Jeu de Charme

Il y a onze ans, tout était différent à Konoha. Depuis peu, les Uzumakis combattaient les Chikaras afin de s'implanter dans le petit village. Les conflits entre les deux peuples avait été nombreux et touffus. Ils rendaient la cohabitation difficile. Impossible.
Les deux clans ne pouvaient que se saigner mutuellement.

C'était un soir, un soir clair à la lune blanche et aux étoiles scintillantes. Il faisait froid dehors, bien que l'on soit au printemps. Et malgré le climat, malgré les tensions, Uzumaki et Chikara partageaient une trêve bienvenue dans une morne taverne à peine éclairée.

Hikari était là, parmi les ivrognes, les dépressifs et les joueurs, toisait discrètement sa proie du jour: le chef du clan Uzumaki. Cette cible lui avait été proposée par ses supérieurs, et bien que le procédé soit douteux, ce fut un honneur pour elle qu'on lui confie mission si risquer et victime si importante.

Aussi, les Uzumakis avaient tué ses parents. Normale qu'elle se fasse si féroce. C'était une simple histoire Chikara, de celle qui existait par dizaine et peut-être même par centaines. Oh, ce n'était certainement pas la faute de Gekido. Il était trop jeune pour avoir commis pareil crime. Mais voilà, sa jolie tête rouquine valait de l'or et de l'honneur auprès des siens.

Consciencieusement, la Hikari de vingt-deux années s'approcha de sa cible avec un naturel qui la rendit presque magnétique. Sa crinière blonde avait été teinte en rouge, on pouvait ainsi, même en tant que Chikara, et surtout en tant que Chikara, la prendre pour une Uzumaki. Et alors qu'elle allait l'aborder, alors même qu'elle ouvrait la bouche pour lui proposer un verre, une main glissa sur la courbe de ses fesses, la faisant se retourner immédiatement et abattre son poing sur le malheureux pervers.

Hikari darda son regard acéré sur ce dernier qui était presque assommé. Les regards de la taverne s'écarquillèrent pour ressembler à des paires de billes. Et d'un coup, d'un seul, certains se levèrent, prêts à en découdre. Une bagarre entre deux factions se tramait dans la tension générale...

Pour cesser immédiatement lorsqu'un Chikara tira Hikari par les cheveux, qui ne put s'empêcher de retenir un petit cri de douleur. On pointa alors un couteau aiguisé sous son menton pour intimer le calme et tenter une énième fois d'imposer leur soumission aux Uzumakis.

Tout cela n'avait pas été prévu.

C'était une nuit de trêve comme il y en avait souvent eu auparavant. Une lune -pleine- éclairait les ruelles dévastées de ce qui était autrefois le Village de Konoha. Les étoiles, trônant dans ce ciel dégagé, brillaient au dessus de ce village ravagé par une guerre opposant les Uzumaki et les Chikara. Cette guerre avait débuté bien avant la vie de Gekido et, peut-être qu'elle se terminera après sa mort.

Gekido, Jeune Chef du Clan Uzuamki, se trouvait dans une taverne morne, délabré et mal famé. Cependant, bien que cette taverne n'était que peu accueillante, elle était encore ouverte -dans des temps de nombreuses autre avaient décidé de mettre la clé sous la porte. Son patron, un Kitto qui avait horreur des combats, avait permis aux deux autres clans de pouvoir s'y rendre également si, et seulement si, aucune bagage -ou autre règlement de compte- avait lieux. C'était afin de pouvoir profiter de cette taverne que cette trêve avait eu lieux. Les ninja de l'époque avait sans doute besoin de ça.

Seul, assis sur un tabouret face au comptoir, le Jeune Chef Uzumaki se demandait combien de temps une pareille trêve allait durer. Surtout pour une pareil raison. Guerre et alcool ne font que rarement bon ménage.

Soudain, il entendit un cri de douleur venant de derrière lui. Il se retourna et vit qu'une Uzumaki -qu'il avait reconnu grâce à ses subliment cheveux rouge- était en danger. Un homme, qui devait sans doute être un Chikara, ayant le nez en sang avait attrapé les cheveux de la jeune femme et pointait un couteau sous sa gorge. Evidemment, la jeune femme pouvait s'en sortir sans son intervention mais Gekido décida de l'aider tout de même. C'était son devoir de Chef de clan d'aider ceux de son clan ayant besoin de lui. Ainsi, après avoir bondit de son tabouret, il frappa la main porteur de l'arme puis le cou de l'homme du bout de ses doigts. Ses doigts c'étaient enfoncé dans la chair de l'homme et avait tapé, fortement, la pomme d'adam de l'agresseur. Ainsi, le souffle coupé, il lâcha prise. Et, alors que l'homme au couteau reprenait son souffle, Gekido envoya un coup de pied à l'homme qui sorti du bar... par l'une des fenêtres, malheureusement ouverte.

