buissons une potentielle présence humaine. Finalement, il fut rassuré sur le fait que l'animal était bien à l'origine du bruit et, gratifiant l’écureuil d'un regard noir alors qu'il pestait intérieurement contre tous les senseurs du monde qui eux, auraient su en un clin d’œil si oui ou non, il y avait un ennemi, reprit sa position originelle. Il fut ravi de constater que la fausse alerte n'avait pas été remarquée par les bûcherons, si sa réaction lui avait semblé normale, elle aurait pu paraître limite paranoïaque à ces hommes qui paraissaient définitivement rassurés par leur défense triplée, convaincus que tout danger était écarté. Le reste de leur temps de travail se passa sans évènements notables.

Il commença à escorter les villageois pour le retour, espérant que les deux autres n'avaient pas eu non plus de problèmes, et que lui même n'en aurait pas alors qu'ils suivaient le chemin menant au village.

Matsuo n’eut pas de problème avec son groupe ni pendant la récolte du bois ni pendant leur retour. Les bûcherons étaient détendus, parlaient de tout et de rien se laissant même aller jusqu’à rire de temps à autre. Matsuo les rappela à l’ordre plusieurs fois, leur rétorquant qu’à tout moment leurs ennemis pouvaient leur tomber dessus. A chaque fois les hommes des bois se renfrognaient et repartaient, l’air grave à leur besogne jusqu’à ce que l’un d’entre eux brise le silence imposé par le gamin de Konoha.

Au bout de plusieurs heures les villageois décidèrent qu’ils en avaient fait assez pour la journée et en une dizaine de minutes ils emballèrent leurs outils et le précieux bois récolté à la sueur de leur front. Sur le chemin du retour ils virent le groupe de Seiji sur le sentier les ramenant au village, ils avaient quelques minutes d’avance sur eux. L’un des bûcherons du groupe de Matsuo qui les avait aperçus se mit à faire des grands signes à l’autre groupe, criant pour les appeler et allant même jusqu’à siffler entre ses doigts pour signaler leur position.

Cela fonctionna car l’autre groupe leur répondit aussi par de grands signes de amicaux. Le marionnettiste était tendu, le comportement des bûcherons pouvait les faire repérer à tout moment. Seiji pensait sûrement la même chose. Le chef de mission se demanda même comment Ikki et le chuunin avaient fait pour contenir les brigands jusque là avec des imbéciles pareils.

Et alors que les bûcherons se faisaient de grands signes de la main le genin eut le temps d’entendre un sifflement avant qu’un kunai ne se plante dans la jambe d’un bûcheron de son groupe. Horrifié, ses yeux s’ouvrirent d’un coup et analysant rapidement la situation il ordonna :


Saisissant leurs haches les bûcherons maladroits s’exécutèrent. Le genin composa les mudras et fit apparaître un sabre de chakra. Une fois matérialisé il plaça le manche entre ses dents, laissant ses mains libres si jamais il devait faire de nouveaux mudras … Un silence de mort s’installa dans la forêt, la tension était palpable, les bûcherons respiraient fort cherchant des yeux cet ennemi invisible. Pendant une minute qui parut interminable rien ne se passa.

Quand tout à coup, une douzaine d’hommes tout de noir vêtus sortirent de derrière les arbres environnant pour les encercler, un mauvais rictus sur les lèvres : les fameux bandits. Ils étaient deux fois plus nombreux que les bûcherons du groupe de Matsuo, en plus ils avaient un blessé. Le genin planta son sabre dans le sol et prit l’initiative :


Le plus gros des voleurs éructa, c’était sans aucun doute leur chef :


Matsuo n’était pas dupe, la façon dont l’homme avait terminé sa phrase était bien trop louche, jamais ils ne les laisseraient partir indemnes. Sa mission était de protéger la marchandise des bûcherons, et si possibles les bûcherons aussi. Sans laisser le temps aux bandits de faire le moindre geste il composa des mudras et une série de boules de feu sortirent de sa bouche, abattant deux bandits. Ce fut ainsi que l’escarmouche commença …

Le groupe de bûcherons escorté par Seiji marchait depuis un moment quand des sifflements et des cris leur firent tourner la tête. Les bûcherons que Matsuo avait pris avec lui les avait rattrapé et le leur faisait signaler bruyamment. Oh bon sang. Même avec le danger qui flottait en permanence au dessus de leurs têtes, il trouvait le moyen d'être aussi imprudents. Fascinant. Leur sifflant en vain de se taire, il regardait autour de lui, tendu. Pour la discrétion, c'était parfait.
Il n'entendit pas le sifflement des kunais, en revanche, il entendit très bien les cris de surprise, et de terreur de l'autre groupe. Il se mit aussitôt en garde, apercevant du coin de l’œil les autres bûcherons se regrouper, sur un cri de son chef de mission.

