Kyoko réagissait calmement à ce qu'elle venait de lui dire. Elle se détendit même dans son lit et lui répondit avec désinvolture. Tetsuko savait déjà que le sabre de la Kitto était comme la prunelle de ses yeux. Faire comme si elle s'en fichait était sûrement un moyen de ne pas laisser échapper ses vraies émotions. L'Uzumaki comprenait son choix d'agir de la sorte, elle-même le faisait parfois. Alors elle ne dit rien et observa sa camarade pendant qu'elle lui décrivait son arme.
C'était bien un sabre spécial, comme Tetsuko l'avait deviné. Kyoko parlait déjà de le remplacer. Le problème restait le prix de ce métal spécifique, apparemment cher. Ca devait dépasser de loin ses maigres économies, mais elle pourrait réussir à se débrouiller, si elle en demandait à sa mère. Elle était parcourue par un besoin maladif de bouger, de faire quelque chose d'utile. En rentrant de la première mission, c'était comme si elle avait été plongée dans une grande léthargie. Maintenant, c'était tout l'inverse.
« Ah, je vois. Je me doutais qu'il avait quelque chose en plus. Je suis sûre que j'arriverai à trouver, et comme ça quand tu seras rétablie, tu pourras retourner t'entraîner directement, d'accord ? »
« Ca ne m'embête pas du tout ! Au contraire, ça me fera du bien de sortir d'ici un peu. »
Son débit de parole était devenu bien plus rapide que d'habitude. Quelque part, subsistait encore une part de culpabilité que ce soit Kyoko dans ce lit d'hôpital et pas elle.
« Ah, oui j'y vais de suite ! Si je déteste l'ambiance aussi ? J'ai toujours détesté les hôpitaux, crois-moi je sors d'ici dès que possible. Je reviens ! »
Tetsuko partit dans le couloir et laissa la Kitto seule quelques instants. Elle revint une poignée de minutes plus tard et annonça à Kyoko une convalescence de deux à trois jours maximum, pour observer l'évolution des symptômes pour ce coup pris sur la tête.
« Je dois rester au moins jusqu'à demain. Mais je ne crois pas que je vais tenir, pour être honnête. Si tu veux on peut partir discrètement… ce n'est que du repos superflu pour qu'on se repose. »