Raviver la flamme

Il lui adressait un petit sourire taquin, en guise de réponse supplémentaire. Il souriait, mais c'était également pour cacher son désarroi et sa tristesse. Le voir dans cet état, c'était très pénible à supporter pour le garçon, qui voulait tout faire pour le guérir, le tirer de ce mauvais pas, et l'aider à reprendre sa vie d'antan. Et pour cela, il allait devoir mettre les bouchées triples pour venir en aide à son ami. Il avait besoin de lui, et lui de même.

Lorsqu'il lui parlait, Kano pouvait voir que son ami semblait avoir du mal à le suivre dans ses explications. Il allait devoir être plus concis à partir de maintenant. Peut-être aussi avait-il parlé de manière trop désorganisé ? Il n'avait peut-être pas fait attention.



Suite à quoi, il s'arrangea pour l'aider à s'installer confortablement, après qu'il se soit redressé. Il était aux petits soins. Malheureusement, Seitô devrait se faire à l'idée qu'il avait pour l'instant besoin d'aide, mais que les choses allaient aller en s'améliorant pour lui. Il lui suffisait d'attendre, aussi insupportable que cela puisse l'être.

À sa remarque sur son état de fatigue, il lui adressait un sourire.



Il s'approchait de lui ensuite, et vit une larme couler le long de sa joue. Touché par cela, il lui fit une accolade, le prenant doucement dans ses bras, le tout en faisant attention à ne pas le brusquer physiquement. Il restait un petit moment ainsi, voulant à la fois le rassurer et le consoler... Mais aussi pour lui, ça lui faisait un bien fou. Après coup, il lui adressait un simple regard et sourire timide.

Les médicaments ? Le Rouquin n’était pas vraiment convaincu. Ou peut-être qu’à moitié ? Il n’en savait que trop rien. Il était fatigué, si bien que sa tête et ses paupières lui martelait de se rendormir. Et surtout, quelque chose lui était désagréable. Il connaissait Kano depuis un peu plus d’un an, et il savait reconnaître ses différents sourires. Et surtout, quand ils étaient douloureux. Et c’était exactement ce qu’il avait en face de lui : un sourire douloureux, pour le rassurer.

Le Rouquin se mua dans un silence pour réfléchir. Ces deux… Ou trois ? Trois jours ou deux ? Il ne savait plus trop. Les phases de sommeils et de bref éveils fort intenses l’avaient totalement désorienté. Si bien qu’il affichât une mine contrariée. Il ne savait plus exactement quel jour on était.

L’air de rien, l’ex-tornade regarda de nouveau à travers la fenêtre, les stores fermés. Et merde. Rien n’allait. Tout était fait pour l’énerver. Si bien qu’il serra son poing, par impulsivité. Il avait envie de hurler, de nouveau, mais les sédatifs lui sommaient une tout autre réponse.

Sauf qu’il reprit réellement conscience lorsque Kano, lui, avait déjà bien avancé dans la conversation. Il se souvenait vaguement qu’il avait évoqué une promesse.



Il devait donc faire nuit. Ou jour ? Raaah. Son meilleur ami avait toujours cette sale habitude de s’endormir un peu partout, que cela devenait très difficile d’induire par son rythme de sommeil un moment précis de la journée. La « narcolotruc » comme lui avait parlé Kana.



Il se frotta machinalement le petit doigt, et regardait Kano, avide d’une quelconque réponse dans ses yeux. Est-ce que c’était bien cette promesse dont il parlait ? Malheureusement pour lui, la fatigue le rattrapa, alors que ses paupières se fermaient toutes seules.



Le Rouquin ferma les yeux, mais ne réussit pas à les rouvrir.



Et il s’endormit immédiatement.

En l'écoutant, il lui adressait un simple sourire. Cela ne le dérangeait pas qu'il reste avec lui cette nuit, alors qu'il en soit ainsi. Il s'installerait sur le fauteuil à côté de son lit, afin de rester à son chevet durant cette nuit. Enfin, si ils acceptent... Il faudra qu'il demande la permission, mais le blondinet ne pensait pas vraiment que cela poserait un problème, qu'il reste, au vu des circonstances. Et puis, ce n'était qu'une nuit, pas comme s'il allait pouvoir rester toutes les nuits.

Il continuait de sourire, à son autre remarque. Seitô était fatigué. Trop fatigué. Il n'arrivait plus à suivre la conversation, si bien qu'il répondait cette fois-ci complètement à côté de la plaque. Le garçon lui avait promis qu'il resterait avec lui, et l'aiderais pour son rétablissement, une promesse qu'il comptait bel et bien tenir. Néanmoins, il lui avait répondu qu'il se souvenait de leur promesse. Ce n'est pas vraiment ce qu'il lui avait demandé... mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Son état de fatigue était réel, et il était toujours sous l'effet des médicaments employés. Cela ne servait à rien de continuer la conversation, alors autant qu'il se repose.



Et il n'était pas bien difficile à convaincre, puisqu'il trouva le sommeil aussitôt, s'endormant en pleine phrase. Le voyant fermer les yeux, et s'endormir, le garçon s'arrêtait de sourire, affichant une mine bien plus grave, et tourmentée. Il se mordait la lèvre inférieure, en regardant son ami, endormi. Des tas de questions lui traversaient l'esprit. Comment allait-il faire pour l'aider, exactement ? Il ne pouvait pas se contenter de rester à son chevet, et de lui apporter tout ce dont il avait besoin. Non, il voulait le guérir, mais cela dépassait ses connaissances. Il devait progresser, et vite. Il avait passé une année complète à étudier la médecine, et ce n'était pas du tout suffisant ! Il allait devoir faire plus que ça. L'idéal pour lui serait de retrouver Kazami, mais il pouvait difficilement accéder à elle, dans sa situation. Et puis, accepterait-elle réellement de l'aider davantage ? Elle avait déjà fait beaucoup, et il n'était personne pour l'obliger à quoique ce soit.

Son regard quitta son ami, et il se levait cherchant une autorisation à rester ici. Après l'avoir obtenu, il retourna s'asseoir sur le fauteuil, et fermait les yeux à son tour, l'esprit travaillé.