Kyoko était encore un peu dans le cirage. Elle ne semblait pas se rendre compte de l'endroit où elle était, et se redressa péniblement. Elle eut l'air surpris quand elle vit Tetsuko. Peu à peu, les souvenirs des dernières vingt-quatre heures semblaient lui revenir.
« Oui, c'est moi… Comment tu te sens ? »
La rousse baissa les yeux quand elle mentionna le combat. Elle n'allait pas tarder à s'en rappeler elle-même de toute façon, alors autant lui dire.
« Je… tu as été blessé durant le combat. Tu t'es vaillamment battu, Kyoko. Je ne sais pas si on peut dire qu'on a gagné… Je crois que les Rihatsu se sont plutôt repliés en apprenant l'arrivée des renforts. Nous… on en parlera plus tard, si tu veux bien. »
Tetsuko arrêta de parler quand elle remarqua le regard curieux et perdu de la Kitto sur Tsubomi. Elle se souvenait que tout à l'heure, avant qu'on ne l'emmène pour la mettre sous sédatif, elle avait pris la médecin pour la Hokage, que Tetsuko savait être une figure importante pour elle.
« Oui, en effet je m'appelle Chikara Tsubomi, je suis médecin à l'hôpital. Tu as pris un coup sur la tête, me semble-t-il, c'est donc normal si certains souvenirs proches te sont un peu flous. »
« L'engourdissement, c'est normal, pas d'inquiétude. Comme tu délirez un peu en arrivant, on t'a mis sous sédatif pour te soigner calmement. Tu as aussi reçu des antidouleurs. Comme le sédatif, ils ne vont pas tarder à se dissiper. Je ne vais pas te mentir, mais tu vas sûrement te sentir fatiguée et recommencer à ressentir la douleur. »
Tsubomi vérifia encore que Kyoko allait bien, lui mettant un doigt sous le nez pour voir si elle arrivait à le suivre. Finalement, elle décida qu'elle allait assez bien pour l'instant, et les laissa seules. Elles devaient avoir des choses à se dire.
« Je ne sais pas de quoi tu te souviens exactement… À vrai dire, je n'ai pas eu l'occasion de faire un bilan précis. Je me battais contre un Abura, et toi contre un autre et Tsuyoshi. Je… j'ai mis hors d'état de nuire le mien, et quand je t'ai retrouvé, tu étais allongée par terre, inconsciente. Les Rihatsu ont fui, mais l'Abura qui était contre toi est mort, je crois… »
Cela devait faire beaucoup d'informations d'un coup, alors elle se tut. Inutile de lui dire que la dernière fois que l'Uzumaki avait vu son sabre auquel elle tenait tant, c'était à la ceinture de Tsuyoshi. Ce serait sûrement le coup de grâce pour elle…