La vérité

4 jours plus tard…

Suite aux nombreuses péripéties des membres de l’équipe de Kumo, une piste fut enfin exploitable. Une femme plutôt âgée révéla à Gareki qu’un homme semblait en connaître un peu trop sur le sujet. Une fois la piste exploitée, l’homme révéla dans la peur qu’il était chargé de trouver des volontaires. Le transfert n’était donc pas organisé par sa personne. Il ajouta qu’un convoi devait se faire ce soir. Il s’excusa indéfiniment, était-il trop tard ?

Hana étant plutôt interrogative, conseilla à Gareki de prendre ses précautions. Ils étaient là depuis déjà quelques jours. Ils pourraient très bien devenir la cible d’un acte terroriste. Malgré tout, elle le savait, c’était sûrement le seul moyen de démasquer les malfaiteurs. D’après le déporteur, les hommes se rendaient au nord des ruines. Un espace vide, des rues désertes et des maisons ne tenant plus du tout. Des rumeurs disent même qu’un Chakra pesant et sombre y flotte constamment… Qu’allaient-ils découvrir ? Il était l’heure de préparer le terrain.. Il ne reste plus que 2 heures.

La pause était finie, les choses allaient redevenir sérieuses. Et c'était tant mieux ! Quatre jours déjà s'étaient écoulés et une piste était enfin intéressante. Sortant d'un interrogatoire musclé, l'équipe se mit en route vers le Nord tout en organisant des débuts de plans chacun de leur côté. Il fallait vraiment assurer, cette fois.

Tout ceci avait quelque chose d'excitant, malgré tout. Le risque, la tension, tout cela avait quelque chose de motivant. Et de dangereux. Peut-être que tout ceci sera encore une fois un piège, leurs vies étaient peut-être déjà en jeu... Mais ils ne pouvaient pas reculer. Ils ne pouvaient plus. C'était une question d'honneur.
Les minutes passent, le temps aussi. L'équipe se rapprochait de ce point, de leur mission. Le temps était lourd, l'air aussi. Rien de tout ça n'était vraiment attirant.

Des hommes débarquèrent en nombre. Plus de 8 types étaient postés, ils attendaient la "marchandise". L'équipe de ninja était bien trop loin pour pouvoir les entendre, il fallait falloir se rapprocher.



Hana observait la scène, elle ne pouvait pas rentrer bredouille. Ces hommes ne semblaient pas entraînés, ils surveillaient vulgairement. Impatiente et peureuse de ne rien ramener encore une fois, elle prit la parole :

Gareki détailla la scène de son regard ambré et nourrissait de nombreuses questions sous son attitude placide.
Les membres de son équipe y allaient tous de leur avis personnel mais, bien que Gareki aurait aimé foncer, régler ce problème et rentrer, c'était bien impossible. Il fallait agir avec discrétion et intelligence, et non pas courir une nouvelle fois dans le tas en supposant une supériorité ou une capacité d'improvisation.



Il attendit la réponse du reste de l'équipe et s'approcha d'un pas feutré de la scène qui se déroulait. Ils étaient 8. Ce qui, en combat, donnerait deux ou trois ennemis par membre de l'équipe. C'était faisable mais attaquer n'était pas forcément la meilleure idée.

Le problème était le suivant, l'homme se chargeant d'apporter les hommes, l'ex-interrogé s'était décommandé. Ainsi, les 8 personnes attendaient bêtement. Les membres engagés n'allaient pas venir. Au loin, un homme se pointa. Il beugla qu'il était un Iwajin et que les autres n'étaient pas au point de rendez-vous. Ainsi, il était la seule marchandise sur place. Les hommes lui serrèrent la main et s'apprêtèrent à partir.



La femme avait beau observer, les hommes n'étaient réellement que 8. Mais, étaient-ils des Shinobi ? Pour le moment, ils n'avaient pas été bien nombreux..

Les observer : ok, mais les laisser filer était hors de question. Un homme était apparu au loin et les huit autres n'allaient pas tarer à le rejoindre, il fallait agir.



