Une transmission par la force

Sans prévenir à une heure peu propice à un entraînement, Azukiyo vint taper à la porte du foyer du jeune Chikara Hikaru. Le soleil venait de se lever et les oiseaux chantaient avec une certaine insolence. Le Chikara n'était pas encore Hokage, mais cela n'allait pas tarder à lui tomber sur le nez, il n'était simplement pas encore au courant de cette idée germant dans l'esprit de Chikara Tsubasa.


C'était faux et il ne prit pas vraiment le temps de regarder qui était en face de lui. Ce gosse avait sûrement changé en deux années et Azukiyo était dorénavant plus que déterminé à former les jeunes de son clan. Habituellement taciturne, cette légende aimait autant râler que partager. Il considérait qu'un vieil homme comme lui ne pouvait pas changer grand chose, mais que les jeunes se chargeraient de cela. Sa fidèle arme à sa ceinture et son sac à dos, le ninja s'était préparé à un entraînement. Konoha devait briller et pour cela, la jeunesse devait resplendir.


Un expert du Kenjutsu, c'était intéressant. Malheureusement, Chikara Kotaro était encore un peu jeune pour tout cela et il devait gagner en force physique avant de suivre un apprentissage aussi démesuré que celui prodigué par le tyran du clan Chikara.

Quelqu'un frappe à la porte à une heure bien trop matinale, ta mère n'apprécie pas spécialement et râle le temps de s'habiller correctement. Elle croise ta sœur sur le chemin qui a été réveiller par la force mise sur la porte. Le seul à dormir était toi en pleine adolescence et en manque de sommeil par tes heures de coucher tardive. Elle ouvre la porte et se trouve dépourvue de mot en voyant Azukiyo devant elle. Elle le salue convenablement, mais avant de l'inviter à rentrer, il dit vouloir voir le jeune de la maison pour un entraînement. Ton père débarque à ce moment et reste pour le moins muet à cette annonce. Ta sœur ne perd pas de temps et part vers ta chambre. Tu voulais profiter de ta matinée pour dormir et récupérer de ton entraînement de la veille, mais le sort en aura décidé autrement. Tu entends ta mère ouvrir la porte et jettes un œil à la fenêtre.



Tu enfonces la tête dans ton oreiller et retombes lentement dans les bras de morphée quand ta sœur t'attrape par le pied et te tire du lit. Elle n'est pas plus réveillée que toi, mais elle n'avait pas envie de perdre de temps avec tes jérémiades. Elle va jusqu'à te sortir de ta chambre en te traînant jusqu'à l'entrée du salon. Une chose est certaine, tu es réveillé par la violence de ton ainée et tu n'as pas le temps de dire quoi que ce soit que ta mère t'appelle.



Elle avait toujours l'air surprise et tu le fut aussi en apercevant Azukiyo. Était-ce lui le sensei en question ? La dernière fois que tu lui as demandé de t'enseigner, c'était autour d'un bol de ramen il y a deux ans. Tu pensais qu'un homme pareil avait oublié ce détail.



Ta mère te met une claque derrière le crâne et te lance un regard noir. Tu te frottes la zone frappée et te racles la gorge.

Le futur Hokage avait comme un air d'être diabolique en disant cela de la sorte. Il n'était pas ici pour rire ou pour faire plaisir à un idéaliste, mais pour former un homme et un ninja. Pour cela, il ne comptait bien évidemment pas faire comme ses semblables en adaptant gentiment la mission aux désirs des jeunes. Oh non... Ce gosse allait souffrir, mais il apprendrait à aiguiser ses réflexes et à user de sa lame. La légende se retourna et se mit à marcher en direction de la zone d'entraînement.


Cela pouvait paraitre bien agressif, mais Azukiyo le savait mieux que quiconque, il fallait se préparer au pire. Pour sa part, il n'avait pas été assez fort face à Gekido et encore aujourd'hui, il le regrettait. Comment avait-il pu compter autant sur sa maîtrise des flammes et s'étonner de l'immunité de son ennemi ? Très franchement, il n'avait pas géré... Quelques minutes plus tard, il s'installa face à un pantin de bois et simula des coups à l'aide de son sabre long. Via un coup latéral, il le découpa alors en pestant :

