Le roux et la blonde

Les yeux du kumojins tombèrent sur la poitrine de Kioko. Finalement, ils étaient des hommes des plus classiques non ? Kioko était presque déçue. Elle tira cependant un large sourire. Lorsqu'il lui embrassa la main, elle sentit une chaleur s'emparer d'elle. Ce gamin lui faisait-il autant d'effet ? Elle n'y aurait pas cru. Il s'écarta aussi violemment qu'il l'avait embrassée, ce qui laissa la belle blonde perplexe.
Elle tourna son attention vers les pantins de bois. Depuis quand bougeaient-ils tout seul ? Finalement ils se stabilisèrent, et Kioko en profita pour lancer son Katon.



Trois boules de feu sortirent de sa bouche. La première toucha la tête du pantin, le second la jambe et le 3e ... le mur derrière. Kioko fronça les sourcils. Elle ne loupait jamais sa cible. Lorsqu'elle voulut râler, elle vacilla. Kioko fit rapidement les calculs. Soit le sol bougeait, soit le rouquin l'avait eue.



Elle le regarda, nauséeuse, la main sur le coeur. Etait-il aussi sadique que ça ? Quel était l'intérêt ? Elle était déjà prisonnière, déjà à sa merci ? Etait-ce pour s'amuser qu'il torturait la kirijin ? Kioko éprouva un sentiment de dégoût.

Sans contestation, la jeune femme exécuta des gestes avec sa main puis inspira profondément, augmentant ainsi le volume de sa cage thoracique et délivrant pratiquement ses seins de leur prison de soie. Puis, dans une expiration contrôlée, elle fit jaillir trois projectiles de feu de sa bouche dans la direction d'un seul pantin. Et, alors que je commençais à croire que le poison des Hattori n'avait pas eu l'effet escompté sur la Kirijin, le troisième pétale enflammé termina sa course dans le mur situé derrière pantin. Intrigué, intéressé, je me mis à observer avec attention la réaction de la jeune femme. Et je ne fus pas déçu. Elle semblait perplexe, agacé. Elle semblait exprimé de la colère mais n'y arrivait pas. Elle semblait comme prise d'un vertige et semblait avoir toute la peine du monde à tenir en équilibre sur ses deux jambes.



Ce garde, impressionnable et bavard, venait de m'aider dans l'élaboration de mon identité en temps que Hattori. Après tout, hormis ma couleur de cheveux, rien ne pouvait laissé penser que je n'étais pas un membre de ce clan. Et puis, dans le cas où la jeune femme -et les gardes- ne se laissait pas abuser par ses mascarades, il me restait encore cette solution.


Mon rôle ici allait enfin pouvoir commencer. J'allais enfin pouvoir m'exercer face à un adversaire coriace mais affaiblit et mis dans une situation critique. Après tout, il n'était pas encore établit pour elle que son état ne s'empirerait que d'ici une journée. Elle devait être persuader que sa vie allait bientôt s'arrêter. Ainsi, elle serait sous doute prêt à tout pour vivre. Et j'allais pouvoir profiter de cela. Alors, après un rapide coup d'œil en direction des différents gardes, je m'avança face la blonde et je lui murmura:

C'était donc ça .. le poison des Hattori ? Tandis qu'elle tanguait comme après une belle soirée arrosée comme elle en avait eu à Kiri, le rouquin en profitait pour reprendre la maîtrise de la situation. Si tu veux vivre. Le voulait-elle ? Vivre pour quelle vie exactement ? Celle d'une esclave ? D'une prisonnière ? Une vie dans la boue ? N'était-ce pas le moment de mourir justement ?



Kioko tomba sur les genoux. Ou plutôt se laissa tomber sur les genoux. Le choc du sol dur fit vibrer ses os. Plus proche de la terre, elle avait l'impression qu'elle tournait un peu moins. Elle ferma les yeux et chuchota juste assez fort pour qu'il puisse l'entendre :



Le pire dans cette histoire c'est que Kioko aurait apprécier s'entrainer contre ce Kumojin. Mais comme tout homme qui perd le contrôle, il essaie de le reprendre avec brutalité. Surtout quand il est entouré d'autres hommes. Kioko leva les yeux vers les gardes. Il étaient 4. Si elle avait eu la force, elle aurait commencé par eux. Mais là ... le sol semblait l'attirer comme un aimant, il semblait si doux et moelleux, une petite sieste aurait été agréable ...

Lentement, j'observais la jeune femme sombrer peu à peu dans la mélancolie. La jeune femme blonde pétillante et charmeuse avait laissé place à un être sombre et tourmentée. Celle qui était apparut comme étant sur d'elle et pleine de vie se retrouver à présent douter d'elle et à demander à mourir. Il avait suffit de quelques minutes pour que la jeune femme semblait avoir totalement changé. Quel dommage !


