Une vieille connaissance, pas si vieille.

Alors lui aussi était bel et bien passé genin ? Tu te sentais un peu ridicule à chaque fois, des personnes plus jeunes que toi obtenaient leur grade chaque année. Pourtant, tu y mettais du tien, cela va sans dire, mais tes nombreuses absences et tes lacunes te rattrapaient tout les ans. Tu espérais sincèrement que cette fois-ci ce serait la bonne. Émettant à peine un sourire, tu réponds timidement au jeune Kitto :



Sans dire un mot de plus, son regard était de nouveau porté sur le vêtement que tu venais de terminer avec son aide. Il semblait encore plein d’innocence, rien de plus normal au vu de son âge… néanmoins tu souhaitais qu’il ne devienne pas une simple brute comme les autres shinobis, qu’il resterait fidèle aux principes Kitto que l’on se tue à t’inculquer. Mais, tu n’avais pas connaissance de l’éducation qu’il avait reçu, tu savais seulement que sa famille partageait un point commun avec la tienne, vous étiez de « vrais » Kitto. Un concept qui te semblait stupide, comment pouvait-on imaginer que votre famille n’avait pas côtoyer des Uzumaki ou des Chikara une fois ou deux… Soit disant que tes ancêtres avaient souhaités garder une certaine pureté. Enfin, tu étais bien au dessus de ces histoires, à vrai dire, ton nom n’avait pas grande signification pour toi.
Puis, alors qu’elle fouillait la pile de vêtement en étant dans ses pensées, elle finit par sortir une écharpe du tas, puis elle tendit cette dernière vers Tenshi.



Puis, alors que tu t’apprêtais à passer au vêtement suivant, tu fis surprise d’entendre la porte d’entrée se claquer, suivit de quelques pas. Tu ne tardes pas à apercevoir ta sœur débarquer dans le salon, légèrement intriguée au sujet du jeune garçon, elle ne manque pas de pencher la tête avant de demander calmement :



Elle ne manqua pas non plus de remarquer la pile de vêtement posé sur la table, affichant un léger sourire, elle tourne le regard vers toi, puis très rapidement de nouveau vers Tenshi.





Le pauvre Kitto, il devait faire face à tes yeux doux, difficile de te dire non dans ce genre de cas. Mais Kyoko lui offrait au moins une porte de sortie, il pouvait en profiter pour s’éclipser et éviter de servir de mannequin pour le reste de la journée.

S'attendant à une réponse positif, tu ne pouvais pas encore imaginer l'immondice que tu venais de faire, ce n'est qu'aux dires d'Eiko que tu regrettas instantanément tes paroles maladroites qui avait provoqué de la tristesse chez elle. Tu essayais tant bien que mal de formuler une phrase pour te rattraper, mais tu ne savais plus quoi dire, de peur d'empirer la situation, faut dire que tu n'étais pas vraiment doué pour ce genre de choses, tu avais plusieurs fois fait de ton mieux, mais en tant que gamin de treize ans encore naïf, tu n'arrivais à rien. Depuis tout jeune, tu apprenais à te battre, à réfléchir comme un ninja et à supporter les situations difficiles ( sans trop de succès pour la dernière ), mais à presque aucun moment on ne t'avais appris à agir comme un véritable être humain, ce qui te fis te sentir comme une simple arme aux yeux du village et du clan. Nan, en réalité c'est toi-même qui a voulu vivre ainsi, c'est au contraire les gens qui t'entourent qui ont essayé de t'inculquer des valeurs importantes aux yeux du clan, mais ne pensant qu'à tes rêves tu les as ignoré, et pire encore, tu le savais et ça t'allais parfaitement.
Cherchant à mettre de l'ordre dans tes idées, tu vis un tissus magnifique devant toi, Eiko voulait à présent te donner une écharpe, signe d'affection envers toi. Bien sûr, pour toi, il était invraisemblable d'accepter un cadeau dont tu ne méritait point, mais, alors que tu étais sur le point de refuser, tu entendis le bruit d'une porte se claquant et de pas assurés s'avançant vers toi, il s'agissait de Kitto Kyoko, la grande sœur de Kitto Eiko. Alors que Kyoko commença une discussion, elle te demanda si oui ou non tu t'étais fait piéger dans le cercle vicieux qu'est la couture.



