C’était donc bien une leçon de moral au final. S’il avait su, il aurait simplement décliné l’invitation plutôt que de venir se mettre à poil devant un homme qui en plus de le juger physiquement se permettait de le faire aussi sur sa psychologie. Plus que comme une leçon de morale, les mots du Dono sonnait presque comme une mise en garde, une menace. D’un coup, Kotaro n’était plus vraiment pudique ni même timide, il était juste blasé et cela pouvait clairement se lire sur son visage. Ils étaient tous les deux dans un cadre privé non ? Rien de formel à donner rendez-vous aux jeunes de son clan dans les bains publics, ils étaient là, face à face, nue, d’homme à homme. C’était le moment rêvé pour lui dire clairement ce qu’il pensait de tout cela sans “ risquer sa carrière “ comme il disait. Et encore… Les adultes étaient bien assez zélée pour se permettre de faire ce que bon leurs semblait même dans des moments juger privée. Les jeunes talents… Et puis quoi encore. Kotaro soupira, s’affalant l’air boudeur ou triste dans l’eau jusqu’à ce que celle-ci ne lui arrive à la bouche, les bras croisé. Il réfléchissait a comment formuler ses pensées sans… Dépasser les bornes.
« Si vous étiez là en tant que dono la dernière fois, j’aurais aimé un cadre plus “ professionnel “ dans ce cas. Tout comme maintenant d’ailleurs. Si vous ne venez pas vers moi comme étant mon supérieur hiérarchique, vous n’êtes pas plus qu’un membre de mon clan. Je n’obéis pas forcément à ma mère, elle est pourtant Jonin. Vous parlez du comportement problématique des jeunes talents, j’aimerais pointer du doigt les comportements problématiques des “ talents confirmés “. Vous parlez tous de cadre, de respect, mais vous n’êtes quasiment pas fichu de faire la part des choses entre Professionnel et Privé. Ce n’est pas forcément contre vous Takumi-DONO, c’est plus un constat. Ici, je ne suis pas votre subordonné, je ne suis qu’un adolescent de votre clan, vous voyez ce que je veux dire ? »
Il s’arrêta un instant, sûr qu’il ne s’était pas clairement fait comprendre. C’était un homme d’action, pas un philosophe après tout, et pour ce qui était des sentiments, il était encore plus mauvais qu’il n’y paraissait. Il en venait presque à regretter de ne pas être en train de parler de fille, à poil avec son chef de clan au final. Mais il avait encore quelques petites choses à dire. Oui, il répondait. Oui, il n’obéissait pas toujours. Oui, il était impulsif. Il ne pouvait pas le nier, et il ne le ferait pas de toute façon.
« Ce que je veux dire, c’est que je ne nie pas mes fautes, mais je trouve malhonnête le fait de ne pas reconnaître les vôtres. Et par “ les vôtres, “je sous-entends tous les adultes de ce village, ceux que j’aime comme ceux que je n’aime pas, d’ailleurs depuis le début quand je dis vous ce n'est pas vous vous, c’est plus vous… Les autres. Vous vous plaignez tous de notre comportement, mais regardez les modèles avec lesquels nous avons grandi. Uzumaki Gekido le génocidaire, Uzumaki Kazamie la génocidaire, Uzumaki Mako la zélée, Kitto Keisan l’homme invisible, Chikara Oni Le stratège en carton, Chikara Azukiyo que je ne saurais même pas comment qualifier… Est-ce que je dois continuer ? Tous sont mes supérieurs, aucun n’est, à mon sens, respectable selon vos critères. Je pourrais continuer longtemps ainsi. Ce n’est pas si simple au final, vous savez d’évoluer dans un contexte comme celui-ci. Je n’ai en exemple de réussite que des gens ayant désobéi, trahis et tuer. Je sais que vous n’êtes pas mon ennemie, je ne compte pas vous considérer ainsi de toute façon, j’apprécie au moins que vous ayez le cran de venir voir le mal-être des jeunes de votre clan, le mal être de ma génération. Enfin, de toute façon, je suis pas très doué pour le blabla. »
Finalement, il se détendait, remontant sur sa position, s’appuyant même contre le rebord du bain, penchant sa tête en arrière pour regarder le plafond. Ses bras n’étaient plus croisé, il semblait simplement las de cet éternel débat de mœurs inter générationnel. Il n’avait pas l’envie d’en discuter plus et n’avait pas non plus envie de se faire ennemie avec son propre chef de clan. Il n’était pas un mauvais garçon, il ne voulait pas non plus en être un. Il se sentait juste incompris, quel que soit l’adulte qui lui parlait, c’était comme parler à un mur.
« J’aimerais dire aussi que des “ excuses “ qui ne sont pas sincère ne sont pas les bienvenues. L’hypocrisie n’est jamais une bonne option et pour ça, je n’irais toujours pas m’excuser pour une faute que je n’estime pas avoir commise… D’ailleurs, les excuses n’ont rien de militaire, les armistices oui, et je ne suis pas en guerre avec cette Gaikotsu. Enfin… Je ne suis pas non plus votre ennemie Takumi-dono, je ne souhaite pas l’être. Je veux au moins autant que vous la paix dans ce village, je veux au moins autant que vous que les stigmates disparaissent. Nous avons tous perdu à nous faire la guerre. Avec tout le respect que je vous dois… Vous faites un bon chef, mais un horrible “ grand frère “. »
Kotaro souriait, légèrement satisfait, mais toujours dans le respect. Si sa réponse ne plaisait pas a son dono, tampis. Il ne lui avait pas manqué de respect, il ne l’avait pas menacé. Simplement fait part de ce qu’il avait sur le cœur d’une façon plus ou moins claire et plus ou moins avec les formes. Mais le rôle d’un chef de clan, c’était aussi ça comme il disait, prendre soin de ses membres physiquement en les protégeant, mais aussi psychologiquement en les écoutant.
« D’ailleurs… Puisqu’il semblerait que ma timidité se soit envolée avec la tristesse. Je plaît aux femmes oui, mais ce qui m’intéresse, ce sont les hommes. Au moins, maintenant, les choses sont claires. Maintenant… »