Rencontre de l'Automne

Cette Kitto ne finissait pas de m'impressionner. Je ne pensais pas que l'on pouvait être innocent à ce point . Comment faisait-elle pour le vivre au quotidien ? J'étais sûr et certain de ne pas avoir été le seul à tenter ma chance avec elle. Belle comme elle était, elle devait se prendre chaque jours des dizaines d'allusions visant son physique. Comment réagissait-elle face à cela ? Se contenter t-elle comme elle avait fait avec moi d'ignorer toutes ces avances ? Cette fille était vraiment un brise cœur pensais-je. Et le pire dans tout ça c'est qu'elle ne le faisait même pas exprès. Il était même probable qu'elle n'éprouvait aucune once d'attirance pour le genre masculin. C'était un de ces principes que je ne comprendrais jamais : l'attirance pour un même genre. Je n'avais rien contre mais je me disais que si il existait deux genres sur terre ce n'était pas pour rien. Et puis pour perduré l'espèce humaine il fallait comme dit si bien mon père bourré "bivouaquer dans la crevasse". Mais bon, peut importait l'orientation sexuelle de Kyoto je me devais de lui expliquer quelques trucs importants. De ma voix enfantine j'essaya de prendre un air sage. Vous savez, ce même air que prennent les moines du temples lorsqu'ils vous embobines de vaines paroles religieuses.



Rougissant à l'idée d'abordé le sujet je continu. Décidé à mettre en lumière toutes ces zones sombres qui entourées la jeune Kitto.


Lui prenant les épaules pour qu'elle puisse s'asseoir à même sur l'herbe je la fixa intensément. Je devais la mettre en situation pour qu'elle assimile aux mieux mes conseils.



Il n'y pas à dire j'étais vraiment un bon professeur. Elle avait bien de la chance de tomber sur moi. Alors, prenant un air de charmeur et une voix douce j'enchaîna :



Reprenant un peu de sérieux je la regarda assis à mes pieds. J'avais vraiment l'impression de faire une pièce de théâtre. Ça en devenait presque comique.


En soit, je prenais moi même du plaisir à enseigner. Lui donner un peu de savoir me donner bonne conscience et puis je ne pouvais pas la laisser s'aventurer dans le monde de dehors sans un minimum de prévention. Que faisait les parents ? pensais-je.
Puis, me caressant les cheveux et en les remettants à leurs place je lui fis un clin d'œil. Ma botte secrète. Cette technique qui m'avait demandé beaucoup d'entraînement faisait tomber n'importe quelles filles à mes pieds. N'en attendant pas moins de la Kitto ou plutôt pas plus, elle resta passible . Au moins, elle avait le mérite de rester concentré me disais-je. Comme quoi j'étais un bon professeur !



Ni une ni deux, je haussa les sourcils, les fronças puis enchaîna d'un sourire en coin avec des yeux écarquillés. Un enchaînement dur à maitriser mais qui avait le mérite d'être discret et élégant. La classe quoi ! Néanmoins, cela ne m'empêcha en voyant la Kitto me regarder bizarrement d'éclater de rire. Rire qui fut accompagné quelques secondes après du sien. D'un point vu externe, on était deux zouaves par terre se tortillant de rire dans un jardin désert sans de raisons apparentes. Pourtant, nous savions tout les deux pourquoi nous riions. Cette scène était la goutte qui avait fait déborder le vase. Toutes traces de sérieux avaient disparu laissant place à une hilarité commune. Kyoko n'était peut être pas aussi coincé que je le pensais. Elle savait rire et ce n'était pas donné à tout le monde. Séchant les larmes qui coulaient sur mes joues, je l'écouta me répondre. Apparemment, elle aussi avait certains principes. Enfin… elle parlait de promesse, ce qui n'écartait pas le fait que c'était par obligation qu'elle le faisait. Mais cela me paraissait logique et plutôt rassurant qu'elle ne puisse pas utiliser son sabre contre mon pauvre corps. Néanmoins, elle pouvait toujours y frapper avec ses pieds et mains. Mais ça serait une autre histoire . Je serais bien plus à l'aise à arme égale que contre un épée faisant la taille de mon bras.
Puis, je fus encore plus rassuré quand elle m'avoua n'avoir jamais tué la moindre personnes. Elle n'avait donc pas du sang sur les mains. Elle avait la conscience tranquille contrairement à beaucoup de shinobis que je connaissais. Tels des bêtes, ils n'hésitaient pas à tuer en mission. Volant la vie de plusieurs dizaines de personnes le remords les rongés petit à petit. Les accompagnant même la nuit sous forme de cauchemar. Cela me faisait froid dans le dos. J'espérais n'avoir jamais à tué quelqu'un. J'étais bien trop jeune encore pour ça. Peut être plus tard, mais pas maintenant. Je ne me sentais pas près. Ce qui me refroidit cependant dans la phrase de Kyoko c'était sa manière d'affirmer qu'elle n'était personne et qu'elle ne vivait que dans le but de servir certaines personnes. Tout comme l'attirance au même genre je ne comprenais pas cet enfermement moral que l'on s'imposait de nous même. Si l'on nous avait muni d'une conscience et d'un cerveau ce n'était pas pour laisser des dirigeants choisir à notre place. Consterné, je soupira.