Tu restes silencieux et regardes ta tenue quand il te mentionne le fait d'avoir une tenue adaptée pour l'entraînement. Tu regardes derrière toi et ton père te fait signe de te changer rapidement. Tu finis d'écouter les dernières consignes du futur Hokage avec un air perplexe en sachant qu'il te regardait d'un air assez peu agréable. Tu sentais que tu allais passer une journée longue et difficile. Mais le résultat sera probablement des plus satisfaisant au final. Tant pis pour les bases, tu les reverras avec lui, tu ne pouvais que profiter d'amélioration de la part d'un expert de son envergure.
Il te donne le lieu et l'heure, enfin, l'heure est un bien grand mot puisqu'il s'agit plus d'un compte à rebours. Tu es boosté et part en courant plein régime dans ta chambre et te change tout en courant. Tu n'oublies pas d'attraper tes armes, il ne te reste plus que 15 minutes pour rejoindre le terrain d'entraînement. C'est faisable.

Tu ne prends pas le temps de dire au revoir correctement à ta famille qui reste encore surpris de la visite d'Azukiyo et se demande quand tu as bien pu le contacter pour qu'il vienne t'enseigner.
En ce qui te concerne, tu as déjà fait une bonne partie de la route, tu te sens léger, et fonces tel une tornade dans le village. Tu es aussi léger que le courant passant dans les fils à haute tension qui jonche les bords de route et arrive à 1 minute avant la fin du compte à rebours. Tu ne ressens pas vraiment d'essoufflement, tu es tout simplement trop sous l'adrénaline pour ressentir la moindre fatigue à l'heure actuelle. Tu te présentes devant le guerrier qui semblait se défouler sur des pantins.



Tu te postes dos droit devant l'homme et attends les instructions. Il ne semble pas vraiment bien luné et tu appréhende tout de même pas mal la journée, tu n'as pas envie d'être une perte de temps pour lui.

En rangeant son arme dans son fourreau, Azukiyo prit alors la parole :


Le Hokage au bras manquant était un homme vivant dans le passé et dans la morosité d'une famille perdue. Il le savait mieux que quiconque, il était simple de se reposer sur un présent doux et agréable, mais toujours bien plus difficile de se confronter à la réalité. Azukiyo ne se ferait pas avoir deux fois et il comptait transmettre son savoir pour qu'une telle mésaventure ne puisse se reproduire.


Droit comme un piquet, le futur Kage observait ce jeune homme avec un regard troublant. En ce Chikara, il avait l'impression de se retrouver. Celui-ci était aussi passionné par le Kenjutsu qu'il avait eu l'occasion de l'être à l'époque.


De nombreux Konohajins ne pourraient pas comprendre cette allusion bien particulière mais, les sabreurs étaient un peu différents et il vouait une vie entière à chercher la bonne arme. Azukiyo avait trouvé la sienne et il avait enfin complété son style de combat, il se sentait dorénavant apte à réaliser l'impossible... Le Shinobi plaça son bras de bois et d'os de manière à pouvoir se défendre, Hikaru n'allait sûrement pas hésiter à montrer ses capacités, un Chikara n'hésitait jamais.

Le jeune Chikara hoche la tête quand Azukiyo mentionne ses parents. Il avait une idée de cette remarque, lui qui avait tout perdu durant cette guerre interne. Tu faisais parti des chanceux, mais tu ne prenais pas cette chance pour acquis. Tu savais qu'un jour une tragédie de la sorte se reproduirait et il fallait que tu sois prêt pour cela. Tu avais l'intention de faire honneur au nom que tu portes, car il n'avait que trop été salit ces dernières années. Tu te dresses devant lui, les mains dans le dos et la tête droite. Tu ne voulais pas avoir l'air d'être là par chance et tenais à être à l'image de l'homme devant toi. Son regard était terrifiant et tu faisais des efforts pour ne pas tourner le regard, tu pensais qu'il faisait ça pour te tester. Rien de certain, mais tu ne baisseras simplement pas les yeux, peux importe la pression qu'il te fera subir. Lui ou un autre d'ailleurs.