Gekido se tourna alors vers la jeune avait de s'enquérir de son état de santé. Il ne l'avait jamais vu avant mais, il n'était pas près de l'oublier. Elle était vraiment belle. Et sa crinière rousse était resplendissante.

Choqués, les Uzumakis, prêts à bondir de fureur sur les Chikaras, fixaient la scène en crissant des dents; une des leurs allaient être sauvagement executée par un géant du clan ennemi s'ils bougeaient. Les deux factions s'envoyèrent alors des regards cruels, des regards de menace sans oser se mouvoir.

La tension était à son comble.

Et pourtant, un d'entre eux se leva contre tout attente pour envoyer le Chikara pervers et ensanglanté valser hors de la taverne. Celui-ci ne revint pas, certainement trop imbibé pour se remettre de cette raclée. Il devait giser dans les poubelles. Et les deux clans se réjouirent que le calme fut revenu dans l'établissement. Ils reprirent leurs places.




Hikari était troublée, comme sortant d'un état de choc. L'attaque de ce Chikara, de quelqu'un de son propre clan, n'avait pas été prévue le moins du monde. Elle se rendait tout à coup compte de la position dans laquelle ce contrat pour le moins particulier la mettait... La jeune femme resta quelques instants figée, ainsi, à rougir devant Gekido, dont la rapidité et la force l'avaient beaucoup impressionnée. Et elle déglutit imperceptiblement tandis que le Chef de clan regagnait sa place au comptoir et essuyait les félicitations et les remerciements du barman.

Alors, Hikari s'approcha de lui. Elle se sentit étrange. Elle n'avait plus vraiment envie de tenter de le tuer et elle se dégouttait elle-même pour ce qu'elle allait faire. Une mission était une mission, elle s'y était engagée.
Hikari prit donc son courage à deux mains.



La combattante, si audacieuse et si fière, avait perdu confiance en elle.

Tout était en ordre. Ce Chikara n'allait pas se représenter de si tôt dans le bar et la jeune Uzumaki n'était pas blessé. Satisfait du résultat, Gekido tourna les talons et parti rejoindre son verre au bar. Il n'avait pas tellement envie qu'une seconde bagarre éclate à cause de lui et, même si le calme était revenu dans le bar, le jeune Chef du Clan Uzumaki savait que cela ne serait que pour une courte durée. Ainsi, il ne voulait pas traîner trop longtemps dans ce bar mais, il était hors de question de laisser son verre -encore à moitié plein- telle qu'il se trouvait. Gekido se mit alors à boire cul-sec le verre.

Ce fut à ce moment là que le barman s'approcha de son nouveau héro et le remercia d'avoir mis un terme à ce désagréable moment sans rien casser. Et, pour le remercier, il lui remis un verre de sa commande précédente. Gekido, ne pouvant refuser, se mis à lui sourire tout en buvant de nouveau cul-sec son verre. Ce fut à ce moment précis, celui où son verre toucha de nouveau le comptoir du bar, que la jeune femme qu'il avait sauvé quelques instants plus tôt lui proposa de boire un verre. Était-ce là une invitation ou un simple geste de remerciement. Gekido n'en s'avais rien mais, ce dont il était sur c'était qu'il n'allait pas refuser une tel offre, surtout venant d'une jeune femme aussi charmante. Il la regarda droit dans les yeux, et voyant ses joues rosir, se mit à dire:



Reculant le tabouret pour laissez la jeune femme s’asseoir, Gekido fit ensuite signe au barman. Cependant, ce dernier était occupé avec des Chikara -au regard de leur cheveux et de leur attitude- qui ne voulait pas régler leur dernière consommation. Décidément, ce clan n'était pas bien éduquer.

Avec sa confiance, elle avait perdu tout ce qui allait avec. Ses convictions sur les Uzumakis, sa haine...Elle n'était plus certaine de rien et c'était un douloureux cas de conscience. La mort de ses parents avait été un véritable traumatisme pour la jeune fille qu'elle avait été alors et c'est ainsi, que perdue, elle ne voulut que ravager le clan Uzumaki. Le temps était passé, mais pas sa haine et son envie de vengeance tant Uzumaki et Chikara se massacraient jour après jour. Mais voilà que le plus influent du clan ennemi avait tout de l'homme brave et affable, un type qu'elle appréciait réellement. Il fallait qu'elle se méfie, sans doute jouait-il de sa naïveté et de son innocence.

