Ce n'est qu'un au revoir

Il m'était difficile de réellement définir ce que je ressentais à l'égard de cette femme. Ma tristesse était profonde et je réfléchissais sans fin pour trouver des solutions à ses maux. Malheureusement, aucune d'entre-elles n'étaient suffisante. La perte de sa famille avait engendré une nouvelle personnalité. Elle n'était plus qu'une femme vide de sentiment, vide de toutes expressions. J'avais énormément de peine pour elle et j'étais effrayé à l'idée de la voir seule. Néanmoins, il fallait que je pense à moi, que je lutte pour la survie de mon peuple. N'ayant jamais été confronté à ce choix, je ne sais pas si je devais choisir entre notre amitié profonde et ma fidélité sans nom pour le clan.

Reprenant une posture droite, je souris à l'intérêt porté par Utsuro sur le thé. Il ne me restait que quelques minutes avant mon départ. Je devais respecter le timing que je me suis imposé si je veux quitter la forêt de Konoha avant la nuit. Les bêtes qui s'y trouvent sont aussi dangereuses les unes que les autres. Mais je comptais bien profiter de cet instant.



C'était un plaisir de partager l'une de mes boissons préférés. D'un signe de main, j'interpelle une serveuse à qui je commande un thé noir. Un goût plus amer, mais tout aussi succulent. Une fois déposé sur notre table, j'utilise la tellière chaude pour nous servir.

Je saisis mon verre plus le dirige vers Utsuro.





Outre la forêt, je devais scrupuleusement respecter le timing que je m'étais fixé pour effectuer la totalité de mon voyage.



J'étais loin de me douter de ce que me réservait ces deux cités... mais elles auront au moins eu le méritent de forger mon esprit de combattant.

Nous pouvions voir son enthousiasme à partager différents thés avec nous. Sankei était quelqu'un de bien et nous apprécions sa compagnie. Il nous servait cette fois-ci du thé noir et faisait la mimique pour trinquer. Nous prenions simplement la tasse en main et ne savons pas comment réagir. Alors nous nous contentons uniquement de nos mots et puis, même si nous voulions essayer de faire la même chose que lui notre corps répondait tout autrement.


L'heure de son départ s'annonçait grandement et nous profitions encore de sa présence avant de le voir nous quitter pour une année entière. C'était triste et seul "Mère" nous entendait gémir de douleurs intérieurement. Aucun son, auncune larme, mais uniquement notre tête de tous les jours qui restait de marbre. En revanche, la suite des paroles de notre ami nous étaient incompréhensibles.


Nous ne cachions pas notre manière d'assouvir notre curiosité et nous ne savions pas si cela était un signe de non respect, mais pour en apprendre d'avantage nous écoutions les dialogues entre les gens. Par moment nos tentions de participer aux débats, mais les personnes ne nous appréciait pas insinuant que nous étions grossières. Même notre question n'était pas diplomatique et allait droit au but.


Difficile de nous comprendre quand notre voix reste monotone pour notre interlocuteur.

La réaction d'Utsuro concernant les détails de mon voyage m'avait surpris. Néanmoins, je comprenais ses interrogations. Rejoindre ces citadelles n'avaient pas réellement d'intérêt dans mes recherches de l'Éden. Ce que je recherchais dans ces villes, c'était la manière de vivre du peuple du Yuukan. Nous sommes encore trop peu informés sur ce sujet et il nous fera défaut. D'une manière ou d'une autre. Tsuyo et Tekuronoji ne seront certainement pas notre nouveau foyer, mais chaque parcelle de ce monde est à découvrir. Le doute subsistera si nous les regardons de loin.

D'un petit sourire amusé, je laissais comprendre que ses propos ne m'avaient aucunement froissé. C'est d'un geste de la main que je balais ses excuses qui n'ont pas lieu.



Cette vision ne sera peut-être pas partagé, mais elle était la mienne.



Je m'arrête un instant puis me rapproche de mon amie en m'accoudant sur la table, le menton sur les mains.



Le regard sérieux, je souhaitais connaître sa vision des choses et de quelle manière elle s'y prendrait si nos places étaient échangées.

Ce n'était pas de l'ironie et nous étions sincère dans nos propos.


Et cela nous importait peu, tant que ce n'était pas le sang des konohajins où ceux de notre clan, nous étions prêtes à tout les sacrifives nécessaires pour parvenir et aider notre ami pour la recherche de l'Eden. D'ailleurs celui-ci se rapprochait de nous accouder sur la table, la seule réaction que nous avions: ne rien faire. Nous ne bougeions pas d'un seul millimètre.


Puis, nous terminions notre tasse de thé.


Et nous pleurons intérieurement. Si nous pouvions faire ressortir cette émotion, c'était un torrent de larmes qui coulerait, mais rien ne sortait comme à notre habitude.

Le compliment d'Utsuro me touchait beaucoup. C'était toujours valorisant d'entre de telle chose et cela me motivait encore plus.



Finalement, la Racine faisait de nouveau parlait d'elle. Une brigade dans l'ombre de l'Anbu, une brigade au destin sombre qui ne m'inspirait rien de bon. Mon ignorance à ce sujet m'effrayait. Ce que je craignais, c'est comment elle pourrait changer mon ami. Se salir les mains pour de bonnes raisons est une chose, le faire pour une fausse cause en est une autre.



Il s'agissait de mes derniers conseils. Des conseils qui sonnaient comme un au revoir et cela, Utsuro l'avait ressenti. S'excusant pour son manque d'émotion, je ne manquais pas de sourire pour lui faire comprendre que je lui en voulais pas. Jamais je ne lui en ai voulu et jamais je ne lui reprocherais.

Je me lève soudainement de ma chaise, nos tasses de thé terminées.



Je soupire timidement. Le cœur lourd, je continue :



Il était temps pour moi de me rendre aux portes de Konoha pour commencer mon voyage. Je me dirige doucement aux côtés de mon ami et je pose une main amicale sur son épaule.



Les mains dans les poches, dans une démarche à la fois triste et hésitante, je quittais les lieux, dos tournés à cette amie d'enfance. Il n'était plus question de se retourner. Le voyage le plus important de ma vie commençait.

Sa main amicale posée sur notre bras, il nous remerciait encore une fois avant de partir. Comme à notre habitude nous ne bougeions pas d'un pouce.


Et nous le regardions s'éloigner de nous. Ca faisait mal de voir partir notre ami. Nous voulions hurler, crier et même le supplier de rester, mais pas un mot ou une action ne se sortait ou se faisait. Nous attendions jusqu'à ce que nous ne le percevions plus et une fois chose fait, nous nous engagieons dans une marche de solitaire. Nous étions encore plus vide qu'avant, malgré notre coeur qui pesait lourd.