Ils obéirent et un silence pesant s'installa, alors que les seuls bruits perceptibles était le vent et les bûcherons qui, malgré deux retenant leur souffle, avaient dans l'ensemble une respiration lourde et rapide. Personne n'apparaissait, et la tension n'en était que plus palpable.
Il discerna soudain des silhouettes arrivant à côté de l'autre groupe.

Il avait sifflé l'ordre à deux des bûcherons qui avaient fait mine de rompre les rangs.
Réfléchir, et vite. Le groupe de Matsuo avait, d'après ce qu'il avait compris, au moins un blessé. Foncer tout seul les rejoindre n'était pas une option, cela signifierait laisser son propre groupe sans défense, alors qu'il ignorait le nombre réel et la position de ses ennemis. Même en leur disant de courir regagner le village, c'était impensable, leur mission consistait à les protéger, pas à les faire se jeter dans la gueule du loup. Ne pas bouger lui semblait tout aussi déraisonnable, autant alors les accompagner en sûreté, sauf que l'idée ne lui plaisait vraiment pas. Ils étaient déjà plutôt isolés les uns des autres, agrandir la distance entre les deux groupes ne ferait que les rendre plus vulnérables.

Il se mit devant les six bûcherons qui serraient fermement leurs haches contre eux et commença à avancer, prenant bien garde à toute potentielle attaque.
La distance entre les deux genins avait à peine commencé à se réduire que quatre hommes surgirent devant eux. Trop sûrs d'eux, sinon ils auraient attaqué autrement.

Il n'attendit pas la réponse, ayant simplement voulu divertir un peu les bandits, pour foncer sur le plus en avant des quatre, dégainant en un éclair son sabre avant de le planter dans sa poitrine. Dans une giclée de sang, il le dégagea avant de se jeter sur les trois autres. Si possible, il tenterait de rapprocher encore son groupe de celui de Matsuo. Si possible. Mais peut être que les autres bûcherons avaient eux même commencé à les rejoindre.

Petit à petit le cercle de défense des bûcherons escortés par Matsuo se rétrécissait. Deux bûcherons de plus étaient inconscients. Etaient-ils inconscients ou morts, personne ne le savait encore. Il serra la mâchoire et raffermit sa prise sur le sabre de chakra. Il allait falloir qu’il passe à la vitesse supérieure s’il ne voulait que lui et les bûcherons dont il avait la charge se fassent massacrer. Malheureusement pour lui sans Hamaki c’était presque impossible. Pourquoi avait-il donc voulu fanfaronner ? Il ne la connaissait même pas cette fille, et il ne la reverrait sans doute plus après cette mission.

Ses possibilités étaient limitées mais il se décida enfin à se servir d’une autre de ses créations. Son domaine d’inventivité ne se limitait pas aux pantins, avant cela il s’était penché sur la possibilité de croiser ses techniques katon et celles du clan Chikara. Il avait subi de nombreux échecs car les résultats de ces croisements étaient souvent instables. Cependant, une de ses tentatives avait fonctionné. En tout cas, à l’entraînement ça avait fonctionné, il ne s’en était jamais servi en situation réelle. Il n’avait plus qu’à espérer très fort que sa technique ne le lâche pas.

Il envoya son sabre dans la poitrine d’un des brigands. Enfin … Il tenta de l’envoyer dans sa poitrine, mais il était peu habile dans le lancer de sabre, d’ailleurs, existait-il vraiment quelqu’un de doué dans le lancer de sabre ? Le brigand en question se tourna vers lui, un mauvais rictus au coin des lèvres. Sans doute se disait-il que le gamin avait jeté l’éponge en même temps que son sabre. Il n’en était rien. Matsuo ferma les yeux pour se concentrer et prit une grande inspiration.

