Le roux et la blonde

A moitié somnolente dans sa cellule, la belle Kioko fut réveillée brusquement par un garde qui ouvrait la porte. Elle ne se retint pas de râler à gorge déployée.



Bien sûr, elle savait que c'était inutile. Mais bon, crier de la sorte lui permettait de se soulager un peu. Que voulaient-ils cette fois ? Kioko se posait à peine la question. Fatiguée, elle se laissa prendre sous le bras pas les gardes comme une poupée de chiffon.



Elle ria toute seule. Ce genre de rire pas du tout communicatif. Un rire triste. Celui-ci s'interrompit assez vite quand elle compris qu'ils prenaient le chemin de l'arène. Son corps se raidit.



Elle souffrait encore de ses vieilles blessures des précédents combats. Les kumojins étaient trop avides de violences. Et faire les kirijins s'entre tuer ... C'était vraiment de la torture. Mais cela faisait longtemps que Kioko avait oublié son patriotisme. Aujourd'hui, seule la survie comptait. Et ça, tous les ninja de kiri survivants l'avaient compris.
Finalement, ils prirent un autre chemin. Cela la soulagea un peu. Mais elle ne connaissait pas ce chemin (et elle avait bien visité et revisité ces couloirs sombres). Ils arrivèrent dans une grande pièce, haute de plafond. Une sorte de salle d'entrainement, au vu des équipements présents. Il y avait plusieurs personnes qui discutaient, notant à peine son arrivée. Kioko tiqua sur une chevelure rousse flamboyante. Elle n'avait jamais vu cela. Lorsque les gardes la lâcha, elle tomba à moitié ce qui attira le regard du petit groupe qui discutait. Le roux déposa son regard sur elle, et elle ne pu que maladroitement se relever en essayant de garder sa fierté. Elle se recoiffa en vitesse, lissa ses habits de ses mains sales.

Combattre, sans montrer la moindre pitié. Combattre avec ou sans honneur. Combattre pour déterminer qui pourra vivre et qui devra mourir. Tel était la triste réalité de l'Arène de Kumo. Ce spectacle, qui était offert par le Kage de Kumo aux différents habitants du Village, avait pour but de divertir les villageois mais également de répandre la peur dans le cœur de ceux qui souhaitaient, comme les Kiri-jin que l'on envoyaient chaque jour dans la Fosse, se rebeller contre les directives du Chef du Village des Nuages.

J'avais observé les combattants et j'avais pris conscience que, depuis le début de ce "divertissement", seul les plus puissants étaient encore en vie. Quelques faiblards étaient encore en vie afin d'étancher plus aisément la soif de sang du public lorsque le moment sera venu et ainsi conserver le divertissement le plus longtemps possible sans lassé les spectateurs. Cette prise de conscience m'avait également mené à la réflexion que, si la situation avait été inversé ou, pire encore, si mon statut d'esclave m'avait obligé à combattre, j'aurais certainement été parmi les premières victimes lors des combats. Bien entendu, j'avais quelques peu progressé depuis que Usagi m'avait pris "sous son aile" mais j'étais bien loin du niveau des autres. Par ailleurs, j'étais certain -et plus que persuadé- que seul mon sang et mes gènes étaient important aux yeux du Lapin. Mais j'étais bien décidé à prouver à tout le monde -et à moi le premier- que je pouvais m'améliorer.

Je me trouvais dans une salle sous-terraine située, plus ou moins, quelques part sous l'Arène et relativement proche de la demeure d'Usagi. Dans cette salle, j'avais fait convoquer, grâce à la signature d'Usagi, une ancienne shinobi de Kiri afin de pouvoir l'observer de plus près. Cette femme, qui avait brillé de part ses combats dans l'Arène, avait piqué ma curiosité. Elle avait quelque chose que je convoitais. Mais, pour les hommes avec qui je discutait, c'était Usagi qui avait remarqué cette femme. Je n'étais présent que pour "évaluer la marchandise".

Soudain, un bruit sourd attira mon attention. La jeune femme que j'avais fait convoqué se trouvait à demi-couché sur le sol, un garde derrière elle. Je savais que je n'avais aucune réelle autorité ici et que seul le nom d'Usagi me permettait de me trouver en ce lieux, et je me devais d'agir en conséquence.


