Le rêve était ce par quoi le monde est beau. Le rêve était ce par quoi les êtres rejoignaient la part la plus pure d’eux-mêmes. On pourrait dire que le rêve est le propre de l’homme. Sans rêve, pas de désir, pas d’espérance, pas de projet, pas d’enthousiasme. Le rêve a un pouvoir infini, il nous permettait de nous projeter vers une réalité que nous ne connaissons pas encore mais pour laquelle nous étions capables de mobiliser toute notre énergie. Au fond, le rêve était assez semblable à l’enthousiasme, on ne savait pas d’où il venait et cependant il nous mobilisait, nous habitait, et peut même séjournait longtemps en notre fort intérieur.
Si le monde était parfait, nous n’aurions pas besoin de le rêver. De même, si nous n’étions pas en quête d’un idéal, le rêve n’aurait aucune raison d’être. Les rêves nous montraient la direction et le sens, sans forcément que nous en ayons une claire conscience sur le moment. Le cœur trouvait souvent ce que l’intelligence mettait du temps à comprendre.
Le rêve avait une force inspiratrice avec laquelle aucun exercice de la volonté ne saurait rivaliser. On dit qu'il fallait vivre avec la réalité. Ce point de vue, qui était le principe du réaliste, était à la fois vrai et ambigu. Vrai parce qu'un idéal qui ne s'incarnait pas dans une réalité risque bien de finir en utopie, autant dire en rêve inachevé. Ambigu parce qu'il tendait à considérer comme perdue toute énergie qui n'était pas de l'ordre de la volonté. Le réel, c'était bien entendu ce que je faisais, mais aussi et peut-être avant tout ce dont je rêvais , ce que j’espérais, ce à quoi je croyais. C'était bien cette foi, ce rêve et cette espérance qui me faisait me lever le matin, qui m’attirait et me guidait, qui me permettait de rendre ma condition et me faisait me sentir pleinement vivant. La vraie vie naît davantage du rêve que de leur volonté . Ne traversons pas la vie sans nous laisser traverser par un idéal ! Le rêve pouvait devenir une force prodigieuse s'il parvenait à se frayer un chemin dans la vie réelle. Il fallait mettre en œuvre notre rêve et le faire grandir au point d'en faire une totale nécessité intérieure. Alors je serais en mesure de vivre mon rêve, au lieu de me résigner à rêver ma vie.
Il ne fallait pas avoir la bêtise de croire que la réalité était l'ennemie du rêve, le rêve et la réalité étaient faits pour vivre ensemble, pour se stimuler l'un l'autre, pour exaucer les vœux et pour rendre heureux. Contrairement à ce que je m’imaginais, le rêve ne s'oppose pas à la réalité. Il l'embellissait, il lui donnait de la valeur, de la saveur et du fruit. Même si ma réalité n'était pas à la hauteur de mon rêve, c'est mon rêve qui en aura révélé ma part la plus délicate et la plus savoureuse. C’est ma plus belle réalité de demain. Du moins, si je continuais d'y croire, sans jamais me résigner. La seule limite de mes réalisations de demain, c'est ce que je m’interdisais de rêver aujourd'hui !
«m Rêver est un acte de foi. C’est croire possible quelque chose qui n’est pas encore réalisé. C’est croire sans preuve, sans garantie de résultat. C’est oser imaginer que le rêve d’un seul homme peut changer le monde. Non pas pour le plaisir de rêver, mais parce que c’est vrai.
Rêver jusqu’à faire de cet élan un flot qui grossissait, et qui renversait les digues du scepticisme, de la froide raison, des retenues et des égoïstes. Rêver follement, dans une surabondance de haine.
Je n’oubliais pas que chaque jour qui venait, j’avais la possibilité de réaliser ce qui, hier, n’était encore qu’un rêve. J’illuminais mon regard de tout ce feu qui est en moi. Ce feu qui s’attisait de mon onirisme à rêver d’un dieu ténébreux, d’un dieu de la mort qui guidait les pas vers un destin glorieux dénué de bon sens. Ce même rêve qui me guiderait à la destruction totale des chikara. Ce rêve sadique où j’étais sous des tas de cadavres. C’était à ce rêve que je pensais sans cesse et qui me faisait garder le cap sur mon objectif.
La suite était une réalité soudaine, je me devais de rejoindre un démon Chikara, à même son quartier où beaucoup souhaiteraient me voir mort malgré mon jeune âge. Je n’en avais que faire de ces illusions oniriques qui peuplaient ce pauvre quartier. Pourtant mon chemin me guidait encore ici. Ne dit on pas qu’il fallait connaître ses ennemis autant qu’on se connaissait soi-même? La discipline d’un jonin chikara pour le faire relative sur des actes prémédités auxquels je prenais un plaisir intense ?
Ce désir, ce rêve, cette quête me menait tout droit ou je voulais en arriver. Atteindre les hautes sphères Chikara, les étudier afin de pouvoir mener à bien un plan désastreux dans sa conception et sa finition. Il allait me falloir des années, mais le prédateur peut être des plus patients, sous mon innocence, je l’étais sans vergogne. De par mon chemin semait d’embûches, j'arrivais devant le bâtiment, grande demeure horrifiante de la la senteur de ce chakra et des êtres infâmes qui devaient le peupler. J’y entrais, décidé à accomplir ce rêve tant désiré... me retrouvant maintenant devant la première pièce de mon édifice, un Jonin... quel meilleur moyen d’en apprendre davantage sur eux que de part ma manipulation enfantine... je verrais bien si celui-ci est différent des autres. Ne prononçant que quelques mots...
« Uzumaki Mokusei, je répond à votre convocation. »