La regardant dans le blanc des yeux j'ajouta :


Pensive, elle prit finalement le dessin que je lui tendais. Je vus dans yeux plusieurs sentiments y transparaitre. D'abord de l'admiration, suivi par de la confusion pour enfin constater qu'elle était vexée. Vexée par un dessin. C'était en soit un compliment. Cela montrait d'une certaine manière que j'avais réussi à créer un sentiment chez le spectateur. C'était digne de l'art. Haussant les épaules, je savais que j'avais offenser la jeune fille mais n'aimant pas mentir je lui dis :


On dit souvent que la vérité blesse. J'espérais que ce n'était pas le cas…

Tu écoutes les élucubrations du jeune homme devant toi, il semble essayer de t'enseigner quelque chose, l'amour ? Qu'est-ce que ? Tu l'observes d'un regard intrigué, que lui prenait-il d'agir de la sorte ? Il t'aidait ou se moquait simplement de toi ? Difficile à comprendre pour ton esprit. Avais-tu déjà ressenti quelque chose de la manière dont il te le décrivait ? Etre attirée comme un aimant... Hmm.. Tu avais beau réfléchir tu n'avais jamais rien ressenti de la sorte. De même pour ce qui s'en suivait, tu t'habillais pour toi même -et un peu pour ta mère-, tu ne ressentais pas le besoin de "séduire" comme il disait. Tu avais entendu ce mot à maintes reprise mais tu ne savais pas réellement comment de telles choses se déroulaient, ça n'avait absolument rien de naturel pour toi. Tu continues de l'écouter attentivement alors qu'il semble rougir, là encore, pourquoi rougit-il ? Était-ce embarrassant d'aborder ce genre de sujet ? Tu ne pensais pas que l'amour était une chose tabou, si ? Pourquoi semblait-il si gêné à l'idée d'en parler ?
Puis il te complimenta à nouveau, tu lui souriais comme pour dire merci jusqu'à ce qu'il te dise qu'on avait certainement déjà essayé de te séduire. Toi ? Non ? Qui pourrais faire ça ? Tu étais bien curieuse d'entendre sa méthode, tu le regardes alors réellement intriguée et tu bredouilles quelques mots.



Il te fit t'asseoir avant de commencer à te fixer, il semblait comme un professeur qui donnait un cour, c'était plutôt amusant de ton point de vue. Tu étais presque en train de prendre des notes en l'écoutant tellement il semblait dévoué dans son acte ! Ne jamais ignorer quelqu'un qui te fixe, il pouvait te "mater" qu'il disait, ou encore te trouver belle. Mais du coup, de quel côté était-il lui ? Puis était-ce mal de mater quelqu'un ? Cela sonnait comme quelque chose de péjoratif, mais toi tu ne voyais pas de mal à regarder quelque chose qui te plaît. A y repenser il était vrai que cela pouvait paraître un peu dérangeant. Toi tu n'avais juste pas peur des regards, et ton corps -louée soit ta mère- était béni par la nature alors ça n'était pas le genre de questions que tu te posais réellement. Qui plus est tu avais l'habitude de te faire remarquer avec ton comportement excentrique. Néanmoins tu croyais comprendre ce qu'il te disait, avec du recul peut-être que certaines personnes t'appréciaient peut-être un peu plus que tu le l'imaginais, mais ce genre de chose ne faisait simplement pas parti de ta vie, tu jugeais cela inutile, une perte de temps. Enfin, tu continuais de l'écouter sortir des "techniques" de drague, tu te retenais de rire devant le ridicule de son surnom. Tu n'osais pas éclater de rire pour ne pas interrompre sa leçon qui paraissait particulièrement sérieuse pour lui. Mais la suite te poussa dans tes retranchements, c'en était trop. Lorsqu'il eut finit de parler tu éclates de rire.