Cependant, je n'eux pas le temps de terminer que la jeune femme posa une question qui, évidemment, méritait une réponse:

Kioko leva les sourcils dans une grimace de surprise. Un examen approfondit ? Pourquoi sentait-elle comme une sorte de perversion dans le ton qu'employait ce rouquin ? Elle voulut répliquer qu'elle n'avait pas que ça a faire, jouer encore sa dame agacée mais n'en fit rien. Les hommes semblaient écouter ce que disait le rouquin. Etait-ce pas là une marque de pouvoir ? Kioko savait que pour survivre dans ce monde il fallait être proche des gens influents. Elle avait déjà fonctionné comme cela à Kiri et cette technique était sur le point de porter ses fruits à Kumo.
De plus, il l'avait appelé Mademoiselle, et les beaux mots avaient tendance à adoucir la Gaikotsu. Elle dégagea ses cheveux de sorte à faire apparaitre son cou et fit quelques pas. Elle fut retenue par le garde qui l'avait accompagné qui l'attrapa au bras. Kioko lui lança un regard dégouté comme s'il l'avait touché avec de la boue puis tourna son attention vers la personne qui lui avait parlé.



Kioko se doutait bien qu'il ne s'agissait pas là d'un examen médical. Mais elle aimait rappeler à ses geôliers à quel point ces combats détruisait son magnifique corps. Heureusement pour l'instant son visage avait été épargné. Dieu merci.



Elle fit un petit sourire en coin, celui qui marchait si bien pour séduire les hommes. Un peu timide, qui lui donne un air un peu fragile. Les hommes aiment les femmes un peut fragile, ça leur donne l'impression d'être fort à côté, ça gonfle leur égo.

Laissant en suspend ma phrase, je m'approchait doucement de la jeune femme qui était encore retenu au niveau du bras par le garde qui l'avait amené. J'avais commencé à la regarder avec attention, examinant soigneusement chaque partie de son corps et me créant un schéma mentale de son corps, de son anatomie. Bien évidemment, je ne pouvais que constater que malgré ses conditions de vie la jeune femme portait une attention particulière au soin de son corps. Et quel corps ! Son corps semblait être comme un temple sacré pour elle. Un Sacré Temple, même. Un corps qui, pour n'importe qui d'autre, aurait été source d'une attirance irraisonné. Cependant, je me contentais de noté mes différentes observations -principalement sur son physique- sur un bloc-notes. Aucune signe extérieur ne trahissait une quelconque attirance physique pour elle, et pour cause, elle me rappelais, en quelque sorte, Kuzuna.

Mon ancienne maîtresse avait, à plusieurs reprise, joué de son corps pour me punir. Tantôt pour feinter une récompense, tantôt pour m'attirer dans un piège qui aurait pu se révéler mortel. A de nombreuses reprises, elle avait tenté de me charmer afin d'attenter à ma vie. A de nombreuses reprise elle c'était servit de mes pulsions de jeune homme pour me blesser. J'avais ainsi, avec le temps et sous ses ordres, du développer un masque dissimulant certaine expression, notamment lorsqu'elles étaient liée au désir, afin de ne pas mourir.


J'avais prononcé cette phrase tout en clôturant ma prise de note. J'avais pris note de son apparence physique, de ses mensurations ainsi que de ses blessures apparente, notamment celle à la jambe. J'avais également mis en valeur la place importante que son corps semblait avoir et j'avais terminé en indiquant qu'elle avait laissé le garde la retenir. En effet, il semblait évident qu'elle aurait pu se libérer de l'emprise de ce dernier mais qu'elle avait choisit d'évaluer la situation. Et je pourrais peut-être tirer cela à mon avantage.

Kioko avait l'habitude qu'on la regarde. Elle faisait d'ailleurs tout pour. Mais cette fois-ci, une pointe de gêne était apparue. Il l'avait regardé, détaillée, comme un objet que l'on souhaite évaluer avant de l'acheter. Intérieurement, elle bouillonnait. Elle avait été considérée comme bien des choses depuis qu'elle était captive, mais ce regard là ... Elle ne l'avait pas encore eu.
De l'extérieur, Kioko tâchait d'être le plus impassible possible, attendant calmement que le rouquin finisse. Lorsque ce fut enfin le cas, il lui donna son nom et demanda plus d'information sur elle. Comme si Kumo ne savait pas déjà tout. Comme si elle pouvait encore leur cacher quelque chose. Qu'attendait-il d'elle au juste ?