Il veut que tu lui montres tes talents pour mieux les détruire après. Pas très ragoûtant comme idée, mais il faut bien passer par là pour progresser. Il se met en position de garde et attend que tu viennes l'attaquer sans retenue. Tu mets une main dans ton dos et prends une grande inspiration. Tu n'as pas envie de décevoir, mais tu sais que ce sera le cas donc autant ne pas y aller de main morte. Tu saisis le kunai qui est dans ta pochette et concentres ton chakra. Tu ne le lâches des yeux et d'un clignement d'œil, tu te propulses à l'aide de ton chakra que tu avais concentré dans des pieds pour ne laisser aucune chance de réponse au futur kage. Tu effectues un pas de côté pour le contourner et attaquer dans son dos. Tu te doutes qu'il ne se laisse pas toucher, mais tu tentes tout de même la technique. Tu dégaines ton Kunai et vas pour le toucher. Tu essaies de mettre toutes les chances de ton côté en prolongeant la lame par ton chakra.

Des mouvements perceptibles et lisibles, le Shinobi s'avançait comme un Konohajin devait avancer. Clairement, il n'était qu'une victime du système actuel et il ne faisait que perpétuer les mauvaises habitudes transmises par les professeurs incompétents de ce village. Bien que la stratégie était bonne, le Chikara omettait une chose ; son approche était traditionnelle... Le monde ninja n'était pas un monde d'honneur, tout au contraire. Azukiyo le savait, celle-ci n'avait pas sa place dans une confrontation réelle et imaginer que son ennemi allait simplement suivre n'était qu'une boutade.

D'une vitesse remarquable, mais malheureusement insuffisante, son ennemi tenta de passer dans le dos du futur Hokage. À ce moment précis, le vieillard aurait pu profiter de cette proximité pour déstabiliser physiquement sa cible, mais il espérait une surprise... Il fut déçu. Observant le jeune du coin de l'œil, l'estropier se décida enfin à se mouvoir et sans crainte il s'éloigna d'un pas et attrapa la lame de sa main rapistolée en restant retourné. De sa jambe, il donna un coup de pied retourné au jeu, pile dans l'estomac. Toujours dos à sa cible, il dit alors :


Le coup avait été franc, mais le ninja le savait, la violence était parfois nécessaire pour marquer une leçon. Hikaru avait mésestimé l'importance d'une prothèse dans un combat, elle pouvait largement permettre de contrer un coup de manière lâche et retourner une offensive contre son exécutant. Il le regarda alors du coin de l'œil et reprit :


Azukiyo se retourna et refit face au jeune Chikara. Il dégaina alors lentement son arme et prit la parole :


Il reprit son souffle et pointa le haut de sa lame vers le jeune :

Contrer d'une facilité déconcertante. Tu te prends un coup de pied direct dans l'estomac et fini le souffle coupé, genoux au sol. Tu ne sais pas vraiment ce qui était mauvais dans ta manière de faire, mais clairement quelque chose n'allait pas et tu devais apprendre de tes erreurs. Il te demande de te relever, tu t'exécutes sans tarder et il te fait un rapide debrief de ce qu'il te manque. Il a raison de dire que tu ne fais que reproduire ce qu'on te montre après tout. Tu ne savais pas vraiment comment faire pour prendre la technique d'une personne et de te l'approprier suffisamment au point d'en faire la tienne. Tu regardes ton Kunai avant de relever les yeux vers ton maître.



D'un geste rapide tu saisi des kunai dans ta pochette et les fais virevolter devant toi avec une aisance, tu profites de ça pour ranger le kunai Asuma dans la dites pochette et rattrapes les Kunai que tu venais de lancer en l'air pour les jeter en plein entre les yeux imaginaire des pantins de paille qui étaient autour de vous sans même les regarder. Tu restais fixer le futur kage d'un air satisfait, te permettant ce petit temps de fanfaronnade. Tu avais confiance en cette capacité, mais la proximité de ton arme était aussi son défaut et comme il te l'a dit. Il fallait non seulement que tu progresses pour avoir ton style de combat, mais faire en sorte de pouvoir maîtriser ton corps avant d'en maîtriser les possibles extensions.

Azukiyo ne connaissait pas vraiment le style de combat de son élève, mais sa manière de faire était très intéressante. Le jeune garçon manquait de punch et son utilisation du Suishin était une très mauvaise alternative, il devait améliorer son Taijutsu pour mieux le lier à sa manière de procéder. Comme un véritable juge d'examen, le Kage reprit :


Le Chikara était un expert dans le domaine, mais il s'était surtout entraîné à se battre sans vergogne et sans crainte la honte. Il n'avait nullement peur de trahir ou de tuer pour vaincre. Il n'était plus que l'ombre du ninja qu'il était plus jeune... Après deux mudras, un sabre de Chakra se généra dans la main droite du Chikara. Le futur Hokage prit alors la parole de nouveau :

Tu réfléchis aux possibilités d’attaques ou de défense par le biais de cette tactique.