Pas étonnant que tu ne captais rien au flirt, tu étais tellement premier degré, et tu n'étais pas très douée non plus pour les sous entendus. Tu reprends ton sérieux avant qu'il ne pense que tu te moques concrètement tu lui, tu te racles la gorge pour faire comme si tu avais repris ton calme même si intérieurement tu étais hilare. Il faisait de son mieux pour t'expliquer les choses, mais ça avait plus l'air d'une pièce comique avant un public tel que toi. Et encore tu n'étais pas au bout de tes peines. Vint le moment où il te fit une démonstration pour le moins... étonnante. Tu pensais que seuls les animaux avaient des mouvements spéciaux pour se séduire, il faut croire que les hommes aussi. Mais une nouvelle fois il t'es difficile de garder ton calme lorsque tu le vois te montrer un "conseil" pour esquiver les garçons, et tu finis par rire aux éclats encore une fois, pendant quelques minutes cette fois, à en venir aux larmes. Il était décidément un garçon bien étrange, mais ça avait un côté charmant j'imagine.



Mais vint sur la table un sujet beaucoup moins plaisant à entendre. Il t'avait demandé si tu avais déjà tué, ta réponse ne semblait pas lui convenir. Jugeant que tu étais quelqu'un qui n'avait pas à obéir à des dirigeants "corrompus". Tu continuer de l'écouter sans lui couper la parole tandis qu'il te regardait fixement dans les yeux. Cette promesse qu'il te demandait de faire... Ça n'était pas ton souhait, mais si le village te demandait une telle chose ce serait ton devoir. Alors baissant les yeux tu lui réponds d'une voix attristée.



Tu soupires légèrement, il avait un bien mauvais avis à propos de vos dirigeants, c'était compréhensible en un sens, mais ton clan et toi ne pouviez vous permettre de tels dires.



Tu marquais une courte pause, relevant tes yeux vers lui, tu avais un regard beaucoup plus froid.



Tu repris ton sourire comme si de rien était en te saisissant de son dessin. Tu lui donnas ton avis à propos de celui-ci. Il se justifia alors, il reproduisait ce qu'il voyait disait-il, puis si tu étais une simple suiveuse il ajouta que tu deviendrais cette sans cœur.
Tu fronças alors les sourcils en te relevant, puis tu lui plaques son foutu dessin contre la poitrine avant de repartir en direction de tes vêtements sur le ponton.



Etais-tu vexée ? Quelque peu, tu donnais toute ton âme pour ce village, et c'est ce qu'ils voyaient en toi ? Très bien te dis-tu. Tu avais actuellement un comportement similaire aux moments durant lesquels tu combattais. Fière, confiante, franche et directe. On était loin de la Kyoko innocente que tu laissais paraître au quotidien. On était presque sur de la bipolarité à ce niveau là. Cela étonnerait probablement le jeune homme, mais tu n'en avais que faire. Tu tournes alors la tête rapidement vers lui avant de lui lancer une dernière phrase.

Bien qu'innocente, la jeune Kitto était bien têtu. Enfin… têtu était un bien grand mot. Non, je dirais qu'elle était plus bornée. Bornée par toutes ses promesses qu'elle avait eu le malheur de faire. Je ne savais plus trop quoi faire d'elle. Nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et vu sa manière d'agir je pense que nous le serions jamais. La simple mention péjorative des dirigeants avait fait disparaître en elle toute forme de sympathie et un silence pesant s'était installé entre nous. Elle refusait d'accepter cette vérité générale. Oui, les dirigeants agissaient dans leurs intérêt personnel. À leurs yeux nous n'étions que de simple pions sur un échiquier. Notre survie et celle du village de Konoha était le dernier de leurs soucis car seul leur propre personne les intéressais. De toute façon pensais-je, la hiérarchie ne devrait même pas exister dans un pays qui se dit en paix. Le pouvoir devrait appartenir au peuple, à lui seul. Néanmoins, contrairement à ce qu'elle sous entendait j'étais près à me sacrifier pour sauver mon village et les êtres qui m'étaient chères. La famille passait avant tout.

Je trouvais cela navrant que Kyoko ne sache même pas faire la différence entre le bien et le mal. Naïve, je pensais bien faire en la mettant en garde des dangers de cette confiance aveugle qu'elle portait à des inconnues se donnant de grands airs. Mais bien mal m'en avait appris. Elle était fermé comme une huître. Elle était même aller me menacer elle qui jurait quelque minutes avant ne pas utiliser sa lame contre un Chikara. Décidément, cette Kitto était paumé dans la vie en générale. Refoulant jusqu'à même des relations je soupira intérieurement. À l'entendre, la vie n'avait aucune raison d'être vécu. Les sentiments tels que l'amour et l'amitié lui étaient inconnus, des sentiments qui pourtant servaient de preuve même à notre existence. Elle ne vivait donc pas.

M'éloignant tranquillement sans lui dire au revoir, j'écrivis au coin de mon dessin son titre. Les récents évènements avaient au moins eu le mérite de me donner un peu d'inspiration, et c'est de mon écriture italique que j'inscrivis le mot suivant : L'assouvie .