Elle secoua l'épaule pour que son garde la lâche enfin. Après tous, ils se connaissaient bien maintenant et il savait bien qu'elle allait pas d'échapper. Elle n'avait jamais essayé d'ailleurs. Kioko n'était pas du genre à se battre pour des causes perdues. Elle profita de ce moment où personne n'avait la main sur elle pour marcher un peu dans la salle. Elle boitait légèrement, mais elle le cachait bien grâce à sa démarche voluptueuse. Ses longs cheveux blond tombaient en cascade jusqu'au début de ses fesses et se rythmaient dans sa marche en se balançant de gauche à droite. Elle observait la salle, son plafond et ses recoins.

A mesure que j'apprenais à la découvrir, cette femme sensuelle m'apparaissant comme ressemblant de plus en plus à Kazuna. Sa manière de parler, de regarder les hommes et de jouer avec était, étrangement, similaire. Sans mon expérience, difficile et désastreuse avec la Hattori, j'aurais sans nul doute succomber rapidement au charme de la jeune blonde. Après tout, elle n'en était pas dénué.

Bientôt, elle se mit à déambuler dans la salle, cherchant -sans nul doute- de part son déhancher à capter l'attention des hommes. Mais, peut-être était-ce une façon pour elle de se concentrer et de faire abstraction à ce qui pouvait la gêner dans toute cette étrange situation. Peut-être même réfléchissait-elle mieux en agissant ainsi, en sachant regarder et désirer.




A ces mots, agissant comme un seul homme, les gardent se mirent en position. Ils semblaient tous prêt à réagir en cas d'attaque.

Du verre finement ouvragé ? Pyrite sans valeur ? Etait-il entrain de l'insulter ? Kioko serra les dents, dos à lui. C'était probablement une technique de défense. Il se sentait attirer et faisait tout pour ne pas succomber. Il n'y avait que cette explication. Elle se retourna vers lui, s'avançant doucement tout en maintenant ses distances. Il avait peut-être peur qu'elle ne tente de l'agresser mais n'oublions pas que c'était elle la victime dans l'histoire. Elle qui avait subit, elle qui boitait. Et aujourd'hui elle ne souhaitait pas prendre un autre coup pour une phrase mal placée.



Elle lui fit un clin d'oeil. Comme si elle connaissait son petit secret. Ce n'était bien sûr pas le cas Kioko ne savait pas pourquoi ce jeune homme était roux et à vrai dire cela ne l'importait peu. Seul son pouvoir hiérarchique l'intéressait.



Elle se tu. C'était effectivement les affinités qu'elle avait démontré lors des combats. Rien ne servait de tout dévoiler ...



Elle fit un petit rire presque coquin. Comme si elle venait de dire quelque chose de sexuel.



Elle porta ses mains à sa poitrine.

Tout en prononçant cette phrase tout en notant sur le bloc-notes les mots "cheveux", "blé", "rare" ainsi que le symbole "?". Je me devais de vérifier cela, et si sa couleur de cheveux avait un incident sur sa -ou plutôt ses- nature(s) de chakra. Après tout, il ne fallait négliger aucune piste, même les plus folles. C'est ce qu'Usagi aurait fait, j'imagine. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Usagi aurait surement agit bien différemment de moi pour obtenir les informations que je souhaitais obtenir. Mais c'était là, la façon dont je souhaitait procéder.

Toujours en notant ce qui semblait être intéressant, tans dans le fond que de la forme, je m'approchais légèrement de la jeune femme. Immédiatement, mon mouvement fut suivit par celui des gardes qui, vraisemblablement, n'avait guère envie de me voir blessé. Etrangement.

Elle gloussa. Nezumi s'était approché d'elle, à présent ils étaient à moins d'un mètre. Kioko avait du mal à savoir si elle voulait encore plus s'approcher ou partit en courant. Elle voyait presque les notes de son petit calepin. A qui rendrait-il des comptes ? Il n'était peut-être pas aussi influent que ce qu'elle pensait. La blonde était un peu déçue. Encore un "Mademoiselle". Cherchait-il a la flatter ou à l'éloigner ?



Les kumojins avaient un problèmes avec les traditions. Même les plus jeunes avaient des pensées obsolètes encrés dans leur tête. Quel âge avait-il ? 20 ans ? 25 ans ? Un peu jeune ... Elle leva doucement sa main vers lui, pour toucher ses cheveux. Voir s'ils avaient l'air aussi dur qu'ils n'en paraissait, coiffé en épis de la sorte. Probablement qu'il n'allait pas la laisser faire mais au fond ... qui refuserait qu'une main aussi délicate ne l'approche ?

Je tendis mon carnet de note à l'un des gardes qui s'en empara, sans jeter le moindre regard sur mes notes.