Le brigand se rapprochait de plus en plus :


Aussitôt Matsuo effectua les mudras à une vitesse impressionnante. Directement des fils de chakra Chikara s’élancèrent depuis ses doigts avant de s’enflammer sous les yeux médusés du brigand. Le genin fit tournoyer ses fouets de feu en l’air, prenant soin d’éviter ses alliés, avant de les abattre sur le brigand avec une telle violence sur le brigand qu’ils lui causèrent de profondes lésions sur tout le corps. Voyant leur compagnon se faire maltraiter de la sorte, les autres comprirent que le combat était en train de tourner en leur défaveur, d’autant plus que le groupe de Seiji, ayant réussi à se débarrasser des marauds qui leur bloquait le passage, était en train de rappliquer.

Le gros brigand, paniqué leva son bras et ordonna la retraite. Certains bûcherons voulurent les poursuivre mais Matsuo les arrêta :

Les bûcherons acquiescèrent. Mais ce qui préoccupait Matsuo était qu’aucun utilisateur de chakra ne s’était manifesté, pourtant Ikki avait dit qu’il y en avait. Cela pouvait dire plusieurs choses : soit ce n’était pas la totalité des brigands qui étaient là et donc les shinobis étaient ailleurs, soit ils étaient restés dans l’ombre pendant le combat afin d’évaluer les capacités des nouveaux envoyés de Konoha. Ces deux perspectives faisaient froid dans le dos. Il aurait bien poursuivi les brigands pour découvrir leur planque mais si des shinobis étaient cachés dans les environs alors lui et Seiji se ferraient éliminer, de plus, ce n’était peut-être qu’un campement temporaire, et enfin il y avait des brigands laissés sur place, il en saurait plus en les interrogeant.

Le groupe de Matsuo comptait deux blessés légers, celui qui s’était pris le kunai et un autre qui avait pris un mauvais coup à la jambe, mais, beaucoup plus inquiétant, un autre était inconscient et il était impossible de savoir s’il allait s’en tirer. Il se dirigea ensuite vers Seiji :

Puis, d’une voix plus basse :



Les brigands avaient pris soin d’emporter leurs blessés, mais laissant aussi leurs morts. Seulement, l’homme qui avait subit les coups de fouets de Matsuo n’était pas mort et ses compagnons n’avaient pas pu l’emmener. Le Chikara fit jaillir des fils de chakra de sa main gauche et l’emprisonna avec. Cet homme allait subir un interrogatoire dès que le groupe serait de retour au village.

Petit à petit, Seiji se débarrassait des bandits, non sans mal. En plein combat, il avait entendu un sifflement avant que un cri de douleur signale un blessé. Il avait pu apercevoir un kunai enfoncé dans la cuisse d'un bûcheron, qui avait manifestement tenté de s'attaquer à un des bandits et l'avait regretté.

Une formation moins risquée, le temps qu'il essaie de vaincre ses ennemis. Il se débarrassa de son adversaire et esquiva de justesse l'attaque d'un autre. Plus que deux. Nouveau sifflement. Il aperçoit un éclair argenté filant vers un bûcheron et envoie une salve de shurikens pour le dévier. Ça marche. Mais un deuxième se plante en même temps dans le bras d'un bûcheron.
Il bat finalement les deux autres et recommence à s'approcher de l'autre groupe, où Matsuo semble avoir fait perdre aux bandits leur envie de l'affronter. Face aux dégâts infligés par la technique et à l'approche de l'autre groupe, les brigands battent en retraite.
Il entend son chef de mission hurler aux bûcherons de ne pas les poursuivre.S'arrêtant de courir, il se tourne vers ses deux blessés. Leur état ne semble pas trop grave.

Deux bûcherons l'ayant entendu se proposent aussitôt, tant mieux.
Hochant la tête, il jeta un regard autour de lui. C'est vrai, lui non plus n'en avait pas vu. Restait à savoir pourquoi....

Le retour se passe sans ennuis, jusqu'à ce qu'une épaisse fumée commence à les entourer. Plus concentrée sur l'avant du groupe mais ça, il ne le remarque pas tout de suite, il n'arrive pas à sortir de la zone enfumée. Les hommes hurlent. Tirant vers lui les bûcherons les plus proches et regardant autour de lui, il croit apercevoir une silhouette perchée sur une branche à travers le nuage gris dont l'opacité faiblit de seconde en seconde.Il se rend compte que ainsi, ils font une cible idéale pour les kunais, dont il ne pourrait peut être même pas entendre les sifflements avec cette agitation.