Je n'avais pas envie de la voir abandonner ainsi. C'était dégradant de la voir ainsi se morfondre. Elle qui avait réussi à surmonter de nombreux combats ne pouvait ainsi terminer sa vie. Je voulais la voir combattre. Je voulais la voir combattre contre moi. Je me refusais de la voir abandonner..

Les gardes se mirent à ricaner. Ils se moquaient d'elle. Sa souffrance était source de rires apparemment. Dans quelle genre de village se trouvait-elle ? Et le rouquin ... il parlait mais son visage restait de marbre ... Etait-ce une vrai personne ? Il devait avoir vraiment subit un lavage de cerveau pour devenir aussi insensible ... Il semblait répéter des paroles qu'on lui avait précédemment apprises.



Les gardes reprirent leurs rires de plus belle. Ils commençaient vraiment à l'agacer. Kioko serra les dents.



Le dragon aqueux surgit et se balança sur les gardes, en les balayants comme des morceaux de bois. Elle savait que cela n'allait pas les tuer mais .. elle voulait juste se défouler. Ils tombèrent à la renverse -probablement grâce à l'effet de surprise- et elle en profita pour sortir son raiton alors qu'ils étaient entrain de se relever. Elle mis ses mains dans l'eau qui jonchait le sol.



Les gardes furent légèrement électrocuté. Probablement pas grand chose, mais ça faisait du bien.

Malheureusement, la kunoichi faisait fausse route. Je savais très exactement ce que cela faisait d'être un esclave. Je connaissais exactement ce ressenti d'être, non plus un être humain, mais un simple objet -sans valeur- aux yeux de personnes qui ne semblent eux-mêmes plus vraiment humain. J'avais déjà vécu, à de nombreuses reprises, cette mise à terre par des êtres qui se pensait supérieur. J'avais déjà eu l'impression de ne pas exister dans les yeux d'inconnu. J'avais déjà envisagé, comme elle, d'en finir pour ne plus avoir à supporter cette vie de captif. Donc si, je connaissais très bien cette vie d'esclave.

Cependant, la jeune femme ne saurait rien de ce passé. Elle continuerait, sans aucun doute, à me penser inhumain comme tout ceux avant moi qui avait posé le regard sur elle. Elle s'imaginerait sans doute que, malgré les apparences, un monstre se cachait sous ma peau et elle ira sans doute jusqu'à s'imaginer que j'étais responsable de nombres de ses malheurs. Ainsi, tandis que les gardes qui m'accompagnaient et qui s'étaient réparti en arc-de-cercle autour de nous s'esclaffait face à la détresse face à la détresse de la jeune femme, je ne pus m'empêcher de compatir à sa douleur. Durant l'espace de quelques secondes, ce masque que je m'efforçait de porter s'effrita et une lueur de compassion apparut dans mon regard. Mais ce dernier fut de bien courte durée. En effet, une techniques fut réalisée par la jeune femme avec, comme unique cible, les gardes qui étaient censé me protéger. Puis, cette dernière enchaina rapidement sur une seconde technique qui semblait avoir pour cible l'eau précédemment créé. Un enchainement très intelligent mais qui, n'eut pour résultat que d'assommer très légèrement les gardes. Il va falloir réagir assez vite .

Evidemment, il était hors de question d'utiliser mes capacités héréditaires. Je n'avais pas d'autre choix que de faire ça à la main. Etant toujours proche de la jeune femme, il se glissa dans son dos et, sortant un Kunaï de sa pochette, le lui mis sous la gorge, en direction du menton. Il avait également saisit l'un de ses bras afin d'être certain qu'elle ne constitue plus une menace. Puis je lui murmurais

Comme elle s'y attendait le kumojin ne la laissa pas continuer. Rapidement, elle se retrouva avec un kunai sous la gorge et ne fit rien pour lutter contre. Allait-il l'égorger comme un cochon pour ce qu'elle avait fait ? Ou hésitait-il encore ?



Elle regretta aussi tôt ses paroles. Il était vrai qu'elle en avait marre, qu'elle était déprimée ... Mais voulait-elle vraiment la mort ? Kioko était pas du genre à baisser les bras, mais là ... sa situation avait-elle encore une chance de s'améliorer ? Probablement très peu. La belle blonde était accroché à ce fil depuis bien trop longtemps. Il était devenu si fin qu'il menaçait de se briser.
Elle n'avait que faire de ses applaudissements, de ces "tests réussis"... Ce n'est probablement pas ça qui allait modifier son avenir. Son ravisseur l'amena à sa cellule. Kioko marchait comme un zombie. Elle connaissait bien le chemin de sa cellule. Malheureusement trop bien.
Lorsqu'ils arrivèrent elle s'assit sur son lit. Il était toujours là. Il allait probablement lui extraire le venin que lui-même avait infligé, elle se laisserait faire. De toute façon, plus aucun choix ne lui appartenait.

