La vérité

Nouveau dilemme. Gareki fixait le corps encore inconscient de son partenaire. Il soupira, sa décision n'était pas aisée et surtout irréversible. Allait-il trahir Kumo ? Il observa chaque visage, les mémorisant, pendant que son esprit lui répétait frénétiquement « tuer ou être tué. »
Tuer ou être tué, c'est le destin de tout combattant. De tout ninja. C'est l'instinct primaire, l'instinct de survie qui prône et qu'il faut suivre. Certains le perdent, d'autres le nourrissent. Et ce sont ces derniers qui survivent. San plus attendre, il s'empara une nouvelle fois de son arme et la lança d'un geste presque naturel sur ce qui était jusque-là son coéquipier. La lame vint se planter avec précision dans la trachée de l'homme qui suffoqua un instant, privé d'air.
Le juunin le dévisagea un instant, s'excusant intérieurement pour cette trahison, avant de reposer ses prunelles dorées dans celle de son maître.



''L'autre ". Il ne l'appelait même plus par son nom. Cette image qu'il affichait de lui à l'instant le dégoutait mais son visage restait de marbre. Un masque bien difficile à briser. Il déglutit silencieusement.

Buichi resta immobile devant son élève. Que de cruauté. Gareki avait un instinct suffisamment évolué pour comprendre la différence de force entre sa personne et le Senseï. Le vieil homme se mit à sourire.



Le terme "confiance" n'existait pas pour un Hattori. Non, il était trop vague et la sécurité n'en était que plus affaiblie. L'homme se rapprocha des vampires et mes observa.

Comme si le sang n'avait pas encore assez coulé, on lui demandait désormais d'achever les vampires. Gareki se sentit plus à l'aise face à cette idée. Ils étaient ses ennemis, ils avaient compromis tout son plan, toute sa mission. D'un geste ample, il extirpa sa lame de la gorge du ninja senseur et regarda brièvement le sang, mélangé au poison de sa poche secrète, se répandre sur le sol. Il avait du bien viser pour la percer. Il secoua lascivement son wakizashi pour enlever grossièrement le filet de sang qui en découlait et se tourna vers ses nouvelles cibles.



Un demi-sourire arrogant éclaircit son visage, lui donnant un aspect assez malveillant. Gareki n'en était pourtant pas une. Il était de ceux capable de s'enfoncer dans les ténèbres pour faire resplendir la lumière. C'est encore ce qu'il faisait, aujourd'hui. Chacun de ses actes cruels et barbares rongeait un peu plus son humanité mais ce n'était rien pour lui. Il y était résigné depuis toujours. Il était une de ces ombres, une de ces personnes qui doivent être mauvais pour faire le bien.
Une fois la réponse de son Sensei donné, il commença le combat

Les vampires observaient les deux types et préparaient au combat. Ils n'avaient plus le choix. Anciennement Iwajins, ils regrettaient l'intégration à cette milice.



Buichi composa des mudras, une boule fit son apparition sur sa main droite. Il frappa violemment sur le premier venu. Arrêtant ainsi son cœur. Sa main gauche explosa simplement le crâne d'un autre.



Violemment, il frappa dans les côtes d'un autre le projetant dans une maison en ruine. Puis, il arrêta de bouger, observant son élève faire.

Alors ses êtres immortels ne l'étaient finalement pas tant que ça . Comme quoi, toutes les légendes ne sont pas à prendre en compte.
Précis et rapide, Gareki jonglait entre trois ennemis, les perforant à divers endroits de sa lame améliorée par une technique futon et slalomant entre leurs attaques en se propulsant grâce au vent qu'il manipulait. Une danse macabre qu'il aimait exécuter encore et encore. Chacun de ses mouvements semblait millimétré, souple et magnifié par les courants d'airs et les projections de sang qu'il créait en se déplaçant. Une tête tomba, séparée de son buste. Puis ce fut le tour d'un corps tout entier de s'écraser, criblé de blessures mortelles. Et enfin, le troisième rejoint ses prédécesseurs.
Il s'arrêta un instant pour regarder son Sensei. Il souhaitait donc qu'il retourne à Kumo et qu'il informe le Raikage de son projet ? Voilà qui était intéressant et parfaitement dans son programme. Il n'avait même plus besoin d'excuse pour partir et faire son rapport au village. La Main avait certainement un plan bien plus tortueux en tête, il n'avait vu là qu'une fine partie de l'iceberg.



Sa question posée, il esquiva une attaque qui visait son épaule droite et répondit par un coup de pied dans le plexus. Parler en plein combat ne le dérangeait pas plus que ça, il en avait presque pris l'habitude.

Buichi soupira. Son plan n'était pas encore réellement lancé. Les fonds étant dorénavant débloqués, il allait pouvoir l'investir pour améliorer sa milice au fil des mois. Et enfin, il allait pouvoir agrandir l'empire des Hattori et être reconnu comme le plus valeureux de sa génération.

Alors c'était ainsi, Buichi comptait malgré tout rester au service du Raikage en cas de nécessité . Il était décidément plein de rebondissements.
Mais il n'avait pas tort sur le manque de capacité de ces gars. Ils étaient plus coriaces physiquement mais leurs attaques ne valaient pas celles d'un ninja entrainé. Gareki se débarrassa d'un nouvel adversaire et contempla son Sensei écraser les deux derniers. Il était vraiment sans pitié, même envers ses alliés.
Il avait vraiment bien fait de ne pas l'affronter.