Soudain, voyant qu'elle avait amorcer un geste du bras -plutôt lent- dans ma direction, je me mit à lui saisir le poignet.


Les gardes, qui c'étaient avancer d'un pas, reprirent leurs position initial, sans lâcher la blonde des yeux. Elle ne semblait pas avoir compris dans quel situation elle se trouvait à présent. Il était peu être temps de lui montrer.

Nezumi passa sur la défensive. Il ne semblait pas avoir apprécié les questions de la Gaikotsu. On sentait un "de quoi je me mêle" percutant. Peut-être avait-elle découvert un point sensible. Elle se félicita intérieurement pour cette découverte.



Comme elle s'y attendait, il ne lui laissa pas finir son mouvement. Il l'attrapa fermement au poignet avec l'accomplissement de son geste. Sa main était froide, un peu moite. On parle toujours de vos seins ? Sa poitrine semblait l'obnubiler. Et pour cause, elle la mettait bien en avant. Un seul regard et vous plongiez instantanément dans un océan sans fin de perversion. Au lieu de se dégager le poignet, elle s'approcha. Ils étaient à présent à environ un demi-mètre, peut-être un peu moins ...



C'est vrai au final, qu'est ce qu'il lui voulait ? Question combat, elle n'avait fait que ça .. elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait lui apporter de plus. Pensait-il qu'elle cachait quelque chose ? C'était plutôt lui qui cachait des choses. C'était d'ailleurs la première fois qu'on la laissait autant parler. D'habitude il y avait peu de questions ... Elle appréciait ce moment. C'était divertissant. Mais elle avait comme l'impression que bientôt le kumojin n'allait plus être aussi gentil avec elle.

Cette phrase, j'aurais voulu la prononcer. Mais, elle ne pu franchir mes lèvres. Je ne savais que trop bien que la plus part des habitants de Kumo était odieux et qu'aucun n'aurait pu la traiter avec délicatesse. Il était tous attaché à de nombreuses traditions, et la hiérarchie représentait tout pour eux. L'Ordre et le Bonheur. Et, bien que je n'étais pas toujours d'accord avec cela, sans doute à cause de mon passé d'esclave au sein du clan Hattori, je m'y étais conformé. J'étais, après tout, un véritable Kumojin.

Je vis alors ses yeux réaliser un aller-retour rapide, et furtif, entre moi et sa généreuse poitrine. Ma remarque précédente semblait l'avoir touché. Ou alors, était-elle si fière de son opulente paire de sein qu'elle aimait l'observer à longueur de temps ? Sans même m'en apercevoir, mes yeux c'étaient à leur tour, de nouveau, portés sur sa poitrine qui, comme le reste de son corps, c'était rapproché un peu plus. Alors mes yeux se portèrent alors sur sa main que je tenais encore fermement par le poignet et, d'un geste désinvolte, je m'approcha d'elle et lui apposa un doux baise-main. Lorsque le contact entre mes lèvres et la peau de sa main fut terminé, on pu entendre les ricanements des gardes tandis que je lâchais sa main. Ils ont compris, pensais-je. Mais, que ces derniers ignoraient, c'est que j'avais usé d'un senbon dans ma gorge pour appliquer le poison Hattori à cette femme et ce, en toute discrétion.

A présent, nous nous trouvions si près l'un de l'autre que j'aurais pu sentir son parfum, si elle avait eu la chance d'en porter un. Malheureusement pour elle, il lui était impossible de posséder un tel objet de luxe dans sa cellule et cela aurait certainement masquer les odeurs de terre, d'humidité, de sang et de transpiration qui émanait d'elle. C'était certainement là l'odeur, plutôt caractéristique, d'un gladiateur vivant et victorieux. C'était certainement l'odeur de la victoire. Cependant, il n'y avait plus à douté que la jeune femme aux cheveux couleur blé souhaiterait faire disparaitre cette odeur si peu charmante. Il était clair, d'après les éléments que j'avais pu rassembler, que cette femme serait prête à de nombreux sacrifices pour pouvoir entretenir ses atouts charmes, atout dont elle était très fière.

Ainsi, peut après sa question, je fis demi-tour. Me trouvant à présent dos à elle, je fis semblant de m'essuyer les lèvres pour récupérer rapidement et discrètement l'aiguille ayant servit à appliquer le poison et la cacher dans ma manche.


Fixant du doigt les cibles qui avaient été installés peu avant l'arrivé de la blonde en ce lieu, je repris