Ce serait un moyen de baiser la garde, tu te tiens le menton pour tenter de comprendre le moyen faire revenir les kunai en question. Tu n’avais pas de capacité spécifique qui te permettait ce système. Probablement un sceau ? Tu reprends attention à ce qu’il te dit et prend bien note de ce qu’il t’explique. Attaquer deux zones simultanément est belle et bien un meilleur moyen de pousser l’adversaire dans un choix. Il te suffit de ce temps d’hésitation pour frapper. Mais il te manque de la dextérité et de la rapidité. C’est une chose qu’il fallait travailler davantage. Une vitesse de déplacement hors pair ne sera rien avec un corps non entraîné.
Il te fait comprendre que tu dois le toucher. C’est quasiment impossible, mais tu ne t’arrêtes pas pour autant à ce détail. Il suffit d’un mouvement plus habile pour y arriver. La chance sera peut-être de ton côté. Mais tu ne comptes pas sur la chance dans un combat. Et tentes simplement de toucher au but.
Tu pars chercher les kunai que tu avais lancé quelques minutes plus tôt.



Tu gardes deux kunai dans la main gauche et reprends ton kunai Asuma dans la main droite. Et fais ce qu’il t’a enseigné. Tu te concentres pour concentrer ton chakra et lances ensuite tes deux kunai. Un au niveau de ses pieds, l’autre au niveau du torse, la surprise n’aura pas d’effet sur lui, mais tu te jettes à ta vitesse maximum par la projection de chakra et tentes d’attaquer de front au moment où il sera le plus vulnérable selon toi.

En parlant de surprise, le jeune Chikara ne tarda pas à réitérer son offensive en rectifiant sa manière de procéder. Cette fois-ci, son Taijutsu était plus direct et il testait le lancer de Kunai Asuma.


Malheureusement pour lui, il combattait un Shinobi de l'ancienne génération, un habitué de la guerre et de l'économie d'énergie. Les poings coupants approchaient à une vitesse folle, un vague sourire fut alors visible sur le visage du futur Hokage. Le jeune Chikara était un prodige qui se cachait à sa propre personne sa capacité phénoménale à réagir au bon moment. Enfonçant son sabre de Chakra dans le sol pour stopper la route du premier Kunai, le ninja lâcha aussitôt son arme et usa de son bras manquant pour contrer la seconde arme, celui-ci s'enfonçant alors dans le bois de l'avant-bras factice.

Attrapant l'arme réceptionnée, le vieillard tenta de la lancer en direction du jeune. Quasi instantanément, il recréa son arme d'énergie spirituelle, cette fois-ci ornée de flammes brûlantes. Il s'apprêta alors à contrer l'élève.

C’était une idée à laquelle tu n’avais pas pensé du tout en effet, il fallait de nouveau convaincre ta génitrice de t'acheter une nouvelle paire de kunai et ce ne sera pas une mince affaire. Elle qui voulait que tu trouve un voie plus paisible pour ne pas avoir à subir le stress de voir son fils partir en mission et ne pas revenir. Cependant, le sort en aura décidé autrement. Mais tu gardes en tête l’idée du sceau. Il y aura bien un Uzumaki calme que tu arriveras à convaincre. Mais ce sera le sujet d’une autre fois, tu ne fais place qu’au combat dans ton esprit pour te concentrer.
Il n’esquive pas les kunai, mais les bloque avec son katana et son bras.
Tu cours à pleine vitesse et vois l’arme revenir vers toi, sauter est une solution, mais ce sera trop simple et prévisible. Les idées fusent dans ta tête. Il faut agir et laisser ton instinct faire le travail. Tu ne tiens pas à finir brûler mais tu risques de ne pas y échapper en attaquant aussi directement que tu le voulais. Tu changes de tactique et tente de lui brouiller la vue en lui projetant des particules de terre dans les yeux. Tu comptes profiter de cette gêne pour créer un clone qui continue la course en esquivant le kunai, pendant ce temps, tu t’enfonces dans le sol. Tu fais ta route souterraine et sens le chakra du guerrier au-dessus de toi et mets une impulsion pour sortir et lui attraper un pied. Il ne devait pas être inconnu de cette technique, mais mieux valait tenter plutôt que de rester fixer sur tes idées.