Dans les cris de paniques des bûcherons, seuls ceux juste à côté de lui ont dû l'entendre, ils les sent s’exécuter alors qu'il compose en vitesse ses mudras, créant la barrière Uzumaki. La fumée se dissipe complètement, il n'y a personne autour d'eux. Il n'y a plus personne autour d'eux.

Il écarte les bûcherons et aperçoit la tignasse de Matsuo qui est tout près du prisonnier. Le prisonnier ! Est t'il mort ? Blessé ? C'était lui la cible ?
Dans tout les cas, ils doivent tous vraiment revenir au village.

BOOM BOOM

Deux battements de coeur, voilà tout ce qu’il avait fallu pour que la situation se tourne à l’avantage de leurs ennemis. Encore deux secondes auparavant il avait un prisonnier et quelques blessés. Avec ce prisonnier il aurait pu avoir des infos ou même l’utiliser comme monnaie d’échange. Désormais il ne tenait plus qu’un cadavre dans ses mains.

Il le lâcha immédiatement. Cette situation lui rappelait trop Kanashiza. Il revoyait encore le cadavre de son amie. Lui non plus il n’avait pas pu le protéger, et dire que s’il avait pris Hamaki il aurait pu le planquer à l’intérieur. Ainsi il aurait été intouchable. Maintenant il avait une aiguille planté depuis l’oeil jusqu’au cerveau.

Leurs adversaires étaient habiles. S’ils avaient voulu ils auraient sans doute pu le tuer lui aussi. La priorité était désormais de rentrer au camp sain et sauf, ça valait pour les tous les autres bûcherons et Seiji aussi. Il aida un bûcheron à soutenir un blessé et ordonna :



Méfiant il examinait tous les arbres, tous les buissons, toutes les feuilles. Il ne voulait plus être surpris. Il s’était fait avoir deux fois de la même façon. C’était une de trop. Rin, l’élève de son père et en quelque sorte son grand frère spirituel, lui avait dit un jour : qui me trompe une fois honte à lui, qui me trompe deux fois honte à moi. Il avait été trompé une fois de trop.

De retour au village il confia les blessés à l’apothicaire. Tout le monde était alarmé. Comment les bûcherons avaient pu si mal s’en tirer alors qu’ils avaient, non pas un, mais deux ninjas avec eux ? C’en fut presque trop pour Akira, le chef du village mais Matsuo, bien aidé de Seiji, parvint à le contenir.

Le jeune genin fit appeler Ikki, mais personne ne savait où il était, créant un peu plus de panique. Quelques villageois le cherchèrent mais il n’y avait aucune trace de lui. Soudain la jeune fille qui leur avait annoncé leur tour de garde vint trouver Seiji et Matsuo :


Elle les emmena jusqu’à leur cabane et sur la porte d’entrée il y avait un mot placardé à l’aide d’une aiguille. Ça leur disait de quitter les lieux s’ils voulaient revoir Ikki en vie. Ainsi, l’Homme aux aiguilles avait enlevé Ikki. Matsuo failli éclater de rage mais il se souvint des mots apaisants de Kimino alors il retint ça colère et commença à réfléchir.

Si l’Homme aux aiguilles les avait observé lui et Seiji pendant leur combat comme il le pensait, et qu’il avait tué le prisonnier, ce qui était indéniable alors il avait du arriver au village peu de temps avant eux et avait enlevé rapidement Ikki. Ce devait être un maître du camouflage et de l’attaque éclair puisqu’à chaque fois personne ne le remarquait avait qu’il ne frappe.

Toutefois, pour Matsuo ce Shinobi s’était trahi. Il n’avait pas participé à l’escarmouche, il ne s’était pas attardé à les affronter après avoir tué le prisonnier et il avait enlevé Ikki pour les faire partir lui et Seiji. En les observant se battre il avait peut-être pris peur, pensant ne pas pouvoir les affronter tous les deux. Le genin en conclu qu’il était sans doute extrêmement doué dans son art de l’attaque surprise, mais son talent s’arrêtait là. Si jamais le combat durait il serait forcément battu.