Le Kage choisit ce moment pour planter son regard dans le sien, elle ne put que rougir encore plus. Il accepta son invitation et lui proposa de s'installer à côté de lui. Elle le fit docilement. Hikari regardait le comptoir, sa saleté, des miettes d'apéritifs. Elle les souffla afin de faire place nette mais n'osa pas regarder Gekido dans les yeux. Avec une voix douce, il lui demanda son nom et lui fit un compliment, ce qui la rendit toute rouge. Bon sang, il fallait qu'elle se reprenne ! Elle était supposée guider la danse, pas faire la gentille jeune fille modèle à répondre avec soumission à son chef factice.



Elle se rendit compte qu'elle allait comettre une faute très grave qui aurait pu lui coûter la vie si elle avait passé ses lèvres par inadvertance. Elle reprit ses esprit et son début de réponse :



Bon sang ! C'était moins une et pour un peu, la combattante aurait pleuré de son erreur de débutante. Quelle honte ! Et dire que ses supérieurs avaient confiance en elle pour accomplir cette mission...

Gekido regarda la jeune femme. Elle n'osait à présent plus le regarder et préférait s'attaquer au nettoyage du comptoir plutôt qu'affronter le regard de son sauveur. Cependant, alors que Gekido lui demandait son nom, la jeune se mit à bafouiller. Gekido, qui avait l'habitude se genre de comportement quand il s'agissait d'enfant venant le saluer, ne comprenait pas pourquoi une aussi belle rousse en venait ainsi à trembler. Était-il si impressionnant ? Gekido en doutait puisqu'il devait encore se battre afin de prouver ce qu'il était. Après c'être, d'apparence calmé, la jeune femme fini -enfin- par dire son prénom. Elle se nommait Chizue. Et, comme s'expliquer devant le Chef du Clan Uzumaki, elle ajouta être une femme réservée. Elle alla même jusqu'à s'excuser d'être intimidé par Gekido. Ce dernier la regarda alors en ce demandant comme une femme pareil pouvait être une -bonne- ninja. Mais, feignant de n'avoir que faire de cette attitude, Gekido se mit à dire



Il se mit alors à sourire à la jeune femme. Un sourire sincère. Après tout, même si elle était étrange pour une Ninja du Clan, il n'en demeurait pas moins que le jeune Chef était ravi de rencontrer cette femme. Voyant que le barman en avait terminé avec les deux clients récalcitrant précédent, Gekido l'interpella et commanda sa boisson. Un Sang de Démon. Il s'agissait là d'un mélange entre une liqueur à base de fruit rouge -de toute sorte, d'un alcool pétillant et d'une boisson sucré pétillante. Et, bien qu'étrange, ce cocktail était bon.

Attendant que la jeune femme commanda à son tour, Gekido demanda:

Lorsque Gekido se dit content de la rencontrer, Hikari hocha timidement la tête, mais répondit à son sourire sincère par un autre, qui la mit très mal à l'aise. Vraiment, elle ne parvenait pas à se départir de cette drôle de sensation qui la prenait dans les trippes à présent. Plonger une aiguille empoisonnée dans la nuque de cet homme allait être problématique, elle le sentait. Quant à lui, il prit tranquillement commande d'un cocktail qu'elle ne connaissait pas et la jeune femme commanda à son tour un peu d'Umeshu, de la liqueur de prunes, une boisson très sucrée qu'elle appréciait malgré son prix. Le Barman communiqua sa compréhension. Ce fut le moment que choisit Gekido pour lui demander ce qu'elle faisait là et elle tenta d'y répondre le plus naturellement du monde:



Elle eut un regard triste qui se perdit dans l'horizon. Cette histoire était vraie et authentique. Et Hikari n'avait aucun mal à imaginer que les Uzumakis connaissaient cela aussi puisqu'elle le voyait tous les jours. La guerre soufflait tout sur son passage et les quartiers les plus populaires étaient devenus insalubres. Il suffisait de sortir pour le constater. Heureusement, ici et grâce à sa chevelure rousse à présent, elle ne rencontrait pas de client qui étaient déjà passés sur elle, ce qui mettrait à mal la réussit de sa mission.