Alors que tu t'apprêtais à réfuter en mentant sur tes propres sentiments, tu vis enfin une opportunité de sortir d'ici indemne ou presque. Ca avait l'air de n'être rien, mais ta phobie des aiguilles te poussais à vouloir raccourcir ce moment. Cependant, alors que tu hésitais sur quelle partie de toi prioriser, à savoir : le coté empathique ou le coté instinct de survie, un souvenir te vint à l'esprit, un souvenir de ton père durant un de tes entrainement maison avec lui, l'époque encore où tu séchais les entrainements pour te réfugier à ton endroit préféré sur l'arbre le plus haut du coin. À cette époque là, tu voulais devenir ninja, mais la difficulté pour atteindre ce rêve te décourageais, et c'est du jour où ton père étais venu te chercher pour te forcer à t'entrainer, qu'une simple phrase revint instantanément dans ton cerveau : "On ne peut pas toujours se dérober à ses devoirs, savoir assumer ses fautes, c'est ça, la vraie fierté des shinobis". Sans une hésitation de plus, tu choisis le toi qui vis ses rêves à son maximum, et tu attrapas l'écharpe que Eiko t'avait offert, comme pour l'accepté de vive voix, avant de répondre avec un visage sérieux.

Voyant la réponse positive de Tenshi, tu affiches alors un large sourire. Bien déterminée à continuer ton atelier couture en sa compagnie tu lui remets alors le vêtement suivant dont il devait s’habiller. Au vu du nombres d’affaires présentes, il en avait encore pour deux bonnes heures avec toi. T’entichant alors d’un nouveau sourire, tu le regardes aiguille en main :



Vous passièrent donc les deux prochaines heures à enchaîner les essais et les retouches, tu y prenais un certain plaisir, pas sûr que ce soit le cas de ton camarade néanmoins. Alors que tu rangeais le dernier vêtement, ce qui signifiait la fin du calvaire pour lui, tu ne peux pas t’empêcher de remarquer sa mine, te demanda si quelque chose n’allait pas, tu lui poses alors la question :



Grâce à lui, tu venais de gagner un temps fou. Bon, c’était un petit peu de l’exploitation ce que tu venais de faire, mais personne ne saurait jamais rien hein ? Dans ton âme de gamine innocente tu passais simplement un « bon » moment en compagnie d’une vieille connaissance, rien de mal à cela n’est-ce pas ?

Ainsi donc, 2 heures passèrent durant lesquelles tu prenais sur toi, gardant la même motivation qu'au début. Tu voulais crier de toute ton âme, la peur qu'une des épées puisse te traverser l'abdomen te paralysais, ça avait beau n'avoir l'air que d'une simple motivation passagère, pour toi, cela signifiait bien plus. Perdu dans tes pensées, ton teint pâle s'observait de très loin, alors les paroles d'une Eiko inquiétée t'apaisa légèrement, et enfin, tout étais fini.



La séance couture terminait, Tenshi et Eiko se dirigèrent vers la sortie, tout en emmenant le paquet venu initialement être récupéré. Franchissant l'encadrement de la porte avec tes premiers pas en dehors de la maison, tu te retournas vers Eiko afin de lui adressait quelques derniers mots.



Et c'est le cœur léger que tu repris ta route, grâce à ces quelques heures partagées avec Eiko, tu avais enfin réussi à faire le tri dans tes sentiments, tu venais pour la première fois de surpasser ta peur. Durant trop longtemps, tu t'es dérobé à tes devoirs et a fui pour ne pas avoir à réaliser la triste réalité, même avec toute la motivation du monde, tu es un lâche. Cependant, la différence par rapport à l'époque où tu te cachais, c'est que désormais tu rassembles des expériences passées en tant que shinobi qui te permettront de trouver ta voie et un sommet à atteindre, car ce que tu sais désormais à la suite de ces quelques heures, c'est que tu peux encore changer. Et pour ça tu le chercheras et tu le trouveras, le futur qui te conviendras. Ainsi, tu repris ta marche de pas assurés, voguant sur la mer d'un avenir incertain que tu continueras d'emprunter.
De ce fait, tu te diriges vers chez toi, n'ayant pas conscience de la gravité de la situation qui se déroulait actuellement.