Je tenais fermement la combattante de l'Arène afin qu'elle n'essaye pas de réitérer son exploit ou qu'elle ne tente de s'éclipser. Il était hors de question de perdre de vue cette femme, elle avait encore trop d'importance pour le divertissement de Kumo. Grâce à elle, les tribunes étaient en liesse durant les combats. Il n'était pas rare d voir des hommes encore plus enclin à parier sur ses combats et à les regarder avec une attention ... particulière. Si elle devait disparaitre, Usagi me ferait disparaitre à mon tour sans procès ni preuve. Il était donc hors de question qu'elle réussisse à s'échapper. Par ailleurs, elle ne m'avait pas encore servit d'outil d'entrainement, et malgré le fait que je n'avais pu échanger aucun coup avec elle, cette première séance avec elle avait été instructive. J'avais pu constater sa rapidité de réaction, d'exécution et sa clarté d'analyse malgré une situation peu orthodoxe -et surement une tournade de sentiment. Il était clairement dommage qu'une telle femme, qu'un tel ninja, ne soit pas devenu ami de Kumo et il était à espérer qu'elle puisse survivre dans l'Arène encore quelques temps. Sinon, j'aurais été obligé de tout reprendre depuis le début.

Soudain, la voix de la jeune blonde me sorti de mes pensées. Cette dernière, qui avait crié de rage ou de désespoir, souhaitait que je termine mon mouvement et abrège enfin ses souffrances. Cependant, il était évidemment que je ne la tuerais point. Néanmoins, je comprenais partiellement ses sentiments. Sa peine, sa détresse et sa colère. Il était évident que la situation actuel dans laquelle elle se trouvait depuis la révolte de Kiri lui pensait énormément. Elle se retrouvait seule, dans un Village hostile entouré d'inconnu qui la traitait comme un objet, une marchandise avec pour seul occupation le meurtre de ses anciens compagnons sous le regard de ceux-là même qu'elle avait essayer de combattre. Et tout cela, dans le seul but de ne pas mourir .. pour mieux recommencer le lendemain. Cette vie était pire que celle d'esclave. Au moins, un esclave n'avait pas à ce soucier de sa mort s'il travaillait comme son maître le souhaitait.

C'est alors que je compris mes erreurs, avec elle. Je l'avais traité avec trop d'indifférence et pas assez d'humanité. A vouloir me protéger moi, je n'avais réussi qu'à la rendre plus méfiante encore. Je n'avais pas réussi une seule seconde à lui faire entrevoir l'espoir. Je n'avais même pas réussi à réellement la flatter. J'avais lamentablement échoué dans mon rôle de successeur d'Usagi, car lui aurait surement réussi à entrouvrir les failles que j'avais seulement entraperçut. Néanmoins, elle semblait à présent brisé. Un état éphémère, surement, mais peut-être y avait-il là matière à travailler.

J'eus alors envie de lui chuchoter un "Pas maintenant" mais, après réflexion, je lui fit prendre la direction de sa cellule, en silence.

Après avoir déambulé dans les couloirs, j'ouvrit la porte de sa cellule et la laissa y pénétrer seule. Et tandis que je l'observait s'assoir sur son lit, comme zombifié, je me mis prêt d'elle commença à lui extraire le poison qui sévissait dans son corps. Bien évidemment, elle ne retrouverait pas son énergie et sa vigueur immédiatement, et il faudrait un peu de temps avant de retrouver sa vue d'antan. Ce fut donc dans un silence total que s'opéra cette extraction du poison. Puis, j'invita la jeune femme à s'allonger afin qu'elle puisse récupérer, et profitant de ce moment, je réalisa la technique permettant de modifier les souvenirs. Je n'avais pas envie de modifier l'entièreté de cette rencontre. Je souhaitais simplement conserver mon anonymat. Ainsi dans les souvenirs de la jeune femme, Nezumi porterait un masque et ses cheveux ne serait pas roux mais brun. Evidemment, je modifia la partie de notre conversation concernant les cheveux afin d'éveiller en elle le moins de soupçon possible.

Puis, après avoir quitter la cellule, je partie dans la "salle d'entrainement" afin réaliser la même Jutsu sur les gardes. Ils avaient, tous, parfaitement écouter les ordres qui leur avait été transmis mais il était nécessaire que le visage de Nezumi -et surtout ses cheveux- restent inconnu de tous. Je comprenais, à présent, la nécessité de porter un masque malgré ce pouvoir.