Leurs boissons arrivèrent.

Gekido regarda la jeune femme avec attention tandis qu'elle lui racontait ce qui l'avait poussé à venir ici. Elle lui en dit même plus puisqu'elle se mit également à parler de sa vie passé. Une prostituée ? Cette femme qui lui faisait face, qui lui racontait sa vie sans détour, cette femme à qui il avait sauvé la vie était une prostituée ? Cela laissa sans voix le Jeune Chef de Clan. Evidemment, il avait déjà rencontré de tel femme -sans jamais accepter leurs services- cependant, il n'avait jamais vu -ou même ne serait-ce qu'entendu parler- de prostitué de son Clan. D'ailleurs, il avait bien compris que leurs capacités à réaliser des sceaux étaient la principal raison à cela. Mais, il semblait que le jeune homme ce soit fourvoyé. Après tout, il avait, face à lui, une véritable femme de joie de son clan. Mais, que cherchait-elle exactement ?



Gekido n'était pas très familier avec certain mot. Certain sens. Surtout avec les sens caché ou sous-entendu. Il ne comprenais pas toujours les subtilités du langage humain. Après tout, depuis son plus jeune âge, ont lui avait parlé directement et avec franchise.

L'insistance du regard bleu de Gekido fit rougir Hikari tandis qu'elle parlait de son passé. Il semblait sous le choc mais l'écouta tout de même attentivement. Peut-être qu'elle se fourvoyait, peut-être que cela n'existait pas parmi le clan Uzumaki mais les gens bien nés étaient souvent aveugles à la misère. Et il avoua de sa propre bouche qu'il n'était pas au courant, malheureusement, elle s'en était doutée. Il lui demanda ensuite ce que ses sous-entendus voulaient dire, alors, elle répondit d'une voix douce en rangeant l'une de ses mèches de feu derrière l'une de ses oreilles:



Hikari se tut, mal à l'aise. Elle se mit à siroter son grand verre d'Umeshu avant de reprendre:

Voyant la jeune femme boire son verre, Gekido l'imita. Il sentit alors la chaleur de cet étrange cocktail se diffuser dans son corps. Décidément, le Sang de démon portait bien son nom. Puis, après avoir avalé une dernière gorgée de son nectars, il poursuivit:



Cela était la vérité. Gekido n'avait personne dans sa vie. Il était aussi seul que pouvait l'être un ermite. Il était aussi seul qu'avait l'être la jeune femme. Et, chaque soir, en rentrant dans sa demeure il s'en rendait compte. Personne pour l'accueillir. Personne pour s'enquérir de ses nouvelles. Personnes pour s'inquiéter réellement de lui. Personne. Gekido n'avait personne. Et, bien qu'il aimait chaque membre de son clan, et que de nombreux membres lui rendait cette amour, il se sentait seul. C'était d'ailleurs la raison de sa présence en ce lieu ce soir. Il voulait noyer, ou du moins essayer, sa solitude. Buvant la fin de son verre, il enchaîna ensuite -tout en regardant son verre vide:

Hikari eut l'air d'entrer dans une intense réflexion, jusqu'à papillonner des yeux. Elle eut un sourire radieux.



La jeune femme jouait timidement avec ses doigts devant son verre, guettant discrètement la réaction de Gekido.

Gekido ne pouvait qu'être d'accord avec les propos tenus par la jeune femme. Et, bien qu'il se posait souvent la question sur les raisons de son célibat, il n'arrivait jamais à trouver de réel réponse à ses interrogations. Pourtant, comme l'avait souligné Chizue, il était loin d'être repoussant, était un homme honnête et sa femme serait, en tout état de cause, voué à avoir une belle place au sein du clan Uzumaki. Mais, bien que sur le papier il semblait être le meilleur parti possible pour une femme, il n'avait, jusque là, jamais trouvé son bonheur. Cependant, peut-être que cela changerais avec cette femme.

Gekido regarda la jeune femme avec attention lorsqu'elle lui avoua ne pas être contre l'idée de coucher avec lui. Décidément, cette femme semblait bien mystérieuse et pleine de surprise. Et joueuse aussi. Et, tandis qu'elle terminait sa phrase Gekido lui demanda



Elle lui avait dit ne pas vouloir lui faire le plaisir de goûter aux plaisirs de la chair mais, peut-être qu'après réflexion, elle se raviserait et lui montrerait ses talents -acquits grâce à ses clients. Ou alors, peut-être avait-elle d'autres idées en tête.