Il consulta Seiji du regard : lui aussi avait compris. Maintenant c’était à leur tour d’attaquer. Il fit venir Hamaki jusqu’à lui, avec ça jamais il ne serait battu par un ninja de la trempe de l’Homme aux aiguilles. Il conseilla à Akira de barricader tout le monde à l’intérieur du village. Seiji et lui allaient remonter la piste du kidnappeur d’Ikki, retrouver le campement des bandits et mettre un terme à tous leurs problèmes.

Un prisonnier mort, quatre blessés légers et un grave. Pas un très beau bilan. Pas au goût d'Akira, pas au goût de personne en fait. Seiji avait aidé Matsuo à calmer le chef du village, qui n'était vraiment mais alors vraiment pas content. Le malaise et la peur s'étaient peu à peu insinués lorsque Ikki avait été introuvable puis Kohaku les avait emmené voir le mot annonçant l'enlèvement de celui-ci, leur demandant poliment de mettre les voiles s'il voulait revoir leur compagnon.

En toute honnêteté, Seiji trouvait qu'il se mettait rarement en colère. Mais là, il avait vraiment envie de taper dans quelque chose.
Il réfléchit tout de même à ce qu'ils savaient de l'adversaire. Ses atouts d’abord. Une capacité à ne pas se faire remarquer redoutable. Il s'était tout de même introduit dans le village sans que personne ne le voie, et le meurtre de son ex-complice s'était lui aussi déroulé sans qu'il ne se fasse attraper. Il aimait particulièrement les attaques surprises et les jeux de fléchettes, mais n'avait pas jugé bon de se mêler à la baston avec ses copains. Donc, un ninja de l'ombre. S'ils le trouvaient, ils gagneraient sûrement. Il se tourna vers son chef de mission et échangèrent silencieusement. Les deux genins avaient pensé à la même chose : l'heure de la contre-attaque avait sonné.

Même s'ils trouvaient une piste sur le repère de l'homme, ils leur faudrait être très discrets, histoire d'être sûrs que l'homme ne quitte pas sa planque pour se perdre dans la forêt, où son terrain de jeu serait alors bien plus vaste.

En disant ça, il avait revu le visage de leur prisonnier assassiné, spectacle peu sympathique... L'aiguille s'était logé dans la cervelle avec une précision irréprochable. Un instant d’inattention, en admettant qu'ils soient assez rapides pour les éviter s'il les entendait ou voyait, et c'était GAME OVER.

C'était le point de départ. Une zone, aussi vague soit-elle, où orienter leurs recherches. La survie de leurs compagnon était en jeu.

Alors que Seiji évoquait le problème du senseur, Kohaku, qui était restée avec eux, s’éclaircit la gorge :


Elle jeta un bref coup d’œil à Akira qui n’était pas loin, celui-ci, comprenant l’intention de la jeune fille écarquilla les yeux, surpris :


Voyant le chef du village, furieux, arriver dans leur direction pour la faire taire elle ferma les yeux, contracta tous ses muscles et déclara d’une traite :


Ce fut à ce moment-là qu’Akira s’interposa :


Matsuo était déterminé et ce ne furent pas les mots d’Akira qui le feraient changer d’avis. Il avait déjà perdu une équipière en mission : Kanashisa. Elle était morte par sa faute, parce qu’il n’avait pas été assez fort pour la protéger. Depuis, il s’était juré de ne plus perdre personne d’autre en mission. Sans rien dire il écarta Akira et sortit du village, prenant la direction indiquée par la jolie Kohaku. Seiji emboîta bien vite son pas.

Ils marchèrent une vingtaine de minutes en direction du Nord. Ils finirent par trouver la cabane. Pour tout dire le lieu était assez glauque. Il y avait une toute petite cabane en bois sombre, la porte était fermée, il n’était donc pas possible de voir à l’intérieur. A l’extérieur, plantée dans une souche, il y avait une hache. Du sang séché semblait maculer la lame. Enfin, le dernier élément et pas des moindre, il y avait une auge. Celle-ci semblait être remplie de sang, de plus des bras et des jambes en dépassaient.

