Bon… J’avais réussi à me faire une connaissance dans cette immense ville, mais maintenant ? Je me devais encore de trouver… Le marchand. M’enfin, j’imagine que ça attendra demain, je ne suis pas pressé de toute façon. Je ne bougerais pas d’ici avant la fin de l’hiver. Pour l’instant, ce qu’il me fallait était un lieu où dormir. Une auberge, ou une taverne peut-être. Ensuite, il me faudra un petit boulot pour ne pas dépenser tout mon argent en commodités. J’aurais besoin de mes économies pour acheter… La chose… Une étape à la fois, Kosai. D’abord, trouvons un endroit où passer la nuit.
« Pardon, excusez-moi, est-ce… »
« Est-ce que vous connaissez un… »
Décidément, les gens de Tekunoriji étaient malpolis. Ils passaient leurs temps à baisser la tête et à marcher vite, sans faire attention à ce qui les entourait. À croire qu’ils sortaient uniquement dehors pour aller d’un point A à un point B. Puis je ne sais pas où se trouve le centre de la ville, peut-être qu’il y aurait un plan là-bas. Ou un point d’information pour les touristes. Ils devraient distribuer des flyers pour à l’entrée. On ne se décourage pas, Kosai. C’est ça, la vie dans la grande ville. Je reprenais confiance en moi, passant ma main dans mes cheveux pour être impeccable. Le plan était simple : se balader au hasard des rues jusqu’à tomber sur un semblant d’enseigne qui ressemble à un hôtel ou une auberge. On était encore que vers la fin de l’après-midi, j’avais encore du temps. Peut-être que je reprendrais une de ces “glaces” au passage.
C’était avec mon entrain habituel que je m’apprêtais à partir en quête de ma future chambre, alors que mon oreille entendit une voix de jeune femme en train de se plaindre. Je cherchais rapidement du regard en direction du bruit, avant de l’apercevoir. Une couleur magnifique, sans défaut. De longs cheveux soyeux qui flottaient au vent. Des yeux qui dégageaient une vivacité et un bonheur à toute épreuve. Elle était jeune, peut-être trop pour ce qu’elle faisait mais cela ne lui donnait que plus de crédit quand à son avenir prometteur. Je voulais à tout prix me rapprocher d’elle, la caresser le long de son corps et lui parler doucement pour soulager ses doutes et ses angoisses. Je voulais la monter pour que nous partions à l’aventure. Mais elle semblait à bout de forces.
« Quelle belle créature. La définition même du cheval. »
Je m’avançais en direction de ce magnifique cheval couleur crème, alors que sa jeune propriétaire semblait un peu confuse. Le pauvre animal souffrait visiblement d’une grosse fatigue, peut-être dût à une trop grosse charge à tirer, un effort trop prolongé, ou une possible infection. Dans tous les cas, elle refusera de faire un pas de plus.
« Désolé de vous déranger, vous voulez que je vous aide ? »