Ce point étant réglé et les ennemis étant éparpillés en plusieurs morceaux sur un sol rougissant, Gareki se redressa, abandonnant sa posture offensive. Le combat semblait finalement terminé. Il osa demander.



Cette entrevue touchait à sa fin, il le sentait. Mais cette histoire, elle, n'en était qu'à ses premiers chapitres. Il ne restait plus qu'à espérer que le Raikage se montre clément et un minimum ouvert à la situation. Et qu'il n'ait pas envoyé de troupe pour le retrouver... Ça faisait quand même bien une petite semaine qu'il était absent, en fin de compte.

Buichi s’interrogeait quant à l'objectif de sa propre mascarade. Tout ça pour obéir de nouveau indirectement au Raikage. Malgré tout, il ne pouvait pas affronter Kumo, c'était contre nature. Son armée faiblissante, il pensait de plus en plus à recruter ailleurs. Les vampires étaient une échec, du moins partiellement.



Péniblement, l'homme plaça deux corps au dessus de ces épaules. Il comptait les balancer dans le premier courant. Triste mort. Iwa était un mauvais objectif. Tout était à revoir.

Gareki acquiesça et observa Hana, encore inconsciente. Finalement, il était assez heureux de ne pas avoir à l'éliminer, elle. Il rangea finalement son arme tout en écoutant le reste des consignes de son mentor. Ils se reverraient prochainement, c'était une certitude. Tout comme le fait qu'il restera en vie, droit, jusqu'à ce que son heure sonne. Il ne se laisserait pas dépérir, il n'était pas non plus du genre à se sacrifier inutilement, pour la beauté de la chose. Non, pour ça, Gareki était un monstre d'égoïsme. Ou tout simplement une personne sensée.

Que pouvait-il lui répondre, après un tel discours ? Il avait presque l'impression d'avoir une certaine valeur aux yeux de son professeur. Certes, à partir d'aujourd'hui, il était devenu une pièce de son échiquier, ni plus ni moins, mais cette pensée le satisfaisait. Il s'accroupit devant sa coéquipière et la secoua délicatement pour essayer de la réveiller. Son haut commençait à être sévèrement imbibé de sang, il allait devoir se dépêcher une nouvelle fois. Tout se jouait vraiment sur le fil des secondes, dernièrement.



        L'avait-il entendu ? Allez savoir. Le jeune Junin saisit la belle endormie dans ses bras et se releva en la maintenant contre son torse. Il aurait préféré la porter tel un sac à patates mais son état aurait probablement empiré. Il jeta une dernière fois son regard doré sur la main qui partait déjà, deux fardeaux sur les bras, avant de partir dans la direction opposée. Il aurait tout le trajet du retour pour penser à la façon dont il tournerait l'énoncé de son rapport au Raikage.

J'arrivais à l'endroit où on m'avait dicté où serait sûrement mon sensei. Alors que j'arrivais dans cette zone je vis justement la personne que je recherchais. Mon sensei, il finissait sa conversation avec un vieil homme qui me paraissait assez "familier" de loin. Il était baraqué, son corps était aussi gros qu'un amas de briques, et le fait qu'il discute avec Gareki ne faisait aucun doute, ce n'était pas un ennemi mais sûrement un allié de Kumo.

La conversation entre les deux se termina et mon sensei parti dans la direction opposé comme s'il retournait à Kumo, tandis que le grand gaillard chargea des sortes de corps sur ses épaules, mais qu'étaient ces corps ? C'était de simples hommes ou quelque chose du genre. Pourtant un de ces corps me semblait porter l'étendard de Kumo.

Je fonça sur le type baraqué sans prêter attention à mon sensei et m'interposa en lui demandant de façon tout de même assez prudente afin de ne pas risquer mourir d'un malentendu :



Je savais que si mon sensei n'était pas intervenu c'est sûrement qu'il y avait une très bonne raison derrière tout ça, il était sûrement un traître du village de Kumo qui avait tenté de s'opposer à la fameuse main et avait fini, raide. Mais tout de même, cela méritait des explications.

Cruellement, "La main" balança les corps dans un courant. L'homme était fort, il ne cédait pas sous le poids des différents corps. Il observait plutôt l'autre Kumojin. Il se fichait de son entourage, il se fichait des conditions, il ne savait qu'une chose, il devait agir !



L'homme se retourna intégralement pour fixer son interlocuteur :

J'attendis quelques secondes avant d'ajouter ma présentation au tout, il avait tout de même le droit de savoir à qui il parlait :



Mon interlocuteur s'était un peu excité précédemment en parlant de savoir qui était capable de justifier un tel ou un tel de servir Kumo ou non, c'était vrai, je n'en étais pas habilité, mais là n'était pas ma question et alors comme le bon chieur intelligent que j'étais j'ajouta une autre question en laissant bien sûr ses questions sans réponses vu qu'il n'en attendait sûrement pas une, c'était sûrement bien plus réthorique :