Un jour, Kano lui expliquera la définition du mot sauvage. Même sous prétexte d'avoir d'abord dit bonjour, attaquer quelqu'un chez soi n'est pas une action très civilisée, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'inconnus ! Et ça, l'Uzumaki ne semblait pas le comprendre. Néanmoins, le blondinet connaissait maintenant mieux son ami, et savait pertinemment que s'il avait refusé de l'accompagner, il l'aurait quand même fait tout seul, et aurait pu se mettre dans la mouise. Leur binôme fonctionnait souvent ainsi : l'un rentre dans le lard, tandis que l'autre limite la casse. Le garçon au bonnet était un peu cette petite fée au-dessus de la tête du rouquin que l'on appelle « Raison ». Toujours est-il que, malgré sa présence, raisonner Seitô pour le calmer dans ses ardeurs était toujours une tâche très délicate.
Il n'y avait qu'à voir sa réaction. Des détails ? C'est tout ce qu'il pensait ? Et puis, entre nous... qui pouvait bien croire qu'il allait réellement agir avec finesse ? Le voilà en train d'employer des mots qu'il ne connaît même pas.
De toute manière, c'était trop tard pour faire marche arrière, vu que l'Uzumaki s'entraînait aux percussions sur la porte de leur demeure, jusqu'à qu'un homme vienne lui ouvrir. Sans doute un autre habitant de cette maison, puisqu'il ne semblait correspondre ni à la description de cette Ibuki -en même temps, c'était un homme là-, ni au père. Peut-être un frère ? Ce serait logique, mais visiblement son partenaire n'avait pas réfléchi de la même manière, si bien que l'envie de l'attraper par le col et partir en courant était très forte. Pourquoi devait-il se retrouver dans cette situation ultra gênante.
« Haha, faites pas attention, c'est un grand blagueur ! Enfin, on ignorait que l'on tomberait sur quelqu'un d'autre. »
Généralement, Kano manquait lui aussi de tact. Néanmoins là, il le battait à plates coutures. Suite à quoi il se retourna, pour lui demander si c'était trop tard pour les autorités. L'enfant soupirait, se retenant de lui dire que les autorités risquaient de venir pour eux deux, à ce rythme. Il aurait du rester couché. Il aurait du.
Tout ça pour au final nous annoncer qu'Ibuki n'était pas encore rentrée, après que le rouquin les ait présentés. Si elle n'était pas là, cela compromettait grandement leur "mission héroïque" du jour. D'autant plus qu'il pensait qu'ils étaient ses admirateurs. L'Uzumaki lui répondit correctement, jusqu'au... polaroïde à vision infra-quoi ? Tout ça parce qu'il voulait dire "père" ?! Qu'on l'enterre, par pitié.
« Ha, oui voilà. Et vu que je suis un apprenti eisenin, et qu'il lui a parlé de moi, elle voulait qu'on se rencontre, alors... Nous voilà ! »
Pourquoi chercher compliqué, quand on peut faire plus simple... Enfin, l'enfant préférait se dire que c'était la dernière gaffe. De toute manière, faire marche arrière n'était plus possible maintenant. Dernière gaffe, hein ? Le voilà en train de demander à une nouvelle arrivante ce qu'elle faisait là ? Sans doute... parce que c'est chez elle ? Et puis d'ailleurs, pourquoi réagissait-il comme ça ? Tiens, mais... Il l'avait déjà vu. Il croit se souvenir d'elle, à l'académie. Disons que pendant son temps sur les bancs de cette école, il était resté la plupart du temps seul dans son coin, et parfois à dormir en cours. Il n'avait pas vraiment de souvenir de beaucoup de personnes. Pour vous dire, même Seitô il ne se souvenait pas vraiment de lui à l'académie. Alors que bon, c'est quand même un sacré phénomène.
Toujours est-il qu'ils finissent par les laisser entrer, en nous mettant en garde de ne néanmoins rien toucher, et de lever nos chaussures à l'entrée. L'Uzumaki ne se cacha pas trop d'ailleurs de la mimer de manière un peu ridicule. Cela fit sourire le blondinet, mais pas trop lorsqu'il se souvint qu'ils étaient chez eux.
« Merci beaucoup ! On ne fera pas de bêtises. »
C'était déjà une réponse plus acceptable et polie que celle de son ami qui ne se prétendait pas sauvage... Il levait donc ses chaussures, l'écoutant. Sorapesta et ses groupies ? Mais que lui avait-elle fait pour qu'il la nomme ainsi ?
« Haha, mais non ça va bien se passer. On est pas venus pour des embrouilles, n'est-ce pas ? »
Il s'approcha un peu de lui, pour lui tenir quelques mots plus en discrétion.
« C'est surtout ton polaroïde machin chose qui est super-méga-giga-extra-louche ! »
Les deux enfants rentraient donc chez leurs hôtes du jour, à savoir un homme qui ne semblait pas les trouver très naturels, et à juste raison, ainsi qu'une ancienne connaissance de l'académie que Seitô semblait avoir en grippe. Voilà que cela promettait beaucoup cette journée. S'ils savaient que le rouquin à ses côtés avait pour projet de tabasser leur père. Comment vont-ils se sortir de ce mauvais pas ? Il rendit à Kano son signe du pouce, et un petit clin d’œil en prime, alors qu'il observait un peu leur maison, alors qu'on leur indiquait le salon.
« On ignorait qu'Ibuki vivait ici avec sa famille. En tout cas, je suis ravi de vous rencontrer ! Vous n'êtes que vous deux, Ibuki-san, ainsi que votre père ? »
D'ailleurs, maintenant qu'il y pense. Il connaissait donc de nom Sora, mais ignorait le nom de leur frère. Vu qu'ils avaient été présentés par le rouquin, il se tourna donc vers le dernier nom qu'il lui manquait.
« Et vous, comment vous appelez vous m'sieur ? »