Épargner les cibles, quelle tache insupportable. Vraiment, c'était une corvée pour le jeune homme qui avait été éduqué à tuer depuis toujours. Ces coups étaient naturellement meurtriers et il lui était difficile de ne pas planter son wakizashi dans une partie vitale de l'anatomie de ses ennemis. Mais il n'avait pas le choix et devait se plier à la mission. Il fit signe et le trio s'élança sur les rebelles comme une troupe de lionnes auraient sauté à la gorge d'une gazelle. Deux se postèrent devant eux pour bloquer la route et le troisième passa les prendre à revers. La main en garde sur son wakizashi, Gareki attendait le moment parfait pour dégainer. Encore un peu... Encore.
La lame glissa du fourreau dans un bruit métallique et alla se planter dans la hanche du premier fiérot qui avait fait un pas dans sa direction.

L'équipe fut assez rapidement vaincue. L'effet de surprise suffit à vaincre les différents adversaire. Hana n'avait pas tué le Iwajin, par pitié ? Non, c'était autre chose. Elle se disait juste qu'il n'avait encore rien fait. Mais alors que tout semblait être gagné. Un homme poignarda Hana dans l'épaule. Elle beugla.

En se retournant vers elle, les Kumojins eurent la surprise de voir que les hommes précédemment tués se relevaient. Celui qui venait d'attaquer la femme était le premier abattu. La victime de Gareki. Avait-il tué sur le coup ? Les hommes sourirent. Des yeux rouges, ils possédaient des yeux rouges.. Hana s'exprima tout en tombant au sol :



Elle n'était pas mort mais, vu sa position face aux ennemis, faire la morte lui laissait la chance de revenir dans le combat. Les 8 ninjas dorénavant avertis s'éloignèrent un peu. Ils étaient nombreux, bien trop nombreux. Le sang de la femme coulait au sol. Il fallait en finir vite, l'hémorragie pourrait bien lui être fatal. Alors que tout semblait désespérer, le senseur s'exclama :



"La main" ne se déplaçait pas pour de vulgaires missions. Ainsi, le Raikage avait sûrement découvert le poteau rose. L'enveloppe de Chakra était toujours présente mais, "Le main" était reconnu pour sa puissance, rien ne pouvait le surpasser.

"La Main" débarqua à quelques mètres de l'équipe du Kumo. Il jeta un rapide coup d'oeil sur ses présumés adversaires. Ensuite, il se rapprocha en silence comme à son habitudes des Kumojins. Une face au senseur, il lui donna un puissant coup de poing dans l'estomac, il perdit conscience. Il se rapprocha de Gareki et prit la parole :



Les Iwajins transformés se rapprochèrent du corps de Hana. Ils ne savaient pas contrôler la faim. L'homme les observa d'un air hautain.



"La Main", le héro de Kumo ne pouvait plus rester dans ce village. Bien que les traditions l'empêchait de réellement faire un coup d'état, il se disait de trop dans un village où le Kage est plus faible que sa personne. Depuis la mort du père de Masashi, les choses étaient bien plus lentes et les missions plus ennuyantes. Tant que le Raikage ne se mettrait pas explicitement devant sa route, il ignorait ce potentiel adversaire.
Les choses étaient plus belles par le passé. Et puis, Masashi n'accepterait pas le désir d'immortalité du vieil homme. Non, il le refuserait même radicalement. Il était trop tard pour faire marche arrière. Buichi allait se battre, se battre jusqu'à son dernier souffle. Jusqu'à gagner.