Rien de très rassurant. Cependant Matsuo était venu ici pour trouver quelqu’un qui puisse l’aider à débusquer l’Homme aux aiguilles pour retrouver Ikki. Faisant fi du décor macabre et prenant son courage à deux mains il se glissa dans Hamaki et toqua à la porte. N’ayant pas de réponse il répéta l’opération. Une voix agacée lui répondit :


Le sang des deux Konohajins se glaça. Mais qui était donc cet homme ? Un monstre comme Masaru ? La porte de la cabane s’ouvrit lentement, en grinçant, provoquant l’angoisse chez Matsuo. Un être long et mince, à la peau pâle, aux cheveux noirs et aux yeux rouge en sortit. Un sourire inquiétant habillait ses lèvres :


Déglutissant, le Chikara répondit :


L’être étrange se gratta le menton et bailla.





Les deux genins quittèrent le lieu. Le Kenketsu les regarda partir. Ces deux gamins allaient le débarrasser de ce gêneur d’Homme aux aiguilles. Il aurait pu le faire lui-même mais quoi de mieux que du bétail pour s’occuper du bétail ? Il aurait pu en tuer un, celui qui n’était pas dans la marionnette était assez appétissant mais il avait déjà tué un bûcheron quelques jours plus tôt et il lui en restait encore. Il soupira, ça faisait longtemps qu’il attendait là. Trop longtemps. Il scruta les arbres, espérant trouver son ombre ou le reflet de ses bésicles. L’avait-il oublié ? Peut-être était-il mort. Mais les ordres sont les ordres, il ne bougerait pas d’ici avant encore un moment …

Brave Kohaku qui leur avait donné une information de taille, s'attirant des ennuis avec Akira. Pas question de renoncer aussi facilement à la vie d'Ikki, ils y étaient allés, Seiji talonnant Matsuo. De toute façon, s'ils réussissaient, le chef du village n'aurait plus aucune raison de se plaindre. S'ils se faisaient tuer, et bien l'avantage serait que sa vieille colère ridée serait le dernier de leurs soucis.

Ils avaient donc gagné la cabane peu accueillante. La survie de leur compagnon était en jeu.
Mais Seiji en avait encore la chair de poule. Soit "Shun" était un excellent acteur et avait juste voulu s'amuser à faire peur aux deux genins, soit il avait été sérieux en parlant d'utiliser ses visiteurs comme nourriture....Il aurait bien-aimé croire en la première option, mais la décoration très originale de la cabane et la disparition mentionnée par Akira ne jouait pas du tout en sa faveur....

Enfin, s'il leur avait donné une bonne information et qu'ils retrouvaient Ikki, il ne se plaindrait plus de cet homme étrange, digne d'une histoire d'horreur à faire frémir les enfants.

Ils suivirent la direction indiquée. Avançant le plus silencieusement possible, ils purent apercevoir le cours d'eau après quelque nouvelles minutes de marche. Ils le longèrent, restant tout de même à une distance raisonnable des bords dégagés du ruisseau où ils auraient été trop facilement visibles, mêmes de loin. Ils s'interrompaient quelque fois dans leur avancée, ayant cru entendre un bruit qui se trouvait souvent être un petit animal, mais ne rencontrèrent rien de sérieux et, encore mieux, ne reçurent aucune aiguille dans la cervelle. C'était bon signe.

Ils trouvèrent finalement ce qu'ils cherchaient. Une sorte de grande tente aux couleurs sombres, solidement déployée dans une petite grotte où elle se fondait donc un minimum avec les murs de pierre. Mais éviter les attaques venant de toutes les directions et limiter les façons d'entrer était sûrement la principale raison pour laquelle elle était plantée ainsi. Il n'entendait rien, pas un bruit venant du campement. L'homme aux aiguilles était-il là ? Avec Ikki ?

Agenouillé derrière un rocher, il se tourna vers Matsuo. C'était au chef de mission de décider quoi faire. Attendre un quelconque mouvement ? Ou ne pas rester immobiles une seconde de plus et aller jeter un coup d'oeil ? Il y avait peut être des pièges. La tente elle-même pouvait après tout être un leurre. Mais d'un autre côté, si leur homme était dedans et qu'ils arrivaient à le prendre par surprise, ils avaient de bonnes chances d'en venir à bout, et donc de sauver leur compagnon. Faire une attaque éclair eux-mêmes, à un spécialiste de la chose. Risqué, mais jouable.
Maintenant, c'était au tour du marionnettiste de choisir quelle stratégie adopter.