Tout ceci n'était qu'un rêve, un cauchemar. Oui, il cauchemardait. Il sentait pourtant le sang couler à flots, il savait où il visait mais pourtant les adversaires se relevaient à chaque fois, un peu plus vifs encore. Étaient-ils immortels ? Ou alors...
Le cri d'Hana lui donna sa réponse. Des vampires. Ça ne pouvait pas être mieux. Vraiment pas. L'équipe se trouvait en mauvaise posture et Hana semblait gravement blessée, peut-être même morte. Gareki grimaça, luttant pour ne pas finir comme elle quand le senseur avoua ressentir le chakra de la main. Une lueur d'espoir traversa les yeux des kumo-jins tandis que la silhouette imposante de l'homme s'approchait de la zone de combat. 
Une lueur d'espoir qui repartit aussi vite qu'elle n'était pas venue quand cet homme à la carcasse imposant assomma d'un coup de poing le ninja senseur de l'équipe. Gareki ne comprenait plus rien, il était perdu. Le combat avait cessé lorsque son professeur avait débarqué mais celui-ci était... différent. Il se rapprochait, encore, toujours. Et la main du jeune Junin se serrait un peu plus sur le manche de son arme, par reflexe. Il voulait le questionner mais se souvenait de ses jeunes années d'élèves, et les punitions qui découlaient de questions dont la réponse s'offrait à ceux qui l'attendaient patiemment. 
Buichi parla, et ses mots déstabilisèrent son ancien élève. Il désertait, il trahissait le village de Kumo ?! Il était responsable de tout ça ?! Tout se bousculait dans le crâne du jeune homme qui restait interdit.




Questionner, réfléchir, penser. On ne prend pas une telle décision de manière si hâtive, et là il était devant le fait accompli. Il jeta un regard autour de lui, il se sentait épié. Que faire ? S'il refusait, sa tête tomberait probablement. Mais supporterait-il de trahir le village qu'il a toujours servi ? Que devait-il choisir entre son sensei qui avait fait toute son éducation, aussi insupportable soit-elle, et un Raikage auquel il avait juré fidélité. 
Il prit un air un peu plus détaché.

La main se rapprocha de son élève pour se retrouver face à lui. Plus grand, plus imposant, l'homme inspirait la puissance. Trahir était un terme bien trop archaïque, il ne voulait pas affronter Gareki mais... Il était trop tard pour faire dans le sentiment. Il reprit.



Buichi avait le pressentiment que le combat était inévitable. Cependant, Gareki n'avait pas la moindre chance...

Gareki se remémora brièvement cette journée. Il avait fini avec le poignet cassé et un muscle déchiré, d'ailleurs. Entrainement de bourrin, quand on pense que Shin se plaint... Il se rappelait aussi de cette histoire de guerrier que la main lui avait raconté entre la séance de pompes et celle de la course à pied. C'était donc son père... Mais ça changeait quoi .! Tout le monde meurt un jour, il faut se faire une raison. Quelle utilité d'une armée indépendante ? Une armée pour quel combat ?
Buichi le dépassait de plusieurs centimètres et faisait bien le double au niveau des épaules mais Gareki ne baissait pas les yeux, parcourant l'étendue ambrée de ceux de son locuteur à la recherche de réponses. Un combat contre ce boeuf déboucherait probablement sur une mort douloureuse. Était-il prêt à mourir pour Kumo ? De mourir des mains de son sensei, de celui qui se rapprochait le plus d'une figure paternelle pour le jeune Junin.
Il resta longtemps mué, à chercher une quelconque raison de favoriser un choix à un autre. La fierté de mourir pour son peuple ? Est-ce ça qu'il devait choisir ? Son corps ne serait peut-être même pas retrouvé, peut-être même pas identifié. Mourir dans l'anonymat. Cette idée semblait assez repoussante, une fois devant le fait. Mais bon.
Il inspira longuement, rassemblant ses forces.
Il paraît qu'un élève hérite de la volonté de son professeur. Que l'un déteint sur l'autre.



Tout ceci n'était ni plus ni moins qu'un flot d'idées récurrentes qu'il voulait expulser de son crâne. D'un mouvement calme, il leva son wakizashi et le glissa dans son fourreau.



Du moins, pour le moment... songea-t-il. Il pouffa légèrement de rire. Il ne se voyait vraiment pas affronter son maître pour un supérieur hiérarchique. Pas comme ça.

L'homme fit demi-tour, attrapa le ninja senseur par le col et le déposa aux pieds de Gareki. "La Main" ne voulait pas prendre le moindre risque, il préparait son projet depuis bien trop longtemps. Il était temps de le finaliser, de le conclure et d'en ramasser les fruits.



Un léger vent parcourait la ville. Le Senseï observait son élève avec attention.